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jeudi 8 septembre 2011


7 septembre 2011 



Etre propriétaire de son corps et de son esprit, est une évidence! en est on si sur? Avec les nouvelles lois concernant la psychiatrie, nous sommes tous susceptibles de nous retrouver devant un panel d’individus qui, de part leurs études sur les comportements humains, seront à même de juger d’une pathologie mentale. Les assimilations comportements/maladies mentales me semble dangereuses, quand ceux qui jugent, le font sur des critères purement établis par un collège d’ »experts ». Au nom de la protection, on est en train de materniser l’individu, décidant ce qui est bon ou mauvais pour lui, pourvu qu’il rapporte à la société.



Dans « Les Temps modernes » (1936), Charlie Chaplin ne dénonce pas seulement l’organisation tayloriste du travail. Il anticipe la mise à disposition complète du corps de l’ouvrier au service de la production et la fin de la vie privée. Son personnage en vient à se réfugier en prison pour retrouver paradoxalement une forme d’intimité et de liberté intérieure.
La dernière loi psychiatrique française, le rapport de l’Assemblée nationale sur la prostitution, tout comme le développement des suicides dans l’entreprise, dévoilent l’existence d’un pouvoir maternant avec lequel les individus entretiennent une relation fusionnelle. Nous ne sommes plus dans un société de surveillance. Il ne s’agit plus de contrôler et de modeler les corps, afin de les rendre aptes à la machine économique, mais de s’attaquer à leur être même en fixant les modalités de jouissance des individus.
Quel rapport peut-il exister entre une loi psychiatrique, créant une injonction de soins à domicile, avec un rapport parlementaire visant à pénaliser les clients des prostituées ? [1] Les deux textes opèrent une dissociation du sujet de droit. La propriété de soi est scindée. La jouissance de son corps reste aux mains de l’individu, mais à condition qu’il en fasse un bon usage. L’utilisation doit être conforme à l’image de la dignité humaine, dont les autorités sont le dépositaire légal.

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