Deux jours à Montfermeil
Par dominique conil
22 Janvier 2011
Un grand bonnet de laine un peu de traviole, un pull fait main éclatant, elle tend la main : «Silvia, patiente». Il y a de la malice dans la précision. Je voulais faire un reportage. Y aller et raconter, le Centre de jour, Montfermeil, 9-3. Ça aurait commencé en conte de fées social : interrogés à propos de leurs besoins, les psychiatres du centre de jour quelque peu entassés dans un pavillon de Montfermeil, depuis 1995, rêvèrent debout et listèrent leurs désirs à l'hôpital tuteur de Ville Evrard.
Miracolo ! Nos hôpitaux sont gérés, dorénavant, comme des entreprises –au prix, certes, de fâcheuses compressions sur les budgets des personnels–, ils peuvent être riches! Et ainsi fut construit ce Centre de jour qui jouxte centre de consultations et antenne infirmière, inauguré en novembre dernier: flambant neuf, éclairé mais pas trop, pensé en courbes et couleurs, fenêtres savamment décalées, lieu collectif mais avec ce je ne sais quoi d'immédiatement familier, à échelle humaine. Dalles plastique, mobilier en surfaces vides, mais ateliers, voire à l'heure du dej' thérapeutique, un côté bar des Amis. Avec même un jardin et une friche voisine plantée d'arbres, qui fournit la touche bucolique dans ce Montfermeil mutant, pas trop bien desservi, improbable, vieux immeubles murés, panneaux immobiliers promettant de lisses résidences, demeures bourgeoises, où, en poursuivant la ligne 613, on arrive à la cité des Bosquets, toute proche de Clichy-sous-Bois.
Par dominique conil
22 Janvier 2011
Un grand bonnet de laine un peu de traviole, un pull fait main éclatant, elle tend la main : «Silvia, patiente». Il y a de la malice dans la précision. Je voulais faire un reportage. Y aller et raconter, le Centre de jour, Montfermeil, 9-3. Ça aurait commencé en conte de fées social : interrogés à propos de leurs besoins, les psychiatres du centre de jour quelque peu entassés dans un pavillon de Montfermeil, depuis 1995, rêvèrent debout et listèrent leurs désirs à l'hôpital tuteur de Ville Evrard.
Miracolo ! Nos hôpitaux sont gérés, dorénavant, comme des entreprises –au prix, certes, de fâcheuses compressions sur les budgets des personnels–, ils peuvent être riches! Et ainsi fut construit ce Centre de jour qui jouxte centre de consultations et antenne infirmière, inauguré en novembre dernier: flambant neuf, éclairé mais pas trop, pensé en courbes et couleurs, fenêtres savamment décalées, lieu collectif mais avec ce je ne sais quoi d'immédiatement familier, à échelle humaine. Dalles plastique, mobilier en surfaces vides, mais ateliers, voire à l'heure du dej' thérapeutique, un côté bar des Amis. Avec même un jardin et une friche voisine plantée d'arbres, qui fournit la touche bucolique dans ce Montfermeil mutant, pas trop bien desservi, improbable, vieux immeubles murés, panneaux immobiliers promettant de lisses résidences, demeures bourgeoises, où, en poursuivant la ligne 613, on arrive à la cité des Bosquets, toute proche de Clichy-sous-Bois.
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