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jeudi 1 juillet 2010





Un généraliste sur dix en détresse psychologique

Si huit médecins généralistes sur dix se déclarent en bonne santé, dans l’enquête sur les pratiques et les conditions d’exercice, plus d’un sur dix est en détresse psychologique. Et un sur cinq a été confronté, au cours des douze mois précédents, à des violences ou agressions dans le cadre de sa profession. Une étude de la DREES*.

LE PANEL d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale réunit 1 900 généralistes de cinq régions (Basse-Normandie, Bretagne, Bourgogne, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Pays de la Loire). La quatrième vague d’enquête, à l’automne 2008, a porté sur leur état de santé, leurs comportements à risque et leurs pratiques en matière de dépistage.
Huit médecins sur dix se déclarent en bonne santé, une proportion inférieure à celle des cadres et professions intellectuelles supérieures. En revanche, ils indiquent moins fréquemment des maladies chroniques (un sur trois, tout de même). Quant aux symptômes les plus fréquemment mentionnés, la fatigue vient en tête, dans une proportion presque deux fois plus élevée que celle des cadres et professions intellectuelles supérieures, suivie par le stress et les troubles du sommeil.
Plus d’un généraliste sur dix se dit en état de détresse psychologique, les femmes (19 %) plus souvent que les hommes. La proportion est supérieure à celle de la population active avant 45 ans, inférieure ensuite, comme si ceux qui avaient réussi à tenir jusque-là étaient les mieux adaptés aux contraintes de la profession.

Autoprescription.

Le recours aux psychotropes est, globalement, proche de celui de la population générale : au cours des 12 mois précédant l’enquête, 20 % ont pris des anxiolytiques ou des hypnotiques et 5 % des antidépresseurs (8 % des femmes). Dans 60 % des cas, le traitement antidépresseur a été autoprescrit, 84 % des praticiens interrogés étant leur propre médecin traitant. Les auteurs de l’étude, en relevant que 12 % prennent le traitement de manière irrégulière, soulignent que l’autoprescription n’est pas un phénomène anodin, en particulier dans ce cas. Des idées de suicide sont évoquées par 4 % des médecins de Basse-Normandie, contre 2 % de ceux des autres régions. Ce n’est pas la zone géographique qui est en cause, mais le mode d’exercice, les généralistes travaillant seuls étant plus susceptibles d’être tentés par le suicide.
L’exercice est souvent difficile : près d’un généraliste sur cinq déclare avoir subi des violences ou agressions dans le cadre de son exercice, dans l’année écoulée, les femmes plus souvent que les hommes (24 % contre 18 %). La proportion est la même chez les hommes et les femmes de moins de 35 ans (24 %) mais, l’expérience, peut-être, aidant, nettement moins élevée chez les hommes plus âgés (16 % chez les plus de 55 ans).

Moins de comportements à risques.

En ce qui concerne la prévention, les médecins donnent plutôt l’exemple. Avec 27 % des généralistes en surpoids et 7 % obèses, la surcharge pondérale est moins fréquente qu’en population générale. Il y a moins de fumeurs réguliers chez les médecins (18 %) que dans la population active et que chez les cadres. Et la consommation d’alcool à risque est moins fréquente.
Chez les femmes, la participation au dépistage des cancers du sein et de l’utérus est forte (83 % des 50 ans et plus ont réalisé une mammographie au cours des deux années écoulées, 79 % de l’ensemble ont fait un frottis). C’est moins bien pour le dépistage du cancer colo-rectal (un peu plus du tiers ont réalisé une recherche de sang occulte dans les selles).

RENÉE CARTON


* « Études et résultats », n° 731, juin 2010 - Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) des ministères du Travail, de la Santé et du Budget.


Quotimed.com, le 29/06/2010

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