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jeudi 1 juillet 2010

LA DEPECHE.fr
«Dérive sécuritaire de la psychiatrie »
UMD Bon Sauveur

«Une Unité pour malades difficiles (UMD), c'est une prison, un bunker, un établissement de santé où les soins sont laissés de côté, oubliés. Les caméras sont partout et les patients munis de bracelets ». Telle est la définition que font d'une UMD deux représentants syndicaux (Sud), du Bon Sauveur : Anne-Marie Wild et Patrice Kalfa. « Nous ne sommes pas opposés à l'UMD, c'est une étape, un temps de rupture pour gérer une crise, il y en a toujours eu, mais les quatre qui sont en projets en France répondent essentiellement à un désir sécuritaire du Président de la République qui a exploité les faits divers tragiques de Grenoble et Pau (1). Les 40 millions débloqués sont destinés à augmenter la sécurité mais pas à améliorer les soins, ce que nous aurions préféré ». Les deux syndicalistes ajoutent : « En France 0,4 % des délits sont commis par des personnes en souffrances psychologiques, ce que l'on sait moins c'est que 12 % de malades psychologiques sont victimes de délits ».

Déploiement

Pour en revenir à l'UMD du Bon Sauveur, Anne-Marie Wild et Patrice Kalfa, craignent via le plan de retour à l'équilibre des comptes, « la fermeture de services comme c'est déjà le cas avec les 25 lits en moins à Saint-Luc, avec le centre d'accueil de la rue de la Rachoune ou avec l'unité d'entrée », et redoutent « un redéploiement du personnel » vers le nouvel établissement. « Dans notre métier poursuivent-ils, l'important c'est le soin, les patients que l'on reçoit y ont droit et en aucun cas l'enfermement ne peut être une solution. Il faut cependant s'attendre à ce qu'à l'avenir de plus en plus de gens soient considérés comme des malades difficiles or ce n'est pas dans les UMD que l'on apporte une réponse à la souffrance de ces personnes ». Et les deux syndicalistes de conclure : « Cette dérive sécuritaire en psychiatrie est grave car elle masque le manque de prise en charge du patient. Les économies imposées dans ce secteur de la santé vont faire des dégâts car on ne pourra pas continuer très longtemps à soigner des gens sans du personnel qualifié ».

À Grenoble, une personne souffrant de troubles psychiques avait tué une personne en pleine rue, à Pau, c'est un patient de l'hôpital psy qui avait tué deux infirmières.

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