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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 4 avril 2012

Il ne faut pas exagérer la délinquance ou la criminalité des fous

Newsring
Psychiatre, Expert auprès des tribunaux

Il ne faut pas exagérer la délinquance ou la criminalité des fous

Il ne faut pas exagérer la délinquance ou la criminalité des fous, qui reste remarquablement stable depuis des décennies et presque des siècles. Les actes délinquants ou criminels des malades mentaux sont peu nombreux. Mais comme ils sont généralement spectaculaires, parfois monstrueux, ils défraient la chronique.


Je traduirais la loi du 5 juillet 2011 par “Faut-il se protéger des psychiatres ?” plutôt que par “Faut-il se protéger des fous ?”. Cette loi est venue de manière paradoxale après des interventions médiatiques des pouvoirs publics à propos du meurtre d’un étudiant sur un campus de Grenoble. Mais cette loi est sans rapport avec ce motif apparent. Il ne s’agit pas d’un renforcement de l’enfermement psychiatrique des malades mentaux, mais bien d’une surveillance judiciaire de la façon dont les psychiatres tentent d’interner ou de ne pas interner les malades. Le problème de ce genre de lois, c’est que ce sont des lois de négation de la folie. On traduit le problème du malade mental comme si c’était un problème de délinquance ou de criminalité. Or le problème de la souffrance, de la maladie, revient à la médecine. Et aujourd’hui on nie cette dimension de maladie.

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HALLU – Le LSD, remède contre l’alcoolisme ?

Selon une étude relayée vendredi par la BBC, le LSD pourrait aider les alcooliques à arrêter de boire. La chaîne britannique explique que des chercheurs norvégiens ont analysé plusieurs expériences réalisées dans les années 1960 sur plus de 500 patients indiquant qu'une dose de puissant psychotropes avait des effets bénéfiques sur la consommation d'alcool durant les mois suivants.
Les tests ont été réalisés entre 1966 et 1970. A cette occasion deux groupes de patients suivant un traitement contre l'alcoolisme ont été constitués. L'un d'eux s'est vu proposer des doses de LSD variant entre 210 et 800 microgrammes. 59 % des patients du groupe ayant pris du LSD ont vu leur consommation réduire dans les mois qui ont suivi, contre 38 % pour l'autre groupe.
Toutefois les effets positifs de la prise de l'hallucinogène inventé dans les années 1940 par le chimiste suisse Albert Hofmann ont disparu un an après la prise. Et les chercheurs de se demander pourquoi une piste médicale de lutte contre l'alcool a été si largement négligée.
Un professeur anglais cité par la BBC a déjà appelé à un assouplissement législatif concernant le LSD pour permettre la reprise des recherches sur le sujet.

La psychiatrie en folie !

Québec Science 

La psychiatrie en folie !

Des soucis et des hommes

par Par Camil Bouchard - 02/03/2012

Controverse dans le monde de la psychiatrie. Des voix de plus en plus nombreuses se font entendre pour décrier les travaux de révision du DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) en vue de sa cinquième édition (DSM-V). Ces travaux sont menés par l’American Psychiatry Association (APA), une puissante organisation comptant plus de 36 000 membres aux États-Unis et au Canada.


Le DSM fait quasiment office de bible dans le milieu de l’intervention en santé mentale. C’est à partir des catégories dia­gnostiques qui y sont répertoriées que les spécialistes décident si une personne souffre ou non de troubles mentaux. 

Au cœur de la controverse, des propositions qui auraient pour effet d’augmenter considérablement le nombre de personnes présentant un tel diagnostic. Un exemple? L’aliénation parentale qui désigne ces cas où un enfant rejette ou diabolise un parent à la suite d’un dénigrement systématique de ce parent par l’autre. Ce phénomène, qui n’est pas rare dans les cas de disputes répétées ou de séparations, serait désor­mais considéré comme un trouble mental. Autre exemple, la rage au volant. Selon la nouvelle mouture du DSM, les individus manifestant ce genre de bouffées explosives d’agressivité seraient aussi atteints d’un trouble mental. Il en serait de même pour les acheteurs compulsifs, pour les mangeurs excessifs, pour les apathiques insondables et – aux dernières nouvelles – pour les dépendants à Internet. Si, par malheur, comme moi, vous vous reconnaissez dans l’un ou l’autre de ces groupes, la prochaine version du DSM pourrait bien vous valoir un diagnostic de trouble mental. Et qui dit trouble, dit cure; pharmacologique, de préférence ! 

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Exclure les psys pour mieux engraisser les labos ?

Martin Quenehen

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Rapport sur l'autisme: exclure les psys pour mieux engraisser les labos ?

Publication: 11/03/2012


La psychiatre et psychanalyste Agnès Aflalo éclaire certains enjeux et non-dits du récent rapport de sur l'autisme.
"Non consensuelles" et pas "pertinentes". Voilà comment le nouveau rapport sur l'autisme considère les approches psychanalytiques et psychothérapeutiques. La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande plutôt une approche "éducative, comportementale et développementale". Concrètement : il n'est pas recommandé de mettre les autistes en relation avec des psychanalystes, ou des personnes orientées par la discipline freudienne, mais conseillé de les adresser à des tenants des thérapies cognitives et comportementales (TCC)... Eclairages sur certains enjeux et non-dits de ce rapport avec la psychiatre et psychanalyste Agnès Aflalo, médecin-chef du CMP enfants et adolescents de Bagnolet et auteur de L'assassinat manqué de la psychanalyse (éd. Cécile Defaut).
MQ : Agnès Aflalo, pouvez-vous d'abord préciser, en quelques mots, les différences entre les approches psychanalytiques et comportementales de l'autisme ?
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Campagne choc pour cauchemar de femme

Par Catherine HEURTEBISE, 14/03/2012
Pour interpeller sur le risque de fermeture du dernier centre d'hébergement d'urgences dédié aux femmes du Samu social de Paris, Publicis a conçu une campagne web dont le film est réalisé par Frédéric Shoendoerffer.

Le déterminisme entre sciences et philosophie


Les Livres de Philosophie



Matière première n°2 : Le déterminisme entre sciences et philosophie

Sous la direction de Pascal Charbonnat et François Pépin



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Ouverture d'un nouveau bâtiment pour le pôle Femme-Enfant du CHI de Montreuil-sous-Bois

23.02.12 
Le CHI André Grégoire de Montreuil-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, a ouvert début février un nouveau bâtiment pour y accueillir son pôle Femme-Enfant - Centre de périnatalité de niveau 3 couvrant l'Est parisien, a-t-on appris auprès de la direction de l'établissement. Le bâtiment devrait être inauguré officiellement en avril.
Le projet de construction, initié en 2004 dans le cadre de l’opération Hôpital 2007, a bénéficié d'un investissement de 58 millions d'euros pour les travaux et de 6,3 millions pour les équipements. Le bâtiment de 12 000 m² sur trois niveaux, est relié au bâtiment central de l’hôpital par des passerelles, et a été conçu par les architectes Jean Guervilly et Françoise Mauffret. Il héberge les services d’obstétrique (58 lits), de réanimation néonatale-pédiatrie, de réanimation polyvalente adulte, et compte six salles de pré-partum, huit salles d’accouchement, un bloc de césariennes d’urgence. Le bâtiment est prévu pour "accueillir 3 500 naissances par an, soit 400 de plus qu'antérieurement", précise le CHI. À cette fin, "le plateau de consultations, explorations, planning familial y a été restructuré".
Une unité complémentaire de 13 lits, demeurant dans le bâtiment central du CHI, va permettre au service de gynécologie-obstétrique de mener "son projet de prise en charge femme-enfant répondant à la diversité des situations et des attentes [sur le territoire de santé]: accouchements physiologiques, suivi global, unité kangourou (6 lits), sorties précoces en lien avec l’[hospitalisation à domicile] HAD...", explique la direction du centre hospitalier. "Parallèlement, les unités de réanimation infantile, des soins intensifs et de néonatalogie vont pouvoir accueillir, en ouvrant progressivement la totalité de leurs lits autorisés (37 berceaux), davantage de grands prématurés", indique le CHI, qui rappelle que les équipes médicales travaillent dans le cadre du réseau Naître dans l’Est francilien et en lien avec le Service mobile d'urgence et de réanimation (SMUR) pédiatrique 93, implanté sur le site de l’hôpital.
L’équipe pédiatrique, qui prend notamment en charge les maladies chroniques comme la drépanocytose, le diabète, l’asthme et l’obésité, dispose désormais de 17 lits permettant l’accueil mère-enfant. Enfin, "le bâtiment accueille les 10 lits du service de réanimation adultes, complétés par 8 lits de soins continus, qui vont progressivement être mis en service en 2012, afin d’offrir des prises en charge graduées", est-il annoncé.
C.C.

Imagerie cérébrale : le Conseil national d'éthique appelle à la vigilance


Par AFP le 22/03/12

Le Conseil consultatif national d'éthique (CCNE) a appelé jeudi à "une vigilance éthique" face au développement rapide des techniques de neuro-imagerie fonctionnelle et aux risques de "succomber à la fascination des images".
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Neuro-imagerie : attention aux dérives, met en garde le Comité consultatif national d’éthique !

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Les méthodes d’exploration du cerveau ont connu des progrès considérables ces dernières années grâce à l’IMR (Imagerie par résonnance magnétique). Dans son avis n°116 intitulé "Enjeux éthiques de la neuro-imagerie fonctionnelle" rendu public aujourd'hui, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) prend position sur cette technologie aux applications sans cesse renouvelées.

Il rappelle que la neuro-imagerie a radicalement modifié le diagnostic neurologique et apporte des informations précieuses sur le pronostic et sur l’efficacité des traitements appliqués. Aujourd’hui, elle permet, par exemple, de mener des études sur la réorganisation du cerveau après un traumatisme crânien mais aussi de rééduquer certains déficits neurologiques (paralysies, atteintes visuelles…).

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samedi 31 mars 2012


Lettre aux amis de la pédopsychiatrie d’aujourd’hui
Pierre Delion, Lille le 20 Mars 2012, jour du printemps
mardi 20 mars 2012, par Michel Balat

Lettre aux amis de la pédopsychiatrie d’aujourd’huiPierre Delion, Lille le 20 Mars 2012, jour du printemps

Chers amis, nous voilà maintenant dans une situation extrêmement préoccupante au sujet de l’autisme et des recommandations qui viennent de sortir de l’HAS, puisque les soins seront prescrits, pour certains d’entre eux par des forces extérieures à notre corps professionnel. Je ne dis pas que seuls les pédopsychiatres doivent indiquer des soins, puisque l’expérience de la psychothérapie institutionnelle nous a justement appris à partager nos décisions avec l’ensemble de nos équipes, à prendre en compte les avis de nos partenaires, et le tout, sous l’égide bienveillante des parents, quand cela est possible. Mais là, nous faisons une nouvelle expérience, celle d’avoir à assumer des décisions venues de l’extérieur de notre champ de compétences, et qui, selon notre expérience antérieure, semble peu adaptées, sinon inadaptées aux problèmes rencontrés. L’exemple du packing vient immédiatement à l’esprit et va être dans les semaines qui viennent un réel problème lorsqu’il va nous falloir répondre aux parents qui veulent à tout prix continuer ce soin pour leur enfant, alors que, hors de la recherche lilloise, la HAS, instance opposable en droit, s’y oppose formellement, même à titre exceptionnel. Ces parents nous rappellent d’ailleurs qu’ils n’ont pas été consultés dans ces décisions, alors qu’ils étaient les premiers concernés par leurs enfants bénéficiant du packing. Voilà un exemple à partir duquel nous allons devoir réfléchir pour trouver des aménagements, sans nous mettre en danger puisque vous savez que le président de "vaincre l’autisme" a prévenu qu’il intenterait un procès en justice à toute personne dérogeant à ces recommandations. On peut lui faire confiance sur sa détermination à ce sujet. Mais voyons plus globalement comment va se passer la suite. J’ai peur que, concernant les autres soins relationnels, la même procédure soit mise en place assez rapidement : la pataugeoire, l’équithérapie, les ateliers conte et autres activités thérapeutiques des hôpitaux de jour de nos secteurs de pédopsychiatrie
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l'Humanité des débats. psychanalyse

« La psychanalyse est-elle en danger ? »

Mots clés : santépsychanalyseautisme,
Fethi Benslama, psychanalyste, directeur de l’UFR de sciences humaines cliniques de Paris-VII. Marie-Noëlle Clément, psychiatre, médecin directeur de l’hôpital pour enfants du Cerep, à Paris. Roland Gori, psychanalyste, professeur de psychopathologie clinique, initiateur de l’Appel des appels.

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"Il faut mettre un cran d’arrêt à cette frénésie évaluatrice" (Pierre Dardot, meeting du 17 mars)

Prenant connaissance de la teneur de la déclaration de la HAS, ma première réaction a été de me dire « le masque est tombé ! ». De fait, jusqu’à présent, notamment depuis 2005, on avait eu droit à des recommandations assez floues et à des formulations atténuées. Mais je crois en même temps qu’il faut voir clair dans la stratégie mise en œuvre par cette instance et, au-delà d’elle, par le pouvoir politique dont elle n’est finalement qu’un relais complaisant. On brandit la menace d’une interdiction de la psychanalyse et de la psychothérapie institutionnelle dans un délai d’un an, mais pour ceux qui profèrent de telles menaces la question est de savoir comment s’y prendre pour interdire, puisqu’on peut difficilement interdire directement par le biais de la loi, car on s’exposerait alors au risque de l’inconstitutionnalité.

La Haute Autorité de Santé se présente invariablement comme « une institution scientifique complètement indépendante de toute pression », selon les propos de Jean-Luc Harousseau, et son discours se pare volontiers du prestige et de l’autorité de la science.

Il s’agit en réalité de tout autre chose que de la science. Il ne s’agit en aucun cas d’une nouvelle « querelle des méthodes », c’est-à-dire d’une querelle interne au champ de la science qui opposerait  deux méthodes prétendant l’une et l’autre à la reconnaissance de leurs titres à la scientificité. Il s’agit bien plutôt d’un « savoir » dont le caractère normatif est l’essentiel, c’est-à-dire d’un savoir dont la vertu principale est de produire des effets de pouvoir en édictant « ce qui doit être ». A en croire ce savoir, l’individu est ses neurones ou ses gènes.

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Colloque de la SPP
Joyce McDougall « Théâtres de l’anormalité » 
De la perversion aux langages du corps

  • Sous la présidence de Bernard Chervet, Président de la Société Psychanalytique de Paris
  • Samedi 5 mai 2012, Université René Descartes – Amphithéâtre Binet
    45 rue des Saints Pères, Paris 6ème


Frances Hodgkins (New Zealand; Great Britain, 1869-1947) The Spanish Well, Purbeck 1945
oil on canvas Auckland Art Gallery Toi o Tamaki, bequest of Mr P D Hodgkins, 1959

Joyce McDougall a abordé tous les registres de la pratique et de la théorie psychanalytique. De la psychose infantile aux troubles psychosomatiques, de l’hystérie à la « normopathie » elle a parcouru le spectre de la psyché avec une ouverture d’esprit et une créativité peu communes.
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États-Unis : l’autisme en nette augmentation de 23 % entre 2006 et 2008

lequotidiendumedecin.fr 30/03/2012
Le nombre de cas d’autisme est en nette progression aux États-Unis depuis la dernière décennie, selon des chiffres officiels publiés hier. Le nombre de cas diagnostiqués chez les enfants a augmenté de 23 % de 2006 à 2008, pour s’établir à un sur 88 en moyenne, contre un sur 110 précédemment, selon les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
En 2008, 11,3 enfants pour 1 000, âgés de huit ans, étaient atteints de troubles du spectre autistique. Si la hausse est de 23 % par rapport à la précédente estimation de 2006, elle atteint 75 % par rapport à l’année 2001 quand les CDC ont commencé à traquer l’incidence de la maladie. Selon les estimations réalisées à partir de ces nouveaux chiffres, l’autisme toucherait probablement un million d’enfants et d’adolescents aux États-Unis. Toutefois les auteurs précisent que l’étude réalisée sur 14 sites du réseau « Autism and developmental disabilities monitoring » (ADDM) n’a pas vocation à être représentative des États-Unis.
Cette nette augmentation s’expliquerait en partie par une meilleure détection du syndrome, surtout chez les moins de trois ans, « mais nous ignorons jusqu’à quel point », a souligné le Dr Coleen Boyle (CDC).« Grâce à ces statistiques, nous savons désormais qu’une naissance prématurée, ou l’âge avancé des parents mettant au monde un bébé, contribuent à accroître le risque d’autisme chez l’enfant. »
Ces données révèlent aussi que l’autisme touche près de cinq fois plus les garçons que les filles, et que la plus forte augmentation a été constatée chez les enfants noirs et hispaniques. Ces statistiques indiquent par ailleurs une hausse des diagnostics précoces chez les enfants de moins de trois ans, mais le dépistage reste trop tardif et 40 % des cas diagnostiqués continuent d’intervenir autour de quatre ans et plus. « Il est essentiel que les parents agissent sans attendre » au moindre signe suspect, a insisté le Dr Susan Hyman, présidente du sous-comité sur l’autisme à l’Académie américaine de pédiatrie (AAP).« L’AAP recommande que tous les enfants sans exception fassent des tests pour l’autisme à 18 et 24 mois », a-t-elle précisé.
› C. R.

Expertise médicale, injonction de soins : la nouvelle loi au JO

lequotidiendumedecin.fr 29/03/2012
 
AFP
Publiée au Journal Officiel, la loi du 27 mars 2012 de programmation relative à l’exécution des peines inclut plusieurs mesures destinées à renforcer l’expertise psychiatrique judiciaire et le suivi des délinquants sexuels.
Retardée par une saisine des députés auprès du Conseil constitutionnel, la loi de programmation relative à l’exécution des peines est désormais promulguée. Publié mercredi au « JO », ce texte dote l’expertise médicale judiciaire de moyens supplémentaires depuis longtemps réclamés. Pour accroître le nombre d’experts psychiatres inscrits sur les listes de cours d’appel (537 actuellement) et mécaniquement réduire les délais d’expertise, trois mesures incitatives vont être mises en place.
Pour les experts psychiatres libéraux, une indemnité pour perte de ressource de 300 euros leur sera versée en complément du tarif de l’expertise. Un système de bourse sera créé pour attirer les internes de médecine psychiatrique vers l’activité d’expertise judiciaire. Cette bourse engagera ces internes à suivre une formation en sciences criminelles, en psychiatrie légale ou en psychologie légale. Une fois leurs études terminées, ils seront inscrits au minimum deux ans sur une des listes d’experts judiciaires auprès des cours d’appel, lorsque le nombre d’experts judiciaires y figurant s’avère insuffisant.

Risque de récidive.

Des tuteurs seront installés afin d’accompagner les psychiatres qui se lancent dans l’activité d’expertise judiciaire. Afin de renforcer les moyens de suivi médical des condamnés présentant un risque de récidive - notamment les délinquants sexuels - la loi inclut aussi des mesures incitatives pour augmenter les effectifs de médecins coordonnateurs qui font le lien entre le juge d’application des peines et le médecin traitant pour suivre les personnes condamnées à une injonction de soins en milieu ouvert. Au 1er septembre 2011, seuls 237 médecins coordonnateurs étaient (inégalement) répartis sur le territoire pour près de 5 400 injonctions de soins en cours. 17 départements en sont même dépourvus et le nombre d’injonctions de soins non suivies est évalué à 1750.
La loi du 27 mars 2012 revoit à la hausse l’indemnité forfaitaire perçue par ces médecins coordonnateurs qui passe de 700 à 900 euros bruts par année civile et par personne suivie. Un mécanisme de bourse et de tutorat sera également mis en place. Pour renforcer l’effectivité des soins en milieu fermé, le médecin traitant délivrera au condamné des attestations indiquant s’il suit ou non de façon régulière le traitement proposé par le juge d’application des peines. À charge ensuite au condamné de transmettre au juge ce document.

Dangerosité psychiatrique

Les programmes de prévention de la récidive seront généralisés à tous les établissements pénitentiaires. Élaborés par une équipe pluridisciplinaire, ils incluront obligatoirement un volet spécifique relatif à la délinquance sexuelle et à l’étude des comportements. Un nouvel établissement spécialisé dans la prise en charge des détenus souffrant de troubles graves du comportement doté de 95 places sera construit sur le modèle de l’actuel établissement de Château-Thierry. Pour les mineurs les plus difficiles qui présentent des troubles du comportement, un suivi pédopsychiatriques déjà effectif dans 13 centres éducatifs fermés (CEF) sera étendu à 25 centres supplémentaires.
Afin de mieux prendre en compte la dangerosité psychiatrique et criminologique des personnes placées sous main de justice, l’enseignement de la criminologie sera encouragé dans les universités et les écoles de métiers de justice pour répondre aux attentes de l’ensemble des praticiens de terrain, magistrats ou membres de commissions pluridisciplinaires des mesures de sûreté. La loi encourage par ailleurs le développement de la méthode actuarielle, fondée sur des échelles de risque et qui doit permettre d’améliorer l’expertise, en complément de la méthode clinique.
› DAVID BILHAUT