La psychiatrie en folie !
Des soucis et des hommespar Par Camil Bouchard - 02/03/2012
Controverse dans le monde de la psychiatrie. Des voix de plus en plus nombreuses se font entendre pour décrier les travaux de révision du DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) en vue de sa cinquième édition (DSM-V). Ces travaux sont menés par l’American Psychiatry Association (APA), une puissante organisation comptant plus de 36 000 membres aux États-Unis et au Canada.
Le DSM fait quasiment office de bible dans le milieu de l’intervention en santé mentale. C’est à partir des catégories diagnostiques qui y sont répertoriées que les spécialistes décident si une personne souffre ou non de troubles mentaux.
Au cœur de la controverse, des propositions qui auraient pour effet d’augmenter considérablement le nombre de personnes présentant un tel diagnostic. Un exemple? L’aliénation parentale qui désigne ces cas où un enfant rejette ou diabolise un parent à la suite d’un dénigrement systématique de ce parent par l’autre. Ce phénomène, qui n’est pas rare dans les cas de disputes répétées ou de séparations, serait désormais considéré comme un trouble mental. Autre exemple, la rage au volant. Selon la nouvelle mouture du DSM, les individus manifestant ce genre de bouffées explosives d’agressivité seraient aussi atteints d’un trouble mental. Il en serait de même pour les acheteurs compulsifs, pour les mangeurs excessifs, pour les apathiques insondables et – aux dernières nouvelles – pour les dépendants à Internet. Si, par malheur, comme moi, vous vous reconnaissez dans l’un ou l’autre de ces groupes, la prochaine version du DSM pourrait bien vous valoir un diagnostic de trouble mental. Et qui dit trouble, dit cure; pharmacologique, de préférence !
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