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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 1 janvier 2012


Angola : Grogne chez les infirmiers surchargés et sous-payés
vendredi 30 décembre 2011 Jossart Muanza(AEM)
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Infirmières angolaises|Photo d’archives
Pour protester contre une mesure du gouvernement et pour réclamer une hausse de salaire, les infirmiers ont entamé une grève le 5 décembre paralysant l’activité dans plusieurs centres de santé et dans certains hôpitaux de la ville de Luanda. Une situation jugée préoccupante du fait que dans la plupart de ces établissements on ne compte en moyenne que trois médecins qui, plus est , travaillent à temps partiel. Si bien que les infirmiers doivent parfois se substituer aux médecins pour des consultations et certains examens, ce que le Ministère de la santé a formellement interdit dans une note adressée à tous les établissements.

Outre le paiement des arriérés et l’augmentation de salaire, comme c’est d’ailleurs le cas dans différents autres secteurs, d’autres revendications sont venues s’ajouter à la liste. À propos des salaires, les professionnels de la santé du centre médical Hoji Ya Henda par exemple estiment que, pour certaines catégories, leur traitement mensuel, qui est de 16.000 Kz soit près de 160 USD est trop bas par rapport au volume du travail qu’ils fournissent. Un salaire qu’ils jugent « ridicule » alors que certains de leurs collègues touchent en moyenne 100.000 Kz soit près de 1000 USD. D’aucuns vont même jusqu’à soupçonner de fraude les agents de la direction municipale de la santé dans la mesure où, au lieu du virement bancaire, le paiement de leur salaire s’effectue en mains propres et sans aucun reçu. « C’est vraiment la honte pour un jeune infirmier de toucher un salaire de 16.000 Kz qui, en plus d’être insignifiant, vous est remis en mains propres et sans aucun document, c’est étrange », s’insurge Cátia, une infirmière.

Sous couvert de l’anonymat, une autre infirmière s’interroge sur la décision précitée du ministère de la santé : « Comment peut-on accepter de telles choses ? Faute de médecins disponibles, il y a longtemps de cela que nous faisons ce travail tous seuls sans que personne ne se plaigne. Dans notre centre, nous avons un seul médecin et ce dernier est débordé, il ne peut, tout seul, recevoir autant de monde. S’il en est ainsi, et bien qu’on laisse alors les médecins s’occuper de tout ». Le Centre de santé de Siga situé dans la municipalité de Cazenga est l’un des premiers établissements dont les infirmiers ont décidé de « revendiquer leurs droits ». Ce centre fonctionne avec un seul médecin et dépend de la mobilité des infirmiers qui se relayent pour couvrir les trois périodes mais malgré cela ils ne touchent aucun supplément pour le travail de nuit.

Pour rappel, le mouvement de grève est parti des centres médicaux de Cazenga, avant d’atteindre l’hôpital « dos Cajueiros », et de s’étendre à d’autres centres médicaux voire à certains hôpitaux. Face à cette situation, les populations sont obligées de se rabattre sur des hôpitaux qui sont situés loin de leur domicile où le délai d’attente se fait de plus en plus long à cause d’une grande affluence. Une aubaine pour les cliniques privées qui voient, ainsi, leur offre accroître par rapport à la demande et leurs affaires prospérer.

Le mardi 6 décembre, le Vice-Président de la République Fernando Dias dos Santos « Nandó », a rencontré le ministre de la santé José Van-Dúnem ainsi que de nombreux délégués de la santé. De leurs entretiens, il est ressorti que les techniciens supérieurs de santé et les bacheliers en soins infirmiers seraient les premiers à bénéficier d’une augmentation substantielle et que les autres catégories le seraient par la suite. Les infirmiers ont ainsi maintenu leur mouvement, dans plusieurs centres, notamment celui de Cazenga, où le personnel de la santé réclame un traitement équitable pour tous par le réajustement des salaires pour l’ensemble du personnel soignant. ■ Jossart Muanza (AEM)

2011 : qui veut gagner la guerre (électorale)... prépare la paix (avec les médecins)

30/12/2011
Paris, le vendredi 30 décembre 2011 – Sans fausse pudeur, le gouvernement a consacré cette année 2011 à reconquérir l’électorat médical.
La tâche n’était pas mince : la loi hôpital patient santé territoire (HPST) a été ressentie comme un affront, sinon une erreur par la majorité des représentants des professionnels de santé, médecins libéraux en tête. Dès le début de l’année a donc été annoncée clairement la volonté de détricoter les mesures adoptées sous l’ère Bachelot, qui avaient suscité tant de vexation chez les praticiens de ville. Pour cette entreprise de reconstruction et de séduction conjuguées, le gouvernement se repose sur le sénateur UMP Jean-Pierre Fourcade qui présente au printemps une loi destinée à corriger certains éléments de la loi HPST.

Adieu à la taxe Bachelot...

Première cible très attendue de ce texte : il supprime définitivement la taxe Bachelot qui devait imposer aux médecins des zones les plus riches en offre de soins de prêter main forte (ponctuellement) aux praticiens des régions désertées. Il abroge également l’obligation de déclarer ses congés. Le texte ménage d’autres bonnes surprises pour les syndicats de médecins libéraux, telle la création d’un nouveau statut juridique permettant de faciliter les exercices en groupe et notamment l’instauration de maisons médicales. La société interprofessionnelle de soins ambulatoires offre plus de liberté aux associés (« des personnes physiques exerçant une profession de santé ») en leur permettant notamment de poursuivre en dehors d’elle « toute activité professionnelle dont l’exercice en commun n’a pas été expressément prévu par les statuts ». Par ailleurs, elle simplifie de nombreuses démarches administratives.

Négociations conventionnelles : les jeunes gênent

Mais l’adoption cet été de la loi Fourcade ne fut que le premier acte de cette année de réconciliation avec les médecins libéraux. Le second, également capital, fut l’adoption d’une nouvelle convention régissant les rapports entre l’Assurance maladie et les praticiens de ville.
Les négociations s’ouvrent au printemps sous des auspices favorables, avec l’annulation par le Conseil d’Etat d’une décision de l’Assurance maladie visant à taxer les praticiens téléchargeant moins de 75 % de leurs feuilles de soins (une trêve néanmoins de courte durée puisque le spectre de la taxation des ordonnances de papier est de retour en cette fin d’année). Les discussions doivent porter sur trois sujets centraux : l’introduction d’une plus large part de paiement à la performance, la mise en place de nouveaux dispositifs pour limiter les déserts médicaux et l’instauration du secteur optionnel attendue depuis près de dix ans. Néanmoins, les négociations tournent rapidement court en raison du blocage pendant plusieurs semaines de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) et du Syndicat des médecins libéraux (SML) qui refusent la présence des représentants des étudiants et des internes en médecine à la table des discussions.

...bonjour à la taxe Bachelot inversée

Avec habileté, grâce à des rencontres en tête à tête avec chaque organisation, l’Assurance maladie parvient à renouer le fil du dialogue. Ce succès annonçait d’autres victoires : le 21 juillet, le directeur de l’Assurance maladie Frédéric Roekehem accomplit l’exploit d’obtenir la signature des trois plus importants syndicats : la CSMF, le SML et MG France. La convention entérine une véritable révolution : les bases d’un système de paiement à la performance, bien plus complet que les CAPI, sont jetées. Une liste d’une trentaine d’objectifs a été dressée. Tous sont assortis de points. Certains concernent l’informatisation des cabinets ou encore la tenue du dossier médical. D’autres ont directement trait à la prise en charge des malades. Cette nouveauté (dont il n’est pas certain qu’elle enthousiasme la majorité des médecins…) s’accompagne de la revalorisation de certains tarifs de consultation et de la création de nouvelles cotations pour certains actes spécifiques (qui concernent les dermatologues, les gynécologues, les pédiatres ou encore les psychiatres).
En matière de limitation des déserts médicaux, les syndicats et l’Assurance maladie se sont entendues sur la création d’une taxe Bachelot inversée : outre une aide à l’investissement de 5 000 euros accordée aux médecins ne réalisant pas de dépassement d’honoraires et exerçant dans un cabinet de groupe dans une zone où l’offre de soins est faible, au terme de la nouvelle convention, les praticiens exerçant dans des zones richement dotées qui accepteraient de prêter ponctuellement main forte à leurs confrères de localités moins pourvues pourraient recevoir une rémunération valorisée de 10 % pour cette activité (avec un plafond établi à 20 000 euros). Ajoutons à cela que l’UNCAM  a fait des promesses satisfaisantes contribuant à pérenniser l’Allocation supplémentaire vieillesse (ASV) ou encore que le gouvernement a adopté une réforme de la responsabilité civile médicale et l’on comprendra avec quel souci du détail le gouvernement et ses partenaires ont œuvré pour répondre aux attentes des médecins.

Les médecins reconquis, les mutuelles en conflit

Demeurait néanmoins au terme de la discussion conventionnelle, un point sur lequel les parties n’avaient pu s’entendre : la mise en place du secteur optionnel. Les réticences du Bloc, le syndicat représentant les spécialités concernées n'ont pas été les seules en cause. Bien plus certainement, le refus de l’Union nationale des organisations d’assurance complémentaires (UNOCAM) de s’asseoir à la table des négociations renvoya une nouvelle fois à plus tard l’ouverture de ce secteur au sein duquel en théorie les médecins le choisissant s’engageront à ne réaliser des dépassements d’honoraires (dans la limite de 50 % du tarif Sécurité sociale) que pour 70 % de leurs actes. A l’origine du blocage des mutuelles : le refus de la loi Fourcade d’entériner la possibilité pour elles de développer des réseaux de soins et la hausse de la taxe sur les contrats santé et solidaire adoptée cet automne dans le cadre des nouvelles mesures d’austérité budgétaire. Sans doute, l’introduction dans la loi de financement de la Sécurité sociale d’un article prévoyant la création du secteur optionnel par voie de décret en cas d’échec définitif des négociations a-t-elle fini d’attiser la colère de la Mutualité Française, tandis que cette façon de résoudre le conflit est loin d’avoir satisfait les médecins.

A l’hôpital : RTT, suppressions de postes et inquiétudes

Les praticiens, en dépit de cette année plutôt favorable, ont cependant encore certaines réserves vis-à-vis de l’action du gouvernement, en matière par exemple de réduction des tâches administratives ou de la lutte contre les violences faites aux médecins, qui continuent à défrayer la chronique en dépit des nombreuses promesses et des « pactes » adoptés. Cette violence, on le sait, touche sans distinction praticiens de ville et hospitaliers.
Ces derniers n’ont pas d'ailleurs été l’objet d’une attention aussi soutenue des pouvoirs publics que les médecins de ville cette année. Pour eux, les années se suivent et se ressemblent, avec une fois encore des inquiétudes quant à la refonte du statut de PH ou les interminables négociations sur la « liquidation » des millions de jours de RTT accumulés dans les comptes épargnes temps. De même, dans les couloirs des hôpitaux ce furent les mêmes appels pour dénoncer les suppressions de postes, les mêmes alarmes pour évoquer les difficultés face à l’afflux de patients et les mêmes craintes concernant la fermeture de tel ou tel service.

Passage des infirmières en catégorie A : petit désaveu pour le gouvernement

Ces tourments, les praticiens hospitaliers les partagent sans conteste avec les infirmières hospitalières, qui durant cette année avait à répondre à un choix que leur soumettait le gouvernement : partir plus tôt à la retraite sans augmentation de salaire ou voir leur statut revalorisé en contrepartie d’un temps d’activité allongé. La réponse a été obtenue le 31 mars : au total, plus de la moitié des infirmières a choisi de conserver le droit à une retraite avant soixante ans plutôt que de s’inscrire en catégorie A. Le responsable du pole ressources humaines à la FHF, Patrick Lambert avait confirmé au printemps dernier que l’âge a souvent été déterminant pour emporter la décision, les infirmières les plus proches de la retraite étant le plus enclines à conserver la possibilité de quitter le plus rapidement possible les couloirs blancs. Ces résultats mitigés furent considérés comme un échec pour le gouvernement par les syndicats.

L’Ordre infirmier va-t-il prendre une retraite anticipée ? 

Chez les infirmières libérales, c’est l’Ordre des infirmiers qui fut menacée en 2011 de prendre sa retraite anticipée. L’année a en effet été riche en turbulences pour cette institution qui a finalement vu démissionner son intransigeante première présidente qui refusait si vigoureusement que soit diminué le montant d'une cotisation si décriée. Ce changement de pouvoir n’empêcha pas l’Ordre infirmier de frôler cet été le dépôt de bilan, sauvé in extremis très probablement par un coup de pouce présidentiel. Aujourd’hui, l’Ordre infirmier va un peu mieux ayant augmenté le nombre de ses cotisants. Néanmoins, le semblant de confiance retrouvé reste très précaire en particulier en raison d’une hostilité toujours prégnante d’un grand nombre d’infirmières hospitalières et d’une position plutôt ambiguë du gouvernement.

PACES : une paix mitigée

L’approche d’une nouvelle année incite enfin à s’interroger sur l’avenir, sur ces nouvelles infirmières et ces nouveaux médecins qui demain nous soigneront. L’année 2011 voyait à cet égard mise en place la nouvelle mouture de la première année des études médicales (la PACES), avec des inquiétudes  que l’annonce d’une augmentation du numerus clausus pour 2012 ne semblent pas avoir totalement atténuées.

La psychothérapie associée à un antidépresseur débarrasse des phobies

Par Janlou Chaput, Futura-Sciences

Des chercheurs finlandais et américains viennent de résorber les phobies chez des souris en combinant de la fluoxétine, le principe actif du Prozac, avec des exercices de psychothérapies. Si la méthode est applicable à l’homme, on pourrait ainsi traiter les angoisses à la source, ce qu’on ne sait pas encore faire aujourd’hui.

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Le "cauchemar numérique" hante les hôpitaux

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 30.12.11

Des chirurgiens qui téléphonent pendant leurs interventions. Des anesthésistes qui utilisent l'ordinateur du bloc opératoire pour faire du shopping sur Internet. Des infirmières et des médecins qui envoient des textos en surveillant une circulation extracorporelle ou même une intubation... A l'hôpital comme ailleurs, les smartphones, ordinateurs et autres tablettes tactiles font désormais partie du paysage. Mais leur usage compulsif dans des endroits aussi sensibles que les salles d'opération ou les unités de soins intensifs inquiète les spécialistes.

"Aussi grotesque que cela puisse paraître, le cauchemar numérique est de plus en plus une réalité dans les hôpitaux à travers le pays et le monde entier, écrit ainsi le docteur Peter Papadakos, anesthésiste à l'université de Rochester (Etats-Unis) dans une lettre parue, en novembre, dans le mensuelAnesthesiology News. Malheureusement, nous n'avons pratiquement aucune donnée concernant les conséquences de cette distraction électronique sur la productivité des professionnels de santé et leur zèle lors de tâches répétitives."
Dans les années 1970-1980, raconte-t-il, les soignants étaient peu distraits de leurs tâches et se focalisaient sur leurs patients, collectant directement les informations les concernant. Aujourd'hui, des ordinateurs s'interposent en permanence entre eux. L'informatisation des dossiers médicaux peut apparaîtrecomme un progrès, mais ce n'est pas parce qu'un professionnel de santé scrute un écran qu'il est en train de travailler, relève le docteur Papadakos. Et de citerune enquête menée dans des blocs opératoires à Nashville, récemment présentée au congrès de la Société américaine des anesthésistes. Plus de la moitié des infirmières et médecins anesthésistes, même s'ils se savent observés, sont ponctuellement absorbés dans des tâches qui n'ont rien à voir avec la surveillance de leurs malades, la plus populaire étant la navigation sur Internet.
"DISTRACTION ÉLECTRONIQUE"
Le New York Times, qui vient de consacrer un article à ce sujet, cite d'autres données et témoignages édifiants. Ainsi d'une étude, américaine toujours, auprès de plus de 400 perfusionnistes, les techniciens en charge des techniques de circulation extracorporelle (CEC), utilisées dans certaines opérations du coeur. Cette enquête, publiée en 2011 dans la revue Perfusion, révèle que 55 % utilisent leur téléphone portable pendant des procédures de CEC et presque autant envoient des textos ; 20 % des propriétaires de smartphone vérifient leurs courriels et 15 % vont sur Internet. Pourtant, 80 % sont conscients des risques qu'ils font prendre à leurs patients.
Quid des chirurgiens ? A priori, il n'est pas évident, surtout dans certaines spécialités, de surfer ou de téléphoner pendant une intervention sanglante, et les appels sont souvent pris par une infirmière. Mais la donne est en train dechanger avec l'utilisation croissante de robots chirurgicaux, où ces praticiens opèrent assis depuis une console, sans vêtements stériles ni gants... Les dangers ne sont pas que théoriques. Récemment, rapporte le New York Times, un patient paralysé après une opération s'est retourné contre son neurochirurgien. Celui-ci, équipé d'un kit mains libres, avait répondu à de nombreux appels téléphoniques personnels pendant l'intervention. Dans un autre cas au moins, cette "distraction électronique" a eu des conséquences fâcheuses. Aux Etats-Unis, un homme de 56 ans a été victime d'un grave surdosage d'anticoagulants parce que le médecin qui devait donner l'ordre de les arrêter - en envoyant un message de son smartphone - a oublié de le faire, distrait par la réception d'un SMS l'invitant à une fête.
Si ces appareils électroniques ont aussi envahi les hôpitaux français, la situation y est moins caricaturale, selon plusieurs médecins. Pour le professeur Pascal Rischmann, urologue au CHU de Toulouse, être joignable en permanence permet aux praticiens de régler plus vite des situations d'urgence. "Mais il faut un code de conduite", concède l'urologue, qui n'a été amené qu'une fois à demanderl'extinction générale des portables au bloc dans une situation difficile. Un autre chirurgien défend ses collègues anesthésistes, en rappelant que leur travail, en dehors des phases cruciales d'induction et de réveil, comporte de nombreux temps morts. "Auparavant, ils lisaient ; maintenant, ils surfent, ce n'est pas choquant", assure-t-il.
Sandrine Cabut

L'alimentation des personnes âgées influe sur leurs capacités mentales

LEMONDE.FR avec AFP | 29.12.11

Les personnes âgées dont le sang présente des teneurs élevées en certaines vitamines et en acides gras oméga 3 ont de meilleures capacités mentales et mémoire que celles consommant des aliments à faible valeur diététique, selon une étude publiée mercredi 28 décembre dans la revue Neurology, le journal médical de l'Académie américaine de neurologie.

L'étude montre, en outre, que les personnes âgées consommant ces vitamines et acides gras oméga 3 ne connaissaient pas de réduction du volume de leur cerveau, un phénomène typique observé chez les personnes souffrant d'Alzheimer.
FRUITS, LÉGUMES ET POISSONS
Cette étude, une des premières de ce type, visait à mesurer spécifiquement les niveaux sanguins d'une gamme étendue de nutriments au lieu de se baser sur les résultats de questionnaires portant sur le régime alimentaire, moins précis et moins fiables. Les auteurs ont déterminé que des hauts niveaux de vitamines B, C, D et E ainsi que d'oméga 3, qu'on trouve surtout dans des poissons, avaient des effets positifs sur la santé mentale et le reste de l'organisme.
"Les vitamines et les nutriments qu'on obtient en mangeant une grande variété de fruits, de légumes et de poissons peuvent être mesurés à l'aide de bio-marqueurs sanguins", relève-t-elle. "Je suis convaincue que ces nutriments ont un grand potentiel pour protéger le cerveau et le faire mieux fonctionner", explique Maret Traber, de l'Institut Linus Pauling de l'université d'Oregon.
L'étude a aussi révélé que le petit nombre des participants dont le régime alimentaire était riche en acides gras trans, abondants entre autre dans les produits laitiers et les aliments frits, ont obtenu de moins bons résultats aux tests cognitifs. En outre, la taille de leur cerveau se réduisait davantage.
ARRÊTER LA RÉDUCTION DU VOLUME DU CERVEAU
Dans l'ensemble, les 104 sujets de l'étude âgés de 87 ans en moyenne avaient un bon régime nutritionnel mais 7 % avaient une carence de vitamine B12 et 25 % de vitamine D. Les chercheurs ont testé au total 30 bio-marqueurs de nutriments dans le sang des participants. De plus, 42 ont subi un IRM (imagerie par résonance magnétique) pour mesurer le volume de leur cerveau. "Les résultats de cette étude sont fondés sur des personnes ordinaires se nourrissant selon le régime alimentaire commun aux Etats-Unis", précise Maret Traber.
"Les résultats de cette étude doivent encore être confirmés par d'autres recherches mais il est très emballant de penser qu'il est possible pour des personnes de potentiellement arrêter la réduction du volume de leur cerveau et de rester cognitivement en forme en ajustant leur régime alimentaire", relève Gene Bowman, de l'université d'Oregon également.


Rennes: l’unité hospitalière pour détenus ouvrira en juin 2013

jeudi 29 décembre 2011

Dans un courrier envoyé à la cour des comptes qui a établi un rapport sur « la psychiatrie et la santé mentale », Michel Mercier, le ministre de la Justice et des libertés, a indiqué que « la future unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) du centre hospitalier Guillaume Regnier à Rennes ouvrira en 2013. »
Cette unité sera chargée d’accueillir les personnes détenues, souffrant de troubles psychiatriques et nécessitant une hospitalisation à temps complet, avec ou sans consentement.
70 personnes travailleront dans l’unité
Un programme d’ouverture de 440 lits est prévu en France dont 40 lits à Rennes. « La construction a débuté en novembre et s’achèvera au premier semestre 2013 pour une ouverture de 20 lits en juin 2013. La deuxième tranche sera livrée en septembre 2013. 70 personnes travailleront dans cette nouvelle unité », a indiqué Anne Guivarc’h, directrice adjointe du centre hospitalier Guillaume Regnier.
Coût total de l’opération : 14,5 millions d’euros.

Avatars et réalités virtuelles pour aider les enfants malades

Michel VIATTEAU, Agence France-Presse (Montréal)
26 décembre 2011
De nouvelles technologies vidéo «immersive» mises au point à Montréal... (Photo: Archives La Presse)
Photo: Archives La Presse






De nouvelles technologies vidéo «immersive» mises au point à Montréal associent médecine, psychiatrie et arts numériques pour offrir aux enfants malades de l'hôpital Sainte-Justine des thérapies pouvant accélérer leur convalescence ou réduire leur angoisse.
Ces thérapeutiques sont développées par une équipe de spécialistes de l'hôpital Sainte-Justine de Montréal, un centre de recherche mondialement connu, et à la Satosphère, le siège de la Société des arts technologiques.
Il peut s'agir d'offrir une simple stimulation sensorielle: un grand brûlé peut se sentir mieux dans un bloc de glace virtuel.
Ou de rassurer un petit malade anxieux en projetant en 3D sur les murs de l'hôpital l'environnement rassurant de sa chambre à la maison.
À côté d'un dôme d'acier de 18 mètres de diamètre, le «premier théâtre immersif du monde» permettant des projections à 360 degrés autour du spectateur, les médecins de Sainte-Justine ont installé une chambre d'hôpital.
C'est un «living lab», un dispositif de recherche en vogue qui exploite des technologies existantes en fonction de besoins exprimés par les usagers, explique Patrick Dubé, coordonnateur de cette entreprise commune.
«On est capables, à travers de multiples projecteurs, de créer des environnements immersifs qui intègrent non seulement les murs, mais le mobilier qu'il y a dans la pièce», poursuit-il.
Un des outils-jouets proposés aux enfants de 6 à 18 ans est une simple caméra vidéo couplée à un ordinateur et à deux écrans, l'un pour l'image en temps réel, l'autre pour visionner les enregistrements. Elle permet aux enfants de se familiariser avec des instruments médicaux, comme la seringue.
Dans les mains d'une petite fille, enfant d'un chercheur impliqué dans le projet, la seringue se transforme en fusée et joue dans un clip vidéo tourné sans aucune aide d'adultes.
Autre application thérapeutique à laquelle les chercheurs prédisent une belle carrière: les avatars, des personnages de dessins animés qui communiquent avec les enfants depuis un écran, manipulés par un thérapeute placé dans une autre pièce.
Certains enfants, traumatisés par leur maladie ou un accident, très anxieux, ont du mal à communiquer avec une personne réelle.
Mais un avatar, avec ses gestes de pantin et sa voix haut perchée, est pour eux un intermédiaire acceptable qui leur permet de réapprendre les relations sociales.
C'est une façon d'utiliser ces technologies dont les enfants sont souvent familiers pour «les aider à socialiser, dans le but de les aider à surmonter leurs peurs, à découvrir des choses d'eux-mêmes. Il y a énormément de potentiel pour notre discipline, mais on est encore au stade de l'exploration», explique le Dr Patricia Garel, patronne du département de psychiatrie à Sainte-Justine.
L'invasion massive dans notre vie d'instruments de communication ou de jeu munis d'écrans peut avoir un impact très nuisible sur la socialisation des enfants les plus fragiles qui s'enferment en eux-mêmes, souligne-t-elle. Mais les mêmes outils, bien utilisés, peuvent au contraire favoriser leur insertion dans la société.

PLAIDOYER POUR LA CREATION D’UN ORDRE INFIRMIER AU SENEGAL

Mardi 27 Décembre 2011

Pourquoi soutenir la création d'un ordre infirmier


Le secteur de la santé est en évolution perpétuelle, confronté qu’il est à des impératifs techniques, démographiques et épidémiologiques. Le financement des soins de santé est soumis à des contraintes budgétaires. Régulièrement, les problèmes de sécurité des patients et de qualité des soins s’invitent sur le devant de la scène médiatique. Les pénuries d’infirmières s’aggravent en même temps que les frontières deviennent plus poreuses et que la mobilité des travailleurs s’accroît. Les consommateurs exigent davantage de transparence dans la manière dont les soins sont délivrés et dans la régulation des professionnels de la santé. 
Selon Humphris et Masterson (2000), la sécurité des soins de santé est favorisée par les facteurs suivants : 
• La responsabilisation accrue des employeurs en matière de protection des patients. 
• La responsabilisation des employeurs vis-à-vis des compétences de leurs employés. 
• L’implication des associations de consommateurs dans les soins de santé. 
• Certains changements dans la manière de préserver la qualité de la formation professionnelle. 
En effet, on s’aperçoit que les modes d’exercice de la profession se diversifient (exercice libéral). C’est ainsi que le statut de salarié sous la responsabilité d’un employeur tend à se réduire. 
Ces mutations ont des implications sur la régulation des professions de santé, le profil des qualifications des infirmiers exerçant dans des contextes différents, la définition des rôles infirmiers, la formation des infirmiers et leur capacité à dispenser des soins dans un contexte en perpétuel mutation. 
L’objet de la réglementation est aussi de protéger les usagers. L’une des manières d’atteindre cet objectif est de faire en sorte que les professionnels de la santé soumis à la réglementation disposent de toutes les compétences nécessaires pour pratiquer leur art. Les employeurs et les responsables des services de santé doivent faire en sorte que les professionnels qu’ils emploient disposent des compétences nécessaires à la fourniture de soins de santé, compétences conformes aux normes acceptables par le public bénéficiaire de ces soins. La définition des rôles des professionnels de santé est un processus évolutif qui doit s’adapter et s’accompagner les progrès techniques et scientifiques. Ceux-ci, à leur tour, suscitent l’apparition de nouveaux rôles de soins de santé. Dans ce contexte, toute modification au profil des qualifications doit être soigneusement négociée. Il est important que les compétences attachées aux rôles des infirmières soient intégrées dans le système éducatif et réglementaire. C’est à cette condition que les infirmières pourront dispenser des soins sûrs et de qualité. 
Cependant, vu le rythme des changements dans les systèmes de santé et dans la société en général, le défi, pour les employeurs, les éducateurs, les régulateurs et la profession infirmière elle-même, est de réagir à ces changements d’une manière opportune et réfléchie. 
A ce titre, nous sommes convaincus que les associations professionnelles sont les mieux placées pour proposer aux pouvoirs publics les normes professionnelles, les exigences de formation et les domaines de pratique (Gragnola et Stone 1997). Il est essentiel que la formation des infirmiers soit basée sur des programmes axés sur les aptitudes ou les compétences nécessaires à la pratique professionnelle. Ceci est particulièrement vrai dans notre contexte actuel fait de mutations très rapides. 
Le problème de l’acquisition des compétences ne se limite d’autre part pas au stade de l’entrée dans la vie professionnelle, puisqu’il faut encore assurer l’entretien des compétences des infirmiers. Cette dernière exigence peut être aisément assurée par un organe de régulation. Pour toutes ces raisons, il est souhaitable d’impliquer tous les acteurs dans le développement des programmes d’éducation et de formation continue en soins infirmiers. 

POURQUOI SOUTENIR LA REGLEMENTATION DE LA PROFESSION INFIRMIERE AU SENEGAL 

Au Sénégal le personnel infirmier occupe une place charnière dans le système de santé. Pivot incontournable dans l’exécution des politiques de santé et de soins, le personnel infirmier se trouve aux différents niveaux du système. La majorité de la population a recourt à l’infirmier pour la prise en charge de sa santé. 
Malgré cette position centrale la profession infirmière ne dispose pas d’un cadre juridique, adapté aux missions qui lui sont dévolues dans notre pays pour encadrer son exercice. 
En effet, outre les rares textes désuets et inadaptés hérités de l’époque coloniale, seule l’Arrêté ministériel n°2651 MSP-DHPS-DCCMP en date du 25 février 1989 fixant la nomenclature des actes professionnels aux auxiliaires médicaux existe comme texte en ‘’vigueur‘’. Il faut ajouter à cela la loi n° 61.33 du 15 juin 1961 relative au statut général des fonctionnaires, le code du travail et le décret n° 77.887 du 12 octobre 1977 portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la santé et de l’action sociale qui dans leur principe ne règlent pas ces questions de pratique professionnelle. 

Si l’on reconnaît cette place à la profession infirmière et que l’on envisage la réglementation, au sens large, comme un point de départ, la sécurité et la compétence des soins comme un but à atteindre ainsi que tous les autres éléments ( éducation des infirmiers/ères, formation initiale et entretien des compétences, responsabilités des employeurs, définition des rôles et profil des compétences ) doivent être mis en œuvre pour atteindre ce but. Il est indéniable que les organisations professionnelles de soins infirmiers ont un rôle à jouer à chacune des étapes de ce processus. 
C’est pourquoi l’ANIIDES s’engage dans cette réflexion en se référant aux principes de sa politique de promotion de la profession infirmière et de protection des usagers. Aussi, nous nous inscrivons dans l’objectif et le processus de l’organisation ouest africaine de la santé (OOAS) visant la création d’ordres pour les professions infirmière et sage femme dans les pays membres qui n’en disposent pas. A ce titre l’objectif de notre association est de jeter les bases du cheminement qui nous mènera à terme à l’instauration d’une réglementation infirmière au Sénégal. Pour cela l’’ANIIDES, s’adossant sur son leadership national dans le domaine des soins infirmiers, estime que le moment est venu de délimiter des compétences et un champ d’exercice pour les professionnel(le)s infirmiers/ères du Sénégal. La profession infirmière sénégalaise veut que ces compétences là soient utilisées pour clarifier son rôle. 
Par ailleurs, notre avis est que la mise au point de normes de formation initiale et continue à l'intention des praticiens infirmiers est aussi un impératif à réaliser pour garantir la qualité. Ainsi ces normes permettront aux infirmiers de participer activement au modelage leur propre carrière. 
Aussi pensons-nous que cette réglementation que nous appelons de nos vœux doit cibler les points suivants : 
• La nécessité de maintenir la confiance du public dans le système. 
• La nécessité de maintenir des normes en vue de la maîtrise des coûts. 
• La nécessité d’encadrer la délégation de compétences 
• La nécessité de faire évoluer et de fusionner les rôles. 
• L'obligation redditionnelle des praticiens et des organes régulateurs. 
• La nécessité d'assurer la continuité des soins. 
Pour nous engager dans cette voie nous avons besoins de l’écoute et du soutien des décideurs à tous les niveaux mais aussi de l’opinion publique sénégalaise. 
Aussi, nous vous engageons à porter ce projet pour l’intérêt du public qui est le principal bénéficiaire de la régulation des professions plus particulièrement de la profession infirmière, mais aussi pour ne pas être en marge des pays de la CEDEAO car le processus OOAS continue son bonhomme de chemin. Enfin, il y a que la profession est importante et tout le monde en a besoin aujourd’hui et tout le monde en aura besoin demain…davantage. 



Abdou GUEYE, IDE 
Président de l’ANIIDES

La dyslexie : trois symptômes, une seule cause

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 23.12.11
Un scientifique ajuste des capteurs sur un de ses collègues du EEG (électroencéphalogramme) Lab d'Auckland.
Un scientifique ajuste des capteurs sur un de ses collègues du EEG (électroencéphalogramme) Lab d'Auckland.Reuters
Des travaux récents, publiés dans Neuron du 21 décembre, lèvent un coin du voile sur les causes de ce trouble, qui toucherait "environ 5 % des Français", selon Franck Ramus, chercheur en sciences cognitives au CNRS et cosignataire de l'article. En collaboration avec Anne-Lise Giraud, directrice d'une équipe Inserm à l'Ecole normale supérieure, et Katia Lehongre, jeune chercheuse au sein de son équipe, il y décrit une seule et unique anomalie dans le cortex auditif des dyslexiques qui pourrait être à l'origine de ces trois symptômes.
Défaut de sensibilité
"Les enfants dyslexiques ont du mal à associer les lettres aux sons correspondants pour apprendre à lire", explique Franck Ramus. Les scientifiques soupçonnent depuis longtemps qu'un mauvais développement des aires cérébrales permettant de se représenter les sons de la parole serait la cause de la dyslexie.
Pour mieux comprendre ce phénomène, Anne-Lise Giraud et son équipe ont enregistré l'activité cérébrale de 44 adultes, dont 23 dyslexiques, pendant qu'ils écoutaient un son présentant des variations d'amplitude allant de 10 à 80 Hz.
Les chercheurs ont ensuite analysé la capacité des cortex auditifs droit et gauche à "osciller" avec le son qui les stimulait. Résultat : tandis que, chez les non-dyslexiques, les cortex auditifs fonctionnaient normalement, le cortex gauche des dyslexiques était moins sensible aux sons modulés autour de 30 Hz. Or l'hémisphère gauche du cerveau est spécialisé dans l'analyse du langage.
La difficulté pour le cortex gauche d'analyser certaines fréquences gênerait le cerveau pour découper la parole en "unités" pouvant être associées aux lettres. Ce défaut de sensibilité expliquerait les difficultés pour les dyslexiques à nommerrapidement des images. Leur cerveau est en revanche plus sensible aux rythmes rapides. Une particularité associée à une mauvaise mémoire à court terme des mots.
"Jusqu'ici, on ne comprenait pas bien le lien entre les différents symptômes de la dyslexie, explique Anne-Lise Giraud. Notre découverte pourrait expliquer ces trois aspects de la pathologie avec une seule cause, ce dysfonctionnement du cortex auditif gauche."
Toutefois, il faut rester prudent quant à des applications immédiates pour un meilleur traitement de la dyslexie : "C'est de la recherche fondamentale, tempère Franck Ramus. On a peut-être mis le doigt sur quelque chose d'important. Mais c'est tellement nouveau qu'il est difficile de dire à l'avance si ça va aboutir ou pas à des applications thérapeutiques."
Julien Joly