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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 11 mai 2011

A Cognacq-Jay, l’hospitalité en fin de vie
Par ERIC FAVEREAU

Société

03/05/2011
Etre hospitalisé dans cet étrange bâtiment tout en verre ? On en aurait presque envie. Peut-être est-ce en raison du jardin. Il y a des rigoles de pierre, des bouts de ruisseau, des roseaux. Il y a des buissons. Un jardin sépare les deux bâtiments de l’hôpital Cognacq-Jay, celui de la rééducation et celui des soins palliatifs. C’est un drôle de lieu, planté entre deux rues dans le XVe arrondissement de Paris.

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Les Livres de la Philosophie

La ville au loin
Jean Luc Nancy


La ville n'a pas toujours été, elle ne sera pas toujours, elle n’est peut-être déjà plus. Si l’on songe qu’en même temps « la ville » est un motif (un concept peut-être, en tout cas un schème, une sorte de monogramme ou d’emblème) qui converge, confine et consonne avec rien de moins que le motif de la « civilisation » elle-même, on mesure l’enjeu de son existence désormais reconnue transitoire.
D’autre part, la ville par elle-même – la cité matérielle, l’urbs, la place forte devenue simplement place, lieu de connexion, de coagulation et de diffraction en même temps – joue un rôle dont aucune culture rurale n’offre l’équivalent ou le substitut. L’essence de la ville se montre très exactement en cela : un échangeur qui n’enveloppe pas ses propres destinations.
D’avoir trop regardé la ville à l’horizon comme le schème pur, le monogramme de la civilisation, nous en avons perdu la vue ou bien l’image est devenue obscure, confuse, brouillée, obstruée ou oblitérée. N’essayons plus de voir : écoutons les rumeurs inouïes de la ville incivile, au loin, tout près.

Janvier 2011 - Éditions de la Phocide – 19 €






Orpea confiant pour 2011 après un exercice 2010 en forte hausse

Le groupe Orpea, spécialiste de la prise en charge de la dépendance qui gère des maisons de retraite et des cliniques de moyen séjour et de psychiatrie, a vu son chiffre d'affaires progresser de 14,3%, à 964,2 millions d'euros.
REUTERS/Christian Hartmann 

PARIS (Reuters) - Le groupe Orpea a fait état mercredi de résultats annuels en nette hausse au titre de l'année 2010 et vise une progression de plus de 25% de son chiffre d'affaires en 2011.


Le spécialiste de la prise en charge de la dépendance, qui gère des maisons de retraite et des cliniques de moyen séjour et de psychiatrie, a vu son chiffre d'affaires progresser de 14,3%, à 964,2 millions d'euros.


Il a enregistré un résultat opérationnel courant de 130 millions d'euros (+12,7%), un Ebitda avant loyers de 236,3 millions d'euros (+14,9%) et un résultat net part du groupe de 66,4 millions d'euros (+8,5%).


La marge opérationnelle du groupe ressort à 13,5%.


Au vu de ces performances, Orpea a confirmé son objectif d'un chiffre d'affaires de 1,2 milliard d'euros en 2011, en progression de plus de 25%.


Orpea signale également, dans un communiqué, avoir fortement renforcé ses fonds propres qui s'élevaient à 878 millions d'euros au 31 décembre 2010, soit une hausse de 37% par rapport à la fin de l'année 2009.


Le groupe a décidé d'augmenter son dividende et proposera le versement de 0,23 euro par action, contre 0,15 euro au titre de l'exercice précédent.


Après avoir acquis 5.000 lits et ouvert 14 établissements en 2010, Orpea "entend poursuivre sa dynamique de développement au rythme d'environ 3.000 lits par an", précise la société.


Myriam Rivet pour le service français, édité par Pascale Denis

dimanche 8 mai 2011

Sophie Dufau
08/05/2011 

L'idée d'être obligé de se soigner en dehors de l'hôpital a décidément de plus en plus de mal à passer. Elle commence même à faire quelques dégâts au Parlement... Alors que la loi réformant les soins sous contrainte sera examinée par les sénateurs mardi et mercredi prochains, la semaine qui vient de s'écouler a vu s'engager un véritable bras de fer au sein de la Haute assemblée. Mardi, le texte a été rejeté en commission après le vote de quelque 170 amendements. Et jeudi, la rapporteure du texte, la centriste Muguette Dini, a démissionné. Un pataquès inédit dans l'histoire du Sénat.

Que s'est-il passé en commission? Tout simplement, et contre l'avis du gouvernement, Muguette Dini, estimant que «les soins sans consentement sous une autre forme que l'hospitalisation n'ont pas fait l'objet d'une réflexion ni d'une concertation suffisamment approfondies et qu'ils sont trop novateurs pour être créés dans un texte qui doit entrer en vigueur dans trois mois», est parvenue avec les voix des sénateurs de gauche et de quelques UMP à supprimer l'une des mesures phare du texte, la possibilité de soins psychiatriques sans consentement en ambulatoire (c'est-à-dire hors de l'hôpital). Ce qui revient à totalement dénaturer un texte que Nicolas Sarkozy réclame depuis fin 2008.

Furax, une grande partie des sénateurs UMP ont alors exprimé leur colère en votant contre le texte présenté en commission, tandis qu'à gauche, le PS, après avoir voté les amendements, s'abstenait sur le texte final («nous réclamons avant toute chose une grande loi de santé publique», explique Jacky Le Menn) et le PC votait contre (faisant eux aussi d'une loi plus générale un préalable).

Et pour la première fois depuis la réforme constitutionnelle de juillet 2008 –qui précise que le texte discuté en séance est celui voté en commission –, un projet de loi a été rejeté en commission. Au final, jeudi, Muguette Dini, s'estimant désavouée par la commission, a démissionné de son poste de rapporteure du projet de loi.

Mardi 10 mai, ce sera donc le projet de loi tel que voté en première lecture le 22 mars à l'Assemblée nationale qui sera discuté en séance. Il devrait être présenté par Jean-Louis Lorrain (UMP, Haut-Rhin).

Même s'il ne faut pas surestimer la force de résistance des sénateurs (n'oublions pas qu'après avoir fait mine de s'opposer au gouvernement ils ont, le 13 avril dernier, durci le sort réservé aux étrangers gravement malades), force est de constater que l'acharnement déployé depuis deux ans et demi par une poignée de professionnels de la psychiatrie pour faire entendre un discours humaniste sur leur discipline commence à porter ses fruits.
Manifestation en février 2009
Manifestation en février 2009
  
Les inquiétudes de la sénatrice

Tout a commencé au lendemain de la visite de Nicolas Sarkozy à l'hôpital d'Antony, en décembre 2008, deux mois après le meurtre d'un étudiant par une personne sortie d'un établissement psychiatrique, à Grenoble. En réaction à un discours qui assimile la personne suivie en psychiatrie à un malade dangereux, un petit nombre de soignants (infirmiers, psychiatres, psychologues...) forment le Collectif des 39 et lancent une pétition dénonçant «La nuit sécuritaire» (elle a recueilli à ce jour plus de 33.000 signatures).

De meetings en appels et lettres ouvertes, de manifestations en festival (lire nos comptes-rendus ici, ou encore ici ou ), ils parviennent à s'imposer comme force d'opposition aux projets du gouvernement et comme outil de réflexion sur la pratique psychiatrique (outre les multiples reportages tant dans la presse qu'à la télévision, rappelons simplement en février dernier une soirée spéciale avec Mediapart, et en mars sur France Inter, un «Téléphone sonne» et une émission 3D. Sans oublier, vendredi dernier, la chronique de François Morel sur France Inter à 8h55).

Le gouvernement n'en a cure et présente en mars dernier à l'Assemblée nationale un projet de loi «relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques, et aux modalités de leur prise en charge», texte qui vise à assouplir les conditions d'entrée dans le système de soins sous contrainte et à en durcir la sortie. Il n'y est question que d'enfermement, de surveillance, de renforcement du pouvoir du préfet. Et il introduit cette notion de soins sous contrainte ambulatoire qui signifie que les soins sans consentement ne relèveront plus désormais d'une pratique encadrée par l'hôpital mais que l'on pourra obliger une personne à se soigner à son domicile. En cas de manquement à cette obligation, le préfet doit être averti par l'hôpital et pourra alors ordonner la réhospitalisation du patient.

A la lecture de ce texte,  le 8 avril dernier, la Commission nationale consultative des droits de l'homme, instance chargée de conseiller le gouvernement, avouait «partager la crainte (que la loi) renforce au-delà de l'indispensable la contrainte pesant sur les malades» en durcissant le statut de ceux qui sont traités par la psychiatrie. Et tout en déplorant l'amalgame opéré entre maladie mentale et délinquance/dangerosité, elle ajoutait: «Il semble que la réflexion ne soit pas aboutie, tant sur la question du contrôle par l'autorité judiciaire de la mesure de contrainte que sur celle de la gestion de la contrainte à l'extérieur de l'hôpital psychiatrique.»
En d'autres termes, un texte bâclé.

Lors de l'examen du rapport au Sénat, le 3 mai dernier, le réquisitoire de la sénatrice Dini fut tout aussi sévère. «Le projet de loi reste très vague sur le contenu du protocole de soins et renvoie à un décret en Conseil d'Etat. Le malade sera-t-il partie prenante à ce protocole? Quelle fiabilité aura l'engagement de quelqu'un dont l'adhésion au protocole sera le meilleur moyen de sortir de l'hôpital? Que se passera-t-il après? Qui aura accès à ce protocole? Comment pourra-t-il évoluer? Que fera-t-on si la personne refuse d'ouvrir sa porte? Quels types de soins seront prodigués? Tous les médecins le disent, le consentement du malade est à rechercher en permanence car il est la condition essentielle d'une amélioration de son état. Les soins sans consentement en dehors de l'hôpital suscitent donc beaucoup d'inquiétudes.»
Manifestation en mars 2011
Manifestation en mars 2011© SD

Pour faire entendre à nouveau ces inquiétudes et parvenir à porter l'estocade au texte, le Collectif des 39 – rejoint par tous les syndicats de psychiatres et des syndicats de magistrats, appuyés par des associations de patients et de familles et soutenus par des organisations syndicales et politiques – appelle à manifester mardi 10 mai, de 16 à 19 heures, devant le Sénat. Pour exiger le retrait du texte et
«tout simplement pour continuer d'oublier de nous taire».

La Ritaline®

Par Sylvie Simon 8 mai 2011

En mars 2011, nous apprenions que l’OFSP (Office fédéral de la santé publique) suisse veut limiter la prescription de la Ritaline®, médicament utilisé pour traiter des enfants souffrant du trouble du déficit de l’attention et d’hyperactivité (TDAH). Poussé par des interventions parlementaires, l’Office fédéral s’inquiète de l’usage abusif croissant de cette substance, sous le prétexte qu’il permet d’être plus concentré pendant un examen. Selon le quotidien suisse Tages-Anzeiger, des enquêtes ont montré que les étudiants consomment de plus en plus de psychostimulants contenant du méthylphénidate tels que la Ritaline®. Swissmedic (Institut suisse des produits thérapeutiques) doit procéder à une réévaluation de ces substances qui peuvent être actuellement prescrites par n’importe quel médecin.
En France, la Ritaline® ne fait pas partie des médicaments sous surveillance spéciale, elle est même considérée comme un médicament incontournable. Ce psychostimulant amphétaminique est ordonnée dans les cas de troubles déficitaires de l’attention, l’incapacité à se concentrer, l’instabilité émotionnelle, l’impulsivité, l’hyperactivité modérée ou sévère. Cependant, certains enfants de moins de six ans sont ainsi traités, bien que le traitement initial soit soumis à une prescription hospitalière annuelle des services de neurologie, psychiatrie et pédiatrie, mais elle peut être renouvelée par tout médecin sur présentation de la prescription initiale. Dès 1997, les laboratoires Novartis avaient vendu 28 127 boîtes dans notre pays. En 2004, les ventes s’étaient multipliées par six. Aujourd’hui, plus de 10 000 enfants consomment ce poison afin d’améliorer leur concentration et leur docilité, et de calmer leur impulsivité. Il faut savoir que la Ritaline® est une amphétamine dont les effets sont comparables à ceux de la cocaïne. Cette drogue sur ordonnance est tellement dangereuse que l’armée américaine refuse d’enrôler les jeunes qui ont été traités par ce médicament avant l’âge de douze ans.

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