Stéphanie Lavaud 26 février 2024
Le refus scolaire anxieux – ou la difficulté pour un enfant ou un adolescent à venir à l’école – est en augmentation depuis l’épidémie de Covid. Quelles sont ses formes cliniques et quelles thérapies mettre en place ? Le sujet a fait l’objet d’une session lors du congrès de l’Encéphale 2024.
Refus scolaire anxieux : non reconnu dans les classifications internationales
Mis en lumière par l’épidémie de Covid qui a grandement perturbé la scolarité des enfants, le refus scolaire anxieux n’est pourtant pas nouveau, a rappelé la Dre Hélène Denis, pédopsychiatre au CHU de Montpellier.
« En 1974, le neuropsychiatre et psychanalyste Julien de Ajuriaguerra évoquait des « enfants ou adolescents qui, pour des raisons irrationnelles, refusent d’aller à l’école et résistent avec des réactions d’anxiété très vives ou de panique quand on essaie de les y forcer ».
Aujourd’hui, la classification française de troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent (CFTMEA) utilise le terme de phobie scolaire pour décrire des « manifestations d’angoisse majeure avec un phénomène de panique liées à la fréquentation scolaire, qui interdit sa poursuite sous les formes habituelles ».
En revanche, les autres classifications internationales (CIM 11 ou DSM 5) ne nomment pas ce trouble, préférant y voir une complication d’un ou plusieurs trouble(s) anxieux. Pour autant, l’International network school absenteism (INSA), un réseau de chercheurs regroupant des psychiatres, psychologues et personnels de l’éducation, s’est mis d’accord pour utiliser les critères cliniques de Berg pour définir le refus scolaire anxieux (voir ci-dessous). Néanmoins, l’absence de dénomination reconnue au niveau international rend compliquée les recherches sur cette thématique du fait de l’absence de critères établis, reconnait l’oratrice.
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