Par Solène Cordier et Jean-Baptiste Jacquin Publié le 11 mai 2022
La mise en œuvre des décisions de justice censées protéger les mineurs maltraités ou délaissés intervient avec des retards croissants, provoquant des situations dramatiques.
Mercredi 20 avril, lors du débat qui l’opposait à Marine Le Pen, à quatre jours du second tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron a choisi de parler de la jeunesse. « La protection de l’enfance sera au cœur des cinq années qui viennent », a-t-il déclaré dans les deux minutes de « carte blanche » dont il disposait en fin d’émission. Chiche, a-t-on envie de dire, tant la situation de la protection de l’enfance est dégradée.
Comment objectiver ce constat ? Au secrétariat d’Etat de l’enfance et des familles, on ne dispose d’aucun chiffre sur l’évolution des conditions de prise en charge des mineurs en souffrance ou en danger. Au ministère de la justice, on reconnaît en revanche que la situation s’est détériorée en 2021. « L’augmentation des délais moyens de prise en charge des mesures judiciaires civiles décidées en protection de l’enfance est réelle », reconnaît-on Place Vendôme. Tous les acteurs sont touchés, Protection judiciaire de la jeunesse, services départementaux de l’aide sociale à l’enfance (ASE) et secteur associatif habilité.