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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 11 mai 2024

Le Conseil national de refondation en santé mentale s’ouvrira en juin

Publié le 

A l’occasion d’un bref « point d’étape » de la Feuille de route santé mentale et psychiatrie, Frédéric Valletoux, ministre en charge de la Santé et de la Prévention, a annoncé la tenue en juin-juillet d’un Conseil national de refondation (CNR) en santé mentale. Communiqué (ci-dessous).

Frédéric Valletoux, ministre chargé de la Santé et de la Prévention, a réuni le vendredi 26 avril 2024 l’ensemble des acteurs engagés dans le déploiement de la Feuille de route Santé mentale et psychiatrie.

Lancée en juin 2018, cette Feuille de route a contribué de façon décisive à installer la santé mentale dans le débat public et à lever certains tabous. Comportant initialement 37 mesures, celle-ci a été enrichie de nouvelles mesures à l’issue des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie en 2021 et en compte désormais 50. Il s’agit donc d’un document évolutif (voir le bilan 2023).

Des moyens substantiels ont été mobilisés et continueront de l’être pour accompagner son déploiement. Au-delà, la mobilisation durable et collective de tous les acteurs porteurs de cette stratégie est déterminante pour atteindre les objectifs fixés en matière de prévention des troubles psychiques, d’accompagnement des personnes qui en souffrent et de leurs proches, et de changement de regard sur ces troubles.

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« En cours de médecine, on peut poser au patient des questions qu’on ne peut pas poser dans une chambre d’hôpital »

Propos recueillis par    Publié le 02 mai 2024

Olivia Gross, maîtresse de conférences en sciences de l’éducation et de la formation, défend, dans un entretien au « Monde », l’importance d’intégrer des usagers dans les parcours de formation des étudiants en médecine, et notamment en psychiatrie.

Olivia Gross est directrice adjointe du Laboratoire éducations et promotion de la santé et titulaire de la chaire de recherche sur l’engagement des patients, à l’université Sorbonne Paris-Nord. Elle défend les vertus de la démocratie en santé et l’importance d’intégrer des usagers dans les parcours de formation des étudiants en médecine, notamment dans le domaine de la psychiatrie.

En quoi l’engagement des patients peut-il améliorer l’attractivité d’une spécialité à la fois mal-aimée et stigmatisée comme la psychiatrie ?

Il existe de nombreuses études là-dessus : on sait que le fait d’avoir vu des patients dans le cadre de sa formation – donc en dehors des stages à l’hôpital – transforme complètement les représentations et conceptions que pouvaient avoir les étudiants. Or, il existe un « curriculum caché » en médecine, véhiculé au-delà du savoir officiel, sur lequel on n’a pas de prise.

Exposition « Carlo Zinelli, cinquante ans d’héritage artistique » à l’Appart Renoma


Photo

Du mercredi 3 avril au samedi 8 juin 2024

Après son lancement à Strasbourg à la Galerie Ritsch-Fisch de Richard Solti et son étape new-yorkaise à l’Outsider Art Fair, l’exposition Carlo Zinelli, cinquante ans d’héritage artistique atterrit du 3 avril au 17 mai 2024 à Paris à l’Appart Renoma.
En dialogue avec sa participation à Art Paris, la Galerie Ritsch-Fisch honore l’Appart Renoma en lui confiant cette exposition rétrospective inédite qui célèbre le cinquantième anniversaire de la disparition de l’artiste hors du commun, Carlo Zinelli dit « Carlo ». Plus de vingt œuvres de Carlo dans sa période allant de 1960 à 1973 sont présentées : peintures, peintures recto-verso et sculptures en bronze qui offrent une plongée profonde dans l’univers créatif de cette figure majeure de l’art brut dont la production continue de fasciner et d’inspirer le monde entier.


Le Conseil national de l’Ordre des médecins contre « la financiarisation de la médecine »

Serge Cannasse   30 avr. 2024

Le Conseil national de l’Ordre national des médecins (CNOM) s’oppose à « la financiarisation de la médecine ». En pratique, il s’agit de demander au législateur de supprimer « la possibilité pour un tiers non professionnel de pouvoir entrer au capital d’une Société d’Exercice Libérale (SEL) de médecins. »

Une SEL est une structure commerciale à objet civil permettant à des médecins de mettre leur exercice en commun. Elle a une personnalité juridique propre. Son inscription au registre du commerce et des sociétés n’est possible qu’après avoir reçu l’agrément du conseil départemental de l’Ordre des médecins et avoir été inscrite au Tableau de l’Ordre. L’apport de capitaux extérieurs est autorisé, mais l’intervention d’associés non médecins n’est possible que s’ils restent minoritaires. Comme l’indique le communiqué du CNOM, « la loi du 31 décembre 1990 comme l’Ordonnance du 8 février 2023 posent le principe qu’une SEL est détenue et dirigée par des associés qui y exercent et ne peut pas comporter la présence de tiers non professionnels sauf si un décret le prévoit ; c’est dans ce cadre que la possibilité d’une ouverture du capital de la société dans une limite de 25 % a été retenue il y a 30 ans. »

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L’école, première étape de la prévention en santé

Serge Cannasse   19 avr. 2024

En France, l’espérance de vie à la naissance est une des meilleures au monde (85,2 ans pour les femmes, 79,2 ans pour les hommes). En revanche, l’espérance de vie en bonne santé est nettement moins satisfaisante : 66,9 ans pour les femmes, 65,5 ans pour les hommes. Or elle est un bon indicateur de la performance du système de prévention en santé, sachant que les déterminants comportementaux et socio-économiques comptent pour 60 à 70 % dans l’état de santé d’un individu, bien plus donc que le seul système de soins. De nombreux travaux ont montré le lien entre santé et niveau d’éducation. Pour être optimale, cette éducation doit commencer à l’école, dès la crèche. C’est la notion recouverte par « le parcours éducatif en santé » lancé par une circulaire ministérielle en 2016. L’Académie de médecine a adopté un rapport qui part du constat qu’en France, « malgré un niveau de scolarisation des enfants et des adolescents très élevé, les indicateurs de santé pour les pathologies accessibles à des mesures de prévention sont pour beaucoup très insatisfaisants. »

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AP-HP : des honoraires libéraux en progression de 18 %

Jacques Cofard    2 mai 2024

Est-ce sous l'effet de l'inflation que les médecins qui pratiquent l'exercice libéral à l'Assistance publique Hôpitaux de Paris (AP-HP) ont été plus nombreux à s’y adonner pour des montants toujours plus élevés ?

Le dernier rapport sur le sujet, portant sur l'année 2022, examiné en commission médicale d'établissement le 9 avril dernier est éloquent. Le nombre de contrats d’activité libérale a augmenté de 5 % entre 2021 et 2022 pour s'établir à 367 (sur un peu plus de 6 500 médecins éligibles à l’AP-HP).

Cette augmentation, selon la CME de l'AP-HP, serait due en grande partie à l'élargissement du nombre de PH autorisés à pratiquer l'exercice libéral. En effet, depuis le 1er janvier 2022, les MCU-PH en stage, mais aussi les PH durant leur période probatoire et pour une quotité de temps au moins égale à 80 %, ont droit de pratiquer une activité libérale.

Pour rappel, cette activité libérale des praticiens salariés est autorisée par la loi. Elle a pour objectif de rendre la pratique à l’hôpital public plus attractive face au secteur privé plus rémunérateur.

Globalement, la progression de 15 % des actes et consultations libérales est à mettre en perspective avec le recul de 2 % de l’activité publique entre 2021 et 2022 au périmètre de l’AP-HP.

Montant des honoraires

C'est surtout sur le montant des honoraires que l'augmentation est la plus spectaculaire. Au global, les « praticiens autorisés à une activité libérale ont globalement perçu 54 573 949 € en 2022. Les honoraires sont en progression de 18 % par rapport à 2021 (46 089 797 €) et 24 % par rapport à 2019 (44 088 698 €). »

La moyenne des honoraires se situe à 156 372 euros, soit +23 % par rapport à 2021 tandis que la médiane est de 112 620 euros, (+25 % par rapport à 2021).

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Joëlle Pineau : mettre les points sur les IA

Jeudi 2 mai 2024

Provenant du podcast

La Science, CQFD

Joëlle Pineau, groupe Meta ©Getty - Paul Morigi

Joëlle Pineau est une référence dans la recherche sur l’IA. Elle dirige le laboratoire FAIR de Meta et enseigne à l’université McGill. Comment conçoit-elle la recherche en IA et ses enjeux futurs ?

Avec

Joëlle Pineau Vice-président du laboratoire FAIR (Facebook Artificial Intelligence Research) et professeur à l'Université McGill

C'est une pionnière et une référence dans le monde de l'intelligence artificielle : la Canadienne Joelle Pineau était de passage en France et nous lui avons rendu visite.

C'est l'une des scientifiques les plus influentes en matière d'IA. Depuis 2023, Joëlle Pineau est la vice-présidente des laboratoires Fair (pour Facebook Artificial Intelligence Research). Elle dirige donc la recherche du groupe Meta (l'entreprise de Mark Zuckerberg), numéro un mondial des réseaux sociaux. En ce moment, quelles sont les pistes de recherche à l'état d'exploration ? Pour répondre à cette question, la spécialiste du deep learning et de l'apprentissage par renforcement nous a ouvert les portes du laboratoire Fair à Paris.

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The mess






Alors qu'Ellice sombre dans la dépression, sa chambre tombe progressivement dans le chaos. Elle n'anticipe jamais cela, mais c'est un processus inéluctable. Les hauts et les bas incessants de sa bipolarité semblent ne laisser aucun espoir de salut, tout comme le fait de ramasser les vêtements éparpillés sur le sol devient une tâche insurmontable.

Le film est également disponible en VOST Anglais sur le site du producteur, en lien ci-dessous.

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La Borde, le droit à la folie

espaço Avesso




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Le coût des maladies mentales s'élève à 282 milliards de dollars par an aux Etats-Unis


 


Publié le 

Agir pour endiguer ce que l'on appelle aujourd'hui le mal du siècle. C'est le défi de nombreux pays à travers le monde, que ce soit pour le bien-être de leur population, comme pour celui de leur économie. Une nouvelle étude révèle que les troubles de la santé mentale coûtent chaque année pas moins de 282 milliards de dollars aux Etats-Unis.

Qu'elle ait été la cause ou le détonateur d'une prise de conscience, la pandémie de Covid-19 a considérablement fait évoluer les mentalités quant aux troubles psychiques qui touchent une importante part de la population mondiale, et notamment les plus jeunes. Une étude réalisée par Edelman Data & Intelligence pour la marque lululemon en septembre 2023 nous apprenait qu'un tiers de la population mondiale ne s'était jamais sentie aussi mal. Des chiffres confirmés par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui ne cesse d'alerter sur ce fardeau, exhortant depuis 2022 les nations à "transformer la santé mentale et les soins qui lui sont consacrés". L'autorité sanitaire mondiale estime à près d'un milliard le nombre de personnes atteintes d'un trouble mental en 2019, dont 14% des adolescents. Un chiffre qui ne cesse de grimper depuis la crise sanitaire.

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Pourquoi la folie ?

par Hervé Guillemain , le 25 juillet 2011

À propos de : P-L. Assoun, L’énigme de la manie, la passion du facteur Cheval, Ed. Arkhê & Y. Trichet, L’entrée dans la psychosePUR.

Comment entre-t-on dans la psychose ? Cette question classique de la psychiatrie peut être renversée : pourquoi entre-t-on dans la psychose ? Se défiant de l’intervention médicale précipitée, deux auteurs cherchent à comprendre le passage de la « folie douce » à la psychose clinique.

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Michel Broué, la vie mathématique

Samedi 11 mai 2024

Provenant du podcast

France Culture va plus loin le samedi

Michel Broué, dans son bureau - DR - Michel Broué

Les mathématiques pour vivre. C’est le sens de ce labyrinthe heureux qu’est le dernier livre du mathématicien Michel Broué. Un livre qui s’intitule "Pour voir Clair. Zigzag entre les mathématiques, l’art, la politique et la vie".

Avec

Michel Broué Mathématicien, Professeur à l'Université Paris Diderot

Les mathématiques pour penser, les mathématiques pour imaginer, critiquer, remettre en cause, hiérarchiser, inventer, s’engager. Les mathématiques comme fondement d’une éthique personnelle et universelle. Les mathématiques pour vivre. C’est le sens de ce labyrinthe heureux qu’est le dernier livre du mathématicien Michel Broué. Un livre qui s’intitule Pour voir Clair. Zigzag entre les mathématiques, l’art, la politique et la vie.

L'honnêteté intellectuelle, ferment mathématique

"L'honnêteté intellectuelle et scientifique a une vérification très immédiate et rigoureuse qui consiste à se faire comprendre des autres. Elle consiste à convaincre. On ne peut être convaincu d'une idée, d'une hypothèse, etc. que si elle est partagée. Sinon, qu'est-ce qui vous permettrait de faire, dans votre petite cervelle isolée dans la boîte noire de votre crâne, confiance à ce que vous pensez ? C'est la seule chose qui vous permet de faire confiance." Michel Broué

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Utopie et soin psychiatrique

   





par Hervé Guillemain , le 28 avril 2022











Au sujet de : François Tosquelles, Soigner les institutions, textes choisis et réunis par Joana Maso, L’Arachnéen

François Tosquelles est une figure mythique de la psychiatrie. Il n’a cessé d’expérimenter de nouvelles manières de prodiguer des soins et de nouvelles façons de concevoir l’hôpital. Cette anthologie rassemble des textes majeurs d’un auteur original, convaincu que la médecine devait chercher dans la poésie ses ressources.

Il y a deux types d’hommes et de femmes. Ceux et celles qui réussissent leur folie et ceux et celles qui se retrouvent à l’hôpital psychiatrique. Dans nos sociétés enclines à distinguer clairement la frontière entre le sain et le malsain, une telle affirmation est devenue incompréhensible. Et pourtant, elle est fondamentale pour saisir l’importance de la pensée de François Tosquelles – auteur de ladite affirmation – et dont certains textes font aujourd’hui l’objet d’une édition récente en français. Des morceaux de vie et de pensée, choisis et présentés par Joana Maso, nous donnent à voir et à lire le parcours exceptionnel et la richesse intellectuelle d’une œuvre singulière.

vendredi 10 mai 2024

Avant-première algérienne d’un long métrage sur Frantz Fanon à Annaba : La thérapie sereine d’un psychiatre contre l’aliénation en temps de guerre

Faycal Métaoui    28/04/2024 

MAROC

 Le long métrage Chroniques fidèles survenues au siècle dernier à l’Hôpital psychiatrique Blida-Joinville est en compétition au 4e Festival d’Annaba du film méditerranéen. Le festival se poursuit jusqu’au 30 avril.

Ecrit et réalisé par Abdenour Zahzah, le film a été projeté, le 25 avril en avant-première algérienne, au Théâtre régional Azzeddine Medjoubi d’Annaba en présence d’un public nombreux. 

Le film porte un titre long : Chroniques fidèles survenues au siècle dernier à l’Hôpital psychiatrique Blida-Joinville, au temps où le docteur Frantz Fanon était chef de la cinquième division entre 1953 et 1956. Tourné en noir et blanc, le film se concentre sur l’arrivée de Frantz Fanon (Alexandre Dessane) dans cet hôpital, une année avant le déclenchement de la guerre de Libération nationale en Algérie. Le jeune psychiatre constate que des méthodes brutales sont pratiquées au sein de l’établissement.

 D’abord, il y a la séparation entre Français et musulmans, une extension des pratiques coloniales françaises. Contre parfois l’avis de ses pairs, habitués à la psychiatrie à l’ancienne, il entreprend avec détermination à changer la manière de traiter avec les malades. Il ordonne de ne pas appeler les patients par des sobriquets mais par leur nom pour ne pas contribuer «à détruire leur identité». 

Il décide ensuite de fêter Noël et le Mawlid Ennabaoui à l’hôpital. Il fait appel à un infirmier artiste, le chanteur blidéen Abderrahmane Aziz qui chante Zad ennabi ou frahna bih, autour de bougies et tamina au sein de l’hôpital en présence des patients. Fanon décide de faire sortir les malades de l’hôpital avec des promenades au niveau de la montagne de Chréa avec pique-nique sur herbe. 

L’idée est de rattacher de nouveau les malades à la société. Face aux hésitations et parfois à la résistance douce des infirmiers et des aides-soignants, il organise des cours de formation pour les impliquer davantage à pratiquer ses méthodes, en rupture avec celles de l’Ecole d’Alger qui imposait «une psychiatrie coloniale», basée sur des perceptions racistes développées par Antoine Porot. C’est le même Porot qui avait contribué à l’ouverture de l’hôpital psychiatrique de Joinville à Blida, au début des années 1930.


Carole Le Floch, ancienne SDF : « Porter la parole des personnes précaires a été l’outil pour me reconstruire »

Par    Publié le 23 avril 2024 

Cette femme de 52 ans a passé un an à la rue pour fuir un mari violent. Une rupture de vie qu’elle a surmontée en s’investissant dans la participation citoyenne, comme représentante des personnes accompagnées par le travail social. Jusqu’à obtenir un emploi dans ce secteur.

Carole Le Floch, devenue conseillère technique à l’Institut régional du travail social d’Ile-de-France après avoir connu la rue et la grande précarité, chez elle, à Chartres, le 10 avril 2024.

Carole Le Floch a un peu hésité à nous rencontrer. « J’avais peur que vous soyez surtout intéressés par les violences conjugales que j’ai subies, ou par les détails glauques de l’époque où j’étais à la rue », livre-t-elle un peu abruptement. L’essentiel, pour cette femme de 52 ans, n’est pas de se raconter longuement, mais d’évoquer le chemin parcouru afin de « donner ou redonner de l’espoir » à ceux qui auraient connu une rupture de vie semblable à la sienne.

Le Vinatier : une journée porte ouverte sur le métier d'infirmier en santé mentale

PUBLIÉ LE 29/04/2024

Le 27 mai prochain, les équipes du Vinatier, principal établissement psychiatrique d’Auvergne-Rhône-Alpes, proposeront aux étudiants infirmiers, aux jeunes diplômés et aux professionnels en exercice de découvrir la richesse et la diversité du métier d’infirmier(e) en psychiatrie et en santé mentale au sein de l’établissement.

Le rendez-vous est fixé au 27 mai prochain. «Les équipes du Vinatier proposeront aux étudiants infirmiers, aux jeunes diplômés et aux professionnels en exercice de découvrir la richesse et la diversité du métier d’infirmière en psychiatrie et en santé mentale», annonce les équipes de l'établissement lyonnais rebaptisé Le Vinatier - Psychiatrie universitaire Lyon Métropole*, dans un communiqué datant du 26 avril. Des postes infirmiers sont toujours à pourvoir au Vinatier, qui emploie près d'un millier d'infirmiers et accueille également un millier de stagiaires par an.


Psychiatrie et étudiants en médecine, les feux du désamour

Par    Publié le 30 avril 2024

Alors même que la santé mentale est devenue, depuis la crise sanitaire, un enjeu majeur de santé publique, la psychiatrie est depuis des années l’une des spécialités les moins demandées par les étudiants en médecine. La faute, notamment, à des idées reçues tenaces sur la profession.

 

Non, Mathilde Charron n’a pas entendu des voix, même si cela arrive à certains de ses patients. Dès sa première année dans la prestigieuse faculté de médecine de Sorbonne Université, ses oreilles ont chauffé : « Vous n’êtes pas entrés ici pour faire psychiatrie ! », prévenait, dans un amphithéâtre plein à craquer, un non moins réputé professeur des universités-praticien hospitalier.

La jeune femme, 27 ans aujourd’hui, nous éclaire : « Genre, ceux qui choisissent psy, ce sont les plus mauvais, les derniers du classement. Donc si vous êtes à la Sorbonne, vous avez intérêt à faire des “vraies” spécialités somatiques d’organes. La psy, ce n’est pas assez noble et c’est l’asile. » Mathilde, désormais interne en septième semestre de psychiatrie à Paris, a dû se rebiffer contre ces préjugés tenaces. « Encore maintenant, quand je dis que je suis psychiatre, les gens n’entendent pas que je suis médecin. »

Tous les psychiatres et futurs psychiatres collectionnent des anecdotes du même acabit. Encore associée à Vol au-dessus d’un nid de coucou (film américain réalisé par Milos Forman il y a presque cinquante ans) et à d’obsolètes pratiques asilaires, la psychiatrie est rarement reconnue comme une spécialité médicale à part entière. Opaque, anxiogène, synonyme d’enfermement… Ceux qui la choisissent malgré tout seraient aussi « fous » que les gens qu’ils soignent. Ou le deviendraient, par effet de contagion.

Analyse Sur les écrans, le risque de la «désensibilisation» face aux «confrontations répétées» à la violence

par Nathalie Raulin   publié le 30 avril 2024

Les experts missionnés par Emmanuel Macron début janvier ont rendu leurs conclusions ce mardi 30 avril sur les effets néfastes des écrans et réseaux sociaux. Le chef de l’Etat a donné un mois au gouvernement pour «les traduire en actions».

Ecrans et réseaux sociaux rendent-ils les jeunes plus violents ? Quand il missionne le 7 janvier neuf experts issus de la société civile pour «évaluer les enjeux attachés à l’exposition des enfants aux écrans» et formuler des recommandations, Emmanuel Macron a encore en tête le rôle joué par les réseaux sociaux durant les émeutes qui, fin juin 2023, ont suivi la mort de Nahel Merzouk. Le chef de l’Etat subodore un lien étroit entre l’addiction aux écrans et le déferlement de colère des mineurs. Lui manque encore un diagnostic étayé pour agir. Mais pour le Premier ministre, la cause est déjà entendue. En déplacement le 18 avril à Viry-Châtillon (Essonne), ville marquée par le meurtre de Shemseddine, Gabriel Attal dénonce sans attendre «la violence virtuelle qui ne tarde pas à se déverser dans le réel», appelant à «réguler les écrans» pour «attaquer le mal à la racine».

L’ennui, c’est que rien dans l’épais rapport (129 pages) que la commission d’experts a remis ce mardi 30 avril au président de la République ne vient corroborer l’hypothèse de l’exécutif. Flairant sans doute une possible instrumentalisation politique, les auteurs le précisent noir sur blanc : «En aucun cas, il n’est démontré une imputabilité unique des contenus violents sur les comportements violents, écrivent-ils. En particulier, il n’y a clairement pas de lien avéré entre les jeux vidéo et la violence dans la vie réelle et a fortiori avec les actes graves et la criminalité. Beaucoup d’autres variables sont nettement plus déterminantes.» En clair, même si beaucoup peut leur être reproché, les écrans ont le dos un peu trop large.