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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 18 avril 2024

Au cinéma – État limite, une immersion au coeur des failles de la psychiatrie

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Hôpital public Beaujon, Clichy. Le service de psychiatrie ne compte plus qu’un seul psychiatre. Le Dr Jamal Abdel Kader s’efforce, au mépris des impératifs de rendement et du manque de moyens, de prendre le temps et de rendre leur voix à ses patients. Mais comment soigner dans une institution malade ? Le film documentaire « État limite » du réalisateur Nicolas Peduzzi, en alignant son point de vue sur celui d’un psychiatre, fait des troubles psychiatriques un traitement plus distancié mais dont la charge sociale et politique résonne douloureusement avec l’actualité. En salle le 1er mai prochain.

« Il y a quatre ans, explique Nicolas Peduzzi, la crise sanitaire a révélé l’ampleur du mal-être de l’institution, mais les causes de la gangrène étaient évidemment plus profondes. J’ai voulu les interroger, comprendre où et comment s’était ouvert la brèche, et je me suis mis à filmer le quotidien des soignants de l’hôpital Beaujon. Là, j’ai rapidement rencontré Jamal, figure indispensable et controversée. Indispensable : c’était le seul médecin psychiatre de l’établissement ; controversé ; malgré sa jeunesse, malgré tout son amour pour l’hôpital, il travaille vent debout contre les évolutions drastiques de l’institution, qui contredisent frontalement ses valeurs humanistes. Chaque jour, baskets aux pieds, il gravit et dévale à l’infini les escaliers de fer, courant d’un service à un autre et d’un chevet à un autre. Jamal, c’est Sisyphe, et Beaujon sa montagne« .

« Je me suis efforcé de filmer l’hôpital public tel qu’il est vécu par ceux qui le peuplent, médecins et patients confondus, et tel que je l’ai moi-même perçu au fil de mes mois d’immersion : comme une institution crépusculaire. »

[...] • Etat limite, le documentaire de Nicolas Peduzzi, 2023 – 102 minen salle le 1er mai 2024. 

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Vivants

Disponibilité  Jusqu'au 23/12/2024










A la fin de l'été, le Docteur Grange fêtera son 3e pot de départ à la retraite. Il a du mal à quitter cette unité de soins palliatifs qu'il a fondée il y a 25 ans dans un petit hôpital de campagne. A l'origine de cet engagement : un drame personnel. 


Le docteur

Mardi 16 avril 2024

Le Docteur Tribillac dans son cabinet à Dieppe - Leila Djitli

Installé depuis trente ans dans un quartier populaire de Dieppe, le docteur Dominique Tribillac est dans le collimateur de la Sécurité sociale. On lui reproche de délivrer trop d’arrêts de travail. Leila Djitli est allée à sa rencontre.

Dominique Tribillac est médecin généraliste, installé dans le quartier du Val Druel à Dieppe, depuis près de 30 ans, "c’est un quartier défavorisé, mais je n’aime pas trop ce terme". Il se rappelle très bien pourquoi il a décidé de devenir médecin, "enfant, j'ai été très malade", "quand mon docteur arrivait tôt le matin, rien qu’en entendant son pas et la façon dont il ouvrait la porte, j’étais déjà mieux". À la sortie du lycée, Dominique se lance donc dans des études de médecine. Mais son arrivée à l’hôpital est très décevante, "moi, je m’attendais à rentrer en contact avec les gens, mais là, on déroulait juste des listes de questions, sans dire un mot de plus".

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Incompatibilité d'humeur au CHS, entre le chef du service de psychiatrie et des soignants

 

Les banderoles ont été rangées en attendant une rencontre prévue lundi entre syndicat et direction.  

Une partie du personnel du centre hospitalier spécialisé Albert Bousquet était en grève ce mercredi 17 avril. Un mouvement initié par la Fédé afin de dénoncer un climat social qui continue de se dégrader, selon le syndicat.

Dans son préavis de grève déposé le 14 mars dernier, la Fédé décrit "la souffrance des agents et leurs difficultés relationnelles avec le médecin chef de service". Les soignants du CHS dénoncent la gestion du responsable du service de psychiatrie, en poste à Nouville depuis août 2023, et le départ à la retraite de Jean-Luc Lehericy.

Dégradation des conditions de travail

"La direction en sourdine" pouvait-on lire sur l'une des banderoles accrochées aux grilles de l'établissement. Ou "ton avis, tu sors !" inscrit quelques mètres plus loin, à même la route. "On est sur un fonctionnement autoritaire, où on est là pour écouter et exécuter, pour Philippe Véronique, infirmier au CHS. D'ailleurs il le dit lui-même : "ses ordonnances sont des ordres". Fonctionner dans ce climat là, c'est assez difficile, étant donné que dans la psychiatrie on a besoin d'avoir une équipe soudée."

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VIDÉO. Psychiatrie dans la Calvados : des salariés de l’EPSM manifestent devant la mairie à Caen

Louise DELEPINE   Publié le 

Des soignants et soignantes de l’Établissement public de santé mentale (EPSM) de Caen (Calvados) manifestent ce mercredi 17 avril 2024 devant l'hôtel de ville. Ils alertent sur la fermeture de deux services d’admissions et de lits.

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Santé : le centre de soins du Gravier à Agen ouvrira ses portes début mai

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L’ouverture du centre de soins du Gravier sera progressive à compter du 2 mai et rassemblera sur un même site les unités ambulatoires de psychiatrie pour adulte déjà présentes sur l’agglomération d’Agen.

Les patients accueillis dans le futur centre de soins du Gravier, à compter du 2 mai, relèveront principalement de l’agglomération d’Agen et des communes de Nérac, Lavardac, Port Sainte-Marie, Houeilles, Francescas et Mézin. Pendant la période de déménagement, l’ensemble des structures maintiennent leur activité (réponse téléphonique, entretien, visite à domicile) sans toutefois pouvoir accueillir physiquement au sein des locaux les 28 et 29 avril.

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Électroconvulsivothérapie : la quête d’un indicateur optimal

Dr Alain Cohen


Malgré des controverses parfois très importantes (par exemple dans le sillage du célèbre film de Miloš Forman Vol au-dessus d’un nid de coucou, qui présentait la sismothérapie avec une dimension davantage « punitive » que réellement thérapeutique), l’électroconvulsivothérapie (ECT) demeure un traitement efficace dans certaines indications comme les dépressions sévères résistantes aux médicaments antidépresseurs. 

Evaluer l’efficacité et la sécurité de l’ECT

Une équipe du Canada s’interroge : si l’estimation de la durée des crises motrices sous sismothérapie est retenue pour déterminer si la stimulation électrique a entraîné « une réponse adéquate », quel est le meilleur critère pour apprécier l’efficacité et la sécurité d’une intervention par électrochocs ? Précisant que les deux paramètres essentiels sont en la matière l’interprétation de l’électroencéphalogramme (EEG) et/ou de la réponse motrice observée (RMO), et analysant 102 ECT pratiquées chez des patients adultes, hospitalisés en psychiatrie au Canada, les auteurs ont étudié l’association entre l’EEG et la RMO, avec l’hypothèse initiale que leurs données respectives se montreraient significativement et positivement corrélées. 

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Miser sur les infirmières en santé mentale en soins primaires ?

Geneviève Perennou


Au Royaume-Uni, le NHS a intégré des infirmières spécialisées dans des centres de soins primaires pour améliorer l'accès aux traitements en santé mentale. Cependant, peu de preuves d’efficacité existent en raison de la diversité des interventions. Les résultats d’une étude montrent une amélioration significative de l'état de santé mentale des patients et une réduction de la pression sur les services d'hospitalisation et les psychiatres. 

L’organisation des soins de santé mentale au Royaume-Uni

Dans le cadre de la prise en charge des troubles de santé mentale au Royaume-Uni, une gamme de dispositifs et d'intervenants est déployée, notamment au sein des cabinets de médecins généralistes (MG). Ceux-ci intègrent des infirmières en santé mentale qui prodiguent des soins aux patients présentant des troubles mentaux légers à modérés, et ont un rôle de liaison. Parallèlement, les psychologues cliniciens interviennent via le programme gouvernemental « Améliorer l'accès aux thérapies psychologiques » (IAPT), pour traiter les troubles anxieux et dépressifs. Les hôpitaux du NHS offrent également des services de santé mentale, avec des infirmières spécialisées collaborant avec les cabinets de MG.

L’organisation des soins psychiatriques utilise un modèle de traitement par étapes, offrant différents niveaux de soins en fonction de la complexité des besoins du malade. Ces niveaux vont de l'observation vigilante du MG à l’orientation vers une équipe de santé mentale dirigée par un psychiatre pour les cas les plus complexes.

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« Le Gouvernement déconsidère la psychiatrie privée ! »

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Alors qu’une réunion sur l’atterrissage de la campagne tarifaire devait se tenir entre le ministère de la Santé et les fédérations, le 10 avril dernier, l’État a annulé cette rencontre sine die. La psychiatrie est ainsi le seul secteur à ne pas connaître son financement pour l’année 2024. La Fédération de l’Hospitalisation Privée – Psychiatrie (FHP-Psy) constate les contradictions du gouvernement qui envisage de faire de la santé mentale la grande cause 2025 et refuse dans le même temps de dévoiler les moyens consacrés à cette ambition. Communiqué de la FHP-Psy..

À l’heure où le Premier ministre, Gabriel Attal, a souhaité faire de la santé mentale des Français la grande cause 2025, ce rendez-vous annulé à la dernière minute, uniquement pour le secteur de la psychiatrie, est en contradiction totale avec les ambitions gouvernementales. En refusant d’honorer ce rendez-vous, le ministère de la Santé fait la démonstration de son absence totale de considération pour le secteur de la psychiatrie privée et de l’ensemble de ses acteurs, alors que toutes les études illustrent l’accélération de la dégradation de la santé mentale des Français.

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Psychiatrie : l’isolement et la contention ont encore la vie dure

16 avril 2024

Les résultats d'une étude sur l'emploi de la contention et de l'isolement dans les services de psychiatrie publiée récemment révèlent qu'il reste élevé en France. Les surprenantes très fortes variations de leur usage entre établissements interrogent mais montrent aussi que faire autrement est possible.

Alors qu'ils devraient être employés de manière exceptionnelle, en dernier recours dans des situations de crise, et que la réduction de leur usage est promue aux niveaux national et international, la contention et l'isolement sont toujours mis en œuvre auprès d'une part non négligeable des patients hospitalisés sans leur consentement en psychiatrie, révèle une récente étude de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES).

« L'ampleur (de cet usage, NDLR) n'est pas marginale,souligne Coralie Gandré, maîtresse de recherche en santé publique à l'IRDES et co-autrice de l'étude. Cela concerne un nombre relativement élevé de personnes, quelque 8 000 pour la contention et près de 30 000 pour l'isolement » sur l'année 2022. Sur les 76 000 personnes hospitalisées sans leur consentement cette année-là, 37% ont été concernées par un recours à l'isolement et 11% par une contention mécanique.

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SFD 2024 – Chirurgie bariatrique : recommandations 2024 de la HAS

  • Caroline Guignot   
  • 10 avr. 2024

    En février 2024, la HAS a publié ses recommandations de bonnes pratiques sur la chirurgie bariatrique dans le cadre de la prise en charge de 2e et 3niveaux de l’adulte ayant une obésité. De nombreuses nouveautés sont venues compléter ce texte dont l’ancienne version datait de 2009. Elles ont été présentées au cours du congrès 2024 de la Société francophone du diabète (SFD, 19 au 22 mars 2024, Toulouse) par la Pre Judith Aron-Wisnewsky (diabétologue, endocrinologue, nutritionniste, hôpital Pitié Salpêtrière, Paris), chargée de projet sur la rédaction du texte. « C’est un traitement qui permet d’atteindre des objectifs pondéraux intéressants et d’obtenir une amélioration de la qualité de vie, de la survie et des comorbidités », a-t-elle résumé. Le texte décrit le suivi, l’accompagnement et l’éducation thérapeutique dont les patients opérés doivent bénéficier. « Après l’intervention, il est primordial de rechercher précocement les reprises de poids pour mieux les gérer et prévenir les échecs. »

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    Une activité physique contre la dépression : oui, mais laquelle ?

    Caroline Guignot    12 avr. 2024

    À retenir

    • Selon un revue systématique et méta-analyse en réseau, l'exercice physique seul ou en combinaison avec d'autres traitements comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC est efficace dans la prise en charge de la dépression). 
    • La marche ou le jogging, le yoga et la musculation étaient parmi les types d’exercices les plus efficaces contre la dépression. Les données sur la danse étaient encourageantes mais plus incertaines. L’intérêt de certains types d’activité différait selon l’âge ou le sexe des participants. L'intensité et la fréquence de l’exercice semblaient influencer l’efficacité de l’activité.
    • Les auteurs suggèrent que les recommandations relatives à la prise en charge de la dépression proposent plus spécifiquement les exercices à envisager en en précisant les modalités selon le profil des patients.



    Aux Pays-Bas, la maire d'Amsterdam est favorable à la régulation de certaines drogues dures

    Julien Morceli  Publié 

    Plusieurs pays tentent de réguler le marché des drogues pour combattre le narcotrafic. Au Canada, la Colombie britannique a assoupli sa réglementation en 2023. Aux Pays-Bas, la maire d'Amsterdam souhaite autoriser la délivrance de certaines substances en pharmacie.

    De la cocaïne. Image d'illustration. (JONATHAN RAA / NURPHOTO)

    Une proposition choc. Le cannabis est déjà autorisé aux Pays-Bas depuis 2019, mais la maire d’Amsterdam veut aller encore plus loin. Dans un entretien accordé mardi 16 avril à l'AFP, Femke Halsema suggère d’autoriser la délivrance de certaines drogues dures comme la cocaïne ou la MDMA auprès de pharmaciens ou de médecins. "On pourrait imaginer que la cocaïne puisse être obtenue auprès de pharmaciens ou via un modèle médical", avance ainsi Femke Halsema, qui tient depuis 2018 les rênes de la ville connue mondialement pour ses coffeeshops et son effervescence commerciale et touristique.

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    La situation serait «très grave» au Centre neuchâtelois de psychiatrie

    watcon

    17.04.2024

    SUISSE

    21 médecins et psychologues, actifs ou démissionnaires, alertent les autorités sur les lacunes des soins dans l'institution.

    Un collectif de 21 médecins et psychologues, employés ou démissionnaires, très inquiets, alerte les autorités de carences en matière de soins au sein du Centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP). Ce dernier dément en affirmant que l'hôpital est «fonctionnel».

    Le collectif estime, dans un article, paru mercredi dans Arcinfo, que «les patients séjournant au CNP ne sont plus correctement soignés, voire qu’ils sont en danger». Les unités hospitalières adultes du site de Préfargier sont les principales concernées, précise l'enquête du quotidien neuchâtelois. 

    Le site principal du Centre neuchâtelois de psychiatrie à Préfargier.
    Le site principal du Centre neuchâtelois de psychiatrie à Préfargier.image: cnp

     

    Prévention du suicide : le 3114, un numéro pour sauver des vies 7 jours sur 7

    Écrit par Claire Chevalier    Publié le 

    Vingt ans que les professionnels le réclamaient. Il existe enfin. Un service de prévention du suicide national par téléphone, ouvert en permanence. Au bout du fil des infirmiers, psychologues formés et supervisés par un médecin psychiatre. Car face à une personne qui a des idées suicidaires, il est possible d'agir.

    Pour les professionnels, c'est l'aboutissement d'une demande et d'une évidence scientifique ancienne. Empêcher les passages à l'acte par une présence téléphonique compétente et formée.

    Le 3114, c'est 24 heures sur 24, 7 jours sur 7

    "Quelle que soit la souffrance ressentie, le 3114 est ouvert tout le temps. Il n'y a pas de question idiote, la prévention du suicide, c'est l'affaire de tous, on peut faire quelque chose".

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    Découvrez le documentaire 'L'homme aux mille visages" de Sonia Kronlund

    Publié le 

    LE MERCREDI 17 AVRIL 2024 À 12H45

    Sonia Kronlund utilise une carte du monde en relief pour mener son enquête

    Sonia Kronlund, productrice des "Pieds Sur terre", nous plonge dans une enquête haletante et nous emmène sur les traces d'un imposteur aux multiples identités. Elle porte les témoignages de nombreuses femmes qu'il a trompées.

    Avec les codes du thriller et l'aide d'un détective privé, Sonia Kronlund cherche à retrouver un homme : Alexandre, Ricardo ou Daniel. Il se dit chirurgien ou ingénieur, argentin ou encore brésilien.

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    Addictions : existe-t-il des urgences en médecine générale ?

    Aude Lecrubier   15 avril 2024

    Existe-t-il des urgences « addiction » en médecine générale ? Cette question, qui a fait l’objet d’une session lors du dernier congrès de médecine générale (CMGF), a rapidement trouvé une réponse.

    Peu nombreux sont les appels pour délirium tremens ou overdose au cabinet de médecine générale hors contexte particulier.

    « Les véritables urgences liées à des problèmes d’addiction sont en général vues directement aux urgences », a commenté le Dr Julien Azuar (médecin généraliste spécialiste en addictologie (PH hôpital Fernand Widal, Paris) pour Medscape édition française.

    Il n’en reste pas moins que les urgences en addictologie sont une réalité à ne pas méconnaitre et que le rôle du médecin généraliste est essentiel dans le repérage des addictions.

    A travers des cas cliniques interactifs, les intervenants, le Dr Philippe Binder (généraliste, Poitiers), le Dr Julien Azuar et le chercheur Marc Besnier (chercheur en addictologie au CHU de Poitiers) ont abordé les questions du delirium tremens, de l’overdose, ou encore de l’addiction pendant la grossesse.

    Le délirium tremens : une urgence absolue

    Les orateurs ont rappelé que le délirium tremens est la forme la plus grave du sevrage d’alcool, qu’elle peut évoluer vers un trouble du rythme cardiaque ou un état de mal épileptique. Il s’agit d’une urgence addictologique associée à un risque vital quasiment immédiat.

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    Des thérapeutiques alternatives aux dérives sectaires

    Caroline Guignot  8 avril 2024

    Comment différencier les pratiques non conventionnelles médicamenteuses et non médicamenteuses  dont certaines ont une efficacité reconnue, à l'instar de la médecine intégrative en oncologie – de traitements farfelus, lorgnant dangereusement vers une dérive sectaire ? Une session dédiée du  Congrès français de médecine générale  (CMGF, 21-23 mars 2024, Paris) [1], réunissant plusieurs experts dont le Pr Ivan Krakowski, oncologue et ancien président de l'AFSOS (Association francophone des soins oncologiques de support)a tenté d'apporter des réponses.

    Des périodes de vulnérabilité

    Certaines catégories de patients ont plus volontiers tendance à recourir aux soins non conventionnels : les personnes atteintes de cancer sont particulièrement vulnérables mais l’expérience révèle aussi que ceux souffrant de pathologie chronique y sont exposés, lassés de leurs traitements quotidiens, parfois lourds et difficiles à supporter.

    La périnatalité est aussi une période de vulnérabilité des parents, que ce soit via des pratiques alimentaires rigoristes à risque ou les soins prodigués (ostéopathie du nouveau-né). Ces soins, s’ils peuvent être complémentaires de la prise en charge de référence, peuvent aussi être inefficaces ou présenter des risques pour le patient. Il peut aussi s’agir de dérives thérapeutiques “farfelues” que le patient décide parfois de privilégier sur sa prise en charge conventionnelle, pour s’engager exclusivement dans cette alternative, généralement coûteuse.

    Cela va souvent de paire avec une défiance grandissante envers la médecine, avec le recours à des radicalités alimentaires. Dans le pire des cas, ces soins sont offerts dans un contexte d’emprise. L’individu s’isole pour rejoindre un courant de type sectaire.

    Conserver un dialogue bienveillant et ouvert

    Pour limiter ces risques, « il faut écouter les craintes, les désirs et les attentes des patients en consultation » a insisté le Dr Pierre de Bremont d’Ars, généraliste (Malakoff) et représentant du Collectif No Fakemed. Il faut une écoute bienveillante car ces pseudothérapeutes exploitent justement les failles et les faiblesses que délivrent les patients au cours de leurs rencontres. Cela veut dire qu’il faut garder le contact et ne pas être dans le jugement.

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