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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 4 avril 2024

Étude de cas : mèche de perceuse électrique insérée dans l'oreille

Dr Thomas Kron  11 septembre 2023

Présentation

Un homme de 47 ans avait passé la soirée à son domicile avec sa fille adoptive et son ex-femme. Une fois qu’il était endormi, son ex-femme a pris une perceuse électrique et en a enfoncé la mèche dans l'oreille droite de l'homme. Serrée dans le mandrin, la mèche avait une longueur de 35 cm et un diamètre de 10 mm. L'homme a réussi à s'extraire de l'appartement et à attirer l'attention sur lui avant de perdre connaissance.* 

Examens

La blessure se situe dans le conduit auditif externe vers le milieu du crâne, avec une faible inclinaison vers l'avant. La partie cartilagineuse du canal auditif est déchirée.

On note une progression en oblique vers l'avant et le bas après le glissement du foret sur la mastoïde.

Il y a lésion de la veine jugulaire interne, rupture de l'artère occipitale et déchirure du nerf accessoire, ainsi que destruction du nerf hypoglosse et déchirure du muscle stylo-hyoïdien.

La glande parotide est perforée, certaines branches du nerf facial détruites au niveau intraglandulaire (entraînant une paralysie faciale périphérique).

Traitement et évolution

Admis à l'hôpital, l'homme a été immédiatement opéré et a survécu à ses blessures. Après l'opération, il a développé un psychosyndrome organique avec trouble de l'orientation, ralentissement psychomoteur et humeur dépressive. L'homme conservera durablement une hémiparésie gauche accentuée au niveau du bras avec une faible spasticité.

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La science du cri

Joe Kita  25 janvier 2023

Le cri est une forme de communication à la fois élémentaire et complexe qui reflète et évoque un large éventail d'émotions. Quels sont les différents types de cris ? Quels bénéfices mental et physique peuvent-ils apporter ? Le point avec le Pr Harold Gouzoules (Université Emory, Atlanta. É.-U.).

Titulaire d'une maîtrise en psychologie et d'un doctorat en zoologie, le Pr Harold Gouzoules étudie les cris des animaux et des humains depuis 40 ans. Il est certainement l'une des personnes qui a consacré le plus de temps à analyser ce type d’interaction entre les êtres vivants. Il a accumulé une audiothèque de dizaines de milliers de cris. Les nouveaux étudiants du département de psychologie où il enseigne et procède à ses recherches, sont d’ailleurs sensibilisés dès leur arrivée au risque d’être confrontés à des sons particulièrement troublants...

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Art du chant et santé vocale : interview d'un médecin spécialiste



Christian Beneker   28 février 2024

Pr Dirk Mürbe

Comment maintenir une voix en bonne santé et prendre en charge les affections vocales, notamment chez les chanteurs professionnels ? Interview du Pr Dirk Mürbe, médecin et directeur de la clinique d'audiologie et de phoniatrie pour musiciens à l’hôpital de la Charité à Berlin.

Medscape : Vous êtes médecin, mais aussi chanteur de formation. Pourquoi avoir opté pour la médecine plutôt que la scène sur le plan professionnel?

Pr Mürbe : Oui, j’ai étudié le chant, je suis baryton. Mais la vie d'un chanteur peut être très dure, la carrière lyrique est un chemin semé d'embûches ! Mais j'ai aussi toujours été intéressé par l'aspect physiologique de la communication. La voix chantée, naturelle, est un instrument magnifique. Comment est-il possible qu'elle parvienne à une communication aussi émotionnelle ? Ce qui m'a attiré, c'est de comprendre scientifiquement ce phénomène. Et le travail thérapeutique me procure une grande joie. Je suis heureux de mon parcours.

Medscape : Quels types de patients recevez-vous en consultation?

Pr Mürbe : Les troubles de la voix et du langage sont très courants. Les personnes qui viennent nous voir en phoniatrie, c'est-à-dire en médecine spécialisée dans les troubles de la voix et du langage, sont celles dont la profession dépend d'une bonne santé vocale : chanteurs, avocats, enseignants, acteurs, conférenciers, éducateurs etc.

Chez ces professionnels, il s'agit souvent d'infections des voies respiratoires ou d'une surcharge de la voix, qui limite ensuite la performance. Une paralysie des cordes vocales peut également en être la cause.

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Quels souvenirs garde-t-on du séjour en maternité ?

Darons daronnes


Vous est-il déjà arrivé de découvrir, retranscrite noir sur blanc dans un livre, une émotion si intime que vous pensiez être seule au monde à l’avoir ressentie ? C’est ce que j’ai vécu en lisant, dans le recueil Etre mère (L’Iconoclaste, 176 pages, 18 euros, en librairie le 4 avril), le court texte de l’écrivaine Camille Anseaume. Pour cet ouvrage, l’autrice Julia Kerninon a demandé à six consœurs de partager des récits autour de la maternité. Camille Anseaume y évoque ses séjours à l’hôpital pour accoucher en ces termes : « La maternité – le lieu, pas l’état – est mon endroit de villégiature favori. J’envisage les séjours à la maternité comme des voyages, en préparant mon sac je dois me retenir d’y glisser de la crème solaire et des mots croisés. » Elle ajoute ensuite, en songeant au fait qu’elle n’aura plus d’enfant : « Plus jamais les chocolats chauds au petit déjeuner, plus jamais les repas au lit, plus jamais les documentaires animaliers. Plus jamais mon mec qui dort sur un matelas à mes pieds. Plus jamais le ravissement d’une purée tiède et insipide après des heures sans manger, ni la sonnette d’alarme qui donne une réponse à toutes mes angoisses. Plus jamais l’odeur de l’eau dynamisante de Clarins dans une chambre plongée dans la pénombre, à l’aube, après une douche, la première depuis l’accouchement. »

Rien que de recopier ces quelques lignes, les larmes me montent aux yeux. Je pourrais ajouter à cet inventaire ma propre liste de fétichismes hospitaliers : la sensation des draps rêches de l’AP-HP ; le couloir, de nuit, mes pieds nus sur le lino, avec ma cadette hurlante dans les bras ; la photocopie racornie d’un tableau manuscrit sur lequel noter les tétées, les urines et les selles du bébé ; le lit baquet à roulettes du nouveau-né ; les passages à heures fixes d’infirmières et de sages-femmes. J’ai même pris en photo l’intégralité de ma chambre d’hôpital après mon troisième accouchement, douche et lavabo compris, pour ne pas oublier.

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Faisons corps

Du  au 

Ecorchés

« Faisons corps » est l’invitation faite à 14 artistes de nous raconter LES corps, depuis l’intimité jusqu’à la capacité à créer du commun. Mettez vos sens en éveil, ils seront très sollicités…

Dans sa première partie, Mesurer nos forcesl’exposition nous plonge dans le corps anatomique. On y explore notre intérieur en soulevant les enveloppes de l’écorchée tissée par la plasticienne Roxane Andrès. Place ensuite aux échauffements sur les sChaises de Stéphanie Marin. En nous invitant à reproduire une chorégraphie de bureau, l’artiste nous questionne sur les multiples injonctions à la bonne santé et au corps performant. Enfin, inspiré par le Modulor de l’architecte Le Corbusier, Nicolas Guiet nous propose d’interagir avec sa sculpture et rappelle ce faisant que notre corps est l’échelle de notre rapport au monde.

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Covid-19 : la campagne de rappel s'ouvrira le 14 avril pour les plus fragiles

PUBLIÉ LE 02/04/2024

Suite à l’avis de la Haute autorité de santé, rendu en février dernier, une campagne de rappel vaccinal contre le Covid est prévue pour le printemps pour les personnes les plus à risques.

Pour justifier sa position, l’agence faisait valoir à la fois la baisse d’immunité contre le virus chez certaines catégories de population mais aussi sur l’impossibilité de prévoir les potentielles prochaines vagues épidémiques. « Les personnes les plus à risque de forme grave de Covid-19 vont pouvoir se voir proposer dès le 15 avril, et jusqu’au 16 juin 2024 », indique ainsi le site de l’Assurance maladie. En fonction des données épidémiques, la campagne pourra être prolongée d’un mois, précise-t-elle par ailleurs.

Sont ciblés par cette campagne les personnes de plus de 80 ansles patients immunodéprimés et donc plus vulnérables face à la maladie, quel que soit leur âge, les résidents des EHPAD et « toutes les personnes à très haut risque selon chaque situation médicale individuelle ».

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«Faut-il un déclic pour choisir la psychanalyse comme pratique ?»

Mardi Noir — Édité par Louis Pillot - 4 avril 2024

Cette semaine, Mardi Noir conseille Lison, étudiante en psychologie qui se questionne sur sa vocation professionnelle.

Chère Mardi Noir,

Je suis une étudiante en L3 de psychologie et je voulais vous poser une question sur un sujet qui me taraude depuis longtemps. Est-ce qu'il faut un déclic pour comprendre et choisir la psychanalyse comme pratique ?

Je semble être entourée d'autres personnes qui savent déjà à 100% qu'elles s'orienteront (ou pas) vers la psychanalyse, comme si ce n'était même pas une question. De mon côté, je suis incroyablement tiraillée. J'éprouve un intérêt grandissant pour cette praxis et je suis passionnée par les professeurs et les conférenciers que j'écoute parler. Je suis même en thérapie analytique depuis quelques années.

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mercredi 3 avril 2024

En psychiatrie hospitalière, à Angers, on réclame du renfort

Mathilde LECLERC  Publié le 

La psychiatrie va mal : le constat dépasse les frontières locales. À Angers (Maine-et-Loire), mercredi 3 avril 2024, le syndicat Force ouvrière s’inquiète de la dégradation des conditions de travail et de prise en charge des patients au sein de l’unité paramédicale d’activité psychiatrique du CHU d’Angers.


L’IRM la plus puissante au monde dévoile ses premières images du cerveau humain

Par Franck Daninos le 03.04.2024 

Ce ne sont, rien de moins, que les images les plus précises du cerveau humain jamais réalisées à ce jour ! Ces clichés, historiques, ont été obtenus par le scanner IRM Iseult installé à Saclay dans un centre de recherche du CEA. Les perspectives ouvertes par cette machine unique au monde sont immenses : découvrir de nouveaux détails sur l’anatomie, les connexions et l’activité du cerveau mais établir aussi de meilleurs diagnostics pour une variété de maladies cérébrales.

Coupe sagittale du cerveau (traversant le cerveau d’avant en arrière) obtenue avec l’IRM Iseult à 11,7 teslas

COUPE SAGITTALE DU CERVEAU (TRAVERSANT LE CERVEAU D’AVANT EN ARRIÈRE) OBTENUE AVEC L’IRM ISEULT À 11,7 TESLAS

CEA

"C’est un monde inconnu qui s’ouvre devant nous et nous avons hâte de l’explorer, s’émerveille Nicolas Boulant, directeur de recherche au CEA et responsable du projet Iseult, le plus puissant scanner IRM (imagerie par résonance magnétique) au monde qui a livré le 2 avril 2024 ses premiers clichés de cerveaux humains. Avec ces images, on peut voir des détails assez époustouflants qui nous renseignent sur des détails anatomiques comme des veines ou des couches corticales jusqu’alors inatteignables." 

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« Tchiquit’ tchiquita » à l’hôpital psychiatrique

MarcelleLe média des solutionsPar Nathania Cahen, le 2 avril 2024

Au Centre Hospitalier Valvert, un établissement psychiatrique de Marseille, des ateliers en lien avec les arts et la culture sont proposés aux patients, ex-patients, personnel soignant et qui veut. Une façon de banaliser le lieu comme celles ou ceux qui le fréquentent. Et de fabriquer du lien, humain ou artistique.
Des claquements de main, en rythme, au rythme des « tchiquit’ tchiquit’ tchiquita ». C’est l’échauffement. En rond, une poignée d’hommes et une femme coiffée d’un bonnet de laine se mettent au diapason de la voix et de la guitare du musicien et chanteur Gil Aniorte Paz. « C’est bien, ça rentre, sourit-il entre deux accords. Allez, dadoum dada, on chante aussi les basses ».

"tchiquit’ tchiquita" à l’hôpital psychiatrique 1


La psychiatrie va mal mais son image se porte bien

par Eric Favereau   publié le 2 avril 2024

Alors que la psychiatrie publique s’enfonce depuis des années dans la crise, une série d’expositions, de documentaires ou d’ouvrages la montrent chaleureuse et bienveillante. Effet nostalgique ? Aveuglement ?

Si un Persan, à l’instar de celui des Lettres persanes de Montesquieu, venait à atterrir en France en ce début de printemps 2024 pour s’enquérir de l’état de santé de la psychiatrie française, il en sortirait globalement admiratif et confiant, tant ce qu’on lui montre ces jours-ci sur nos écrans ou dans les musées a un côté bienveillant et nostalgique.

C’est en effet un des paradoxes du moment. Alors que, jusqu’à récemment, on n’entendait que l’énoncé d’un constat catastrophique de l’état de nos hôpitaux psychiatriques, avec la dénonciation d’une absence criante de personnel, avec des patients mal pris en charge, endormis, sédatés à outrance quand ils ne sont pas attachés sur des brancards faute de lits disponibles, voilà que lorsque l’on rentre dans un musée, lorsque l’on se rend dans une salle de cinéma ou lorsqu’on regarde tout simplement un documentaire sur la psychiatrie, on est rassuré : toutes ces œuvres renvoient l’image d’une prise en charge douce et aimante. Certes, tout n’est pas simple, les difficultés pointent en arrière-plan, mais l’humanité des soignants et le regard bienveillant des visiteurs font que cela fonctionne plutôt bien. On serait en somme bien loin du désastre annoncé.

Faute de médecins, une vingtaine de lits fermés à l'hôpital psychiatrique d'Auxerre : "ce n’est que le début"

par Charlotte Belaïch   publié le 1er avril 2024

Dans une note publiée mardi 2 avril par la Fondation Jean-Jaurès, que «Libé» a pu consulter, les socialistes analysent l’impact de la disparition de l’allocation. Le député Arthur Delaporte déplore «un effet cocktail» des réformes du gouvernement.

«Une bombe sociale à fragmentation». Alors que le gouvernement a annoncé la suppression de l’Allocation de solidarité spécifique (ASS), avec une bascule vers le Revenu de solidarité active (RSA), le groupe socialiste à l’Assemblée nationale publie mardi 2 avril une note pour la Fondation Jean-Jaurès, qui analyse l’impact de la réforme sur ses allocataires. Le député PS Arthur Delaporte, qui a participé à l’élaboration de la note que Libération a pu consulter en amont, estime que cette suppression s’inscrit dans la droite ligne de réformes qui «n’ont en réalité qu’un objectif : faire des économies sur le dos des chômeurs, et les rendre coupables de la mauvaise santé du marché du travail».

mardi 2 avril 2024

Trouble du neurodéveloppement et suicide chez l’enfant : quels liens ?

Publié le 

Une étude réalisée auprès de 21 enfants et d’adolescents hospitalisés à l’hôpital Necker-Enfants–Malades pour tentative de suicide « grave » fait apparaître la présence d’au moins un trouble du neurodéveloppement chez 70% d’entre eux et d’au moins un trouble du comportement chez 65% d’entre eux. Des résultats qui incitent à prendre en compte les aspects dimensionnels des symptômes du neurodéveloppement pour mieux repérer et prévenir. Résumé des auteurs.

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Psychiatrie : les conséquences d’un évènement traumatique diffèrent selon le sexe

Caroline Guignot   28 mars 2024

À retenir

  • Selon une étude danoise menée en population, cinq ans après avoir vécu un évènement traumatique, des troubles psychopathologiques apparaissent à une fréquence et selon une typologie qui diffèrent en fonction du sexe. Schématiquement, les hommes développent plus souvent des troubles liés à l’utilisation de substances psychoactives, tandis que les femmes ont plus fréquemment des troubles dépressifs.
  • L’existence d’antécédents de troubles psychiatriques modifierait la fréquence et la typologie des pathologies recensées.

De nombreuses études évoquent des différences liées au sexe concernant la fréquence d’exposition aux évènements potentiellement traumatiques ou la prévalence de diagnostic de stress post-traumatique. La différence dans la traduction psychopathologique de tels évènements entre les hommes et les femmes est moins étudiée. Aussi, des chercheurs danois ont exploité les bases de données médicales nationales pour tirer quelques enseignements sur le sujet.

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"Quelle place pour le vivant" avec Caroline Doucet, mardi 14 mai à 21h en Zoom

 

L’enquête qu’ont menée les Psychologues freudiens sur les références fondamentales de la psychologie a récolté un vif succès. Nos travaux visant à situer la psychologie dans son contexte et ses racines a donné lieu à de nombreuses publications de textes, que vous avez pu découvrir dans notre newsletter. Plusieurs auteurs, étudiés en petits groupes de lecture, tels que Wallon, Delacroix, Foucault, Canguilhem, Lagache, … – jusqu’à Freud lui-même, ont été lus en nous posant cette question : qu’est-ce que c’est que d’être Psychologue freudien aujourd’hui ? Nous avons aperçu qu’il y a une fonction idéologique de la psychologie – à laquelle il convient d’être vigilants, et qu’il nous revient de dénoncer. Ces lectures nous ont permis de situer la coupure qu’enseigne Freud et le pas de côté que son enseignement permet de faire, pour les psychologues qui se réfèrent à lui. La publication de ces textes s’achève bientôt – et nous préparons la suite de nos travaux.

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Des gencives saines pour un cerveau sain

Agnès Lara     28 mars 2024

À retenir

  • Un groupe de travail conjoint entre deux sociétés savantes espagnolesmontre que la présence d’une parodontite est associée à une augmentation importante du risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique et de maladie d’Alzheimer par rapport à des sujets non atteints.
  • Même si l’effet d’un traitement parodontal sur le risque d’AVC ou de démence n’a pas encore été clairement établi, les auteurs invitent les médecins à encourager leurs patients à réaliser un contrôle dentaire au moins une fois par an pour minimiser ce risque.


Pluralité des adolescences. Enquêter en contextes divers

Année d'édition : 2024

 Patricia BESSAOUD-ALONSO

Adolescents et adolescences sont des termes à caractères polysémiques dont les définitions fluctuent en fonction de la société et du moment dans l’histoire que nous considérons.C’est une période remplie de paradoxes avec, d’un côté, un sujet qui ne veut plus être un enfant et dont le corps ne ressemble plus à celui d’un enfant, et, d’un autre côté, cemême sujet qui a besoin des adultes et des institutions pour l’accompagner dans cette période plus ou moins ...


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Comment le numérique transforme en douceur le système de santé

Christophe Gattuso  11 janvier 2024

Essor de la télésurveillance remboursée depuis le 1er juillet, financement de dix nouveaux entrepôts de données de santé pour mieux exploiter les datas, échanges de documents dans Mon Espace Santé, ordonnance numérique généralisée en 2025... Les services du ministère de la Santé et de l’Assurance maladie ont présenté, le 14 décembre dernier, un point d’étape sur la feuille de route du numérique en santé. En dépit d’avancées, le chantier de la digitalisation ne se fera pas en un jour.

Dix millions d’utilisateurs de Mon Espace Santé

Près de deux ans après son lancement en février 2022, Mon espace santé n’est pas encore devenu le carnet de santé numérique incontournable de tous les assurés. Mais les Français commencent à se l’approprier. « 95 % des Français ont un Espace Santé ouvert et 15 % l’ont activé », souligne Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de la Caisse nationale d’Assurance maladie. L’outil comprendrait 10 millions d’utilisateurs et les professionnels de santé commencent à l’alimenter. Plus de 220 millions de documents ont été envoyés aux patients sur Mon Espace Santé sur environ 500 millions de documents de santé remis chaque année aux patients. « Cela représente en moyenne 3 documents par patient et par an », observe Marguerite Cazeneuve. Une nette progression de 50 % a été enregistrée au cours des trois dernier mois « grâce à une mobilisation exceptionnelle des professionnels de santé libéraux et de leurs éditeurs », fait savoir le ministère. « On est loin d’avoir atteint notre rythme de croisière en termes d’alimentation », reconnaît toutefois la directrice déléguée de la Cnam, qui veut passer la vitesse supérieure. Dans leur feuille de route du numérique en santé, les autorités visaient un rythme de 250 millions de documents de santé par an alimentés dans Mon espace santé par les professionnels fin 2023 et 400 millions fin 2026.

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L’empire du soleil couchant


Frédéric Haroche


Tokyo – Dans un Japon où les robots sont plus à leur aise que les nouveau-nés, le pays est confronté à une crise démographique alarmante. Depuis des décennies, le taux de natalité plonge, atteignant un creux historique avec seulement 1,26 enfant par femme. Le nombre de naissances, qui s'élevait à 2 millions dans les années 70, est aujourd'hui inférieur à celui de l'ère Meiji, avec seulement 758 631 naissances enregistrées, entraînant une baisse annuelle de la population d'environ 400 000 personnes.

Cette situation, combinée à une espérance de vie croissante, entraîne, plus encore que dans les autres pays développés, un changement démographique profond, avec aujourd'hui un tiers des Japonais âgés de plus de 65 ans et 10 % dépassant les 80 ans. Face à ces chiffres, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, exprime une profonde inquiétude pour l'avenir du pays : « le Japon doit se demander s'il peut continuer à exister en tant que société. »

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Echecs et succès du premier patient Neuralink

Quentin Haroche


San Francisco – Agé de 29 ans, le tout premier patient implanté avec une puce électronique de la firme Neuralink peut désormais jouer aux échecs et aux jeux vidéo… par la pensée.

« Twitter m’a banni parce qu’ils pensaient que j’étais un robot, X et Elon Musk m’ont réintégré parce qu’en je suis un ». Le tout premier tweet publié sur X, nouveau nom du réseau social Twitter racheté par Elon Musk, par Noland Arbaugh, peut paraitre assez énigmatique lorsqu’on ne connait pas l’histoire de ce jeune homme américain de 29 ans originaire de l’Arizona. S’il se qualifie de « robot » et rend hommage au fantasque milliardaire américain, c’est parce que Noland est le tout premier homme à s’être vu implanté l’implant cérébral Telepathy, créé par la firme Neuralink, l’une des nombreuses entreprises créées et dirigées par Elon Musk.

Jusqu’alors, l’identité du tout premier cobaye de cette puce électronique qui doit, espère Elon Musk, permettre la création d’hommes augmentés et mettre fin à de nombreuses pathologies (handicap moteur, cécité, dépression, obésité…) était tenu secrète. Après avoir testé son implant cérébral chez des singes, Neuralink avait lancé un appel à volontaires auprès de patients d’au moins 22 ans devenus tétraplégiques à la suite d’un traumatisme de la moelle épinière ou de la maladie de Charcot. Lorsqu’il avait annoncé la réussite de l’opération de pose de l’implant réalisé le 29 janvier dernier, Elon Musk avait simplement indiqué que « le patient s’était complètement rétabli, sans effets secondaires » sans plus d’informations.

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La médecine des « 4 P » : une prophétie en trompe l’œil

29 Mars 2024

Par le Docteur Martin Blachier

Penser la médecine n’est sans doute pas toujours aussi délicat que l’exercer, mais dans les deux cas certains dogmes méritent parfois d’être rediscutés. C’est ce que tente ici pour nous le docteur Martin Blachier, à propos de la fameuse médecine des 4P. 

Ces 15 dernières années, il est quasiment impossible de disserter de l’avenir de la médecine sans citer Elias Zerhouni, ancien directeur général du National Health Institute américain, lequel avait développé le concept de la médecine des 4P, à savoir une médecine Prédictive, Préventive, Personnalisée et Participative. 

Certains considèrent encore cette approche de la médecine comme une révolution souhaitable et réaliste et prophétisent, en conséquence, la fin des difficultés de financement de nos systèmes de santé. De façon simplifiée, la prédiction puis la prévention des risques permettraient d’éviter les coûts importants des soins promulgués aux patients négligés. 

Pourtant, force est de constater que la médecine est finalement bien plus immuable que le pensait le professeur de la célèbre université John Hopkins. 


Vos droits – Un patient peut-il quitter un service des urgences sans avoir été pris en charge par un médecin ?

   29 mars 2024

Aux urgences, il peut arriver qu’un patient soit réorienté vers la ville ou renvoyé à domicile par un infirmier ou un infirmier en pratique avancée, sans avoir été examiné par un médecin. Pourtant, cette pratique n’est pas légale.

Cet article a été rédigé par un juriste en droit de la santé, pour ActuSoins.com

Quand un patient arrive aux urgences, il peut être pris en charge par un infirmier assurant une fonction d'accueil et d'organisation, l’IOA (Infirmier organisateur de l’accueil), qui « met en œuvre, par délégation du médecin présent dans la structure, les protocoles d'orientation et coordonne la prise en charge du patient, le cas échéant jusqu'à l'hospitalisation de ce dernier » (article D6124-18 du code de la santé publique).

Le rôle de cet infirmier consiste principalement à effectuer un tri parmi les patients, permettant à ceux dont l’état nécessite une prise en charge urgente, d’être dirigé prioritairement vers un médecin. Cela ne signifie pas qu’il peut se substituer au médecin et prendre la décision d’hospitaliser le patient, ou même de le renvoyer chez lui. Car l’infirmier ne pose ni diagnostics, ni conclusions cliniques.

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