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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 23 mars 2024

TRIBUNE Monsieur Macron, avec votre projet de loi d’aide à mourir, la logique mortelle s’imposera

par Jean Lacau St-Guily, cancérologue  publié le 11 mars 2024

Le Président veut faire cohabiter une loi de liberté pour la mort assistée et de solidarité via une généralisation des soins palliatifs. In fine, ce texte accentuera notre pulsion individualiste aux dépens des plus vulnérables, alerte le cancérologue Jean Lacau St-Guily.

Le président Macron vient de préciser le projet de loi sur la fin de vie : il offrirait à toute personne majeure, capable de discernement, atteinte d’un mal incurable mettant en jeu son pronostic vital à court ou moyen terme, la possibilité d’être aidé à mourir. Parallèlement, une stratégie de soutien des soins palliatifs serait mise en place (pour les encourager, les diffuser à l’ensemble du pays, les rendre accessibles à tous) – certaines dispositions de soutien des soins palliatifs étant incluses dans le projet de loi.

Entretien Mineurs exclus de l’aide à mourir : «Nous ne sommes pas gouvernés par des gens courageux»

par Adrien Naselli   publié le 12 mars 2024

Stéphane Velut, chef du service de neurochirurgie du CHU de Tours déplore un projet de loi trop restrictif, qui ne permettra pas de répondre à tous les cas, notamment, celui des personnes mineures souffrant de maladies incurables.

par Adrien Naselli

publié le 12 mars 2024 à 17h51

Dans son livre la Mort hors la loi («Tracts», numéro 31, Gallimard, 2021), le chef du service de neurochirurgie du CHU de Tours se dit «hanté» par des patients en souffrance incurable. C’est le cas de Déborah, 6 ans, atteinte d’une tumeur sans espoir de guérison, qui la fait terriblement souffrir – et de sa mère, qui la veille jour et nuit. L’équipe médicale débat. «On sait tous qu’on ne peut faire que ça : quelque chose qui l’endorme et finalement la tue. Mais qui ? Qui est prêt à faire ça […]. Nous sommes en 1982, sur ça, il n’y a pas de loi, écrit Stéphane Velut. Pour la première fois, rien de ce qu’on m’avait appris […] ne me parut plus dérisoire, rien de mes fragiles connaissances théoriques ne me parut plus inutile.»

La "fatigue de printemps", une pathologie de langue allemande

Publié le 

Par 

"La Sieste ou Le Rocking-chair, Jeanne", Henri Manguin, 1905.

Une grande fatigue envahit les Allemands le printemps venu, sorte de veisalgie post-hivernale… Si bien qu'ils lui consacrent un mot : la Frühjahrsmüdigkeit. Une curiosité linguistique et culturelle.

Il est de ces mots qui n'existent que dans une seule langue et dont la traduction, parfois hasardeuse, nous amuse tout en nous révélant une idée bien précise sur laquelle nous ne pouvions justement mettre un terme. Parmi eux, le doux nom de "Frühjahrsmüdigkeit". Composé de "Frühjahr" (qui signifie printemps) et "Müdigkeit" (fatigue), il désigne cette lassitude ou épuisement que l'on peut ressentir avec l'arrivée des beaux jours, au sortir de l'hiver. Le terme a même sa déclinaison verbale : on dira "ich bin frühjahrsmüde", littéralement "je suis fatigué du printemps" ou plutôt "j'ai la fatigue du printemps".

En quoi consiste cette étrange maladie ? Les Allemands sont-ils si épuisés qu'il leur fallait dédier un mot de leur langue, réputée propice à la création de concepts, à ce mal printanier ? Pourquoi n'avons-nous pas un mot français pour le désigner ? La Frühjahrsmüdigkeit s'arrêterait-elle, tel un nuage radioactif, à la frontière franco-allemande ? Ou comment d'un phénomène mi-pathologique mi-linguistique que nous voyons comme une curiosité d'un côté de la frontière, révèle de l'autre une réalité culturelle… De quoi mêler ici conseils contre la fatigue saisonnière dignes d'un magazine pour salle d'attente, goût des "intraduisibles" et réflexions sur l'hypothèse linguistique de Sapir-Whorf, laquelle voudrait que la langue influe sur la façon dont on conçoit la réalité.

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Votre voisine de bureau est-elle une mère solo ?

Darons daronnes

Par Clara Georges

La semaine dernière, une lectrice m’a écrit un courrier qui m’a happée par sa force. Je vous en retranscris une grande partie ici. Camille :

« J’ai 46 ans et je vis seule avec mon fils de 10 ans. Son père s’en occupe un week-end sur deux et en moyenne un quart des vacances scolaires. Il y a deux ans, il a pris la tangente sans prévoir de garde alternée. Aujourd’hui, je gère ; en courant et en cramant mes années de vie plus vite que la moyenne, mais je gère. J’ai même démarré un nouveau job cette année, qui me demande de l’investissement, un challenge immense dans ma modeste carrière. C’est dur, mais j’en avais besoin : trop riche pour la CAF [Caisse d’allocations familiales], mais pas assez pour partir en vacances, je voudrais voyager avec mon fils, lui faire voir des choses avant de ne plus être là.

Au bureau, je m’abstiens proprement de signaler ma situation personnelle, et pour l’emploi du temps je fais appel à qui sera dispo pour m’aider. J’ai la chance d’avoir une famille présente et aidante pour les sorties d’école et activités. Car la mère seule avec un fils n’a pas bonne presse dans l’entreprise, si moderne et ouverte soit-elle dans ses process de management. On ne va pas non plus arrêter de mettre des réunions le mercredi après-midi et partir du bureau à 17 h 30, et puis quoi !

Dans ce nouveau job, beaucoup de trentenaires, assez peu de parents, ou depuis peu. Mais voilà que l’autre jour j’entends parler de X, le manageur que tout le monde adule. Je sens qu’il est spécial pour l’équipe, un discret mouvement de tête penchée quand on l’évoque. Après trois phrases d’introduction roulées dans la dragée, on me regarde pour m’annoncer sur le ton de la connivence le secret de cet homme incroyable : “C’est un papa tout seul.”

Le ton mielleux de la phrase me fait instantanément grimper au plafond. Pas le temps de m’en remettre qu’on a déplié le tapis pour X qui, malgré ses quatorze minutes de retard, ne souffrira d’aucune remontrance puisqu’il ouvre la réunion d’un impérieux : “I had to take care of my daughter” [“je devais m’occuper de ma fille”].

Wait, what ? Un “papa tout seul” qui a une fille ! On ne peut pas lutter. Je vois l’assemblée se recouvrir d’empathie pour X, l’œil mouillé, on échange des sourires entendus sur l’héroïsme moderne de cet homme courageux et intègre. Car, oui, il s’occupe de sa fille “tout seul” ! Quelle générosité, quel altruisme ! Le sous-texte est tellement puissant que je l’entends presque sortir du cerveau de mes collègues : ça doit être dur pour lui quand même.

Le choix des mots a ici son importance : un “papa”, terme affectueux qui place l’amour et la bienveillance au premier plan (“mon papa que j’aime”), mais le génie du truc c’est quand même “tout seul”. Pas “seul” hein, “TOUT seul” . Comme un enfant perdu, abandonné, sans recours. Il est tout seul, en miroir à son enfant qui est, pour le coup, amputé d’un parent. On imagine tout de suite le papa un peu gauche mais chaleureux, qui reste à la maison le samedi soir et s’endort devant Peppa Pig à côté de sa fille, après lui avoir brossé les cheveux maladroitement. “Papa” + “tout seul”, le bingo de la comédie des sexes.

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Où en est-on dans les traitements de la migraine

Dr Christian Lucas   13 mars 2024

La physiopathologie de la migraine a énormément évolué ces dernières années avec notamment la place de la libération du CGRP (Calcitonin gene releated peptid) au pourtour des artères méningées lors d’une crise migraineuse aboutissant à la céphalée. Ceci a permis des avancées thérapeutiques conséquentes avec des molécules ciblant la voie du CGRP tels les anticorps monoclonaux anti-CGRP ou les gépants ou la toxine botulique de type A. Par ailleurs, concernant les anciennes molécules, notamment le topiramate, des signaux alertant sur le risque neurodéveloppemental sont apparus modifiant radicalement les possibilités de prescription.


Le tragique ironique de Shakespeare

Mercredi 13 mars 2024

Provenant du podcast

Avec philosophie

Portrait de William Shakespeare (né le 26 avril 1564 - 23 avril 1616), dramaturge, poète et acteur anglais. ©Getty - mikroman6

Il n’est pas facile de décrypter le tragique apparent des trois pièces "Richard III", "Macbeth" et "Hamlet". Quelque chose de monstrueux surgit là, semblant autoriser la notion de tragique, quoique différemment dans les trois cas. Mais de quoi s’agit-il exactement ?


Avec

  • Gisèle Venet Professeure émérite à l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, spécialiste de William Shakespeare et du théâtre élisabéthain et jacobéen

  • Philippe Raynaud Professeur émérite de science politique à l'université Panthéon-Assas, membre de l'Institut universitaire de France



Peut-on se préparer au syndrome du nid vide ?

Darons daronnes


 Par Clara Georges

J’ai la chance, depuis mon salon, d’avoir vue sur un spectacle gratuit dont on ne se lasse jamais : un jardin. C’est une chance parce que, en ville, c’est rare, et comme l’explique ma collègue Cécile Cazenave dans sa chronique « Chaud devant », observer les bourgeons du sureau avec ses enfants est peut-être plus utile pour les éveiller à la fragilité du vivant que leur livrer des informations écoanxiogènes. C’est une chance parce que c’est chaque matin différent.

Et c’est une chance parce que, depuis plusieurs années, je regarde, dès le mois de mars, le même couple de merles y préparer son nid consciencieusement, amasser des brindilles, former ce cercle à l’architecture fascinante, dans un coin isolé. Ces jours-ci, la merlette couve. En s’approchant, on voit dépasser sa queue. Le merle sautille, creuse deux-trois trous dans l’herbe, surveille les alentours. Si tout va bien, nous allons ensuite assister à ce moment que nous avons découvert avec émerveillement pour la première fois pendant le confinement de mars 2020 : la naissance des merleaux. Ils sont affreux, avec des becs démesurés et grand ouverts, un gosier gigantesque, un corps dépourvu de plumes. Et ils ne font que piailler. Mais soudain, alors qu’on n’y a pas prêté attention pendant quelques jours, les voici déjà dans le jardin, tout gros et pleins de plumes, à suivre leur mère d’un pas incertain tandis qu’elle les entraîne à voler. Des toutes petites étapes : une branche basse ; un muret ; le sol, et on recommence. Cela dure ainsi quelque temps ; ils s’aventurent de plus en plus haut dans le sureau. Et un matin, à peine deux mois après l’installation des parents, les merleaux sont partis.

C’est comme assister à ma propre vie en accéléré. Mes trois enfants, je les ai trouvés parfaits à la naissance, alors qu’ils ressemblaient certainement, dans leur genre, à des merleaux déplumés. Et voilà qu’à présent j’ai à peine cligné des yeux, et ma fille aînée, 9 ans, me demande comment l’on s’y prend pour dire à quelqu’un qu’on l’aime. Si je n’y prends garde – et même si j’y prends garde ! –, il suffira d’un nouveau clignement d’œil pour qu’elle et les deux autres nous annoncent, avec une joie mêlée de crainte, qu’ils quittent la maison. Au-delà des branches basses et du muret, de l’autre côté, là où notre regard de parent ne pourra plus porter.

Comment se préparer à ce moment ? Peut-on s’y préparer ? J’ai déjà abordé cette question dans une précédente lettre, mais j’y reviens parce que je voudrais partager avec vous de nouvelles lectures qui m’ont amenée à réfléchir.

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Les patrons de la tech qui ne mettent pas leurs enfants devant des écrans, une légende urbaine


 



Par   Publié le 23 mars 2024

Une rumeur persistante voudrait que les cadres des grandes entreprises technologiques privent leurs enfants d’écrans. En réalité, ils font face aux mêmes questionnements et hésitations que tous les autres parents.

 

C’est probablement l’école la plus célèbre de Californie : depuis le début des années 2010, des centaines d’articles et de reportages ont été consacrés à la Waldorf School of the Peninsula. « Pourquoi les titans de la Silicon Valley, qui ont rendu nos enfants accros aux écrans, envoient leurs propres enfants dans des écoles Waldorf sans écrans »écrivait ainsi The Times, en 2018« L’école préférée de tous les cadres de la Silicon Valley »disait d’elle BFM-TV, la même année.

Vingt mille euros l’année environ, aucun écran, et une méthode d’enseignement fondée sur la pédagogie – controversée – Steiner-Waldorf : ce petit établissement est souvent brandi comme une « preuve » que les grandes entreprises du numérique seraient conscientes du danger que représenteraient les écrans pour les plus jeunes. Une « preuve » souvent assortie d’exemples de patrons de grandes entreprises du numérique qui « interdisent les écrans à leurs enfants », titre Franceinfo en 2017.

Mais cette histoire simple et percutante est très largement fausse, comme le soulignaient dès la fin des années 2010 de multiples articles. La Waldorf School of the Peninsula est bien une école sans écrans et accueille effectivement des enfants de travailleurs de la tech. Mais avec ses 300 élèves, elle ne représente qu’une infime minorité des centaines de milliers de rejetons de la Silicon Valley. Pour leur progéniture, la vaste majorité des cadres de la tech choisissent plutôt les lycées publics de la région, très bien financés et où les écrans sont très présents.

vendredi 22 mars 2024

Dépression post-partum : comment s’en sortir

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 par    le 11/03/2024 

Lorsqu’une dépression post-partum n’est pas soignée, les conséquences peuvent être lourdes. Pour le bébé, qui ne bénéficie pas d’une attention de qualité de la part de sa maman, nécessaire à son bon développement. Et pour la mère, qui ne fait que s’enfoncer dans son mal-être, jusqu’à parfois attenter à sa vie. La prise en charge passe le plus souvent par un traitement médicamenteux et une psychothérapie. Les explications du Dr Fanny Jacq, psychiatre, spécialiste en périnatalité.

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Doit-on parler de sa santé mentale au travail ?

PAR LAURE MARCHAND
PUBLIÉ LE 

santé mentale au travail

Malgré les récents dispositifs de prévention et d'accompagnement prévus par la loi, les pathologies liées à la condition psychique restent très stigmatisantes dans le milieu professionnel. Alors, faut-il se taire ou en parler ? Et comment ? Éléments de réponse.


SOMMAIRE

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Fin de la « pompe à fric » : la santé bientôt soumise à une cure d’austérité ?

Quentin Haroche


 Le gouvernement multiplie les annonces sur de futures économies importantes pour réduire le déficit et la dette. La santé devrait être mise à contribution et l’on parle d’une remise en cause du dispositif des ALD.

Le quoi qu’il en coûte est définitivement mort, place à l’austérité (relative). Le 18 février dernier, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire annonçait en catastrophe que le budget de l’Etat allait devoir être revu à la baisse, en raison de prévisions de croissance plus faible qu’attendue (1 % au lieu de 1,4 %). S’en est suivi un décret, pris le 22 février, par lequel le gouvernement a supprimé 10 milliards d’euros de crédit votés en décembre dernier (par l’intermédiaire de l’article 49-3 de la constitution), dont notamment 900 millions d’euros pour la recherche.

Mais le coup de rabot financier est loin d’être achevé : ce mercredi, devant la commission des finances de l’Assemblée Nationale, le ministre des comptes publics Thomas Cazenave a annoncé que le gouvernement comptait faire 20 milliards d’euros d’économie sur le budget 2025 et non plus seulement 12 comme prévu. Un effort budgétaire réparti entre le budget de l’Etat et celui de la Sécurité Sociale, donc de la Santé.

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Féminisation des responsabilités : des marges de progression demeurent chez les directeurs et les managers médicaux

Publié le 

Dans la Fonction publique hospitalière (FPH) les femmes représentent 32% des présidents de CME, 35% des chefs de pôle et 41% des chefs de service. S’agissant des chefs d’établissement directeurs d’hôpital elles ne sont que 27 %. 

Suite à la promulgation de la loi n° 2023-623 du 19 juillet 2023 visant à renforcer l’accès des femmes aux responsabilités dans la fonction publique, le Centre National de Gestion (CNG) a réalisé une enquête du 18 décembre 2023 au 29 février 2024 auprès des établissements publics de santé : 435 établissements ont répondu dont 31 CHU/CHR.

En ce qui concerne les compositions des commissions médicales d’établissement (CME), 47 % des membres avec voix délibérative sont des femmes (48,5 % dans les CH, 38,5 % dans les CHU/CHR). Les femmes ne représentent néanmoins que 32 % des présidents de CME (33 % dans les CH, 16 % dans les CHU/CHR). Les vice-présidents de CME sont en revanche à 49 % des femmes (48 % dans les CH, 57 % dans les CHU/CHR).

Les personnels médicaux séniors pouvant être nommés chef de service ou chef de pôle sont à 53,5 % des femmes (52 % en CH et 55 % en CHU/CHR). Néanmoins, les femmes ne représentent que 35 % des chefs de pôle (39 % en CH, 23 % en CHU/CHR) et 41 % des chefs de service (46 % en CH, 32 % en CHU/CHR). Les fonctions d’adjoint sont là aussi plus féminisées, avec 49 % de femmes pour les adjoints au chef de pôle (46 % en CH, 50 % en CHU/CHR) et 51 % de femmes pour les adjoints au chef de service (taux identique en CH et en CHU/CHR).

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Dialogue sur le vagin : les médecins poussent à promouvoir le bien-être et le plaisir sexuels des femmes

Alexandra Frost   24 mai 2023

Vagin.

Pendant des décennies, voire des siècles, les sociétés occidentales n'ont pas trouvé de moyen d'accepter complètement ce mot et cette partie compliquée et vitale du corps, y compris son rôle dans le plaisir sexuel des femmes. Cela reste particulièrement vrai dans les soins de santé.

Plus de 4 femmes préménopausées sur 10 dans le monde souffrent de dysfonctionnements sexuels, selon les recherches. Pourtant, loin d'être ce nombre, vous avez accès ou connaissance de spécialistes et de solutions pour faire face à un problème qui peut être à la fois physique et émotionnel.

Kelly Casperson, MD

Kelly Casperson, MD, urologue et auteure d'un livre récent sur le plaisir sexuel féminin, You Are Not Broken, se souvient d'une patiente qui pleure dans son bureau au sujet de son mariage sans sexe et de son manque de désir après un cancer de la vessie.

"Cela m'a donné un retour sur ma formation en urologie", dit-elle, "où ils étaient comme, "Les femmes sont compliquées. Nous ne les comprendrons jamais. Et les gynécologues les aident de toute façon, donc nous ne le savons pas vraiment. » Je me suis dit : « Oh, est-ce vraiment vrai ? »

Casperson appelle cela le moment culminant où son (manque) d'éducation sur le sujet est entré en collision avec sa volonté d'aider son patient. Son projet de passion en dehors du travail - le livre - est devenu sa déclaration sur le sujet.

Casperson n'est pas seul. D'autres médecins de la santé sexuelle poursuivent maintenant le plaidoyer en dehors de la pratique clinique ou de la recherche, écrivant des livres sur le sujet et s'aventurant dans les médias sociaux, l'éducation sexuelle au lycée et même l'industrie du sextoy dans le but d'améliorer la santé sexuelle - et donc physique et mentale - des femmes.

Une évolution lente pour la médecine de la santé sexuelle

Les problèmes de santé sexuelle des femmes sont enracinés et interchangeables avec l'histoire de l'oppression des femmes en tant que "deuxième" sexe, soulignent certains de nos experts. Irwin Goldstein, MD, directeur de San Diego Sexual Medicine et rédacteur en chef fondateur du Journal of Sexual Medicine, se souvient de milliers d'appels téléphoniques de femmes qui ont afflué après que le Viagra soit devenu populaire à la fin des années 1990 en tant que traitement de la dysfonction érectile masculine.

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Pas de date d'expiration pour le sexe

Woet L. Gianotte.    18 mai 2023

Pour les professionnels de la santé, l'idée que nos parents et grands-parents n'ont pas de relations sexuelles - ou n'ont pas - pourrait être réconfortante.

Woet Gianotten, MD

La réalité est que pour une proportion importante de nos patients plus âgés, le sexe n'a pas de date d'utilisation. Les humains sont des êtres sexuels tout au long de leur vie, mais la culture a caché ce fait.

Selon Rome, le but du sexe est de faire des enfants. Selon Hollywood, le sexe n'est que pour les jeunes, les personnes en bonne santé et les belles. Pour la profession médicale, le sexe consiste principalement en des risques ou des dysfonctionnements.

Les résultats de ces biais ? De nombreuses personnes d'âge moyen craignent leur vie sexuelle ultérieure. Et les professionnels de la santé posent rarement des questions sur la sexualité. Cet échec peut être nocif. La sexualité et l'intimité sont des éléments essentiels pour la qualité de vie, avec des avantages physiques, émotionnels et relationnels clairs.

Recertons les données où les chercheurs ont osé interroger les personnes âgées sur leur sexualité.

Nous commençons par la recherche nationale britannique sur la sexualité en 2015. L'étude a trouvé un lien entre l'âge et un déclin de divers aspects de l'activité sexuelle - mais pas une mise à zéro. Par exemple, chez les hommes âgés de 70 à 79 ans, 59 % ont déclaré avoir eu des relations sexuelles au cours de la dernière année, 19 % ayant eu des rapports sexuels au moins deux fois par mois et 18 % se masturbant au moins aussi souvent. Au-dessus de l'âge de 80 ans, ces chiffres sont tombés à 39 %, 6 % et 5 %, respectivement. La raison des déclins ? Une combinaison de tabou, de peur de la maladie, d'utilisation de médicaments ou d'autres interventions qui perturbent la fonction sexuelle ou causent une défiguration, et un peu d'âge lui-même.

Qu'en est-il des femmes ? Parmi les femmes âgées de 70 à 79 ans, 39 % ont déclaré avoir eu des relations sexuelles au cours de la dernière année, dont 6 % ayant des rapports sexuels au moins deux fois par mois et 5 % se masturbant deux fois ou plus par mois. Au-dessus de l'âge de 80 ans, ces chiffres étaient respectivement de 10 %, 4,5 % et 1 %. La chute chez les femmes était les mêmes facteurs que chez les hommes, ainsi que la triste réalité que de nombreuses femmes hétérosexuelles deviennent veuves parce que leurs partenaires masculins plus âgés meurent plus tôt.

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Transsexualisme : bataille judiciaire autour d’un groupe d’experts de la HAS

Quentin Haroche


La HAS conteste une décision de la justice administrative lui enjoignant de divulguer les noms des membres d’un groupe d’experts du transsexualisme.

Peu de questions médicales suscitent plus de débats et de controverses que la prise en charge des personnes transgenres, en particulier quand cela touche des sujets enfants ou adolescents. La question est d’autant plus prégnante que le phénomène de la transidentité est en augmentation : le nombre de demandes pour des opérations de changement de sexe a été multiplié par quatre entre 2012 et 2020 et on compte actuellement environ 9 000 pris en charge en ALD pour transidentité (dont environ 300 mineurs).


Quand le chirurgien est la seconde victime

Joël Pitre, Dr


Le syndrome de la seconde victime (SVS) est le traumatisme vécu par un soignant après la survenue d’une complication ou d’une erreur médicale (1,2). On estime que près de 50 % des soignants y seront confrontés au moins une fois dans leur carrière. Or, jusqu’à 20 % des patients hospitalisés peuvent présenter une complication. Certaines spécialités sont particulièrement exposées au SVS dont la chirurgie, l’anesthésie, la pédiatrie et la gynécologie-obstétrique. 

La présentation est variée, empoisonnant la vie de certains avec des conséquences émotionnelles prolongées pour d’autres, impactant la vie personnelle et la pratique professionnelle. Les conséquences peuvent être psychologiques (honte, culpabilité, anxiété, deuil, dépression), cognitives (absence d’empathie, burnout, stress post traumatique), sociales, culturelles, spirituelles et physiques. On dispose essentiellement de données chiffrées sur la fréquence du SVS mais il y a peu d’études qualitatives.

La plupart des travaux publiés ne concerne pas les spécialités chirurgicales alors que les chirurgiens font face quotidiennement à des situations stressantes et à des défis techniques, qui les exposent particulièrement au SVS. La solidité et le contrôle des émotions font partie du stéréotype habituel du chirurgien. En conséquence, la survenue d’une complication chirurgicale est la plupart du temps abordée seulement du point de vue technique sans en accepter les conséquences émotionnelles. 

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