PUBLIÉ LE 22/02/2024
Hyères, Nantes, Toulouse... Après des décès «inattendus» dans des services d'urgences débordés, des députés et organisations réclament une commission d'enquête parlementaire. Pour les professionnels, la «surmortalité» liée à l'engorgement du système est difficile à quantifier, mais avérée.
Mercredi 14 février, à Toulouse, un patient s'est suicidé après plusieurs jours sur un brancard, dans une zone d'attente des urgences psychiatriques. «Il était 'stocké' dans un bureau, faute de place», dénonce Olivier Varnet, représentant hospitalier FO, qui voit dans ce drame «une illustration de la situation cataclysmique» de l'hôpital. En déplacement à Toulouse mardi 20 février, le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux a pointé des «dysfonctionnements inacceptables» liés, en partie, à une mauvaise coopération «entre public et privé» localement et promis d'oeuvrer pour mieux «répartir la charge». En octobre dernier, Lucas, 25 ans, est mort aux urgences de Hyères (Var), d'un choc septique, selon ses parents, après des heures d'agonie. D'autres plaintes de familles ont été médiatisées début 2024, comme à Nantes ou Eaubonne (Val-d'Oise).
Les drames «évitables» sont-ils en augmentation ? «Difficile à dire, car aucun recensement n'est fait», note Marc Noizet, président de Samu-Urgences de France (SUdF). «Mais il y a une sensibilité accrue. Tout le monde a compris que le système de santé, extrêmement fragilisé, ne fonctionne pas comme il le devrait». Seule donnée disponible, le nombre «d'événements indésirables graves associés aux soins» à savoir les dysfonctionnements mettant en jeu un pronostic vital ou déficit fonctionnel, déclarés anonymement par les professionnels- reste «largement sous-déclaré», selon la Haute autorité de Santé. Entre janvier 2022 et mars 2023, 136 «événements» de ce type, liés aux services d'urgences, ont conduit à un décès.
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