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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 30 janvier 2024

«Beaucoup d'hommes s'illusionnent en pensant faire leur part, alors que c'est faux» : manifeste pour un égoïsme au féminin

Par   le 30 janvier 2024

INTERVIEW - Dans un essai libérateur, Corinne Maier, économiste et psychanalyste, exhorte les femmes à se donner la priorité, à sortir du sacrifice altruiste qui les fige dans un rôle.

Vous souvenez-vous du lancement par Chanel dans les années 1980 du parfum masculin Égoïste ? Une fragrance voulant dessiner le «portrait olfactif d'un homme de caractère, fascinant et insaisissable», si l'on en croit la documentation promotionnelle de l'époque. Dans #MeFirst ! Manifeste pour un égoïsme au féminin, Corinne Maier s'interroge : les hommes auraient-ils davantage le droit d'être égoïstes que les femmes ? «On considère que c'est la nature des premiers, tandis qu'on associe traditionnellement le sexe féminin à la douceur, à la tendresse, à l'altruisme. Dans à peu près tous les pays, c'est aux femmes que revient le soin de la famille, des enfants, des parents âgés. Le fameux care…», observe l'auteure. Et, de fait, les femmes accomplissent 75% du travail de soin et d'accompagnement non rémunéré dans le monde, et consacrent trois fois plus de temps aux tâches ménagères et quatre fois plus de temps aux enfants que les hommes. Et s'il était temps, après #MeToo, de lancer #MeFirst ?


Premières données d’efficacité antidépressive de la zuranolone

Caroline Guignot.  25 janv. 2024

À retenir

  • Une publication rapporte les premières données de sécurité et d'efficacité à un an de 14 jours de traitement par zuranolone chez des adultes ayant un trouble dépressif majeur (TDM). Dans cette étude, les répondeurs à un premier cycle de traitement étaient suivis et pouvaient reprendre le traitement si les symptômes dépressifs le justifiaient.
  • La plupart des événements indésirables liés au traitement étaient de gravité légère à modérée, comparables à ceux observés dans les études à court terme dans la dépression du post-partum. 
  • L’amélioration significative des symptômes dépressifs et l’absence de nouveau recours à un cycle complémentaire de traitement au cours de l’année de suivi suggèrent une efficacité soutenue du médicament.

La zuranolone est un stéroïde neuroactif (NAS) et un modulateur allostérique positif des récepteurs synaptiques et extrasynaptiques de l'acide γ-aminobutyrique A (GABAAR). Cette molécule est déjà enregistrée aux États-Unis dans la prise en charge de la dépression post-partum, selon un schéma de prise unique quotidienne durant 14 jours. Elle est depuis développée dans la prise en charge des troubles dépressifs majeurs ; elle présente l’avantage d’avoir un mode d’action rapide et une bonne tolérance. Cependant les données de sécurité et d’efficacité à plus long terme doivent être confirmées. L’étude ouverte SHORELINE a été menée dans cet objectif en utilisant deux posologies : 30 et 50 mg par jour.

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Psychiatrie : Catherine Vautrin avance les lignes de son plan de sauvetage

PAR 

PUBLIÉ LE 29/01/2024

Interpellée par les députés sur la pénurie de soignants et la situation dégradée de la psychiatrie, la nouvelle ministre de la Santé s’engage à renforcer l’attractivité du secteur. Elle fait notamment le pari d’un renforcement de la formation pour les infirmiers.


Dans les bouteilles d’eau, le plastique ce n’est pas fantastique

Publié le 19/01/2024

Dr Philippe Tellier

Grâce à une méthode analytique performante, une équipe a comptabilisé 240 000 nanoparticules de plastique dans des bouteilles d’eau. De quoi interroger même si on ignore presque tout de leur impact potentiel sur la santé.

Le plastique sous les formes les plus diverses est omniprésent et son histoire remonte à l’Antiquité quand il était de source naturelle. Leplastiques synthétiques développés à partir de la fin du XIXème siècle ont vu leur production et leur diffusion exploser dans les années 60. Longtemps considérés comme inertes et anodins, ils sont devenus un élément crucial de la pollution environnementale et l’emblème de la destruction des écosystèmes de la planète avec ces images d’immenses îles flottantes composées de déchets plastiques. C’est l’un des aspects macroscopiques de la pollution environnementale. Le problème a aussi une autre dimension qui, pour sa part, est microscopique au travers de la formation de particules de plastique infiniment petites, les microplastiques (1 à 5 mm) et nanoplastiques (<1 μm), autant de réceptacles potentiels pour diverses substances chimiques réputées pour leur toxicité avérée ou simplement possible.

A Paris, un contrat territorial pour la prise en charge des troubles psychiatriques

PUBLIÉ LE 29/01/2024

Pour améliorer la prise en charge des personnes atteintes de troubles psychiatriques, la ville de Paris peut s'appuyer sur un Contrat territorial de santé mentale (définissant 20 actions prioritaires et co-construits avec l'ensemble des représentants des acteurs de la santé (institutionnels, usagers, opérateurs de santé...).

paris, seine, tour eiffel, immeubles

Alors que la psychiatrie, « parent pauvre » du système de santé, souffre d’un manque de moyens et de personnels compliquant l’accès aux soins, repenser l’organisation des soins au niveau territorial apparait essentiel. L’Agence régionale de santé (ARS), la ville de Paris, en la personne d’Anne-Claire Boux, l’adjointe à la Mairie de Paris en charge des questions de santé publique, et l’AP-HP ont signé un Contrat territorial de santé mentale (CTSM) le 24 janvier 2024. Il « formalise les engagements réciproques de tous les signataires pour améliorer la santé mentale et les parcours de santé des personnes atteintes de troubles psychiques à Paris », explique le communiqué de l’ARS Ile-de-France.


Un accouchement plus rapide et moins douloureux avec un ballon !

Publié le 23/01/2024

La douleur intense et persistante ressentie pendant le travail peut avoir des effets néfastes sur la mère et le fœtus, modifiant parfois l’issue de l’accouchement. L’OMS recommande des méthodes non pharmacologiques pour le contrôle de la douleur pendant le travail, englobant à la fois les thérapies biomécaniques et psychologiques.

Donner à la femme parturiente la liberté de se déplacer et de choisir sa position, y compris en utilisant des exercices sur ballon de Klein, constitue l’une de ces stratégies non pharmacologiques visant à réduire la douleur et à faciliter la progression du travail. Mais dans quelle mesure les mouvements pelviens actifs sur ballon de Klein pendant le travail affectent-ils les résultats maternels et néonatals ?

L'amour : Le ferment de l'existence

Librairie Passages

Gérard Bonnet

L'amour : Le ferment de l'existence

À propos

L'amour est indispensable à toutes les grandes étapes de la vie. Un livre pour mieux comprendre ce qui constitue le ferment de notre existence.
L'amour constitue la base et le fondement le plus dynamisant des relations humaines. C'est en même temps la production de l'inconscient la plus problématique. Les anciens y voyaient un principe, une entité transcendante, une force de vie. Freud, lui, parle de « désir d'amour », avec ses variantes les plus contradictoires comme la haine, l'indifférence, la passion, qui resurgit de façon imprévisible à tout moment de l'existence.

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| News | Monde | Une femme nettoie gratuitement des appartements et devient très riche «Le meilleur job du monde» Une femme nettoie gratuitement des appartements et devient riche

Publié: 27.01.2024

Plus c'est sale, mieux c'est. Auri Kananen s'aventure dans les appartements les plus dégoûtants et les nettoie gratuitement. L'influenceuse s'est ainsi enrichie.

Le nettoyage fait partie des tâches ménagères les moins appréciées. Selon le «Tagblatt», un Suisse sur sept fait appel à une femme de ménage.

Pour la Finlandaise Auri Kananen, en revanche, le chaos ne sera jamais assez grand. Elle fait le ménage avec passion et emmène ses followers dans les foyers les plus effrayants. «Ça sent tellement mauvais», dit-elle en pelletant de l'eau brune du lavabo. Tout en assurant: «C'est le meilleur job du monde.»


Dix millions de followers la regardent se frayer un chemin à travers des montagnes de déchets, nettoyer des réfrigérateurs à moisissures et récurer des toilettes. Armée d'un masque de protection et de gants, Auri Kananen gratte les moisissures et les restes de nourriture sur les murs ou renverse du bicarbonate de soude dans les tuyaux jusqu'à ce que tout soit propre.



PR4 : code de fichage racial ?

Lundi 29 janvier 2024

Provenant du podcast

Les Pieds sur terre

Gérald a révélé un système de fichage racial chez Adecco. ©Getty - Comstock Images

Jeune stagiaire chargé du recrutement dans une agence Adecco au début des années 2000, Gérald découvre que le leader mondial de l’intérim pratique le fichage racial pour mieux répondre aux demandes discriminantes de ses clients. Le procès est en cours. Par Karine Le Loët.

Jeune stagiaire chargé du recrutement dans une agence Adecco au début des années 2000, Gérald découvre que le leader mondial de l’intérim pratique le fichage racial pour mieux répondre aux demandes discriminantes de ses clients. Le procès est en cours. Par Karine Le Loët.

Une classification dérangeante

En 2000, Gérald entre en stage à l’agence Adecco Montparnasse. Très rapidement, un de ses collègues lui précise qu’il faut indiquer la mention "PR4" sur les dossiers des intérimaires noirs. Mal à l’aise, il est contraint de "faire du PR4" comme tout le monde : il a besoin de ce stage pour valider son année.

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TOUT LE MONDE EST FOU

  

Association Mondiale de Psychanalyse

XIVe CONGRES DE L’AMP

Du 22 au 25 février 2024

Jacques-Alain Miller

Je dédie cette conférence à Angelina Harari qui, en tant que présidente pendant quatre ans, a conduit la vie de l’Association mondiale de psychanalyse (AMP) d’une main parfois rude parfois douce, toujours avec pertinence.

Il me revient de donner le titre des congrès de l’AMP *. Pourquoi est-ce ainsi ? L’habitude s’en est prise, elle est devenue une sorte de tradition – danger ! Il n’en sera pas toujours ainsi. Mais il faut croire que ce moment n’est pas encore arrivé. Donc je continue. Notre prochain congrès aura pour titre : Tout le monde est fou [1].

Contexte

De même que le titre des présentes Assises – La femme n’existe pas –, c’est un aphorisme de Lacan. Je l’ai pêché dans un écrit minuscule, composé par Lacan à ma demande. Il s’agissait alors de défendre le Département de psychanalyse de Vincennes dont l’existence au sein de l’université Paris 8 était menacée. Elle l’est encore d’ailleurs, tous les ans – pour des raisons conjoncturelles, et aussi pour une raison de structure. C’est qu’en vérité, comme l’écrit Lacan, la psychanalysen’est pas matière d’enseignement [2]. Cela tient à l’opposition, que je dis structurale, entre le discours analytique et le discours universitaire, entre le savoir toujours supposé dans la pratique de la psychanalyse et le savoir exposé qui tient le haut du pavé dans le discours universitaire. Je ne développe pas cette opposition bien connue de nous.

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Psychiatrie : nouvelle mobilisation du personnel au CHU de Toulouse

Emmanuelle Rey    Publié le 

Depuis trois semaines, des soignants des unités de psychiatrie adultes du CHU de Toulouse sont en grève.

Des soignants des unités de psychiatrie du CHU de Toulouse sont en grève depuis trois semaines. Ils ont à nouveau manifesté ce lundi 29 janvier à Purpan pour réclamer des moyens et de meilleures conditions de travail. 

Pour la troisième fois depuis le début du mois, une vingtaine de soignants du pôle psychiatrie du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse ont manifesté devant le bâtiment qui accueille les unités pour adultes, à Purpan. 

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Les tontons squatteurs

 Le blog de strip-tease-l-emission.over-blog.com







Il y a la légalité et la légitimité.

La légalité, c’est quand un propriétaire met à la porte un locataire qui ne paie pas son loyer...

 ... La légitimité, c’est quand ce même locataire, père de trois enfants, à la rue et au chômage, squatte un bâtiment laissé à l’abandon depuis des années.

Un petit matin froid d’hiver, avant l’aube, dans une rue résidentielle de Lille. Trois silhouettes furtives avancent courbées, installent une échelle devant un porche et … tentent de franchir le mur. Un peu haut, c’est vrai, pour les trois compères plus très jeunes. Est-ce bien de leur âge, toutes ces acrobaties ? 

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CheckNews Est-il vrai que trois semaines de congé font perdre vingt points de QI, comme l’affirme Frédéric Saldmann ?

par Florian Gouthière   publié le 30 janvier 2024

L’affirmation du médiatique médecin, sur France 2, a suscité de nombreuses réactions. L’étude sur laquelle repose cette supposée statistique a été menée sur des personnes hospitalisées, et non des vacanciers.

Invité sur le plateau de Quelle Epoque ! pour promouvoir son dernier livre sur les mérites supposés du jeûne séquentiel, le médiatique Frédéric Saldmann a lâché une des statistiques à l’emporte-pièce dont il a le secret : «En trois semaines de vacances, on perd vingt points de quotient intellectuel, je ne vous dis par le désastre». La petite phrase, mise en exergue sur le réseau social X par le compte officiel de l’émission, a suscité beaucoup d’étonnement et de commentaires.

Dans son livre, Saldmann lâche également la même affirmation au détour d’un paragraphe, sans renvoyer à une source. Il existe néanmoins une littérature scientifique sur l’effet des vacances sur différentes performances intellectuelles.

lundi 29 janvier 2024

Perversion institutionnelle : vers une grande (psy)cause nationale ?

Mathieu Bellahsen (avatar)

Mathieu Bellahsen

Psychiatre et auteur

Retour sur le débat à l'Assemblée Nationale sur « l'état de la psychiatrie en France ». Exercice de langue de bois contreplaquée pour la nouvelle Ministre avec l'amenuisement de lignes de clivages politiques usuelles. Sur le terrain, « le choc d'attractivité » n'est peut être pas celui prévu.

Un hôpital à l’est de la France, une nuit, un infirmier - cela pourrait toucher toute catégorie du corps psychiatrique-. Dans une chambre, une femme hospitalisée, sans son consentement. La porte s’ouvre. Un viol. Un crime donc. 

Quelque temps plus tard : le conseil de discipline du soignant violeur au sein de cet établissement. L’homme en blouse blanche est sanctionné d’une interdiction d’exercice. Pour un an. Dans quelques mois, il reviendra. « Les hommes » se font trop rares dans les équipes de psychiatrie intra-hospitalières. 

Dans cette histoire – réelle - la justice n’a pas été saisie.

Aujourd’hui, en France, vous souhaitez commettre un crime en toute impunité ? Engagez-vous à l’HP. Nouveau « choc d’attractivité » ?

C’est l’autre versant des violences psychiatriques. Les violences envers les personnels, elles ont été rappelées à plusieurs reprises à l’Assemblée Nationale le 17 janvier dernier, les violences envers les personnes malades, moins. Quoique. Les conditions indignes de « soins » sont désormais partagées par l’ensemble des partis représentants de la Nation : de la gauche à l’extrême droite, en passant par la droite d’opposition. Au milieu, la droite de gouvernement : « en même temps, il n’y a pas de problème, en même temps il y a des solutions ».

Travail d’imagination

Imaginons maintenant que le crime en question dans l’établissement de l’est de la France est un meurtre. Pas un viol. Il est presque certain que la justice serait saisie, qu’une plainte serait déposée au titre de l’article 40 du Code de Procédure Pénale ou de l'article R3412 du Code de la Santé Publique (articles en annexe de ce billet), que le procureur de la République serait sollicité.

Mais, mais les vieilles habitudes asilaires ont la peau dure, en psychiatrie et ailleurs. Contre les malades, contre les personnes en situations de handicap. S’en rappeler… Pour se faire : regarder la « conspiration du silence », sur les disparus de l’Yonne dans les IME, les crimes sexuels du directeur et des professionnels de ces foyers pour enfants placés. Viol pouvant aller jusqu’à la disparition et au meurtre. Dans la même veine, relire "la révolte des enfants des Vermiraux"...

Regarder encore les enquêtes sur les structures de l’aide sociale à l’enfance (ASE), sur les maltraitances généralisées – systémiques- touchant l’ensemble de la chaîne du malheur. Ca continue. Perversion institutionnelle.

A la fin, celles et ceux qui payent de leur corps, dans leurs chairs, sont toujours les mêmes. Tout en bas de l’échelle. Celles et ceux dans les culs de basse fosse du système de soin et d’accompagnement : personnes hospitalisées, placées, pauvres, retenues, détenues. 

Alors, une question. Comment soigner dignement, honnêtement, en conformité avec une éthique médicale minimale sans avoir le cran de s’affronter aux pathologies institutionnelles ? Comment le faire sans une dose de courage des décideurs politiques ? Ici les pathologies institutionnelles sont celles du corps psychiatrique, mais pas que. Ce qu’illustre cette histoire de viol par un soignant à l’encontre d’une personne hospitalisée c’est le système contentionnaire, celui qui coud les bouches, qui fait sa loi entre les murs et au-delà. Circulez, il n’y a rien à voir chez les considérés « sous-humains », les fous, les difformes, les mal-foutus. C’est aussi un réseau de complicités externes, conscientes ou inconscientes, qui dépasse les institutions.

Rester aveugles à ces parties de nous-mêmes ? Continuer à les cliver comme Voldemort avec ses horcruxes, qui à chaque meurtre fractionne son âme ? A chaque clivage pervers, une aire de mort en plus pour les abuseurs, les complices. A la fin, ça contamine tous les citoyens. Si l’inhumanité fait partie de notre humanité, le travail de la culture tente d’y mettre des bords. Mais...

Le clivage pervers ça commence bien en amont de ces actes criminels : viols, meurtres, agressions, violences. Et ça peut toucher tout le monde. Ca commence par le bas et par le haut de la pyramide. Ca marche sur la tête, ça marche sur les jambes. Quand le sommet (de l’État, d’une institution, d’une famille, d’un groupe...) jouit de ce clivage, qu’il l’entretient, c’est le meurtre psychique assuré à tous les étages. De haut en bas, de bas en haut. Figure de la culture de l’entrave. Problème systémique encore. Sur un autre plan, pensons qu’un ancien président d’une puissance mondiale bien qu’accusé de sédition est en bonne place pour être réélu… Qu’est-ce que cela dit ?

Assemblée nationale, 17 janvier 2024.

Retour au haut du corps psychiatrique avec les députés et la nouvelle ministre de la Santé-Travail-Et-Tout-Et-Tout. Aujourd’hui, elle répond aux questions des parlementaires sur l’état de la psychiatrie en France. Caroline Fiat, aide-soignante et députée, préside la séance. 

Premier étonnement, les députés de tout bord ne se placent pas sur un angle sécuritaire hypertrophié mais bien sur l’inquiétude de ce que fait et ne fait plus la psychiatrie… soigner. Alors, certes, il y a l’ordre public mais pas que. Et ça, c’est relativement nouveau. Les pygmalions de la psychiatrie sécuritaire se retiennent, se questionnent. Peut-être changent-ils ? En tout cas, une brèche se présente avec des alliances. Se rappeler : la psychiatrie de secteur et le désaliénisme se sont bâtis sur une alliance entre gaullistes, communistes et chrétiens démocrates. 

Entendus sur les bancs de l’Assemblée : 

La psychiatrie et la pédo-psychiatrie sont de véritables bombes à retardement.

Les violences contre les soignants sont inacceptables.

Les personnes malades sont abandonnées.

Les soins se passent dans des conditions indignes.

Les mesures d’isolement et de mise en contention progressent.

Faire de la psychiatrie une grande cause nationale.

Ici ou là, quelques spots de publicités portés par les communicants parlementaires de l’institut Montaigne et de FondaMental, notamment un député de la droite de majorité (Renaissance). Une autre publicité pour l’enquête sur les UMD du journaliste du Monde Alexandre Kauffman qui doit paraître le lendemain, « l’homme le plus dangereux de France » (à lire). 

Et puis, à un moment, explosion d’un syndrome de Gilles de la Tourette chez un député d’extrême droite (également aide-soignant), diable sorti de sa boîte brune. Après un propos sur les difficultés à soigner un « Supprimez l’AME pour financer l’hôpital psychiatrique !!! ». 

Je ne l’avais pas vu venir.

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L'atmosphère xénophobe en France se ressent aussi en psychiatrie

Fatma Bouvet de la Maisonneuve 

[TRIBUNE] Seule l'ignorance ou la mauvaise foi se moque du phénomène d'identification et du réveil de la mémoire traumatique: le racisme rend malade.

Lorsqu'elle est verbalisée, la douleur reste sourde et dure depuis des années. | Nicola Barts <a href="https://www.pexels.com/fr-fr/photo/homme-mur-malheureux-urbain-7927369/">via Pexels</a>

Lorsqu'elle est verbalisée, la douleur reste sourde et dure depuis des années. | Nicola Barts via Pexels

Il y a quelques jours, j'étais invitée par une association à parler des conséquences du racisme sur la santé mentale. Alors que la réunion s'était organisée dans un délai de temps très court, la salle est pourtant comble et l'assistance à la fois transgénérationnelle et multiethnique. La tension est palpable. Ce furent deux heures d'échanges intenses où l'on sentait à la fois un besoin impérieux de s'exprimer, mais également une colère qui paraissait s'être sédimentée depuis des générations. 

Lorsqu'au milieu de mon intervention, je déplore ouvertement qu'en France, aujourd'hui, certains me consultent en tant que psychiatre «racisée», je m'aperçois d'un mouvement dans la salle, de murmures, puis on me répond en chœur: «Mais c'est normal, les autres ne comprennent rien à ce que l'on vit», «j'en ai vu une qui a aggravé mon état». Forts applaudissements. Je suis ébranlée par tant de sincérité et de douleur exprimée face à des inconnus. Qui a dit que les questions psy étaient taboues pour les gens originaires du Sud ? Je ne veux pas abandonner mon idéal, alors je prêche l'universalisme de la médecine, notre fragilité à tous face à la maladie. Même réaction: «que du blabla», me fait-on comprendre.

La rhétorique républicaine n'est plus qu'un mirage quand un courant rétrograde et xénophobe monopolise la parole publique.

Pendant que l'État s'acharne sur les nouveaux venus et fait mine de croire que cette loi n'aura pas de répercussion sur les anciens, nous, soignants, pansons des plaies vives. Seule l'ignorance ou la mauvaise foi se moque du phénomène d'identification et du réveil de la mémoire traumatique: le racisme rend malade.

Lorsqu'elle est verbalisée, la douleur reste sourde et dure depuis des années. Mal de tête, insomnie, perte de confiance en soi, culpabilité, détestation de soi, désamour des siens, rituels handicapants, honte, surmenage, ébullition émotionnelle et intellectuelle, dépression, consommation de produits toxiques, décrochage scolaire ou universitaire, envies suicidaires, passages à l'acte, besoin de quitter le pays, de fuir pour trouver la paix, crainte pour ses enfants traités de «terroristes» dans les établissements scolaires ou contrôlés de façon récurrente... Les mères ne dorment jamais, leur enfant pourrait être violenté ou tué. «Regardez Nahel...»

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La Brande

23 JANVIER → 05 FÉVRIER

Alice Vannier - Cie Courir à la Catastrophe


Au mitan du siècle dernier, quelques psychiatres éclairés et indociles, comme le Dr Jean Oury, fondateur de La Borde, cherchèrent à redéfinir leur discipline. En tâtonnant, ils inventèrent de nouveaux lieux, en rupture avec le vieux modèle asilaire. Ainsi, cette clinique, un peu à l’écart, mais ouverte sur le monde. Soignants et soignés y préparent la kermesse estivale, et répètent Comme il vous plaira de Shakespeare. Ça remue, ça parle, ça délire.

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Sophie Marinopoulos, psychanalyste : « Parce qu’on est psy, nos enfants devraient être plus intelligents et plus beaux ? »

Propos recueillis par   Publié le 21 janvier 2024 

« Vie de parents ». Une personnalité évoque les joies et les épreuves de son quotidien avec des enfants. La psychanalyste, désormais grand-mère, a élevé quatre enfants « dans la joie », et mesure les diktats qui pèsent aujourd’hui sur la maternité.

Sophie Marinopoulos, à Nantes, en 2019. 

Se demander si la psy a des enfants sages, c’est un peu comme jeter un coup d’œil aux mollets de l’esthéticienne pour voir si elle a du poil aux pattes : ça ne prouve rien, mais on ne peut pas s’en empêcher. Que les psychologues spécialistes de l’enfance soient tenus d’être des parents exemplaires a toujours agacé Sophie Marinopoulos, 66 ans, en particulier quand elle élevait la voix sur sa progéniture et qu’elle entendait ses amis persifler : « Et tu es psy ! » « Parce qu’on est psy, nos enfants devraient être plus intelligents et plus beaux ? On a le droit de pleurer et de s’engueuler, comme dans toutes les familles », plaide-t-elle. Quand ses patients lui demandaient si elle avait des enfants, elle retournait la question : « Pourquoi ? C’est important pour vous que j’en aie ? » Elle leur disait qu’elle avait des collègues sans enfants qui étaient d’excellents professionnels. « Et cette caricature du psy qui ne parle que doucement… Je reste méditerranéenne ! » Et mère de quatre enfants, qui ont aujourd’hui entre 30 et 40 ans, et grand-mère de quatre petits-fils. On croise d’ailleurs l’un d’eux dans son dernier livre, Ce que les enfants nous enseignent, publié par la maison d’édition Les Liens qui libèrent, qu’elle a cofondée (224 pages).

Sophie Marinopoulos n’exerce plus en cabinet depuis qu’elle vit à Uzès, dans le Gard, mais elle s’occupe toujours des Pâtes au beurre, une association d’écoute des parents présente dans dix-sept villes en France, qui propose aussi un service de soutien par téléphone accessible à tous, deux fois par semaine.

La première fois que vous vous êtes sentie mère…

Quand j’ai attendu mon premier enfant, c’est aussi simple que ça. J’avais la vingtaine, je faisais mes études et j’ai vécu en même temps la découverte des études supérieures et celle de la joie d’être mère. Je dis « joie » parce qu’il me semble qu’à l’époque, il y avait moins d’exigence et de diktats autour de la maternité. Les manifestations de l’enfance, ses bruits, ses mouvements, ses exigences, étaient mieux acceptées. Alors qu’aujourd’hui, on a envie d’avoir des enfants mais on n’aime pas l’enfance des enfants, qui prend trop de temps, on a le sentiment que ça vient se surajouter à des vies difficiles…

Ariane Mnouchkine : quand le théâtre s’engage


 

Vendredi 26 janvier 2024

Ariane Mnouchkine, co-fondatrice du Théâtre du Soleil à Paris, dirigeant une école nomade, le 4 décembre 2015 à Pondichéry, en Inde. ©Getty - Priyanka Parashar ©Getty - Priyanka Parashar

Nous sommes dans le bois de Vincennes, à la Cartoucherie, qui accueille depuis 1970 le Théâtre du Soleil, qui célèbre cette année ses 60 ans. Aujourd’hui, nous avons rendez-vous avec sa fondatrice et metteuse en scène, Ariane Mnouchkine.

Avec

Ariane Mnouchkine Metteuse en scène, réalisatrice et scénariste, fondatrice du Théâtre du Soleil

Le Théâtre du Soleil présente "Notre vie dans l'art, conversations entre acteurs du Théâtre d'Art de Moscou pendant leur tournée à Chicago en 1923", écrit et mis en scène par Richard Nelson, du 6 décembre au 3 mars 2024 dans le cadre du festival d'automne 2023.

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