par Cécile Bourgneuf publié le 8 janvier 2024
Alors que des agressions envers les enseignants semblent s’être multipliées ces dernières semaines dans les établissements scolaires, Eric Debarbieux, professeur émérite à l’université Paris-Est-Créteil et ancien délégué ministériel à la prévention de la violence en milieu scolaire, assure que celles-ci sont plutôt stables.
Faut-il s’inquiéter de ce climat décrit comme agressif envers les enseignants ?
Il n’y a pas d’augmentation des actes de violences : depuis les années 2000, les enquêtes de victimation montrent que ces derniers sont stables et se réduisent même pour les plus graves. La succession des faits très lourds remontés ces dernières semaines peut être liée à l’effet de copycat – les élèves reproduisent ce dont ils ont entendu parler. Sans compter que nous ne sommes pas dans un contexte national et international sain. Est-ce que vous pensez sérieusement que les discours d’exclusion qui ont pignon sur rue dans le discours politique ou dans certaines émissions n’ont pas un impact dans les cours de récré ? Les faits les plus graves restent rares mais peuvent causer chez les enseignants un sentiment d’insécurité et d’inquiétude qui ne correspond pas forcément à la réalité. Ce sont essentiellement des petites violences, qui n’aboutissent généralement pas à des dépôts de plainte, mais dont les faits d’accumulation créent un sentiment de découragement, de perte d’autorité et de sens chez les professeurs.