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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 11 janvier 2024

BARGE DÉBARQUE AU CHIEN ROUGE !

Mis en ligne le 05.01.2024

C’est la fête ! Les éditions du Chien rouge rééditent Barge, petit bouquin déjà culte, intime et percutant, autour de la santé mentale et de la psychiatrie. Entretien avec l’autrice, suivi de morceaux volés.

Extrait de Barge, de H. K. aux éditions du Chien Rouge

B

arge, c’est le récit de H.K, qui, dans sa vingtaine, a traversé trois épisodes de bouffées délirantes. Nouveau Messie, elle est chargée de répandre l’anarchie sur terre, de manière douce et non violente. Pour ce livre, elle puise dans ses carnets, son dossier médical et des lettres de proches pour raconter sa folie, ses rechutes et son rétablissement. Et dire comment, grâce aux rencontres et aux collectifs, elle politise son histoire personnelle et le rapport à l’institution psychiatrique. D’abord auto-édité par l’autrice en 2019, Barge a connu un succès impressionnant. Aux éditions du Chien rouge, on est très heureux·ses de lui permettre de vivre une nouvelle vie en le rééditant à l’identique. Le livre, en prévente à prix réduit en nous écrivant (abonnement@cqfd-journal.org), sort le 26 janvier en librairie ! Mais en attendant, la parole est à l’autrice !

Tu as sorti la première édition de Barge en 2019. Peux-tu revenir sur ce qui a déclenché l’écriture du bouquin ?

« Cela faisait une dizaine d’années que je racontais des bouts de mon histoire, dans des brochures ou lors de rencontres autour de la psy organisées avec le collectif Crazy Horde1 à Toulouse. Le fait que mon amoureux se lance dans un film sur son histoire à lui2 m’a donné de l’élan pour assumer un récit de moi un peu plus complet. Comme lui, je ne visais pas tant l’autobiographie que de donner à comprendre et ressentir les états aigus qu’on peut traverser lors de bouffées délirantes. Depuis ma place, avec mes mots et mes convictions. »

Ces dernières années, les questions de santé mentale et les témoignages de personnes concernées par des troubles psy se multiplient dans les médias. Est-ce que tu y vois une forme de déstigmatisation de la folie ?

« Les témoignages à la première personne se multiplient et reçoivent plutôt un bon accueil, et c’est tant mieux. On peut trouver plein d’explications à cela : le champ ouvert par les réseaux sociaux pour l’expression de soi et la reconnaissance d’un vécu commun, l’impact des crises liées au Covid sur la santé mentale de la population générale, la présence croissante de personnes concernées dans les instances de la démocratie sanitaire3 (au sein des conseils locaux de santé mentale, des commissions de représentants des usager·es, lors de colloques, etc.). Mais il me semble important de pointer un travers de ces avancées dans la déstigmatisation : le propos y est souvent formaté pour correspondre aux besoins des plateformes (contenu catchy et parfois stéréotypé, montage ultra cut, peu de place pour l’analyse longue,etc.). »

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De l’intérêt collectif du léchage de barres de métro afin de rembourser nationalement notre dette immunitaire

Publié le 06/01/2024

Pour expliquer la recrudescence d’infections, virales ou bactériennes, certains scientifiques militent pour le concept de “dette immunitaire”. Nous avons déjà évoqué combien cette “théorie” demeure scientifiquement discutable. Pour illustrer l’absurdité de certains des arguments invoqués pour défendre l’idée d’une dette immunitaire, le Docteur Michaël Rochoy, médecin généraliste, a proposé au JIM un faux article, en hommage à notre (très) ancienne section “Pitres et travaux”. Cet article est également disponible en anglais ici :https://www.mimiryudo.com/blog/2024/01/immunity-debt/ ou encore sur ResearchGate :https://www.researchgate.net/publication/377177822_About_the_collective_interest_in_licking_metro_bars_to_pay_off_our_national_immunity_debt .

Par Michaël Rochoy1

1Médecin généraliste et chercheur indépendant en science, Ankh-Morpork, France

INTRODUCTION

Selon certains scientifiques français en 2020, les enfants n’étaient pas contaminés par le COVID-19 [1-3], et ne contaminaient ni les enseignants ni les parents [4]. Le Haut Conseil de la Santé Publique saluait également à l’époque le très beau sens de la responsabilité du SARS-CoV-2, qui se transmettait dans le sens “adultes -> enfants” et pas ou peu dans l’autre [5]. Sur la base de publications internationales [6,7], un quarteron de généralistes français a insisté sur le rôle des enfants dans la dynamique de transmission virale ; leur avis discordant a rapidement été balayé puisqu’il est notoire que ces médecins ne voient jamais d’enfants ni de familles [4,8] Par ailleurs, il a été décidé qu’il ne faudrait plus prononcer le nom de SARS-CoV-2, parce que bon, ça suffit un peu, après ça monopolise l’attention — oh regardez, voilà un Mycoplasma parmi 36 de ces Virus-Sans-Nom, ça doit être lui qui cause tant de problèmes [9].

Dans un vibrant appel à “faire confiance aux sociétés savantes” et “limiter les controverses liées à des messages sans argumentation scientifique approfondie”, certains pédiatres incitaient ainsi le 13 octobre 2020 à ne pas masquer les enfants [4]. Il aura fallu 17 jours pour qu’ils donnent un avis diamétralement opposé, saluant la décision politique prise la veille d’imposer le masque dès 6 ans, “une mesure importante à prendre pour protéger les enseignants, les enfants” [10, 11]. En 2021, les mêmes scientifiques décidaient d’opter pour un double avis schrödingeresque : en février, ils déclaraient que “le port de masque se justifiait a posteriori [12], et en juin, que “faire subir un tel truc (le masque) aux enfants, cela n’a pas de sens” car les enfants peuvent être contaminés mais pas transmettre le virus (toujours grâce à la MagieTM). Ils concluaient “qu’au bout du compte le virus ne tuera que très peu d'enfants à l'école et, quand bien même il circulerait, ça ne serait pas épouvantable” [13-15].

La solitude, le facteur de risque négligé

Publié le 06/01/2024

Aurélie Haroche

Sans surprise en cette année olympique pour la France, la Grande cause nationale concerne l’activité physique et sportive. L’enjeu est important pour la santé publique à l’heure où certaines études montrent qu’un nombre croissant d’enfants, adolescents et jeunes adultes n’obéissent pas aux recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) quant au niveau d’activité physique quotidienne. Cependant, comme toujours, d’autres « causes » auraient peut-être mérité de jouir de ce label (dont on ne mesure pas toujours parfaitement, il est vrai, l’efficacité quant à son influence sur les comportements).

Sédentarité et solitude : même combat

En écho avec l’esprit olympique de rassemblement et de solidarité, la lutte contre la solitude aurait ainsi tout aussi bien pu figurer comme le leitmotiv de cette année 2024. A l’instar, en effet, de la sédentarité, la solitude est un véritable fléau pour la santé publique. De nombreuses études épidémiologiques ont mis en évidence comment le fait de vivre seul constituait un facteur de risque accru de souffrir de différentes maladies métaboliques et chroniques ; tandis qu’elle représente également un risque d’une moins bonne prise en charge. Ces dernières années, ces travaux se sont multipliés, tandis qu’une revue systématique et une méta-analyse de 90 études de cohortes publiées dans Nature en juin dernier confirment une association claire entre isolement social, solitude et mortalité « prématurée ». Maladies cardiovasculaires et cancer du sein sont notamment concernés.

Inondations en série : une submersion psy

Arras, le mercredi 3 janvier 2023 

Quentin Haroche

Quelques semaines après avoir déjà vécu des inondations, le nord-est de la France est de nouveau sous les eaux. Une répétition de catastrophes qui use les sinistrés psychologiquement.

Un jour sans fin dans le Pas-de-Calais. Alors que les habitants ne sont pas encore remis des fortes inondations qui ont touché le département en novembre dernier, que les sols sont encore gorgés d’eau et certaines maisons encore délabrées, le département est de nouveau frappé par des inondations majeures en ce début d’année 2024.

Femmes et pornographie : « Il m’est arrivé de jouir, et de me demander pourquoi je regarde ça »

Publié le 06 janvier 2024

Par  

Pause entre deux scènes, Emilie télephone à ses copines. Tournage de film X, société Goldprod, spécialisée dans le film porno pour le web.  Mars 2007, Toulouse. 
Ulrich Lebeuf / M.Y.O.P.

Devant les vidéos de gens nus, aux sexes épilés, aux seins gonflés, aux pénis surdimensionnés, il n’y a pas que des hommes. Les femmes consomment du porno, ça n’est pas un scoop, nombre d’articles ont été écrits sur la question. En France, d’après une récente étude de l’IFOP, c’est le cas de 37 % d’entre elles. Elles auraient même tendance à être de plus en plus nombreuses. Les statistiques de Pornhub révèlent qu’en France le pourcentage de spectatrices a augmenté de 4 points en 2022 sur leur plate-forme, pour atteindre 32 %. Un tiers des visionneurs dans le monde sont donc des visionneuses.

Linguistique : "faire belek", "j’ai dead ça", "chockbar"... Parlez-vous le français de 2024 ?

Publié 

France 2 - P.-Y. Salique, M. Martel, F. Le Moal, J. Weyl, A. Richard, A. Da Silva

Les expressions changent, et c'est bien la preuve que notre langue est vivante. Il est donc temps de vous demander si vous parlez le "2024".

Il serait un peu facile de vous bourrer le crâne de mots ésotériques pour les plus de 28 et 29 ans. "Hassoul, ça veut dire tranquille", "faire belek, c’est faire attention", "un maxeur, c’est quelqu’un qui est toujours dans l’abus", traduisent des jeunes. "En chap-chap, c’est plus une expression ivoirienne, mais ça veut dire faire quelque chose de façon rapide", explique un jeune homme. Le 20 Heures a demandé à plusieurs jeunes de traduire certaines expressions. "J’ai dead ça" veut dire qu’on a réussi. "Je suis chockbar" signifie être choqué. 

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Chronique : La thérapie peut-elle (vraiment) nous changer ?

Publié le 09/01/2024

Marine Colombel

Chaque mois, la psychiatre Marine Colombel nous livre ses conseils sur un sujet qui fait l’actualité. A l'occasion de ce dossier sur le changement, elle nous apporte son éclairage sur une question courante des patients : « La thérapie peut-elle me changer ? »

Une question revient régulièrement lors de mes consultations « La psychothérapie va-telle me changer ? ». Cette question traduit souvent deux peurs contradictoires  :  celle de ne pas pouvoir sortir de l’état de souffrance, mais aussi une peur beaucoup plus profonde, celle de perdre une partie de son identité en sortant de l’état de souffrance. Pour sortir de ce dilemme, il est intéressant de reformuler la question en la réorientant :  « Quels facteurs psychologiques peuvent changer lors de la thérapie ? ».


Consentement et méprise dans la vie amoureuse avec Godard

Dimanche 5 novembre 2023

Les acteurs français Michel Piccoli (Paul) et Brigitte Bardot (Camille) sur le tournage du film « le Mépris » de Jean-Luc Godard ©Getty - Marceau-Cocinor/Les Films Concordia/ Georges de Beauregard/ Carlo Ponti/ Collection Sunset Boulevard/Corbis

Comment l’amour peut-il quelquefois déboucher sur le mépris ? Explorons les tortueux chemins paradoxaux de la vie amoureuse et de l’énigme du consentement depuis la dimension de l’inconscient avec Freud, Lacan et le film de 1963 le « Mépris » de Jean Luc Godard.

Avec

Clotilde Leguil philosophe et psychanalyste de l’Ecole de la Cause freudienne

Rendez-vous le Dimanche 5 novembre sur France Inter pour retrouver les réponses de la psychanalyste.

Clotilde Leguil tente d’appréhender ces jeux de l’amour et du hasard qui quelquefois tournent mal, lorsque le silence cède la place au discours amoureux, lorsque la dispute ne s’inscrit plus dans les jeux de l’amour, lorsque ce que Lacan nommait le non-rapport sexuel sépare les corps et fait taire les voix. Cet épisode explore deux modalités étranges du consentement, l’un qui s’apparente à la lâcheté morale, l’autre qui s’apparente à une façon de se laisser faire par angoisse car la palette des affects que nous éprouvons dans l’amour, du plaisir à la douleur, de la joie au mépris, de l’enthousiasme au dégoût, de l’excitation à la chute du désir, est si contrastée que nous sommes quelque fois pris de court.

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En thérapie

Mercredi 27 décembre 2023 (première diffusion le jeudi 25 mars 2021)

Provenant du podcast

Les Pieds sur terre

Illustration du film "Sex and the Single Girl", avec Natalie Wood, Tony Curtis, Lauren Bacall et Henry Fonda (1964) ©Getty - LMPC

Sandrine est tombée amoureuse de son psy, Anne a vu le sien disparaître. Quand celui censé soigner blesse, que faire ? Par Karine Le Loët.

La thérapie occupe une place centrale dans la vie des patients. Les professionnels de santé mentale sont également des éléments fondamentaux de la guérison des patients. Ces derniers s'attachent véritablement à leurs psys ce qui parfois peut engendrer d'autres problématiques.

Une mère de famille esseulée

À la naissance de son petit dernier, Sandrine devait composer avec un mari très occupé par son travail. Submergée par la fatigue et les tâches domestiques, elle a décidé d’arrêter de travailler et s'est peu à peu isolée. Un vide l'a envahie. Elle témoigne : "Je n’avais plus de projets personnels, je n’existais qu’à travers mes enfants. Je me sentais un peu inexistante, je cherchais du sens à ma vie."

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mercredi 10 janvier 2024

Jacques Lacan (1901-1981) et le réveil de la psychanalyse

Samedi 6 janvier 2024

Provenant du podcast

Toute une vie

Photo de Jacques Lacan (1901-1981) extraite de l'ouvrage "La psychanalyse" (Le Livre de Poche, collection EDMA, Encyclopédie du Monde Actuel, 1975) - Wikimedia Commons - CC BY-SA 3.0 - Auteur : Charles-Henri Favrod - Le Livre de Poche (1975)

Que reste-t-il de l’être Lacan plus de quarante ans après sa mort ? Qui est ce psychiatre et psychanalyste français toujours si présent dans la mémoire collective et au croisement des sciences humaines ? Portrait d’un homme engageant et engagé.

Avec

Marc Darmon Psychanalyste, psychiatre, ex président de l'Association lacanienne internationale

Erik Porge Psychanalyste, psychiatre, membre de l’instance lacanienne

Catherine Millot Psychanalyste et écrivain

Gérard Haddad Psychiatre, psychanalyste et écrivain

Paul-Laurent Assoun Psychanalyste, professeur émérite à l'Université Paris 7, membre du Centre de recherches psychanalyse, médecine et société, philosophe

Jacques Lacan (1901-1981), quittant la Sorbonne après un séminaire (Paris, 01.11.1976)

Jacques Lacan (1901-1981), quittant la Sorbonne après un séminaire (Paris, 01.11.1976) © Getty - Photo by Maurice ROUGEMONT/Gamma-Rapho via Getty Images

Lors de la conférence de Louvain en 1972, Jacques Lacan s’adresse à un auditoire de fidèles, et les interpelle : Vous avez bien raison de croire que vous allez mourir…

Ça vous soutient !  Si vous n'y croyiez pas, vous ne supporteriez pas la vie que vous avez !

C’est une voix, celle de Jacques Lacan qui nous interpelle, des mots prononcés sans crainte et un silence qui raconte parfois autant que les mots. C’est une exigence qui dérange et qui réveille.

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Exposition Expo «Lacan» au centre Pompidou-Metz, l’art prend les divans

par Claire Moulène, envoyée spéciale à Metz  publié le 5 janvier 2024 

Le musée met en regard la pensée du psychanalyste et l’art, dont il était un grand amateur, dans une exposition originale avec de nombreux chefs-d’œuvre et des créations contemporaines, de Velázquez à Louise Bourgeois.

Au moyen d’une illusion d’optique dont l’artiste argentin Leandro Erlich a l’habitude, une des premières pièces de la dense exposition «Lacan» au centre Pompidou-Metz place le spectateur à la place de l’analyste derrière son bureau, puis de l’analyste sur son fauteuil, ensuite de l’analysé sur le divan, et ainsi de suite… Ce «Cabinet du psychanalyste» (El Consultorio del Psicoanalista, 2005), qui repose sur un miroir sans tain et un espace dédoublé, dispositif amusant plus que renversant, a le mérite d’annoncer la perspective et la règle du jeu choisie pour l’exposition : l’art y est montré au prisme, non pas déformant mais déstabilisant, de la pensée lacanienne, sans que les places ne soient assignées. Dans chacune des sections, rigoureusement titrées d’un concept du psychanalyste («Le stade du miroir», «lalangue», «Nom-du-Père», «objet a»), les œuvres éclairent, approfondissent, élargissent, éparpillent la réflexion sans se contenter de l’illustrer.

Archéologie de la guerre : aux origines de la violence


 



Mardi 9 janvier 2024

Provenant du podcast

La Science, CQFD

Les fouilles archéologiques apportent des indices de violences entre Hommes dès la préhistoire, nous éloignent d'une vision idéale d'ancêtres pacifiques ©Getty - Christophe Boisvieux

Les sociétés humaines ont-elles pour point commun de se faire la guerre et cette guerre est-elle au centre des interactions humaines depuis la nuit des temps ? On part aujourd’hui sur la piste complexe de l’archéologie de la violence.

Avec

Bruno Boulestin Anthropologue à l’unité de recherche "De la Préhistoire à l’Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie" (PACEA) du CNRS et de l’université de Bordeaux

Philippe Lefranc Professeur de préhistoire à Strasbourg, spécialiste du Néolithique

Imaginez la guerre telle que la faisaient nos ancêtres et vous aurez vite des images de guerres antiques qui vous viennent en tête.

Pourtant il est peu probable qu’avant l’Antiquité les sociétés aient été purement pacifiques et n’aient pas connu de conflits violents. C’est toutefois l’image qui a longtemps été véhiculée et qui n’a été interrogée que récemment dans l’histoire des sciences.

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mardi 9 janvier 2024

Faut-il désobéir pour inventer ?

Mardi 9 janvier 2024

Provenant du podcast

Avec philosophie

La transgression pour l'invention ? ©Getty - Maria Stavreva

"À chaque époque, il faut chercher à arracher de nouveau la tradition au conformisme qui est sur le point de la subjuguer" écrit Walter Benjamin en 1940. Comment arrache-t-on une époque au conformisme ? Par des rébellions actives ou par des gestes notamment artistiques ?

Avec

Georges Didi-Huberman Historien de l’art et philosophe, maître de conférences à l’EHESS

Frédéric Gros Philosophe, essayiste, professeur de pensée politique à Sciences-po Paris

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Europe : un dernier verre pour la route ?

Mardi 2 janvier 2024

L'Oktotberfest de Munich -ou fête de la bière- revendique plus de six millions de participants chaque année. ©AFP - Christof STACHE

Si l'Europe demeure le continent où la culture de l'alcool est la plus développée, elle est aussi l'un des territoires où les politiques sanitaires s'attaquent le plus frontalement aux méfaits de la boisson. Comment s'articulent impératif hygiénique et enracinement des pratiques de consommation ?

Avec

Véronique Nahoum-Grappe Anthropologue

Marion Demossier

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Être parent : une aventure intellectuelle ?

Lundi 1 janvier 2024

La parentalité : du grain à moudre ! ©Getty - Malte Mueller

Réflexions croisées sur la parentalité

Avec

Jean Birnbaum Rédacteur en chef du Monde des livres

Camille Froidevaux-Metterie Philosophe, professeure de Sciences Politiques et romancière

Sophie Marinopoulos Psychologue clinicienne et psychanalyste.

Si avoir des enfants peut être une expérience intellectuelle, peu d’intellectuels et d’intellectuelles en ont parlé. Pourtant, prodiguer des soins, éduquer, échanger avec un enfant donne à penser… alors comment expliquer ce vide ? Est-ce un manque d’ailleurs ? Devrait-on valoriser la parentalité comme une fonction qui, en plus des liens affectifs et de l’amour qu’elle engendre, nous construit et nous donne du grain à moudre, et comment ?

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lundi 8 janvier 2024

Procrastination... titre provisoire

Mercredi 3 janvier 2024

Provenant du podcast

La Science, CQFD

La procrastination consiste à reporter au lendemain, crastinus en latin veut dire “demain”, les tâches qui nous incombent. ©Getty - Patchareeporn Sakoolchai

L’accomplissement d’un projet peut être dévalorisé parce qu’il se produit dans l’avenir mais aussi parce qu’il demande un effort. Moralité : nous procrastinons. Que connait-on des mécanismes cérébraux impliqués dans la procrastination ? Est-il possible de jouer sur certains d’entre eux ?

Avec

Mathias Pessiglione Directeur de recherche Inserm, et co-directeur de l’équipe "Motivation, Cerveau et Comportement" à l’Institut du Cerveau (ICM).

Jean Daunizeau Chargé de recherche Inserm, et co-directeur de l’équipe "Motivation, Cerveau et Comportement" à l’Institut du Cerveau (ICM).

Voyons, 2024 et son lot de bonnes résolutions... Peut-être que l’on verra cela plus tard. D’ailleurs, pourquoi procrastine-t-on ? Quels sont les mécanismes cérébraux impliqués dans cet art de tout remettre à plus tard ?

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Reportage. À Portland, la décriminalisation de toutes les drogues est-elle un échec ?

“Irish”, un consommateur de fentanyl, sur le pont de Northwest Broadway, à Portland, en avril 2023.

Il y a trois ans, l’Oregon décidait de changer radicalement son approche des drogues dures et d’en décriminaliser la possession. Une expérience pionnière aux États-Unis, dont la mise en œuvre s’est avérée plus compliquée que prévu, en particulier dans les rues de Portland, véritable symbole de l’Amérique progressiste. Pourtant, des signes encourageants se font également jour, raconte “The Christian Science Monitor”.

Je voulais demander à David Baer, agent de la brigade cycliste de Portland, ce qui, d’après lui, est arrivé à sa ville natale depuis trois ans – pourquoi celle qui était l’une des villes américaines les plus florissantes décline aujourd’hui à vitesse grand V et est devenue la cible préférée des railleries de la droite. Mais je n’ai pas le temps de finir ma question qu’il me coupe dans mon élan.

Baer pédale devant moi, remontant une rue en pente dans un quartier central qui paraît étrangement calme pour une ville de 635 000 habitants. Soudain, il vire à gauche sans crier gare, sort une herse de son étui et la déploie devant une voiture garée. Il frappe à la vitre, ordonnant au conducteur de sortir. L’homme, penché sur une paille et une feuille de papier aluminium, proteste.