Les antidépresseurs sont fréquemment utilisés au cours de la prise en charge des douleurs chroniques. Leur prescription a doublé dans les pays de l’OCDE entre 2000 et 2015, et leur utilisation pour le traitement de la douleur est possiblement l’un des facteurs contribuant à cette augmentation.
En 2021, les recommandations du National Institute for Health and Care Excellence préconisaient d’éviter les médicaments antalgiques pour les douleurs chroniques primaires, à l’exception des antidépresseurs. Ces derniers ont aussi fait la preuve de leur efficacité dans la prise en charge de douleurs non primaires, comme les douleurs post-chirurgicales, les douleurs neuropathiques ou cancéreuses.
L’hétérogénéité des types de douleurs pour lesquelles l’efficacité des antidépresseurs a été démontrée dans des revues systématiques a motivé une reprise de ces revues, qui permettrait d’évaluer l’efficacité des antidépresseurs selon les particularités des situations.
Au total 26 revues ont été incluses dans l’analyse, incluant plus de 25 000 participants et traitant de l’efficacité, de la tolérance et de la sécurité d’utilisation de 8 classes d’antidépresseurs.
Les femmes qui présentent un infarctus du myocarde (IDM) ont un niveau de stress et de dépression plus élevé que les hommes qui font un IDM. Hausvater et coll. ont examiné les facteurs psycho-sociaux présents chez les femmes qui avaient un IDM sans ou avec des lésions coronaires obstructives (MINOCA et MAC, respectivement).
Très souvent utilisés pour le traitement d’un premier épisode psychotique, les neuroleptiques présentent pourtant l’inconvénient d’entraîner éventuellement un « fardeau anticholinergique » (anticholinergic burden) c’est-à-dire « un effet cumulatif des médicaments bloquant le système cholinergique » et risquant en particulier d’altérer les performances de la mémoire verbale.
Un magnifique panel de créations, mélangeant différents domaines pour nous donner un bel aperçu de ce que l’homme peut créer parfois à partir de rien ou si peu.
Résumé : « Machins d’art, une histoire croisée de l’art moderne, l’art contemporain et l’art brut » présente une partie de la collection d’œuvres du LaM, le musée d’art moderne, contemporain et brut de Lille Métropole au travers de vingt-deux thématiques pour mieux cerner les créations artistiques du vingtième et du vingt-et-unième siècle.
La règlementation française en matière de soins psychiatriques sans consentement a été transformée et enrichie par la loi n°2011-803 du 5 juillet 2011, modifiée. Retrouvez sur cette page les différentes mesures de soins psychiatriques sans consentement.
La législation française relative aux soins sans consentement en psychiatrie a été transformée par la loi 2011-803 du 5 juillet 2011 modifiée elle-même par la loi 2013-869 du 27 septembre 2013.
Elle pose le principe du consentement aux soins "des personnes atteintes de troubles mentaux", énonce l’exception des soins sans consentement et définit ses modalités d’application.
La notion d’hospitalisation est remplacée par celle d’un régime de « soins sans consentement » permettant ainsi l’ouverture à d’autres formes de prises en charge incluant des soins ambulatoires (hospitalisation partielle, consultations, ateliers thérapeutiques).
Entre novembre 2022 et novembre 2023, les documentaristes Margaux Meurisse et Julien Masson, tous deux journalistes de la société de production « Les ouvriers de l’image », ont passé du temps aux côtés d’Eric Lotterie, infirmier du pôle psychiatrique du centre hospitalier de Niort, qui a fondé Radio Pinpon et des patients de la P’tite Cafet’. Ils ont rencontré et passé plusieurs mois aux côtés de cette famille particulière. Leur travail fait l’objet d’un documentaire qui sera diffusé dimanche 7 janvier 2024 à 13h15 sur France 2 dans l’émission « 13h15 le dimanche » présentés par Laurent Delahousse.
parHélène L’Heuillet, Psychanalyste et professeure de philosophie à l’université Paris-Sorbonne
publié le 5 janvier 2023
Pour la philosophe et psychanalyste Hélène L’Heuillet, l’idée de «parents défaillants» utilisée par la ministre Aurore Bergé fait écho à la névrose parentale ordinaire. La parentalité n’est pas affaire de compétence mais de place qu’on occupe en respectant celle de l’enfant.
Le 10 décembre dernier, la ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé, sema l’émoi dans la toute nouvelle commission sur la parentalité, officiellement lancée le lendemain, en menaçant de peines en travaux d’intérêt général les «parents défaillants». Serge Hefez, qui la préside, s’écria aussitôt sur France Info qu’il n’avait accepté la mission gouvernementale que pour soutenir les familles en difficulté et non «pour surveiller et punir» – en référence au célèbre livre de Michel Foucault de 1975.
Fondée au Havre par une infirmière puéricultrice, l’association Famili Bulle propose un mode innovant d’exercice et de suivi des plus petits : des consultations à domicile qui mettent l’accent sur la prévention et l’accompagnement à la parentalité.
À l’origine de Famili Bulle, il y a un constat. Celui dressé par Virginie Jeanmet, infirmière puéricultrice (IPDE) après plusieurs années à exercer en crèche et en PMI. « Dans nombre de situations, j’avais l’impression d’intervenir trop tard auprès des enfants, alors que le problème » quel qu’il soit « était déjà installé. » Dans un contexte de désert médical qui frappe sévèrement le secteur de la pédiatrie (28,9% des enfants vivraient dans un désert pédiatrique selon une enquête UFC-Que choisir), les parents éprouvent souvent de grandes difficultés à avoir accès à un médecin pour réaliser les bilans de santé ou, tout simplement, obtenir des informations fiables. Fondée en 2021, l'association se veut donc un « service flexible », dont l’avantage est de se construire autour de visites faites à domicile, avec des horaires plus amples afin « de cibler une partie beaucoup plus large de la population ».
Notre intérêt, c’est que nous intervenons sur le lieu de vie de l’enfant.
L’intérêt de ces consultations de puériculture dédiées aux enfants de 0 à 4 ans est donc double : agir en prévention en repérant le plus tôt possible les écarts de développement ou les éventuelles problématiques de santé mais aussi assurer un soutien à la parentalité face à de jeunes parents souvent démunis lorsqu’ils sont confrontés seuls à leur questionnement.
La revalorisation de la rémunération des aides-soignants s’opère depuis le 1er janvier 2024. Mais malgré cela, le métier souffre encore d’un manque de reconnaissance et, par conséquent, d’attractivité.
Les soignants bénéficient depuis le 1er janvier 2024 d’une légère revalorisation de leur salaire, afin de «renforcer l’attractivité» des métiers de l’hôpital et de «reconnaître les contraintes particulières» du métier, comme l’a annoncé Elisabeth Borne en août dernier. La rémunération du travail de nuit en milieu hospitalier est ainsi majorée de 25% pour les aides-soignants et les infirmiers, et l’indemnité pour le travail dominical et des jours fériés est revalorisée de 20%. Selon la Première ministre, ces mesures présentent un coût annuel de 1,1 milliard d’euros.
Ils sont 400 000 aides-soignants à exercer en France, selon les chiffres du ministère de la Santé : 225 000 en établissements de santé, 155 000 en Ehpad et 23 000 en services de soins à domicile. L’aide-soignant travaille auprès de personnes âgées, malades ou dépendantes, et leur apporte de l’aide pour les repas, la toilette, pour se déplacer, et parfois pour l’entretien de la maison.
La pandémie de Covid-19 avait mis en évidence la très forte dépendance de l’Europe, et donc de la France, aux importations de médicaments. Plusieurs solutions avaient été avancées, la mesure préalable étant la constitution d’une liste des médicaments dits essentiels. Presque trois ans plus tard, cette liste en était encore au point mort. Pourtant les problèmes de pénurie se sont accentués. Ainsi, plus de trois mille médicaments d’intérêt thérapeutique majeur ont fait l’objet d’un signalement de rupture ou de risque de rupture en 2022, contre un peu plus de 1.500 en 2019 [1]. La situation a de nouveau été portée sur la place publique par la triple épidémie de l’hiver dernier (Covid-19, grippe, bronchiolite), avec de sérieux problèmes d’approvisionnement en paracétamol et amoxicilline. Le Gouvernement a réagi par plusieurs initiatives, dont celle de relancer l’établissement de la liste des médicaments essentiels.
Depuis 2020, la campagne du Défi de janvier, mieux connue sous le nom de Dry January, propose aux Français une « pause dans leur consommation d’alcool » pour un mois à partir du premier jour de l’année. Elle est soutenue par de nombreuses associations, sociétés savantes, fédérations, mutuelles et municipalités, mais pas par le Gouvernement. Une enquête de France Interrappelle qu’il n’y a là rien de nouveau : en 2019, le ministère de la Santé avait brusquement retiré son appui au Dry January. En novembre 2022 et juillet 2023, deux autres campagnes, dont l’une demandée par la DGS (Direction générale de la santé) ont été annulées. Un membre du cabinet du ministère de la Santé explique que « dans le contexte d’un nombre important de campagnes portées par l’État et ses opérateurs dont SPF (Santé publique France) sur le deuxième semestre 2023, il a été décidé de revoir les priorités sur la thématique Alcool et de prioriser la cible “jeunes”. » L’enquête rappelle également les pressions des alcooliers, dont une association éminente trouve « inepte » le slogan « L’alcool, ce n’est pas la santé ».
Au CH Gérard-Marchant, à Toulouse, une équipe mobile propose un accompagnement médico-social renforcé aux détenus souffrant de troubles psychiques au moment de leur libération.
Inaugurée en avril dernier, l’Équipe mobile transitionnelle (Emot) du CH Gérard-Marchant (Toulouse) accompagne des personnes souffrant de troubles psychiatriques dans la période qui entoure leur libération de prison. Il s’agit de la seconde unité de ce type en France, après celle de Lille.
La création de ces dispositifs répond à plusieurs constats entourant cette période, notamment une grande vulnérabilité psychosociale de ces détenus, avec des difficultés d’accès au logement et au travail, des risques d’isolement social, de difficultés financières, de précarité et de stigmatisation. À cela s’ajoute une surmortalité majeure (mortalité multipliée par 3,5 par rapport à la population générale, 1), durant les quinze premiers jours suivant la sortie, en particulier par overdose et suicide. Par ailleurs, les personnes souffrant de pathologies psychiatriques (surreprésentées en prison) sont d’autant plus exposées à ces risques que leurs troubles sont des facteurs de mauvais pronostic au cours de cette période, et qu’on observe de fréquentes ruptures dans la continuité des soins.
Dans la maison d’arrêt de l’Essonne, qui accueille plus de 4 000 détenus, la fin d’année est une période propice aux imprévus. Suicide, agitations… Une longue nuit de la Saint-Sylvestre pour les surveillants.
«Tu me prépares deux végétariens pour cette cellule. Donnez-moi une assiette pour les desserts…» Fleury-Mérogis, Essonne. Dans le couloir du bâtiment D3 de la maison d’arrêt, Giuseppe, vingt ans d’expérience dans les cuisines de différents établissements et lui-même détenu, pousse le chariot du dîner et effectue la distribution des plats. En cette soirée du dimanche 31 décembre, Elior, la société de restauration collective sous contrat avec l’administration pénitentiaire, a amélioré l’ordinaire : salade de mangue, penne viande-champignon et profiteroles au chocolat. Un plat végé est prévu pour ceux qui ne consomment pas de viande. Le repas du soir est accompagné d’un sachet contenant le petit-déjeuner du lendemain. Dans la coursive, une à une les portes de métal peintes en jaune claquent dès que les assiettes sont remplies. La distribution prend un peu plus de temps lorsqu’une procédure dite «2 + 1» s’enclenche. Pour les détenus considérés comme plus dangereux, le surveillant qui ouvre la porte est encadré par deux de ses collègues afin de limiter les risques de sortie non prévue de la cellule. Chacune d’entre elles est conçue sur le même modèle : 9 m2 de superficie, et la plupart du temps un lit jumeau pour accueillir un deuxième occupant. Dans cet espace exigu, il a fallu caser lors des travaux de rénovation un espace douche et sanitaires. Seule varie la «décoration intérieure». Elle va des graffitis les plus divers aux bandes dessinées affichées sur la face intérieure de la porte.
Les acouphènes ont longtemps été associés à des pertes auditives et une moins bonne audition. Pourtant, des personnes entendant normalement se plaignent aussi de ce trouble. Une étude révèle que ces bruits sont la conséquence d'une perte de nerf auditif, mais aussi d'une suractivité cérébrale.
Vous avez peut-être les oreilles qui bourdonnent en ce lundi matin post-nouvel an - à cause de la musique ou les conversations trop fortes. C’est l’un des exemples de ce qu’est un acouphène. L’alcool a d’ailleurs aussi tendance à les exacerber.
Alors que les prisons françaises comptent 61 359 places opérationnelles au 1er décembre, la densité carcérale globale s'établit à 123,3%.
Des détenus échangent des petits sacs par la fenêtre de leurs cellules à la prison des Baumettes à Marseille, le 8 janvier 2013. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)
Au fil des mois, ce record ne cesse d'exploser. Le nombre de détenus en France a atteint un nouveau palier au 1er décembre, avec 75 677 personnes incarcérées contre 75 130 le mois précédent, selon des chiffres publiés vendredi 29 décembre par le ministère de la Justice. Ce chiffre est le plus élevé jamais enregistré dans le pays, d'après les statistiques de l'administration pénitentiaire.
Alors que les prisons françaises comptaient 61 359 places opérationnelles au 1er décembre, la densité carcérale globale s'établit à 123,3%. Dans les maisons d'arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, et donc présumés innocents, ainsi que ceux condamnés à de courtes peines, le taux d'occupation est de 148,5%. Il atteint ou dépasse même les 200% dans 11 établissements.
En placement à l’extérieur, la personne condamnée est tenue de veiller elle-même au respect de ses obligations et de se concentrer sur la préparation de sa vie future. Plongée dans une zone grise qui peut avoir des airs de liberté mais qui n’en est pas une.
« Comparé à la détention, on est libre, mais seulement à moitié », tente de résumer Romain[1], placé à l’extérieur pendant six mois aux Foyers Matter, à Lyon. Comment rendre compte de cette peine ambiguë, dépourvue de barreaux mais qui impose de respecter de soi-même un certain nombre d’obligations ? Les réponses sont aussi nombreuses que les individus. « Je suis dehors, ça n’a pas de prix », balaie Cédric, suivi depuis trois mois par le Casp-Arapej à Aulnay-sous-Bois. Marion, résidente de la ferme Emmaüs de Baudonne (voir p. 30), tranche quant à elle : « Si je ne peux pas me permettre d’aller boire un verre avec une copine à Bayonne et d’y rester jusqu’à trois heures du matin, je suis toujours en prison. »
Les contraintes du placement à l’extérieur sont en partie énoncées par le juge : interdiction de paraître sur un certain territoire, de voir certaines personnes, obligation de soins… Les autres résultent du cadre de la structure d’accueil. La plupart du temps, la mesure est construite autour de contraintes horaires et du suivi d’un planning d’activités ou de démarches à entreprendre : rendez-vous avec l’éducateur ou le conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation (Cpip), travail, recherche d’emploi, de formation ou de logement, suivi psychologique… Mais l’étendue de ces contraintes varie considérablement d’une structure et d’un individu à l’autre. Certaines personnes ne peuvent sortir que sur une plage horaire et un périmètre géographique restreints, quand d’autres ont seulement l’obligation d’être présentes au logement à partir d’une certaine heure le soir. Selon les cas, cette présence peut être vérifiée par des visites ou des appels téléphoniques, à heure fixe ou de façon aléatoire… Il est d’ailleurs fréquent que le cadre évolue, en fonction du comportement ou du temps passé.
France Culture va plus loin (l'Invité(e) des Matins)
La transition énergétique ambitionne de favoriser et valoriser les énergies renouvelables et de baisser la consommation d’énergie. L’historien Jean-Baptiste Fressoz, spécialiste des techniques, explique qu’une nouvelle énergie n’en remplace jamais une ancienne. Au contraire.
Avec
Jean-Baptiste Fressoz Historien des sciences, des techniques et de l'environnement
Alors que la vie politique française est animée par les débats autour d’un éventuel remaniement, Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences, souligne que l’existence d’un ministère de la transition énergétique "montre l’influence d’une vision trompeuse des dynamiques énergétiques et matérielles. Il y a l’idée qu’on passerait d’une énergie à une autre. Il y a eu la diffusion d’une vision “phasiste”, où chaque siècle serait associé à une seule énergie. Cette vision de la “transition énergétique” s'inscrit dans cette vision”. Le chercheur rappelle que ce mot est apparu assez tard, à savoir après les premiers chocs pétroliers des années 1970. “La fonction de la transition énergétique de nos jours est une fonction de procrastination : c’est l’idée que si l’on a un problème de changement climatique, on va faire une transition énergétique comme si c’était possible”, ajoute-t-il.