Initiée par le médecin psychiatre Jean-Victor Blanc, la deuxième édition de ce rendez-vous autour de la santé mentale s’ouvre ce vendredi 24 novembre à Paris. Objectif : lever les tabous dans un cadre ludique et festif.
Ce vendredi 24 novembre et pour trois jours, s’ouvre à l‘espace Ground Control, dans le XIIe arrondissement de Paris, la deuxième édition du festival Pop & Psy. L’événement a été fondé par Jean-Victor Blanc, médecin psychiatre exerçant à l’hôpital Saint-Antoine (XIIe), professeur à la Sorbonne et auteur de l’ouvragePop & Psy. Comment la pop culture nous aide à comprendre les troubles psychiques (Plon, 2019). Un essai éclairant où le psychiatre analyse notamment les représentations de la santé mentale dans la musique, les séries télé ou le cinéma.
Pénurie d’amoxicilline, traitement contre la bronchiolite, réforme de l’aide médicale d’Etat… Alors qu’il s’apprête à vivre son premier hiver en poste, le ministre de la Santé revient sur les craintes des Français.
Ses mots-clés sont «confiance» et «responsabilité». Depuis son entrée en fonction le 20 juillet, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, use à l’envi du premier pour galvaniser les hospitaliers, faire oublier aux pharmaciens les traumatismes liés aux pénuries de médicaments, obtenir des médecins qu’ils jouent plus collectif pour répondre aux attentes des Français. En appelle au second pour rappeler chaque acteur à ses devoirs, y compris envers les contribuables. Cela «infuse», estime l’ex-directeur de cabinet d’Elisabeth Borne, qui, sachant le progrès «fragile», reste sur ses gardes. Entretien.
L’an dernier, à la même époque, la France faisait face à une triple épidémie (Covid, grippe, bronchiolite). Qu’en est-il aujourd’hui ?
A ce stade, la France ne connaît pas de triple épidémie, et la tension sur notre système de santé est moins forte qu’en 2022. La très bonne nouvelle, c’est le succès de la vaccination contre le Covid. On compte un million de vaccinations supplémentaires par rapport à l’an passé, avec un total de 3,8 millions de doses injectées, à 75 % à destination des personnes fragiles. Concernant la grippe, on n’est pas encore entré dans l’épidémie, donc il faut rester prudent. D’autant qu’il y a une certaine lassitude au vaccin. Quant à la bronchiolite, toutes les régions françaises sont aujourd’hui dans une situation épidémique, mais on constate moins de formes graves dans les réanimations pédiatriques. Quelle est la part du climat, des gestes barrières ou celle de l’immunisation par le Beyfortus [un traitement préventif contre la bronchiolite, ndlr] de 60 à 80 % des enfants nés depuis septembre ? Difficile à dire. A ce stade il faut rester prudent.
La réalisatrice britannique est l'invitée des Matins du samedi. Elle parle de son film autour de la question du consentement. Rencontre avec une cinéaste qui pense que "parler du quotidien, c'est aussi politique".
Avec
Molly Manning Walker réalisatrice
Ça a des airs de teen movie. How to Have Sex, premier long-métrage de la Britannique Molly Manning Walker, récompensé au Festival de Cannes (prix Un certain regard), expédie le spectateur dans le monde de la fête adolescente débridée et institutionnalisée. Avec tout ce que cela entraîne d'excès, de libertés, de risques, notamment pour les jeunes femmes. Et la thématique du consentement - et plus largement des relations hétérosexuelles - s'installe au cœur d'un film intelligent, maîtrisé.
Alors que le vieillissement de la population française s’accélère, la maladie d’Alzheimer progresse dans notre pays. On estime qu’elle affecte actuellement 900 000 personnes et, chaque année, environ 225 000 nouveaux cas sont diagnostiqués.
Ces chiffres élevés font de cette pathologie la principale cause de démence sénile d’évolution inexorable. En effet, les traitements disponibles aujourd’hui ne permettent malheureusement pas d’en guérir, mais uniquement d’en atténuer certains symptômes et de ralentir son évolution.
Actuellement, pour tenter de décrypter les causes de la maladie d’Alzheimer, les recherches suivent deux voies majeures, focalisées respectivement sur des mécanismes impliquant deux types de protéines : les protéines amyloïdes et la protéine Tau.
Nos travaux, publiés au mois de juin dernier dans la revue Cells (MDPI), ont permis de mettre en évidence un autre mécanisme pouvant expliquer l’origine de la maladie d’Alzheimer. Notre découverte permet d’envisager de nouvelles façons de la diagnostiquer et ouvre de nouvelles pistes thérapeutiques. Par ailleurs, ses applications potentielles ne se limitent pas à cette seule affection : elles pourraient aussi concerner d’autres maladies du vieillissement.
L'histoire du dimanche - Des hommes, des femmes, des enfants. En 1909, près de 2 000 patients se trouvent entre les murs de ce qui est alors appelé "l’asile" de Clermont-de-l'Oise, en Picardie. Constance Pascal, médecin-adjoint de l'époque, a eu un rôle clé au sein de cet hôpital psychiatrique. Un siècle plus tard, son nom a pourtant été oublié.
Retracer l'histoire de Constance, née Constanza Pascal, c'est découvrir combien il lui a fallu lutter pour s'imposer en médecine. Tout commence en 1897. À l'âge de 20 ans, contre l’avis de sa famille, elle quitte sa Roumanie natale avec un objectif : s’inscrire à la faculté de médecine en France.
"Il faut savoir qu’à l’époque où elle étudie, à la fin du 19e siècle, il n’y a que deux pays qui ouvre les études de médecine aux femmes : la Suisse premièrement, suivie par la France très rapidement. C’est pourquoi beaucoup de femmes, notamment de l’est, vont venir du monde entier pour y étudier", explique Aude Fauvel, maîtresse d’enseignement et de recherche en histoire de la médecine à la faculté de biologie et de médecine de l’université de Lausanne, en Suisse.
Si les études sont ouvertes aux femmes, il leur est impossible de devenir interne. Déterminée, Constance Pascal conserve son objectif : être "alliéniste", métier que l’on appellera plus tard "psychiatre". En 1903, elle réussit le concours des asiles de la Seine et devient la première femme interne en psychiatrie, aux côtés de Madeleine Pelletier. Cinq ans plus tard, elle est également la première femme à devenir médecin adjointe. Ce statut doit lui permettre de décrocher un poste en milieu hospitalier, mais là encore, Constance Pascal devra se battre pour y accéder.
Alors que les maladies mentales touchent un Français sur cinq, et que la psychiatrie est une discipline en pleine mutation, des spécialistes et des étudiants déplorent, dans une tribune au « Monde », le manque d’attractivité de leur profession.
Le ministre de la santé et de la prévention, Aurélien Rousseau, à l’université de la Confédération des syndicats médicaux français, le 6 octobre, interpellait les étudiants choisissant la chirurgie plastique aux dépens de la psychiatrie. Il faisait notamment référence au fait que notre spécialité arrive dans les dernières choisies aux épreuves classantes nationales de médecine. En 2023, sur 547 postes à pourvoir, la spécialité a laissé 67 places vacantes, 67 occasions de construire un système de soins moderne, humain et adapté aux enjeux d’aujourd’hui. Chacun peut et doit choisir son métier par envie. Nous pensons surtout que le problème vient d’une méconnaissance profonde du nôtre et de son utilité.
Intervenant lors de la 7e Journée nationale des équipes mobiles psychiatrie précarité (EMPP), le 10 novembre, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) a présenté une enquête sur l’activité de ces structures, et annoncé la parution prochaine d’un nouveau cahier des charges.
En introduction, Marie Daudé, Directrice générale, a rappelé que « les EMPP sont essentiels sur nos territoires. Grâce à l’engagement des professionnels, ces dispositifs permettent de répondre aux besoins des personnes démunies en souffrance psychique ou présentant une pathologie psychiatrique. »
Les travaux de révision du cahier des charges des EMPP, qui datait de 2005, ont pour but de réactualiser et de mettre en cohérence les missions des équipes avec les publics pris en charge. Un groupe de travail a été mis en place en juillet 2022, composé de coordonnateurs régionaux, de professionnels des EMPP, de représentants des agences régionales de santé (ARS), de la commission nationale de la psychiatrie et des directions du Ministère. Ce nouveau cahier des charges sera publié prochainement.
Ce matin, Patricia Martin nous parle du dernier livre de Cynthia Fleury "La clinique de la dignité" paru au Seuil. Cynthia Fleury est philosophe mais aussi psychanalyste et elle a fondé la première chaire de philosophie à l’hôpital.
Dominique Méda est professeure de sociologie, directrice de l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (université Paris Dauphine-PSL).
CHRONIQUE
Enquêtes et sondages démontrent l’inanité des jugements portés sur « la jeunesse », dont les attentes et les opinions sont aussi diverses que celles des autres générations, affirme la professeure de sociologie dans sa chronique.
L’idée semble largement partagée : les jeunes n’accorderaient plus d’importance au travail, ne voudraient plus travailler, en un mot, seraient des flemmards – témoignant ainsi du déclin de la « valeur travail » dans notre société. Les générations Y et Z seraient dotées de caractéristiques spécifiques, porteuses d’aspirations radicalement différentes de celles des générations précédentes.
Ceux-ci ont d’abord permis de rappeler que les critiques envers la jeunesse ne sont pas nouvelles : en 1972, une enquête menée par des chercheurs du Centre d’études de l’emploi et du travail rapportait déjà que les employeurs se plaignaient de ne plus trouver chez cette main-d’œuvre « les qualités d’amour du travail, d’ambition et de sérieux qui, à les en croire, caractérisaient les générations précédentes ».
L'apport des mots étrangers dans la langue française est considérable, nombre de mots sont venus d'autres langues au fil de l'histoire. Les français.es parlent Latin, Anglais, Italien, Arabe, Hébreux, Indie, etc sans le savoir.
Des « Oooh ! », des « Aaah ! », des rires, des applaudissements sur commande. Derrière les candidats ou les invités des émissions de télé est massé un public recruté et encadré par des sociétés spécialisées. Les spectateurs assidus, souvent âgés, y voient une occasion de tisser des liens sociaux, tout en côtoyant des vedettes.
Les mains de l’agente de sécurité remontent le long de notre jambe, la palpation est ferme et rigoureuse. « Qu’est-ce que c’est dans votre poche ? Un crayon ? Vous n’en avez pas besoin, retournez déposer ça au vestiaire. » On obéit, de peur de se faire remarquer. Tandis qu’on se fraye un chemin en sens inverse dans la queue, un autre vigile harangue la foule : « On s’aperçoit qu’une personne essaie de rentrer avec son téléphone… Je vous rappelle que tout ce qui est portable, appareil photo, clés ou objet métallique doit rester au vestiaire. Je reviens sur les tenues vestimentaires : manteaux, écharpes, casquettes, ça ne rentre pas ! Les médicaments, c’est oui, le Labello, c’est non. »
Trois femmes s’échangent un regard complice en riant : « Celle-là, on ne nous l’avait jamais faite ! » Natalina Silva, Célia De Oliveira et Maria Jaffrezic connaissent la chanson : avec plus d’une cinquantaine de tournages à leur actif, les trois amies du Val-de-Marne ont l’habitude d’entendre ces consignes. Ce sont toujours les mêmes qui sont adressées aux anonymes qui viennent peupler l’arrière-plan des émissions de télévision enregistrées en public. Jeux, talk-shows, télé-crochets, concerts caritatifs… Chaque jour, la télévision a besoin de centaines de volontaires comme elles pour donner un peu de chaleur à ces programmes, faire entendre des applaudissements, des rires, des « Oooh ! », des « Aaah ! ». C’est une véritable industrie derrière l’industrie, avec ses habitués, ses chauffeurs de salle et ses nombreuses agences d’événementiel qui organisent et accueillent le public.
Pour LSD, Perrine Kervran tente un voyage dans l’histoire de l’art pour comprendre comment s’est imposé le nu artistique. Pourquoi on se retrouve à poil sur la toile ou sur un piédestal, et qu’est-ce que ça raconte de l’art, des artistes et des regardeurs.
Partout autour de nous, dans les musées, dans les parcs, au centre des fontaines, sur les grandes places, devant les gares, mais aussi adossés aux colonnes, sur les façades, sous les arcades et enfin même sur les abribus, dans les couloirs du métro, les vitrines des pharmacies, en pierre, en marbre, en bronze, sur des toiles, du bois ou en papier, partout donc, se dressent sous nos yeux des corps nus (et le plus souvent des corps féminins), au point que parfois, on ne les voit plus.
Quelles sont les séquelles psychologiques d'anciens otages ? François Ducrocq psychiatre au CHU de Lille, coordinateur national adjoint des CUMP (cellules d'urgence médico-psychologique).
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François Ducrocq Psychiatre au CHU de Lille
Alors que les premières libérations d'otages israéliens du Hamas devraient avoir lieu dans les heures qui viennent, zoom ce matin sur ce qui attend ces otages une fois libérés : des médecins vont les examiner, ils auront droit à toute une batterie d'examens, mais il faudra gérer aussi le traumatisme psychologique qu'ils ont vécu. Une procédure que connait bien François Ducrocq, qui a notamment travaillé avec des victimes des attentats du Bataclan et de Nice.
L'ensemble des prévenus ont été condamnés : Alain Simon – ancien président de CME et ancien chef de service de médecine préventive cardiovasculaire -écope d'une peine de huit mois de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende, Michel Desnos – chef de pôle au moment des faits - est condamné à 5000 euros d'amende, Éric Thervet – ex chef du département hypertension artérielle, affections rénales et cardiovasculaires - à quatre mois de sursis et 5000 euros d'amende, Anne Costa, directrice d’hôpital, à huit mois de sursis et 10 000 euros d'amende, tandis que l'AP-HP est condamnée à 50 000 euros d'amende.
La procureure avait requis en juillet dernier un an d'emprisonnement et 10 000 euros d'amende contre le Pr Alain Simon, huit mois de sursis, 10 000 euros d'amende et une interdiction de trois ans d'exercice contre Anne Costa, 5 mois de prison avec sursis et 5000 euros d'amende contre Éric Thervet, ainsi que deux mois de sursis et 3000 euros d'amende contre Michel Desnos. Le parquet avait aussi demandé 50 000 euros d'amende contre l'AP-HP. Force est de constater que la présidente du tribunal a suivi les réquisitions du parquet, tout en évitant de condamner Anne Costa à une interdiction d'exercice pendant trois ans, une peine que le tribunal a jugé disproportionnée.
parVirginie Ballet, Envoyée spéciale dans le Nord publié le 24 novembre 2023 Dans l’un des départements les plus concernés par les violences conjugales l’an dernier, un dispositif d’hébergement ouvert cet été permet aux femmes et à leurs enfants d’être accompagnée pour se reconstruire.
Il lui a fallu plusieurs mois pour avoir «le déclic» et «trouver le courage de le faire». Petit à petit, en secret, pendant des semaines, Marie (1) a préparé son départ du domicile conjugal, cachant quand elle le pouvait «des papiers, des vêtements» pour elle et ses enfants, à la cave. «Mon histoire, on dirait presque un film à suspense», dit-elle. Mariée depuis un peu plus de deux ans, Marie a d’abord subi humiliations et violences verbales : «Il me rabaissait, me disait sans cesse : “Tu ne sais rien.”» Il planquait les clés de la voiture, pour l’empêcher de sortir. Il y a un an est venu le premier coup, puis un deuxième. «Il n’y aura pas de troisième fois», a pensé Marie. C’est auprès d’une association d’aide aux victimes de violences que la femme de 39 ans a trouvé «une porte de secours» pour partir, avec ses deux enfants âgés de 2 et 13 ans, issu d’une première union. «Je ne peux pas vivre sans eux», sourit-elle, se disant «rassurée» de les savoir à l’abri à ses côtés. D’ici quelques semaines, elle donnera naissance au troisième, mais elle sait désormais qu’elle va pouvoir vivre la fin de sa grossesse «en sécurité» : mi-octobre, Marie et ses enfants sont arrivés au sein du dispositif Olympe.
Fin novembre 1993, les premières unités mobiles du Samu social allaient à la rencontre des plus démunis dans les rues de Paris. Trente ans plus tard, le nombre de sans-abri a triplé, avec un nombre croissant de familles et de jeunes. Une situation qui inquiète les équipes à l’approche de l’hiver.
«Cette nuit, il n’y a que cinq places d’hébergement d’urgence pour tout Paris…» Azeddine Achbouny, chauffeur depuis trois ans au sein des équipes mobiles d’aide du Samu social de Paris, constate une nouvelle fois la saturation du 115, le numéro d’urgence pour les personnes sans abri, ce soir de novembre. Il est 22 heures lorsqu’il prend la route au départ des locaux de l’organisation, située dans le XIIIe arrondissement, avec Williane, travailleuse sociale, et Alleta Greenberg, infirmière diplômée d’Etat. Chaque nuit depuis trente ans presque jour pour jour, cinq camions partent sillonner les rues de la capitale jusqu’à 5 heures du matin, à la rencontre des plus démunis.
parJérôme Guedj, député PS de l'Essonne publié le 24 novembre 2023
Le député socialiste regrette la «timidité» du texte «pour bâtir la société du bien vieillir» adoptée le 23 novembre à l’Assemblée, et appelle à une alliance transpartisane sur un sujet qui concerne l’ensemble de la société.
En juin 2018, au lendemain d’une grève inédite dans les Ehpad pour déjà réclamer plus de personnels et à la surprise générale car il n’en avait pas du tout parlé dans son programme, le président Macron promettait une loi grand âge, et la nécessité «d’avoir un débat national, indispensable pour répondre au nouveau risque de la dépendance». Et «ce marqueur social du quinquennat» était annoncé pour fin 2019, puis pour fin 2020… Puis plus rien. La malédiction procrastinatrice, qui avait déjà frappé les deux précédents présidents de la République, s’était encore abattue.