L’entrée dans un EPHAD, institution qui limite nombre de libertés, à commencer par celle d’aller et de venir, est le résultat de décisions successives prises pour autrui, autant de minidécisions qui échappent aux principaux intéressés.
Avec
Anne Caron-Déglise Magistrate, avocate générale à la Cour de cassation, membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE)
Fabrice GzilProfesseur à l’École des hautes études en santé publique, directeur adjoint de l’Espace éthique d’Île de France, chercheur en éthique et philosophie de la santé au CESP (Inserm/Université de Paris Saclay), membre du CCNE
Alors que son bâtiment de La Chaux-de-Fonds est en travaux en raison de la tempête du 24 juillet, le Centre neuchâtelois de psychiatrie reloge ses services dans quatre locaux différents
Le Centre de psychiatrie communautaire des Montagnes sera en chantier plusieurs mois (photo : David Marchon).
Affecté par la tempête dans les Montagnes neuchâteloises, le Centre neuchâtelois de psychiatrie a trouvé une solution. Il l’indique mercredi dans un communiqué. Sa direction a déniché des locaux pour accueillir provisoirement ses consultations et ses hôpitaux de jour à La Chaux-de-Fonds.
C’est à l’appel de l’union départementale CGT Santé et action sociale ce jeudi.
Une première mobilisation est prévue à 13h ce jeudi après-midi devant l’EPSM, l’Etablissement public de santé mentale de la Roche-sur-Foron, avant un nouveau rassemblement le 5 octobre à Annecy. Les professionnels tiennent à alerter la population sur l’état qu’ils jugent « catastrophique » de la psychiatrie dans le département.
D’après le service statistique du ministère de la Santé, 5 000 lits d’hospitalisation à temps complet ont disparu dans le secteur public de la psychiatrie entre fin 2008 et fin 2019 (-11 %). Depuis, la situation ne cesse d’empirer : rien qu’en juin 2023, des unités de soins psychiatriques ont fermé à Rennes, à Tourcoing, à Allonnes dans la Sarthe…
De Jonathan Landais , Marie Ameline Mercredi 20 septembre 2023
La CGT appelle ce jeudi 13h à un rassemblement devant l’établissement public de santé mentale de La Roche-sur-Foron (EPSM) pour alerter sur l'état alarmant de la psychiatrie dans le département.
La situation de la psychiatrie en Haute-Savoie ne cesse de se dégrader. Les capacités d'accueil et de soins publics ferment les unes après les autres. Les malades et leurs familles se retrouvent livrés à eux-mêmes. Ce jeudi 21 septembre, la CGT appelle à 13heures à un rassemblement devant l'établissement public de santé mentale (EPSM)à La Roche-sur-Foron, seule structure publique en Haute-Savoie, avec le pôle psychiatrie du CHANGE à Annecy, où les personnes souffrant de pathologies psychiatriques peuvent être hospitalisées.
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) constate une transformation de l’offre de soins en psychiatrie entre 2008 et 2019. Le nombre de lits en psychiatrie générale et en psychiatrie infanto-juvénile décroît. La Drees observe aussi d'importantes disparités territoriales.
Entre fin 2008 et fin 2019, le nombre de places en psychiatrie a augmenté pour la prise en charge à temps partiel alors que le nombre de lits pour la prise en charge à temps complet a diminué.
L’ouvrage collectif «les Enseignantes en France» analyse l’évolution de la place des institutrices du XVIe au XXe siècle, confrontées au manque de reconnaissance et aux préjugés de genre.
Voilà plus de dix ans que Rebecca Rogers, spécialiste de l’histoire de l’éducation, déplorait que l’on continuât «à célébrer “les hussards noirs de la République” en oubliant que la laïcisation incomba plus encore aux institutrices». De fait l’éviction à compter de 1880 des religieuses – chargées de former des mères ou des nonnes – impliquait le recours aux enseignantes afin d’éviter toute mixité dans les classes. «Ce véritable scandale historiographique», dénoncé par l’historienne, cesse grâce à ce livre aux quinze signatures. Il suit les carrières de ces pionnières, qui, grimpant peu à peu dans l’échelle professorale, forment une «nouvelle élite intellectuelle au féminin» (M. Fabre), et étudie comment s’est constituée leur identité professionnelle dans un contexte souvent défavorable. Ces nouvelles venues sont confrontées au rejet de collègues, soucieux de garder leur mainmise sur l’enseignement en passe de devenir d’Etat, aux réticences des autorités locales dont elles dépendent en partie, à celles des habitants – notamment dans la très catholique Bretagne – et aux idées reçues sur les femmes d’inspecteurs qui les jugent incompétentes malgré leur formation, de plus en plus performante depuis la création des Ecoles normales de filles dirigées par des femmes (L. Clark). Les années ne changent guère les mentalités : les intérimaires – catégorie aux contours flous, «oubliées parmi les oubliées» qui remplacent les instituteurs mobilisés pendant la Première Guerre mondiale – reçoivent certes des louanges, mais bien des critiques. Elles sont révélatrices des rapports sociaux de genre, de «l’immuabilité de la frontière des sexes à travers la question de l’autorité», laquelle ferait défaut aux femmes. Les instituteurs craignent, eux, une perte de prestige de leur métier (J. Cahon), pourtant après 1919, des institutrices expérimentent des pédagogies, telle Marie-Louise Babeau-Wauthier qui promeut la méthode de travail libre, jusque dans les milieux ruraux (L. Gutierrez).
Le rapport de Santé publique France, publié mardi 19 septembre, évalue la prévalence de la dépression post-partum, de l’anxiété et des idées suicidaires, deux mois après l’accouchement. La région Centre-Val de Loire semble la plus touchée.
Briser, enfin, le tabou qui entoure la santé mentale périnatale. Et intégrer que l’on peut voir germer, au cours de la période post-accouchement synonyme de grands bouleversements, des troubles psychiques importants chez certaines femmes. Pour la première fois, une étude d’ampleur, réalisée à l’échelle nationale et parue mardi 19 septembre au bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France, évalue la prévalence des différentes manifestations psychiatriques, deux mois après la naissance des nouveau-nés : la dépression post-partum (DPP), l’anxiété ou encore les idées suicidaires.
Selon une large étude prospective menée chez des sujets de 40 à 69 ans avec un suivi de 10 ans, l’usage régulier de laxatif est associé à un risque accru de démence toutes causes confondues et de démences vasculaires.
Ce surrisque apparaît de façon plus importante chez les sujets utilisant régulièrement plusieurs types de laxatif et chez les utilisateurs de laxatifs osmotiques.
Le surrisque associé à l’usage régulier de laxatifs osmotiques persiste après ajustement sur différents facteurs confondants et pourrait être lié selon les auteurs à une perturbation de l’axe microbiote-intestin-cerveau, mais le lien de cause à effet nécessite encore d’être confirmé.
Chez le sujet âgé, la LATE est une entité clinique à part entière et une cause fréquente de démence, distincte de la maladie d’Alzheimer (MA).
Elle peut se manifester de façon isolée ou associée à d’autres maladies neurodégénératives, et dans ce cas accélérer leur évolution.
La LATE se caractérise par un syndrome amnésique isolé, de progression lente en l’absence d’autres comorbidités, et plus rapide en présence d’une maladie d’Alzheimer (MA) ou d’une autre pathologie démentielle.
En l’absence de marqueurs spécifiques, la combinaison de données d’imagerie (IRM, TEP-FDG) et des marqueurs plasmatiques peut contribuer au diagnostic différentiel.
L’arrivée de traitements modificateurs de la maladie va accroître la nécessité de distinguer la LATE de la MA.
Après cinq années d'attente, Romain Dupuy a obtenu une réponse favorable. La justice l'autorise à quitter l'unité pour malades difficiles à Cadillac et à être transféré vers un service général de psychiatrie. Le double meurtrier de l'hôpital de Pau pourrait donc être soigné ailleurs.
La justice a ordonné que le meurtrier de l'hôpital psychiatrique de Pau ne soit plus en unité pour malades difficiles à Cadillac. Cela faisait cinq ans que les médecins l'avaient préconisé, la cour d'appel de Bordeaux leur a donné raison en fin de semaine dernière comme l'ont dévoilé nos confrères de Libération. Romain Dupuy souffre de schizophrénie, il avait été reconnu comme irresponsable pénalement suite au meurtre d'une infirmière et une aide-soignante en 2004. Depuis son arrestation en 2005, Romain Dupuy était pris en charge en Gironde mais il pourrait bien être soigné ailleurs. N'importe où mais pas à Pau assure son avocate Me Hélène Lecat.
Après une longue bataille juridique, la cour d’appel de Bordeaux a ordonné vendredi 15 septembre la mainlevée du placement du tueur de Pau, déclaré irresponsable pénalement en raison de sa schizophrénie, en unité pour malades difficiles, comme le préconisait le corps médical depuis cinq ans.
C’est la promesse d’un nouvel horizon après un âpre combat procédural. Dans une décision du vendredi 15 septembre, que Libération a pu consulter, la cour d’appel de Bordeaux «ordonne la mainlevée de la mesure de placement en unité pour malades difficiles (UMD) de monsieur Romain Dupuy». Autrement dit, ce patient schizophrène tristement célèbre pour avoir décapité une infirmière et une aide-soignante à l’hôpital de Pau dans la nuit du 17 au 18 décembre 2004, devrait prochainement quitter l’unité hautement sécurisée de Cadillac (Gironde), où il est hospitalisé sans son consentement depuis plus de dix-huit ans, pour rejoindre un service général de psychiatrie où il restera soigné sous le régime de l’hospitalisation complète qui est actuellement le sien. Contactée par Libération, l’avocate de Romain Dupuy, Me Hélène Lecat, déclare qu’elle «ne souhaite pas communiquer en l’état sur cette décision, afin de permettre que la solution soit mise en œuvre sereinement et sans pression».
La mort du jeune Nicolas, le 5 septembre dans les Yvelines, souligne dramatiquement l’incurie de l’administration scolaire. Les mots du ministre de l’Education nationale devant les recteurs lors d’une réunion lundi 18 septembre n’exonèrent pas d’un mea culpa l’institution.
On ne peut que se réjouir d’entendre un ministre de l’Education nationale exhorter son administration, et en premier lieu les recteurs qu’il avait réunis lundi 18 septembre, à «un électrochoc à tous les niveaux» sur la question du harcèlement scolaire. Le défi est d’ampleur alors que plusieurs cas nous ont rappelés, ces derniers temps, que les progrès à accomplir sont immenses en matière de capacité d’écoute et de traitement de cette problématique, source de tant de souffrances et de drames. Le décalage qui continue d’exister entre les proclamations faisant des violences sexuelles et sexistes une «grande cause» du premier quinquennat et les progrès concrètement réalisés démontrent que, sur ce genre de sujets, les mots, s’ils sont utiles, sont loin d’être suffisants.
La cosmologie est une science dans laquelle les débats épistémologiques ont accompagné les principales controverses scientifiques au cours du XXe siècle. La plupart sont toujours d’actualité et sont l’occasion de rapprochements féconds entre science et philosophie.
Avec
Gauvain Leconte-Chevillard Enseignant de philosophie à l’Académie de Lille et à l’Observatoire de Paris.
Le modèle standard de la physique des particules nous décrit les particules élémentaires ainsi que les trois interactions qui régissent les phénomènes physiques à l’échelle des particules. Mais comment ce modèle a-t-il vu le jour et quelles en sont les limites ?
Avec
Jean IliopoulosPhysicien des particules, directeur de recherche émérite au laboratoire de physique théorique de l'École Normale Supérieure, et membre de l'Académie des sciences/
Ursula Bassler Directrice adjointe scientifique de l’IN2P3, et anciennement présidente du conseil du CERN.
Louis Fayard Directeur de recherche émérite au Laboratoire Irène Joliot Curie d'Orsay.
Propos recueillis par Luc CédellePublié le 19 septembre 2023
A l’instar du ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, ou d’Emmanuel Macron, la multiplication des messages appelant au « retour » de l’autorité témoigne souvent d’une confusion avec la notion d’« autoritarisme », souligne, dans un entretien au « Monde », le professeur en sciences de l’éducation.
Ancien instituteur, puis formateur et directeur d’école, Bruno Robbes est professeur en sciences de l’éducation à l’université de Cergy-Pontoise et spécialiste de la pédagogie institutionnelle. Il a notamment publié L’Autorité éducative dans la classe. Douze situations pour apprendre à l’exercer (ESF, 2010) et a codirigé avec Marie-Anne HugonLe Rapport aux savoirs dans les pédagogies différentes (Editions universitaires de Lorraine, 2016).
Dès son entrée au ministère de l’éducation, Gabriel Attal a mis au tout premier rang de ses priorités la nécessité de « revenir à des choses simples : le respect du professeur et de son autorité ». Que vous inspire cette formule ?
Qui pourrait s’opposer à ce que le professeur soit respecté ? La référence à l’autorité est désormais une sorte de passage obligé pour tout ministre de l’éducation nationale. D’autres avant lui, de différents bords politiques, ont fait ce genre de déclarations. Toutefois, elles ne sont pas toutes identiques par leur tonalité, plus ou moins martiale, par l’importance qui leur est donnée et par le contexte de leur énonciation. Cette fois, plusieurs indices permettent d’affirmer que ce message n’est ni principalement pédagogique, ni spécifiquement destiné aux enseignants.
Les parents de Marie, 15 ans, qui s'est suicidée en septembre 2021 à Cassis, viennent de porter plainte contre le réseau social TikTok. Des spécialistes estiment néanmoins que la responsabilité d'un tel drame ne peut être uniquement attribuée aux réseaux sociaux.
Un adolescent sur TikTok. Image d'illustration. (LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)
16 septembre 2021. Marie, 15 ans, se suicide à Cassis, dans les Bouches-du-Rhône. Avant ce drame, comme beaucoup d'adolescents, la jeune fille passait du temps sur la plateforme TikTok. Quelques semaines avant sa mort, elle publie une vidéo pour évoquer le harcèlement scolaire qu'elle subit à propos de son poids. La publication engendre, par le biais des algorithmes, l'arrivée d'autres vidéos sur le même thème sur son compte.
La thérapie par la cuisine est un projet lancé par une institution psychiatrique bruxelloise où les activités des résidents sont directement en lien avec l'alimentation. Cette démarche innovante a déjà reçu un Award du guide Gault & Millau.
Des activités et des partages qui donnent confiance
A la maison de soins psychiatriques " Les 3 arbres " à Uccle, en région bruxelloise, les résidents sont à leur poste, en cuisine. L’un est de corvée " patates ", d’autres travaillent dans la boulangerie où sont confectionnés chaque jour différents pains et de succulentes pâtisseries. Chacun y prend beaucoup de plaisir.