En 2022, la consommation d'antidépresseurs chez les jeunes de 12 à 18 ans a augmenté de plus de 60 % par rapport à 2018. C'est ce qu'écrit De Morgen sur base des chiffres des mutualités libres. Le nombre de demandes d'aide de la part des jeunes a augmenté, mais en raison des délais d'attente importants en psychiatrie, il n'est pas possible de répondre immédiatement à toutes ces demandes. En conséquence, les médecins généralistes prescrivent souvent des médicaments, par anticipation. "Un traitement qui n'est approprié qu'en cas de troubles graves", explique Marina Danckaerts, professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent (UPC KU Leuven).
Plus d’une quarantaine de personnes ont suivi la visite documentée par Pascal Gaillard, directeur des soins, samedi matin à Georges-Daumezon. Des familles et des personnels retraités qui ont apporté, qui un souvenir qui une anecdote rendant ce « voyage dans le temps » très vivant. Enfin, les visiteurs ont pu profiter des souvenirs de Martine Hergibo dont l’arrière grand-père a été le fermier de l’établissement « à son ouverture en juillet 1913. Il était venu de Bretagne avec ses trois filles pour travailler ».
Et de poursuivre : « Il faut dire que pour un établissement qui accueillait, à l’époque, mille personnes, il fallait du personnel : des soignants, des religieuses et des petites mains pour faire tourner la cuisine, la blanchisserie, la ferme, bref le village qu’était à l’époque l’hôpital avec son église, ses bars et son cimetière ».
L’exposition « Aux Frontières de l’art brut » présente 15 artistes, inclassables selon les critères de l’art brut ou de l’art naïf traditionnel : Pierre Amourette, Gabriel Audebert, Mohamed Babahoum, Jean Branciard, Etty Buzyn, Marc Décimo, Roger Lorance, Patrick Navaï, Marion Oster, Jon Sarkin, Shinichi Sawada, Ronan-Jim Sevellec, Ghyslaine et Sylvain Staëlens et Yoshihiro Watanabe. Sans formation artistique pour la plupart mais possédés par le démon de la création, tous sont des expérimentateurs intarissables, obsessionnels, proliférants, dont l’univers a sa marque particulière, reconnaissable au premier coup d’œil. Peu habitués aux circuits professionnels de l’art, ils sont restés méconnus ou montrent avec discrétion les épiphanies d’une imagination sans limite.
Ceux qui en feront la découverte oublieront difficilement la dramaturgie des madones en céramique de Pierre Amourette, les méditations monstruosiformes de Roger Lorance ou le carnaval de la comédie humaine de Gabriel Audebert. Shinichi Sawada, lui, convoque les quatre éléments pour sculpter dans la terre d’étranges créatures hérissées de pointe, tenant tour à tour de l’humain, du reptile, de l’oursin et de l’oiseau. Mais c’est aussi un monde où la poésie en est l’élan vital. Mohamed Babahoum célèbre dans la petite chronique dessinée d’Essaouira, son village natal, les éclats fragiles de ses souvenirs recomposés.
Le 21 septembre est la journée mondiale de lutte contre la maladie d’Alzheimer. Cette année, elle est porteuse d’espoir, avec l’arrivée des immunothérapies ciblant l’un des mécanismes de destruction des neurones à l’origine même de la pathologie neurodégénérative.
Luc Buée
L’occasion d’obtenir une vision à 360° des pistes de recherche prometteuses avec le chercheur Luc Buée, directeur de recherche au CNRS et directeur du Centre Inserm « Lille Neuroscience et Cognition » au CHU de Lille.
Medscape édition française : 2,1 millions de personnes en France, et de plus en plus jeunes, pourraient développer la maladie d’Alzheimer d’ici à 2040. Elle serait à l’origine de 60 à 70% des cas de démence [1].En 2023, la recherche est en effervescence. Estimez-vous, comme beaucoup, que les immunothérapies - aducanumab, lecanemab et le donanemab - constituent les plus grandes avancées de ces 20 dernières années ?
Luc Buée : Avec l’arrivée de ces immunothérapies, on peut saluer en effet un tournant concret dans la recherche dans la maladie d’Alzheimer, mais je préfère parler plus exactement de continuité après des décennies de recherches, pas si infructueuses que cela puisque ces anticorps anti-amyloïdes sont la concrétisation d’une idée ayant germé dans le cerveau du Dr Dale Schenk et publiée en 1999. Il a formulé la stratégie d’utiliser le peptide amyloïde agrégé comme un antigène, une toxine qui doit être éliminée de l’organisme, par vaccination ou immunothérapie passive. Ce que nous vivons aujourd’hui est la concrétisation d’une hypothèse thérapeutique suggérée il y a plus de 20 ans, confortée par les analyses complètes du génome indiquant que l’amyloïde joue un rôle central dans la pathologie.
Ces anticorps de synthèse ciblent les protéines bêta-amyloïdes, se fixant aux formes fibrillaires, oligomériques ou solubles de la protéine bêta-amyloïde. Deux de ces anticorps - l’aducanumab et le lecanemab - ont été autorisés aux Etats-Unis (en 2021 et juillet 2023), et le dossier du lecanemab pour un accès en Europe est à l’étude. De plus, en juillet 2023, des chercheurs ont révélé les résultats positifs d’une troisième molécule - le donanemab qui obtient un ralentissement du déclin cognitif et fonctionnel chez les patients. Le donanemab, qui devrait avoir l’aval de la FDA d’ici la fin de l’année, semble le plus prometteur.
"Avec l’arrivée de ces immunothérapies, on peut saluer en effet un tournant concret dans la recherche dans la maladie d’Alzheimer."
C’est la première fois que des médicaments agissent contre ce mécanisme précis de la maladie. Leur effet biologique sur les plaques amyloïdes est indiscutable. Par exemple, près de 80 % des patients sous donanemab n’avaient plus de plaques amyloïdes au bout de 18 mois de traitement.
Les femmes sont surreprésentées dans le secteur de la santé très pénible psychologiquement. (Syspeo/SIPA)
Dans son « Baromètre Santé au travail » publié ce jeudi, Malakoff Humanis s'intéresse à la santé mentale des femmes. Et celle-ci se dégrade fortement. La prise en compte du sujet par les entreprises est désormais un enjeu de fidélisation des salariées.
La santé mentale des femmes se dégrade. C'est le constat sans appel dressé par le « Baromètre Santé au travail », publié ce jeudi par Malakoff Humanis.
« Plusieurs indicateurs nous laissaient penser qu'il y avait un sujet femme », avance Anne-Sophie Godon, directrice des services chez Malakoff Humanis. « Elles sont plus nombreuses à être arrêtées, on a vu aussi qu'elles se faisaient plus de soucis pour leur famille, ou pour l'avenir, et qu'elles étaient davantage confrontées à la monoparentalité », liste-t-elle.
Les résultats de l'étude publiée ce jeudi confirment cette intuition. Les femmes sont ainsi 44 % à se déclarer en mauvais état de santé psychologique, contre 32 % des hommes. Elles étaient 40 % à dresser le même constat en 2020. Troubles du sommeil, fatigue et anxiété sont les maux qui les touchent le plus, et de façon croissante. Elles sont en outre 52 % à se déclarer épuisées professionnellement.
Par Chat modéré par François Béguin Publié le 27 mai 2011
Dans un chat sur LeMonde.fr, Claude Halmos, psychanalyste et auteure de "Grandir, les étapes de la construction de l'enfant, le rôle des parents" (Le Livre de poche), estime qu'il est possible de "bien expliquer sans terroriser".
Emma : Mère de trois jeunes enfants, je n'ai pu empêcher qu'ils entendent parler de l'affaire DSK. Qu'est-ce qu'un agresseur sexuel, un viol ? Les questions ont fusé. Jusqu'où faut-il aller dans l'explication sans les terroriser ?
Claude Halmos : Je crois qu'on peut très bien expliquer sans terroriser. Ce qu'il faut, pour qu'un enfant comprenne, c'est expliquer la sexualité, avec des mots simples en fonction de l'âge. Il faut expliquer la différence des sexes, la conception et le rôle du père, la grossesse.
Et expliquer en même temps les interdits : l'interdit de la sexualité entre adultes et enfants et l'interdit de l'inceste – relations amoureuses et sexuelles entre membres d'une même famille.
Il faut expliquer que la sexualité est quelque chose qui se passe entre grandes personnes, mais c'est surtout quelque chose, chez les humains, qui ne peut se passer qu'entre personnes qui sont d'accord.
Parce qu'on n'a pas le droit de se jeter sur quelqu'un, même si on est très fort, et de prendre ce quelqu'un pour faire ce qu'on a envie de faire avec lui.
Il faut savoir qu'il y a des grandes personnes à qui on n'a pas appris cette règle-là quand ils étaient petits. Ces grandes personnes croient donc – ou font semblant de croire – qu'elles peuvent faire n'importe quoi. C'est vrai pour toutes les règles.
Un soir de la semaine, nous avons proposé à notre fille aînée, 8 ans, d’aller en colo pendant de prochaines vacances. Elle était plutôt partante, ne serait-ce que pour narguer ses cadets. Après cet échange, mon compagnon et moi nous sommes rendus à l’évidence. Il allait falloir avoir avec elle une conversation désagréable, qui hante de nombreux parents. Vous me voyez venir : comment parler à notre enfant des violences sexuelles et du risque pédocriminel ? Comment ne pas la terroriser ou lui donner l’impression fausse que le mal est partout ? Et en même temps, comment avoir une parole utile ?
Premier réflexe : faire l’autruche. Malheureusement ni efficace ni très responsable. Deuxième réflexe : me dire que j’ai déjà « fait le job ». Pendant le bain, en prévision de soirées pyjama et d’une précédente colo, j’ai répété à mes enfants que leur corps leur appartenait, que personne n’avait le droit d’y toucher s’ils n’étaient pas d’accord. Résultat : ma cadette, à 4 ans, a passé des semaines à vociférer devant qui voulait l’entendre que je lui avais coupé la frange sans son consentement, alors que son corps lui appartenait. Elle a ensuite appliqué cette même recette à l’ingestion de courgettes.
Ils multiplient les conférences de presse, les tribunes dans les journaux et défendent parfois des visions opposées. A quelques jours de la présentation d'un projet de lois sur la fin de vie, les soignants expliquent leurs positions.
Ils ne veulent pas que la loi instaure l'aide active à mourir, à savoir le suicide assisté ou l'euthanasie. Mardi 19 septembre au soir, une dizaine de représentants d'organisations soignantes ont organisé une conférence de presse pour expliquer leur avis sur le sujet, alors que le ministère de la Santé doit présenter son projet de loi la semaine prochaine.
Soigner un enfant et soigner un adulte n'ont rien à voir, rappellent les infirmiers puériculteurs. Un seul exemple simple : réaliser une prise de sang à un adulte se fait rapidement, tandis qu'avec un enfant, il faut le préparer, le rassurer et amener le soin. Par ailleurs, lorsqu'on prend en soin un enfant, on prend nécessairement aussi en charge sa famille.
L’agence chargée de superviser et promouvoir le don d’organes s’alarme de la confusion possible entre la «mort cérébrale» (totalement irréversible) et le coma, à la suite de deux affaires récentes.
Son rôle est «d’encadrer, accompagner, évaluer et informer», notamment dans le domaine du prélèvement et de la greffe d’organes et de tissus. Et c’est à ce titre que l’Agence de la biomédecine a contacté CheckNews : «Nous sommes très gênés par les contre-vérités présentes encore aujourd’hui dans le traitement médiatique de deux faits divers», indique l’agence publique, en référence à la mort de Sefa à Elancourt, à la suite d’une collision avec un véhicule de police, et celle de Socayna, tuée par une «balle perdue» à Marseille. «La mort cérébrale y est plusieurs fois décrite comme un coma plutôt que le décès.»
La 33ᵉ cérémonie de remise des Ig Nobel a, cette année encore, récompensé la recherche qui apporte des réponses sérieuses aux questions les plus saugrenues.
Si le début de cette phrase se transforme facilement à vos yeux en « esarhp ettec ed tubéd el iS », c’est-à-dire si vous êtes capable de lire un texte à l’envers, vous auriez pu être le cobaye idéal pour l’étude qui a, dans la catégorie communication, été primée lors de la 33e cérémonie des Ig Nobel, jeudi 14 septembre. Aux égarés qui n’auraient pas suivi les trente-deux éditions précédentes, rappelons que l’Ig Nobel (jeu de mots avec l’adjectif « ignoble ») constitue la récompense suprême dans ce domaine souvent drôle et rafraîchissant que l’on nomme la « science improbable ». Celle qui montre que la méthode scientifique a une réponse sérieuse aux questions saugrenues – ou que porter une blouse blanche n’empêche pas d’avoir un solide sens de l’humour.
Le français est la langue romane dont l’écriture est la plus difficile à maîtriser. Face à ce constat, partisans de la simplification et tenants de la distinction orthographique ne cessent de se déchirer. Une querelle qui remonte presque aux origines mêmes de la graphie de la langue, entre approches phonétique et étymologique.
Le 25 mai 2023, un opuscule intitulé Le Français va très bien, merci, rédigé par un collectif de linguistes « atterrées » réfutant les discours déclinistes sur l’état de la langue française, paraît dans la collection « Tracts » des éditions Gallimard (64 pages).
Appelant de leurs vœux une nouvelle réforme de l’orthographe, les signataires commencent par appliquer les rectifications orthographiques décidées par le Conseil supérieur de la langue française en 1990, mais aussi l’accord de proximité et l’invariabilité des participes passés des verbes conjugués avec l’auxiliaire « avoir ». La réaction ne se fait pas attendre : la veille de la parution du tract, une tribune au titre antithétique est publiée dans Le Figaro, « Le français ne va pas si bien, hélas », signée « par une vingtaine de spécialistes et amoureux du français ». Ces derniers fustigent le discours d’« une grande mauvaise foi » des auteurs du volume édité par Gallimard, s’insurgent d’y lire que « le participe passé avec l’auxiliaire avoir tend à devenir invariable » et résument laconiquement : « A ce train-là, on peut supprimer l’enseignement de l’orthographe. »
Au Palais de Tokyo ou au Louvre à Paris, au MoCo à Montpellier ou encore au Louvre-Lens, les expérimentations se multiplient dans les lieux culturels afin d’améliorer l’accueil des publics à la santé mentale fragile.
« Bien mieux. » C’est le nom d’une offre inédite, intégrée au Pass culture, que le Palais de Tokyo proposera en octobre aux jeunes de 15-22 ans souffrant de fragilité émotionnelle. Aider à aller mieux, c’est aussi l’ambition du Hamo, le département de médiation que le centre d’art parisien inaugure le 15 septembre. Espaces enveloppants, avec leur camaïeu de bleu et de rose poudré, formes alvéolaires tapissées de feutre et acoustique absorbante… Tout, dans la scénographie réalisée par l’agence éclectique Freaks Architecture, concourt à mettre à l’aise les publics, en particulier – c’est la priorité du moment du centre d’art – ceux souffrant de désordre psychique ou neurologique.
« Nous préférons parler de neurodiversité, corrige Guillaume Désanges, le président du Palais de Tokyo, d’identités psychiques qui doivent être accompagnées et soignées plutôt que corrigées. » Surtout éviter le lexique de la maladie ou du handicap, ces mots qui fixent et figent. « L’objectif n’est pas de guérir mais d’émanciper, en dehors du circuit médicalisé », confirme Yoann Gourmel, directeur des publics et de la programmation culturelle.
Venez découvrir à Marseille, le riche programme d'Allez savoir du 20 au 24 septembre ! Cette 4ème édition parcoure la thématique des utopies en compagnie des intervenants de l'EHESS.
D'un projet commun de L’EHESS et la Ville de Marseille, "Allez Savoir, le festival des sciences sociales" est l’occasion de faire circuler les idées, là où sciences, arts et patrimoine se rencontrent. Mêlant tables rondes, projections-débats, expositions, balades, rencontres aux musées, spectacles, ateliers, propositions en famille ou encore ateliers pédagogiques, cette large proposition est une invitation à se questionner sur les défis contemporains.
La pair-aidance se professionnalise. Une alliée pour les patients en psychiatrie.
C’est en 2016 que François rencontre pour la première fois une pair-aidante, seize ans après avoir reçu un diagnostic de schizophrénie. Une expérience salvatrice qui lui sort alors «la tête de la noyade». «J’ai réalisé qu’on pouvait avoir une vie satisfaisante avec un trouble psychique.» Née dans le domaine des addictions au XIXe siècle - avec les groupes de buveurs - la pratique de la pair-aidance en santé mentale consiste, pour des patients atteints de troubles psychiques et désormais «rétablis», à accompagner des malades en s’appuyant sur leur «savoir expérientiel», pour les aider à trouver à leur tour la voie du rétablissement.
Ce concept ne désigne pas la guérison du trouble mais «le fait d’accepter la maladie, de trouver comment vivre avec en connaissant ses fragilités et ses forces», explique Bérangère Mandet, assistante de gestion chez Espairs, plateforme de pairs-aidants créée en 2020 à Lyon.
« Abolir la contention. Sortir de la culture de l’entrave » (M. Bellahsen, éditions Libertalia) sort ce 31 août 2023. C'est l'occasion de partager les dates de rencontres à venir ainsi qu'une revue de presse récente sur le sujet.
Extrait de la quatrième de couverture: "La contention mécanique n'est pas un soin, elle n'a pas de dimension thérapeutique. Elle est une mesure de contrôle, une pratique d'entrave et d'immobilisation. Son abolition est une première pierre pour une psychiatrie partant des droits effectifs, de l'autodétermination, dela dignité pour toutes et tous."
La contention mécanique est un traumatisme. Chaque année, 10 000 personnes sont attachées dans les hôpitaux psychiatriques français. Le phénomène est massif dans les Ehpad, aux urgences, dans les foyers.
La consommation ponctuelle importante d'alcool est répandue chez les jeunes en Bretagne, constate Morgane Guillou, professeur de psychiatrie addictologique au CHRU de Brest.
La consommation ponctuelle importante d‘alcool, plus communément appelée binge drinking, est répandue chez les jeunes en Bretagne, constate Morgane Guillou. Professeur de psychiatrie addictologique au CHRU de Brest, elle est à l’initiative d’un programme de prévention pour les adolescents. Interview.