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samedi 2 septembre 2023

"Sécheresse" de J. G. Ballard : quand la science-fiction imagine un monde sans pluie


 


Par 

https://i2-prod.mirror.co.uk/incoming/article389230.ece/ALTERNATES/s1200c/jg-ballard-pic-rex-146569246.jpg

En 1964 paraît un roman de James Graham Ballard qui nous présente un monde où la sécheresse atteint un niveau sans précédent. Bien que vieille de presque soixante ans, cette œuvre de science-fiction fait écho aux enjeux climatiques contemporains.

James Graham Ballard est un auteur britannique de science-fiction, notamment connu pour le roman Crash, adapté par David Cronenberg en 1996. Dans les années 1960, il écrit une série de quatre livres dont Sécheresse est le troisième opus. Fleur Hopkins-Loféron, postdoctorante au CNRS et spécialiste de science-fiction, explique que cette quadrilogie  "touche à la question des catastrophes naturelles dans son ensemble. Que ce soit un soleil, un soleil brûlant. Que ce soit le manque d'eau ou alors même des inondations ou de la cristallisation". Dans le cas de Sécheresse, l’auteur décrit un monde où l’eau manque cruellement car le cycle hydrologique s’est arrêté à cause d’une couche de pollution qui recouvre la mer et empêche la formation de nuages.

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PUBLIÉ LE 29/08/2023

Un mouvement de grève a été initié au sein de l'hôpital psychiatrique de Cadillac pour protester contre la fermeture d'une vingtaine de lits dans l'une de ses unités. En cause, le manque de personnel médical et infirmier.

Déjà parent pauvre de la santé en temps normal, la psychiatrie pâtit elle aussi de fortes tensions en personnel. Nouvel exemple des difficultés qui frappent le secteur, une grève d’un mois a débuté lundi 28 août à l’hôpital psychiatrique de Cadillac, en Gironde contre la fermeture de lits dans l’unité pour malades difficiles (UMD). Cette dernière est l’une des dix spécialisées en France dans l’accueil des malades psychiatriques qui présentent un danger pour eux-mêmes et pour autrui.

Une fermeture inédite pour ce type d'unité

Au total, ce sont 19 lits sur les 90 présents dans cette unité qui devraient être fermés d’ici fin septembre. Douze patients sont concernés par un changement de bâtiment au sein de l’UMD. Selon les syndicats CGT et Force Ouvrière, qui ont déposé un préavis de grève jusqu'au 29 septembre, 16 postes de médecins sur 60 et 25 postes d'infirmiers sur 500 sont actuellement non pourvus, hors arrêts maladies.

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Un nombre inédit d’enfants à la rue à la veille de la rentrée scolaire

Par    Publié le 30 août 2023

Le baromètre de l’Unicef et de la Fédération des acteurs de la solidarité a dénombré 1 990 enfants sans solution d’hébergement en France en cette fin d’été et s’inquiète des fermetures des places d’hébergement d’urgence en cours.

Des tentes installées dans le jardin de la basilique Saint-Sernin, à Toulouse, le 26 juillet 2023. La préfecture ayant décidé de ne pas reconduire les nuitées d’hôtel de plus de 250 personnes, certaines ont investi ce campement avec leurs enfants.

« Le gouvernement précédent n’a pas tenu sa promesse de “zéro enfant à la rue”. Ils sont même encore plus nombreux. Ce n’est pas tenable », alerte la présidente de l’Unicef France, Adeline Hazan. Presque 2 000 enfants sont restés sans solution d’hébergement pendant la nuit du 21 au 22 août après que leur famille a réussi à joindre le numéro d’urgence 115, révèle le cinquième baromètre des enfants à la rue, publié mercredi 30 août par l’organisme international et par la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui regroupe près 
de 900 organismes et associations.

Covid-19 : où en est-on ?

Serge Cannasse   Actualités Médicales   29 août 2023

L’épidémie de Covid-19 est-elle en train de repartir, comme le suggèrent quelques titres de la presse nationale ? Le dernier point de situation1(23 août 2023) de Santé Publique France est pourtant rassurant, même en tenant compte de l’émergence de nouveaux variants.

Une augmentation modérée du nombre de passages en urgence

Du 14 au 20 août 2023, une recrudescence du nombre de passages en urgence pour suspicion de Covid-19, tous âges confondus, a effectivement été observée (+41% par rapport à la semaine précédente). Mais ce nombre reste faible (2.197 versus 1.555 la semaine précédente) et ne s’est pas accompagné d’une augmentation des hospitalisations. Les actes médicaux de SOS Médecins pour suspicion de Covid-19 ont connu la même progression (+41%), passant de 1.888 à 2.670 sur la même période, donc à un niveau qui reste bas. Enfin, l’incidence des cas confirmés biologiquement a elle aussi augmenté (+47%), passant de 12,4 cas pour 100.000 habitants à 18,2 cas pour 100.000 habitants, soit 12.318 cas. Cette augmentation concerne toutes les classes d’âge, mais est plus élevée chez les personnes de 80 ans et plus (taux d’incidence de 45,1 chez les 80-89 ans et 68,8/100.000 chez les 90 ans et plus). Ces évolutions concernent l’ensemble du territoire métropolitain, mais plus particulièrement les régions touristiques.

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Ignace Semmelweis, bienfaiteur méprisé et incompris de l'humanité

Mercredi 30 août 2023

Ignace Semmelweis a observé qu'il y avait plus de décès chez les femmes accouchées par des étudiants médecins plutôt que par des sages-femmes ©Getty - DE AGOSTINI PICTURE LIBRARY

Le docteur Semmelweis a tenté d'imposer un geste simple dans le monde de la médecine : se laver les mains. Il fut rejeté, moqué, oublié. La fièvre puerpérale continua de faire des ravages... Retour sur un visionnaire et bienfaiteur de l'humanité.

L’Histoire se penche trop souvent sur les figures de grands méchants et peut-être pas assez sur celles des grands gentils. Quel est objectivement le type qui a été le plus bénéfique à sa propre espèce ?

Avec le recul, force est de constater qu’il s’agit ni d’un chef d’état, ni d’un économiste ou d’un inventeur mais d’un simple médecin dont le nom mérite d’être mis sous les projecteurs. Ignace Semmelweis.

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vendredi 1 septembre 2023

Maintenir les infirmiers à l’hôpital : l’impératif de fidélisation face aux carrières courtes

Géraldine Langlois

L'étude sur la part d'infirmiers qui quittent l'hôpital cinq ou dix ans après avoir commencé à y travailler, n'étonne pas les représentants de ces professionnels. Elle apporte toutefois un éclairage qui renforce, selon eux, l'urgence d'agir pour transformer la profession.

La publication de l'étude sur les trajectoires professionnelles des infirmiers hospitaliers (qui indique, entre autres, que près d'un infirmier sur deux quitte l'hôpital après dix ans de carrière, ndlr) par la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) « objective des choses qu'on sait déjà et à propos desquelles on sonne l'alarme depuis une bonne décennie », souligne Evelyne Malaquin-Pavan, présidente du conseil national professionnel des infirmières (CNPI).

Elle « confirme et objective la crise des infirmières hospitalières, observe aussi Patrick Chamboredon, président de l'Ordre national des infirmiers (ONI). Rien de nouveau sous le soleil ».


Faire baisser l’exposition aux particules fines permettrait d’augmenter l’espérance de vie mondiale

Publié le 30/08/2023

Une nouvelle étude publiée par un institut de recherche américain affirme que la pollution de l’air est la première menace pour la santé humaine.

La pollution de l’air serait plus dangereuse que l’alcool ou le tabac : c’est ce qui ressort d’une nouvelle étude, publiée le 29 août dernier et réalisée par l’Institut de politique énergétique de l’Université de Chicago (EPIC). Les chercheurs se sont intéressés à la pollution aux particules fines, qui sont émises aussi bien par les activités humaines (véhicules à moteur, industries…) que par les incendies.

Des experts proposent un « New Deal » du médicament

Publié le 30/08/2023

Un panel d’experts nommé par le gouvernement avance cinquante propositions pour réformer la politique du médicament en France.

Après le « Grenelle » de l’environnement et le « Plan Marshall » pour les banlieues, voici le « New Deal » du médicament. Un panel de six experts de l’industrie pharmaceutique avait été désigné en janvier dernier par la Première Ministre Elisabeth Borne, avec pour mission de formuler d’ici trois mois des propositions pour réformer la politique du médicament. Il leur aura finalement fallu huit mois pour élaborer un rapport rendu ce mardi au gouvernement dans lequel ils appellent à changer de fond en comble la politique française du médicament.

Bernard Lahire, ce drôle d'animal de la sociologie

Jeudi 31 août 2023

Provenant du podcast

Les Midis de Culture

Bernard Lahire revient avec un nouvel essai : "Les structures fondamentales des sociétés humaines" - Charlotte Krebs

Le sociologue Bernard Lahire continue de bousculer la sociologie. Après son travail sur l’éducation, l’art ou le rêve, il se penche sur "Les structures fondamentales des sociétés humaines". Par comparaison avec d'autres espèces, il pointe les invariants dans nos sociétés. 

Avec

  • Bernard Lahire Professeur de sociologie à l’École normale supérieure de Lyon, détaché au CNRS

Bernard Lahire propose une démarche sociologique novatrice. Après s'être penché sur l'éducation ou le rêve, avec Les structures fondamentales des sociétés humaines (La Découverte, 24 août 2023), il revient sur un siècle et demi d'écrits en sciences humaines et sociales et pointe un “ oubli du réel” de ces disciplines : là où selon lui les sociologues se sont toujours méfiés des lois, des invariants, lui cherche justement à souligner les grands faits anthropologiques universels ou les lois générales. Par comparaison inter espèces et inter-sociétés, il montre  par exemple que la domination fait partie des grands faits biologiques et sociaux qui structurent les sociétés humaines. Une étape supplémentaire mais aussi une rupture dans la réflexion de Bernard Lahire.

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Entretien Bernard Lahire : «Il n’y a pas d’un côté des animaux asociaux avec des instincts, et de l’autre des humains sociaux et culturels»

par Clémence Mary et Copélia Mainardi   publié le 30 août 2023

Dans une somme inédite, le sociologue entend ouvrir sa discipline aux sciences du vivant et à la biologie pour comprendre ce qui unit les humains à l’ensemble des espèces, tout en s’émancipant des assignations naturelles.

Par son volume – près de mille pages –, son ambition – refonder la sociologie en y intégrant la biologie –, son érudition et son titre-même, les Structures fondamentales des sociétés humaines (La Découverte)voilà un essai qui en impose autant qu’il intimide. Il aura fallu vingt ans au sociologue Bernard Lahire pour aboutir à cette révolution théorique mûrie au fil de ses précédentes œuvres, de l’Invention de l’«illettrisme» à l’Interprétation sociologique des rêves en passant par Ceci n’est pas qu’un tableau. Le directeur de recherches au CNRS et professeur à l’Ecole normale supérieure de Lyon y tente une quadrature du cercle : réconcilier sciences du vivant et sciences sociales, en évitant l’écueil du conservatisme consistant à justifier les dominations sociales par les déterminismes biologiques.

Clément Beaune favorable à la légalisation « à l’avenir » de la GPA

Le Monde avec AFP Publié le 30 août 2023

C’est la première fois qu’un ministre d’Emmanuel Macron prend position clairement sur la gestation pour autrui, que le président de la République ne souhaite pas légaliser.

Clément Beaune, alors ministre des affaires européennes, le 20 juin 2022, à Paris.

« Cette mesure n’est pas au programme, le président l’a dit aux Français. Est-ce que, néanmoins, à l’avenir, il faudrait aller plus loin et légaliser la GPA [gestation pour autrui] ? Je le pense, oui », a déclaré le ministre délégué aux transports Clément Beaune et membre de l’aile gauche de la majorité, dans un entretien à L’Obs.

Pour les sans-abri, un isolement qui s’accentue en été : « J’ai hâte de retrouver les visages qui me sont familiers »

Par Publié le 30 août 2023 

Moins de structures ouvertes, moins de distributions alimentaires, moins de dons pour ceux qui mendient… Même sans canicule, la période estivale n’a pas été simple à Paris pour les personnes sans domicile fixe, témoignent celles que nous avons rencontrées.

Des tentes de sans-abri, sur les berges de la Saône, à Lyon, le 28 mai 2023.

« La nourriture, en août, c’est compliqué : beaucoup d’associations ferment », explique Ibrahim (les personnes citées par leur prénom souhaitent rester anonymes), la quarantaine, dont l’apparence – fine barbe, tee-shirt et chemise rayée ouverte sur un jean clair – ne permet pas de déceler la situation de « sans-abrisme ». « La manche aussi, c’est compliqué, car il y a plus de gens qui demandent », confie-t-il en même temps que son regret de devoir la faire, depuis que ses droits au revenu de solidarité active ont été suspendus.

« Je préfère l’hiver à l’été, déclare de son côté Sacha, 16 ans, yeux bleus et piercing, qui demande une pièce aux passants aux côtés de son compagnon, Lapo, Italien de 23 ans, et de son chien, Votane.Quand il fait froid, tu peux te couvrir. Là, tu ne peux pas te découvrir. Et puis, l’hiver, c’est plus calme. Les gens sont moins pressés et plus gentils, et ils donnent un peu plus. »

Vivons heureux avant la fin du monde

ICI Librairie – 25, boulevard Poissonnière, 75002 Paris


D’où provient notre modèle conjugal ? Pourquoi est-il en crise ? Comment vivre en famille quand les histoires d’amour durent de moins en moins longtemps ? Qu’attend-on des parents d’aujourd’hui ? Où en sont nos scénarios sexuels ? Comment se dépatouiller avec la monogamie, les modes de garde des enfants, le chéquier du compte commun ? 

Dans cet ouvrage inspiré du podcast Vivons heureux avant la fin du monde produit par ARTE Radio, Delphine Saltel mêle le récit de soi aux rencontres avec des anonymes, des penseur(se)s et des activistes. 


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témoignage Réforme des retraites : "J'ai peur de ces deux années supplémentaires", redoute une infirmière qui a vu son âge de départ repoussé à 63 ans

Grégoire Lecalot.  Publié 

La réforme des retraites entre en vigueur le 1er septembre. Franceinfo a recueilli le témoignage de Valérie Maintbert, infirmière qui va devoir quitter ses fonctions plus tard que prévu.

Valérime Mainbert, infirmière à l'hôpital psychiatrique du Rouvray, va devoir prendre sa retraite à 63 ans. (GREGOIRE LECALOT / FRANCE INFO)

La réforme des retraites entre en vigueur le 1er septembre 2023. L'âge légal de départ en retraite passera à 64 ans. Malgré sa mise en application, la réforme passe toujours mal. Surtout auprès de ceux qui approchaient de leur âge de départ et qui voient l'échéance s'éloigner de deux ans. C'est le cas de Valérie Maintbert, infirmière à l'hôpital psychiatrique du Rouvray, près de Rouen. 

>> "A Nantes, il y a plus d'un an d'attente pour être hospitalisé en pédopsychiatrie", dénonce le médecin Philippe Bizouarn

Même chez elle, Valérie ne s'éloigne jamais trop de son téléphone en cas de demande de remplacement d'urgence. "A Nantes, il y a plus d'un an d'attente pour être hospitalisé en pédopsychiatrie", dénonce le médecin Philippe Bizouarn. "Des fois, ça va jusqu'à onze à douze demandes dans la journée", explique-t-elle.

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Les influenceurs parlent de plus en plus de santé mentale : un reflet positif de la société

BELGIQUE

Dans une vidéo à plus de 2 millions de vues intitulée "Le succès… mais à quel prix", la célèbre influenceuse française Léna Situations témoigne des difficultés rencontrées durant le lancement de sa marque. Stress et angoisses ont valu un ulcère à la jeune femme, qui fut contrainte de s’arrêter.

Ces dernières années, de plus en plus de personnes, très suivies ou non, parlent ouvertement de leurs passes difficiles sur les réseaux sociaux. Ces témoignages, d’abord perçus comme une rareté au milieu des photos retouchées et des quotidiens embellis deviennent petit à petit une norme qui légitime les discours autour de la santé mentale. Cette tendance à la transparence permet à la fois aux individus de se rapprocher de leurs abonnés, de banaliser certaines problématiques, tout en se soulageant de certaines épreuves difficiles.

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HEY ! CÉRAMIQUE.S

Publié le 

EXPOSITION À VENIR

du 20 septembre 2023 au 14 août 2024

Au nom de la matière 

Présentation par Martine Lusardy, directrice et commissaire des expositions du musée de la Halle Saint Pierre.

Toutes deux profondément investies dans l’exploration de la scène culturelle alternative, La Halle Saint Pierre et HEY! modern art & pop culture poursuivent leur longue et étroite collaboration avec une sixième exposition entièrement dédiée à la céramique. Si ce medium occupe une place de plus en plus visible sur la scène artistique internationale, l’exposition HEY! CERAMIQUE.S en montrera d’autres formes qui, de la pop culture à l’art brut, s’émancipent de façon inattendue de toutes les normes et discours dominants pour recourir aux forces vives de l’imaginaire et du sensible. Qu’elles soient sages ou délirantes, sauvages ou sophistiquées, expressionnistes ou narratives, qu’elles manient l’humour ou l’émotion, les sculptures céramiques sont ici porteuses d’excès mais aussi de poésie et d’innovations.

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Delphine Horvilleur : «On est des enfants du féminisme et c’est notre grande bénédiction»

par Cécile Daumas   publié le 1er septembre 2023

Pour L, la newsletter sur le féminisme de «Libé», l’essayiste raconte comment les mobilisations des années 70, et le soutien sans faille d’hommes de sa famille, lui ont permis de devenir rabbin.

Cet article est issu de L, la newsletter féminisme et sexualités publiée le samedi. Pour recevoir L qui reprend ce samedi, inscrivez-vous ici ! Et rejoignez le groupe WhatsApp L en cliquant .

De son dernier livre, Il n’y a pas de Ajar (Grasset 2022), à la célébration du shabbat dans la synagogue où elle officie à Paris, Delphine Horvilleur est écoutée, lue, appréciée par de nombreuses personnes qui aiment sa pensée claire et lumineuse. Adapté en monologue pour la scène, Il n’y a pas de Ajar revient au théâtre de l’Atelier à Paris à partir de septembre (les réservations sont ouvertes).

«Ce qui m’a permis de devenir rabbin, c’est incontestablement le féminisme. J’ai à son égard une immense gratitude. Je trouve ça fou que des gens de ma génération méprisent ce mot comme si c’était un combat ringard. On est des enfants du féminisme et c’est notre grande bénédiction. Je suis née dans les années 70, au moment où, précisément, Simone Veil prononçait son discours à l’Assemblée nationale sur le droit à l’avortement. C’est une espèce d’élément fondateur de mon identité. C’est étrange de le dire ainsi mais je suis enfant de la loi Veil. C’est ma génération, c’est mon héritage.

«Je sais qu’il nous a été confié à la naissance une clef de possibilité de devenir que les générations d’avant n’avaient pas. J’ai pu aller dans cette direction parce qu’il y a eu ces combats qui ont été menés avant ma naissance, au moment de ma naissance, et dont je suis l’héritière et qui m’obligent. C’est le mot exact. Ces combats m’obligent aujourd’hui. J’ai rencontré de nombreuses femmes qui, apprenant que je suis rabbin, m’avouent qu’elles auraient tellement aimé s’engager dans cette voie, mais qu’à leur époque, ce n’était pas possible. Je me sens donc redevable en tant qu’héritière de ces combats-là, de ces rêves-là. Je suis là grâce aux femmes qui ont combattu.

«Mais je me rends compte que je suis là aussi grâce aux hommes. Je l’ai constaté chez beaucoup de femmes qui entrent dans des fonctions réservées aux hommes et qui s’autorisent à s’y engager. Souvent, derrière, il y a des hommes qui les ont autorisées. J’ai une gratitude immense vis-à-vis de mon père et de mon grand-père. Il m’a fallu des années pour comprendre à quel point ils m’ont dit “Tu peux”. Bien sûr, je dois beaucoup à ma mère, à des présences féminines dans ma vie. Mon grand-père était rabbin. Il est mort avant de savoir que j’allais m’engager dans la même direction. Mais il m’a donné une bénédiction très particulière. Il m’a toujours fait sentir qu’il plaçait sur moi des espoirs particuliers. Et j’ai senti qu’il avait fait de moi une de ses héritières. Il était à la fois rabbin et agrégé de lettres. Je suis héritière de son rapport au monde et de son rapport au judaïsme, de son rapport à l’étymologie. Il m’a autorisée à m’engager, de la même manière que mon père m’a toujours fait sentir qu’aucune porte n’était fermée pour moi parce que j’étais une femme. Mon père n’aurait jamais envisagé que je devienne rabbin. Cela l’a fait sourire : c’est quoi cette nouvelle lubie ! Mais en réalité, c’était conforme à la porte qu’il avait ouverte pour moi, qui était aussi large que des rêves. Peut-être que pour nos enfants, cela changera, la bénédiction d’une mère suffira. Je suis d’une génération charnière où la bénédiction de mon grand-père et mon père m’ont ouvert le chemin.»


Fermeture de places d’hébergement, associations au bord de la faillite… La Fondation des femmes lance une collecte d’urgence

par Marlène Thomas   publié le 1er septembre 2023

Au regard de l’augmentation des signalements des violences patriarcales, le budget dépensé par l’Etat pour chaque femme victime accompagnée par une structure a baissé de plus de 25 % depuis 2019. La Fondation des femmes espère récolter 1 million d’euros d’ici la fin de l’année.
publié aujourd'hui à 6h11

Il y a les chiffres et l’interprétation des chiffres. La petite musique résonne depuis quatre ans dans la cour de l’hôtel du Petit-Monaco, qui abrite le ministère dédié à l’Egalité femmes-hommes : son budget est en augmentation. La lutte contre les violences, en particulier, se renforce. Sur les 54 millions d’euros dévolus à l’égalité (à peine 0,2 % du budget total de l’Etat), 29,2 millions d’euros sont fléchés vers la lutte contre violences faites aux femmes, contre 13 millions en 2019. «Il y a des moyens supplémentaires, c’est une réalité. Mais ils sont dérisoires par rapport à l’augmentation du nombre de femmes qui se signalent»,alerte Anne-Cécile Mailfert, présidente et cofondatrice de la Fondation des femmes. Entre 2018 et 2022, les faits de violences conjugales dénoncés ont augmenté de 83 %, selon les données du ministère de l’Intérieur, un chiffre grimpant à 100 % pour les violences sexuelles ces dix dernières années. Résultat : les associations d’accompagnement des femmes victimes de violences sont «exsangues».