Jeudi 20 juillet 2023
Le nom de Maria Montessori est cuisiné à toutes les sauces et fait l’objet d’une véritable exploitation commerciale. Retour sur les premiers malentendus étasuniens et explications autour d’une liberté revendiquée : celle de ne pas déposer son nom et, paradoxalement, de ne pas devenir une marque.
- Martine Gilsoul Chercheuse, ancienne directrice de crèche Montessori à Rome
- Charlotte Poussin Éducatrice Montessori AMI, ancienne directrice d'école
L'aventure étasunienne
L'intérêt américain pour la pédagogie de Maria Montessori apparaît très tôt. Quand elle pose les pieds aux États-Unis pour la première fois, en 1913, la pédagogue est accueillie comme une véritable vedette. Elle est alors présentée comme la femme la plus intéressante d’Europe. La teneur de son second voyage, en 1915, sera toute autre. Notamment du fait que William Heard Kilpatrick, professeur d'université, l’ait entre-temps critiquée en lui reprochant par exemple de proposer des écoles trop élitistes ; Selon Martine Gilsoul, on accuse alors Maria Montessori de n'avoir rien inventé de nouveau.
C'est après la Seconde Guerre mondiale que le mouvement Montessori renaît aux États-Unis, en grande partie grâce à Nancy McCormick Rambusch, qui créé l'association américaine Montessori. Aujourd’hui, des milliers d’écoles Montessori ont essaimé aux États-Unis. On dit même que nombre d’ingénieurs de la Silicon Valley en viennent.