Une enquête menée auprès d’internes de médecine générale ayant effectué au moins une rotation dans un service hospitalier met en évidence plusieurs difficultés qu’ils ont rencontrées face aux soins de fin de vie : manque de maîtrise de l'utilisation des médicaments contre la douleur et l'anxiété, difficulté à communiquer sur la mort, sentiment de prodiguer des soins insuffisants.
Ces difficultés ont un impact négatif sur leur vie personnelle. Les plus affectés par cette situation expriment le souhait d’éviter tout contact futur avec les soins palliatifs.
Un grand juriste vient de nous quitter. Pierre Legendre, décédé le 2 mars dernier, nous laisse une œuvre monumentale de plus de quarante ouvrages dont certains sont devenus des classiques.
Avec
Pierre MussoPhilosophe, professeur honoraire à l’université de Rennes 2 et Télécom Paris
Katrin Becker Juriste et anthropologue, Maître-assistante en droit et culture à l’Université de Luxembourg.
Pierre Legendre était un juriste au sens plein du terme, c’est-à-dire non pas seulement un historien du droit extrêmement savant, mais aussi l’un des analystes les plus profond du droit comme objet symbolique. Il a élaboré, au cours de sa très longue carrière, une « anthropologie dogmatique » en réaction à la pensée positiviste de l’Occident gestionnaire. Pierre Legendre n’a eu de cesse que de dévoiler non seulement les origines historiques mais aussi les fondements profonds, autant libidinaux que religieux, de nos institutions. Pierre Legendre était également psychanalyste, proche de Jacques Lacan. Sa pensée, foisonnante et inclassable, a rayonné à travers le monde.
Jean-Pierre Olié, professeur renommé, ancien chef de service psychiatrie à l’hôpital Sainte-Anne de Paris, membre de l’Académie nationale de médecine, officier de la légion d’honneur et commandeur dans l’Ordre national du Mérite, est décédé avant-hier le 12 avril, dans sa 78e année.
À quoi tient que tant de soignants, ces derniers mois, soient tombés malades ? Et à quoi tient que, dans certains services, d’autres soignants semblent satisfaits de poursuivre leurs missions ? L’analyse de Philippe Bizouarn.
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Transport d’un patient dans le service des maladies infectieuses du CHU de Nantes. | ARCHIVES OUEST-FRANCE/ FRANCK DUBRAY.
Aux Urgences du CHU de Nantes, en février et mars 2023, un grand nombre d’infirmiers, d’aides-soignants puis d’auxiliaires de puériculture s’est mis en arrêt maladie, épuisé de crier leur colère. Parce que malade de mal faire.
Détenu depuis 2005 dans une unité pour malades difficile, Romain Dupuy pourrait enfin obtenir son transfert dans une unité de psychiatrie générale. Alors que plusieurs juridictions se sont déclarées incompétentes à trancher, c'est désormais le tribunal des conflits qui va être saisi sur la question.
C'est une nouvelle étape dans le combat que mène Romain Dupuy. Auteur d'un double meurtre à l'hôpital de Pau en 2004, le trentenaire réclame à être transféré hors de l'unité pour malades difficiles de 'hôpital de Cadillac.
Une décision sur laquelle de nombreux juges se sont penchés, sans jamais trancher. La demande du détenu avait été approuvée par un comité de suivi médical à six reprises, mais fait face à l'opposition de la préfecture ainsi qu'à "l'incompétence" déclarée de la cour d'appel et du juge des libertés et de la détention.
Deux services publics testent la semaine de quatre jours sans réduction du temps de travail, pour gagner en attractivité. Une organisation quasi sur mesure pour s’adapter au rythme des agents, qui ne se bousculent pas vraiment pour l’expérimenter.
Le mercredi, Séverine Clémente, 41 ans, profite de son temps libre pour faire de grandes balades avec sa chienne le long de la Marne. « Concentrer ma semaine de trente-sept heures de travail sur quatre jours m’a permis de trouver du temps pour moi et pour ma santé », témoigne cette travailleuse handicapée souffrant de douleurs fibromyalgiques. Le reste de la semaine, elle commence le travail tôt, à 7 heures, pour terminer sa journée à 17 heures, avec une courte pause déjeuner.« Neuf heures quinze par jour, c’est effectivement intense, mais cela apporte un réel bénéfice sur la qualité de vie », soutient cette salariée de la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (CNAV).
Dans le cadre du développement des activités handivoile sur l’ensemble du territoire l'ENVSN associée à la FFVoile propose des stages avec les BirdyFish pour support. Un très bon moyen pour nos handi-sportifs de découvrir de nouvelles sensations !
Du mari qui laisse à sa femme une fraude fiscale et des contentieux pour cadeau de séparation, à celui qui organise son insolvabilité afin de ne pas payer de pension alimentaire, deux histoires où l'argent prend toute la place et les femmes en paient les frais. Un récit signé Judith Chetrit
Marie-Cécile, 60 ans et quatre enfants, découvre les tromperies de son mari mais également qu'il est accusé de fraudes fiscales au sein de son entreprise. "Pendant 25 ans, j'étais secrétaire administrative dans l'entreprise de mon mari. En décembre 2018, un après-midi, je reçois un SMS de mon mari me disant : 'Je pars en prison.'"Marie-Cécile
"J'ai fait un mauvais casting en me mariant avec un voyou."
"J’ai découvert dans sa sacoche le grand livre des comptes de son entreprise sur lequel il y avait énormément de versement d'argent à deux femmes que je ne connaissais absolument pas. Sur un mois, il y avait peut être 30 000 € versés à ces femmes qui étaient ses maîtresses."Marie-Cécile
Mathilde Cervières, 31 ans, a lancé la première marque française de vêtements fabriqués en prison. Ces derniers sont confectionnés par des détenus de la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses (Haute-Garonne). Selon la fondatrice, l’objectif est de leur permettre de donner du sens à leur détention, de participer à leur réinsertion et de favoriser la prévention de la récidive.
Mathilde Cervières, une Toulousaine de 31 ans, a créé la première marque française de vêtements fabriqués par des détenus. | POPULERE
Après "Pupille", la réalisatrice française Jeanne Herry consacre son nouveau long métrage à la justice restaurative, un dispositif qui propose un dialogue entre victimes et agresseurs. Le résultat est un film choral au casting cinq étoiles intitulé "Je verrai toujours vos visages".
Créée en 2014, la justice restaurative est un espace de dialogue de nature à offrir aux personnes impliquées souffrant des répercussions du crime la possibilité de se rencontrer pour en questionner le "pourquoi" et le "comment".
Long métrage réalisé par Jeanne Herry, "Je verrai toujours vos visages" dévoile ces moments de rencontres dont le but est de permettre aux victimes de se reconstruire et aux agresseurs de comprendre leurs actes. Dans le film, il est question de violence, mais aussi de la naissance d'un dialogue et de la renaissance des victimes.
Le film impavide de Cyril Schäublin raconte l’introduction des idéaux anarchistes dans une horlogerie suisse à la fin d’un XIXe siècle. Et souligne la beauté des paradoxes.
Il est intéressant de constater combien le titre original du film de Cyril Schäublin contraste avec celui choisi pour la sortie en salles françaises. Unrueh désigne, en allemand (le film se passe à Saint-Imier dans le Jura suisse), le balancier au cœur du mécanisme des montres. Un mot qui évoque la précision, la régularité, l’ordre éternel des choses et du temps qui s’écoule. Soit tout l’inverse desDésordres promis par le titre français. Mais c’est dans l’écart entre les deux mots, dans l’interstice de sens qui se dégage des paradoxes, que réside une des beautés de ce deuxième long métrage atemporel et impavide. A la fin d’un XIXe siècle qui a marqué le triomphe du capitalisme industriel, dans un recoin champêtre de Suisse romande, débarque Pierre Kropotkine, géographe russe venu dessiner une nouvelle carte de la région. Un balisage du territoire qui va de pair avec d’autres grands mouvements vers la modernité dont le film est imprégné : naissance de la publicité grâce à la photographie, mesure de la productivité de plus en plus fine, contrôle de plus en plus total des populations ouvrières… C’est dans cette ambiance que se développent, en sous-main, en surimpression, les idées anarchistes, apportées par le vent internationaliste, certaines de Russie et d’autres de Paris et sa Commune.
Cela fait plus d’un an que ma fille aînée, aujourd’hui âgée de 8 ans, est déterminée à devenir fauconnière – depuis qu’elle a assisté à un spectacle aux Aigles du Léman, en Haute-Savoie. Ce qui me frappe, c’est à quel point ce plan de carrière, qui pourrait sembler un peu fantasmatique, est l’objet d’une projection rationnelle chez elle. « Je n’ai pas besoin de faire des études, n’est-ce pas, pour être fauconnière ? Je n’ai même pas besoin du bac ? Parce que, moi, je veux travailler à 20 ans, je n’ai pas envie de faire des études jusqu’à je ne sais pas quel âge… », m’a-t-elle dit un jour. Avant d’ajouter : « Et puis, ce n’est pas trop pénible comme travail ? Parce que je ne veux pas trop travailler. » Ma fille suit avec intérêt et perplexité le débat sur la réforme des retraites. L’âge de 64 ans lui paraît suffisamment canonique pour faire enfin cesser la torture du labeur. Immanquablement, elle ajoute ce qui constitue l’un des mantras préférés de nos deux aînées pendant les dîners en famille : « En tout cas, ce qui est sûr, c’est que je ne travaillerai jamais autant que vous. Et je ne serai JAMAIS journaliste ! »
A Sète, une belle expo revient sur le travail du pédagogue alternatif, initié dans les années 60 auprès d’enfants atteints de troubles du spectre autistique. Une approche où les dessins, films et textes appuient la thérapie.
A force de le voir gonfler le ventre, on l’a rebaptisé «Cornemuse». Mais Cornemuse, 7 ans à tout casser, une fois arrivé à «l’île d’en bas», microscopique territoire fait de pierres sèches et de lichen mousseux, ne veut plus faire un pas et reste accroché à un tronc d’arbre. Il faudra des mois pour l’en décrocher, et toute la délicatesse de Jacques Lin, tout juste descendu de la région parisienne où il a quitté du jour au lendemain sa vie d’électricien pour rejoindre la Tentative des Cévennes, un réseau d’accueil expérimental pour enfants autistes imaginé par Fernand Deligny. A 20 ans, sans autre bagage que son sens de l’observation et son imagination, Lin construit alors un mât portatif qu’il met entre les mains de Cornemuse. Lequel reprend alors son chemin.
Rien ne laissait présager que ce courant artistique informel disposerait d’un musée reluisant hébergeant ses œuvres, en l’occurrence celui de la Création franche, rénové et étendu d’ici à 2025
« Ce musée est atypique : il présente des œuvres qui n’ont pas vocation à être exposées », contextualise Hélène Ferbos, la directrice du musée de la Création franche, à Bègles, commune voisine de Bordeaux. Ce site d’exposition d’art brut va être rénové et étendu. Il rouvrira en 2025 avec une surface d’exposition qui aura doublé et une muséographie digne des grands sites culturels.
Tout le monde a entendu parler de l’Aide sociale à l’enfance, mais peu savent vraiment ce qui s’y passe. L’auteur, décrit le rôle de référent qu’il y a tenu pendant vingt-sept ans à travers des récits sans concession, ni pour lui ni pour son administration.
Dans cet ouvrage qui se lit comme un roman, Jacques Trémintin raconte le quotidien d’un référent de l’Aide sociale à l’enfance. Il embarque le lecteur dans sa voiture, au domicile des familles, dans son bureau, au collège, au tribunal pour enfants…
Ils s’appellent Hana, Maximilien, Arnaud, Imelda. Ils sont jeunes, une vingtaine d’années pour l’un, trente ans à peine pour les autres. Ils ont en commun de souffrir d’une maladie psychique sévère, bipolarité, schizophrénie, dépression, trouble borderline, et d’en parler à visage découvert.
Quatre-vingts secondes ce matin sur le très bon documentaire Nos folies ordinaires sur France 2 dont le premier mérite est précisément de nous montrer ces quatre visages et, à travers eux, de dissiper une partie du cercle de méconnaissance et surtout de honte qui entoure trop souvent encore la maladie mentale en France.
Plus de 25 places en hôpital psychiatrique pourraient disparaitre en Creuse, dans différentes unités à Boussac, Saint-Vaury et La Souterraine. C'est notamment une conséquence de la loi Rist qui, depuis le 3 avril, limite les honoraires des médecins intérimaires.
La nouvelle est tombée il y a une quinzaine de jours en CSE (comité social et économique) du centre hospitalier La Valette, à Saint-Vaury, spécialisé en santé mentale : une réorganisation des soins psychiatriques en Creuse est imminente. 15 lits vont être gelés dans l'établissement (il n'en resterait plus que 86, sur deux services).
Depuis le 10 avril, l'hôpital de jour de Boussac n'accueille plus de patients. Cette structure est une antenne de l'hôpital psychiatrique de La Valette à Saint-Vaury, qui subit le manque structurel de médecins et le départ récent de trois intérimaires depuis l'entrée en vigueur de la loi Rist.
La loi Rist qui plafonne la rémunération des médecins intérimaires a des conséquences sur les soins psychiatriques en Creuse. Le centre hospitalier La Valette à Saint-Vaury a perdu trois intérimaires depuis l'entrée en vigueur de la loilundi 3 avril, précise la direction. Ils refusent de revenir travailler pour un salaire plus bas. Cette loi s'ajoute à un manque structurel de médecins : dans l'établissement, deux postes de pédopsychiatres et deux postes de psychiatres sont vacants. Pour faire face, La Valette est obligé de se réorganiser en "gelant" les places de l'hôpital de jour de Boussac.
Portée par l’Ined et l’Inserm, l’étude Elfe a intégré plus de 18 000 enfants nés en 2011, suivis pour une durée de 20 ans.
Près d’une heure par jour à 2 ans, 1 heure 20 à 3 ans et demi et 1 heure 34 à 5 ans et demi : ce sont les résultats, inquiétants, de la première étude nationale d’envergure sur le temps passé par les petits devant des écrans. Sans surprise, il a augmenté ces dernières années en France et excède les recommandations sanitaires.