Mathilde Cervières, 31 ans, a lancé la première marque française de vêtements fabriqués en prison. Ces derniers sont confectionnés par des détenus de la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses (Haute-Garonne). Selon la fondatrice, l’objectif est de leur permettre de donner du sens à leur détention, de participer à leur réinsertion et de favoriser la prévention de la récidive.
Mathilde Cervières, une Toulousaine de 31 ans, a créé la première marque française de vêtements fabriqués par des détenus. | POPULERE
Après "Pupille", la réalisatrice française Jeanne Herry consacre son nouveau long métrage à la justice restaurative, un dispositif qui propose un dialogue entre victimes et agresseurs. Le résultat est un film choral au casting cinq étoiles intitulé "Je verrai toujours vos visages".
Créée en 2014, la justice restaurative est un espace de dialogue de nature à offrir aux personnes impliquées souffrant des répercussions du crime la possibilité de se rencontrer pour en questionner le "pourquoi" et le "comment".
Long métrage réalisé par Jeanne Herry, "Je verrai toujours vos visages" dévoile ces moments de rencontres dont le but est de permettre aux victimes de se reconstruire et aux agresseurs de comprendre leurs actes. Dans le film, il est question de violence, mais aussi de la naissance d'un dialogue et de la renaissance des victimes.
Le film impavide de Cyril Schäublin raconte l’introduction des idéaux anarchistes dans une horlogerie suisse à la fin d’un XIXe siècle. Et souligne la beauté des paradoxes.
Il est intéressant de constater combien le titre original du film de Cyril Schäublin contraste avec celui choisi pour la sortie en salles françaises. Unrueh désigne, en allemand (le film se passe à Saint-Imier dans le Jura suisse), le balancier au cœur du mécanisme des montres. Un mot qui évoque la précision, la régularité, l’ordre éternel des choses et du temps qui s’écoule. Soit tout l’inverse desDésordres promis par le titre français. Mais c’est dans l’écart entre les deux mots, dans l’interstice de sens qui se dégage des paradoxes, que réside une des beautés de ce deuxième long métrage atemporel et impavide. A la fin d’un XIXe siècle qui a marqué le triomphe du capitalisme industriel, dans un recoin champêtre de Suisse romande, débarque Pierre Kropotkine, géographe russe venu dessiner une nouvelle carte de la région. Un balisage du territoire qui va de pair avec d’autres grands mouvements vers la modernité dont le film est imprégné : naissance de la publicité grâce à la photographie, mesure de la productivité de plus en plus fine, contrôle de plus en plus total des populations ouvrières… C’est dans cette ambiance que se développent, en sous-main, en surimpression, les idées anarchistes, apportées par le vent internationaliste, certaines de Russie et d’autres de Paris et sa Commune.
Cela fait plus d’un an que ma fille aînée, aujourd’hui âgée de 8 ans, est déterminée à devenir fauconnière – depuis qu’elle a assisté à un spectacle aux Aigles du Léman, en Haute-Savoie. Ce qui me frappe, c’est à quel point ce plan de carrière, qui pourrait sembler un peu fantasmatique, est l’objet d’une projection rationnelle chez elle. « Je n’ai pas besoin de faire des études, n’est-ce pas, pour être fauconnière ? Je n’ai même pas besoin du bac ? Parce que, moi, je veux travailler à 20 ans, je n’ai pas envie de faire des études jusqu’à je ne sais pas quel âge… », m’a-t-elle dit un jour. Avant d’ajouter : « Et puis, ce n’est pas trop pénible comme travail ? Parce que je ne veux pas trop travailler. » Ma fille suit avec intérêt et perplexité le débat sur la réforme des retraites. L’âge de 64 ans lui paraît suffisamment canonique pour faire enfin cesser la torture du labeur. Immanquablement, elle ajoute ce qui constitue l’un des mantras préférés de nos deux aînées pendant les dîners en famille : « En tout cas, ce qui est sûr, c’est que je ne travaillerai jamais autant que vous. Et je ne serai JAMAIS journaliste ! »
A Sète, une belle expo revient sur le travail du pédagogue alternatif, initié dans les années 60 auprès d’enfants atteints de troubles du spectre autistique. Une approche où les dessins, films et textes appuient la thérapie.
A force de le voir gonfler le ventre, on l’a rebaptisé «Cornemuse». Mais Cornemuse, 7 ans à tout casser, une fois arrivé à «l’île d’en bas», microscopique territoire fait de pierres sèches et de lichen mousseux, ne veut plus faire un pas et reste accroché à un tronc d’arbre. Il faudra des mois pour l’en décrocher, et toute la délicatesse de Jacques Lin, tout juste descendu de la région parisienne où il a quitté du jour au lendemain sa vie d’électricien pour rejoindre la Tentative des Cévennes, un réseau d’accueil expérimental pour enfants autistes imaginé par Fernand Deligny. A 20 ans, sans autre bagage que son sens de l’observation et son imagination, Lin construit alors un mât portatif qu’il met entre les mains de Cornemuse. Lequel reprend alors son chemin.
Rien ne laissait présager que ce courant artistique informel disposerait d’un musée reluisant hébergeant ses œuvres, en l’occurrence celui de la Création franche, rénové et étendu d’ici à 2025
« Ce musée est atypique : il présente des œuvres qui n’ont pas vocation à être exposées », contextualise Hélène Ferbos, la directrice du musée de la Création franche, à Bègles, commune voisine de Bordeaux. Ce site d’exposition d’art brut va être rénové et étendu. Il rouvrira en 2025 avec une surface d’exposition qui aura doublé et une muséographie digne des grands sites culturels.
Tout le monde a entendu parler de l’Aide sociale à l’enfance, mais peu savent vraiment ce qui s’y passe. L’auteur, décrit le rôle de référent qu’il y a tenu pendant vingt-sept ans à travers des récits sans concession, ni pour lui ni pour son administration.
Dans cet ouvrage qui se lit comme un roman, Jacques Trémintin raconte le quotidien d’un référent de l’Aide sociale à l’enfance. Il embarque le lecteur dans sa voiture, au domicile des familles, dans son bureau, au collège, au tribunal pour enfants…
Ils s’appellent Hana, Maximilien, Arnaud, Imelda. Ils sont jeunes, une vingtaine d’années pour l’un, trente ans à peine pour les autres. Ils ont en commun de souffrir d’une maladie psychique sévère, bipolarité, schizophrénie, dépression, trouble borderline, et d’en parler à visage découvert.
Quatre-vingts secondes ce matin sur le très bon documentaire Nos folies ordinaires sur France 2 dont le premier mérite est précisément de nous montrer ces quatre visages et, à travers eux, de dissiper une partie du cercle de méconnaissance et surtout de honte qui entoure trop souvent encore la maladie mentale en France.
Plus de 25 places en hôpital psychiatrique pourraient disparaitre en Creuse, dans différentes unités à Boussac, Saint-Vaury et La Souterraine. C'est notamment une conséquence de la loi Rist qui, depuis le 3 avril, limite les honoraires des médecins intérimaires.
La nouvelle est tombée il y a une quinzaine de jours en CSE (comité social et économique) du centre hospitalier La Valette, à Saint-Vaury, spécialisé en santé mentale : une réorganisation des soins psychiatriques en Creuse est imminente. 15 lits vont être gelés dans l'établissement (il n'en resterait plus que 86, sur deux services).
Depuis le 10 avril, l'hôpital de jour de Boussac n'accueille plus de patients. Cette structure est une antenne de l'hôpital psychiatrique de La Valette à Saint-Vaury, qui subit le manque structurel de médecins et le départ récent de trois intérimaires depuis l'entrée en vigueur de la loi Rist.
La loi Rist qui plafonne la rémunération des médecins intérimaires a des conséquences sur les soins psychiatriques en Creuse. Le centre hospitalier La Valette à Saint-Vaury a perdu trois intérimaires depuis l'entrée en vigueur de la loilundi 3 avril, précise la direction. Ils refusent de revenir travailler pour un salaire plus bas. Cette loi s'ajoute à un manque structurel de médecins : dans l'établissement, deux postes de pédopsychiatres et deux postes de psychiatres sont vacants. Pour faire face, La Valette est obligé de se réorganiser en "gelant" les places de l'hôpital de jour de Boussac.
Portée par l’Ined et l’Inserm, l’étude Elfe a intégré plus de 18 000 enfants nés en 2011, suivis pour une durée de 20 ans.
Près d’une heure par jour à 2 ans, 1 heure 20 à 3 ans et demi et 1 heure 34 à 5 ans et demi : ce sont les résultats, inquiétants, de la première étude nationale d’envergure sur le temps passé par les petits devant des écrans. Sans surprise, il a augmenté ces dernières années en France et excède les recommandations sanitaires.
L’urgentiste Mathias Wargon, chef de service à l’hôpital Delafontaine, en Seine-Saint-Denis, raconte, dans une tribune au « Monde », comment sa mère, atteinte de démence, a vécu ses dernières années. Il plaide pour une meilleure prise en compte de ces situations dans les débats actuels sur la fin de vie.
La Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a rendu le rapport résumant les travaux conduits par la mission d’évaluation de la loi dite Claeys-Leonetti du 2 février 20161. Les rapporteurs rappellent que les principales innovations de cette loi étaient « le caractère contraignant des directives anticipées, le renforcement du rôle de la personne de confiance et la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès (SPCJD). » Ils soulignent qu’elle réaffirmait « le refus de l’obstination déraisonnable, le droit à une fin de vie digne ou encore l’accès aux soins palliatifs pour tous. » Et ils constatent que le bilan de sa mise en œuvre est décevant.
Lors du congrès de la médecine générale (CMGF), les syndicats de médecins libéraux et l’Assurance maladie ont réalisé l’autopsie de l’échec de la dernière négociation qui n’a pas permis de conclure une nouvelle convention.
Marqués par ce revers, les deux parties ont manifesté le désir de donner une seconde chance à la négociation pour répondre rapidement à la crise de la profession et améliorer l’accès aux soins.
Il n’y avait pas de divan mais le débat organisé sur l’avenir de la convention, samedi 25 mars au Congrès de la médecine générale, a permis de réaliser une psychanalyse des acteurs déçus de la dernière négociation conventionnelle.
Etudes phares, nouvelles politiques de santé, alertes sanitaires... Une sélection de l'actualité internationale de la santé couverte par nos équipes éditoriales locales.
L'intelligence artificielle va permettre de mieux comprendre les maladies psychiatriques, d'aider au suivi des patients voire d'anticiper les maladies. Encore faudra-t-il savoir encadrer son utilisation.
Le biologiste britannique Dave Goulson publie un livre alarmant dans lequel il explique pourquoi nous ne pourrons pas survivre sans ces bestioles, dont les populations s’effondrent. Leur disparition rendrait la planète invivable pour les humains.
C’est un livre choc. Aussi fascinant qu’horrifiant. Un nouveau cri d’alarme qui devrait nous extirper d’une torpeur individuelle et collective : en exterminant les insectes, nous condamnons notre civilisation. Dans Terre silencieuse, qui vient de paraître en français (Ed. Rouergue, 400 p.), le biologiste britannique Dave Goulson, professeur à l’université du Sussex, explique à quel point notre destin est lié à celui de ces bestioles, belles, intelligentes, captivantes, mystérieuses, que nous faisons pourtant disparaître à un rythme ahurissant. Pour l’instant, nous n’en avons décrit et nommé qu’environ 1,1 million d’espèces, mais il pourrait y en avoir cinq fois plus.
Avec l'exposition "Art brut, un dialogue singulier avec la collection Würth", le musée d'Erstein (Bas-Rhin) propose à ses visiteurs d'emprunter un chemin inhabituel. Celui d'un art collecté d'abord dans les institutions psychiatriques, puis découvert chez les autodidactes, souvent en marge de la société.
L'exposition couvre une large période, du début du XXe siècle jusqu'à nos jours. Elle se dévoile autour d'une cinquantaine d'artistes "bruts", autrement dit non-professionnels. Cette expression artistique germe la plupart du temps sur le terreau de l'isolement social, affectif ou économique. Poussées par une nécessité intérieure puissante, ces pratiques du dessin, de la peinture ou encore de l'assemblage sont en fait des soins auto-prodigués, des actes existentiels, des témoignages de vie singuliers.
Ce qui est visible jusqu'au 21 mai au musée Würth d'Erstein est donc beaucoup plus qu'une exposition. En plus des 130 œuvres d'art brut en provenance de collections privées, il y a celles de sept patient(e)s de l'hôpital psychiatrique de jour. Le musée et le centre ont travaillé main dans la main. Pendant des mois.
N’appelez Pas Ça Art Brut sonne comme une provocation de la part de l’institution de référence en la matière : le musée Art Et Marges qui fête les 40 ans de sa collection. L’heure d’un bilan sur la constitution de cette collection de 4000 œuvres et la question récurrente des limites de l’Art Brut. Rencontre avec Coline De Reymaeker, la responsable des projets et expositions.
L’exposition présente une quarantaine d’artistes ("du plus grouillant au plus sobre") ainsi qu'un focus sur les dessins récemment découverts de Francis Goidts, un enfant de 10 ans dont on a parlé ici, et un second sur une des artistes belges les plus reconnues, Martha Grünenwaldt qui commence le dessin à 70 ans avec les crayons de ses petits-enfants.
Avec leur retour prochain dans les institutions de santé, la parole des personnels ayant refusé la vaccination contre le Covid-19 se fait jour. Le sociologue Frédéric Pierru a recueilli des centaines de témoignages à l’occasion d’une étude sur le sujet.
Ce sont des témoignages que l’on a du mal à entendre, des mots qui décrivent une impasse. Certes, on peut se dire que ces personnels soignants qui n’ont pas voulu se faire vacciner contre le Covid l’ont bien cherché, il n’empêche, les voilà isolés, perdus, sans emploi : «Je travaille depuis 1984. J’ai commencé comme infirmière pendant sept ans à Paris. Après une formation de puéricultrice, j’ai travaillé deux ans en pédiatrie. J’ai travaillé en protection maternelle et infantile, j’ai été responsable de la pouponnière de mon département pendant trois ans. Je me suis formée régulièrement à la protection de l’enfance. J’ai également fait un DU en psycho-patho du nourrisson, et je me suis formée à la psychothérapie. Je fais partie des soignants mis au pilori pour avoir refusé de se faire vacciner contre le Covid-19.» Et cette femme de 63 ans, courageuse et déterminée, ne comprend pas : «Je vis cette situation comme une grande violence, violence qui a eu des conséquences sur ma santé. Jamais de ma vie je n’aurais imaginé vivre une telle expérience traumatisante, une telle maltraitance. J’ai cherché du travail, mais à mon âge, c’est difficile. Je vis actuellement sur un petit pécule que m’a laissé mon père à son décès, mais mes économies fondent comme neige au soleil.»
Selon une étude de Santésuisse, les coûts de la santé sont en hausse chez les jeunes femmes en raison des prestations psychiatriques, plus nombreuses que chez les jeunes hommes.
Les dépenses de santé ont fortement augmenté chez les jeunes femmes en raison des prestations psychiatriques. Selon une étude de la faîtière des assureurs Santésuisse, la part de ces dépenses est passée de 16 à 20,2% entre 2017 et 2021.
Chez les jeunes hommes, elle est de 13,7%. En moyenne suisse, les prestations en psychiatrie représentent 5,6% des dépenses de santé pour l’ensemble des patients, selon cette évaluation, révélée mercredi par le Tagesanzeiger.