Rien ne laissait présager que ce courant artistique informel disposerait d’un musée reluisant hébergeant ses œuvres, en l’occurrence celui de la Création franche, rénové et étendu d’ici à 2025
« Ce musée est atypique : il présente des œuvres qui n’ont pas vocation à être exposées », contextualise Hélène Ferbos, la directrice du musée de la Création franche, à Bègles, commune voisine de Bordeaux. Ce site d’exposition d’art brut va être rénové et étendu. Il rouvrira en 2025 avec une surface d’exposition qui aura doublé et une muséographie digne des grands sites culturels.
Tout le monde a entendu parler de l’Aide sociale à l’enfance, mais peu savent vraiment ce qui s’y passe. L’auteur, décrit le rôle de référent qu’il y a tenu pendant vingt-sept ans à travers des récits sans concession, ni pour lui ni pour son administration.
Dans cet ouvrage qui se lit comme un roman, Jacques Trémintin raconte le quotidien d’un référent de l’Aide sociale à l’enfance. Il embarque le lecteur dans sa voiture, au domicile des familles, dans son bureau, au collège, au tribunal pour enfants…
Ils s’appellent Hana, Maximilien, Arnaud, Imelda. Ils sont jeunes, une vingtaine d’années pour l’un, trente ans à peine pour les autres. Ils ont en commun de souffrir d’une maladie psychique sévère, bipolarité, schizophrénie, dépression, trouble borderline, et d’en parler à visage découvert.
Quatre-vingts secondes ce matin sur le très bon documentaire Nos folies ordinaires sur France 2 dont le premier mérite est précisément de nous montrer ces quatre visages et, à travers eux, de dissiper une partie du cercle de méconnaissance et surtout de honte qui entoure trop souvent encore la maladie mentale en France.
Plus de 25 places en hôpital psychiatrique pourraient disparaitre en Creuse, dans différentes unités à Boussac, Saint-Vaury et La Souterraine. C'est notamment une conséquence de la loi Rist qui, depuis le 3 avril, limite les honoraires des médecins intérimaires.
La nouvelle est tombée il y a une quinzaine de jours en CSE (comité social et économique) du centre hospitalier La Valette, à Saint-Vaury, spécialisé en santé mentale : une réorganisation des soins psychiatriques en Creuse est imminente. 15 lits vont être gelés dans l'établissement (il n'en resterait plus que 86, sur deux services).
Depuis le 10 avril, l'hôpital de jour de Boussac n'accueille plus de patients. Cette structure est une antenne de l'hôpital psychiatrique de La Valette à Saint-Vaury, qui subit le manque structurel de médecins et le départ récent de trois intérimaires depuis l'entrée en vigueur de la loi Rist.
La loi Rist qui plafonne la rémunération des médecins intérimaires a des conséquences sur les soins psychiatriques en Creuse. Le centre hospitalier La Valette à Saint-Vaury a perdu trois intérimaires depuis l'entrée en vigueur de la loilundi 3 avril, précise la direction. Ils refusent de revenir travailler pour un salaire plus bas. Cette loi s'ajoute à un manque structurel de médecins : dans l'établissement, deux postes de pédopsychiatres et deux postes de psychiatres sont vacants. Pour faire face, La Valette est obligé de se réorganiser en "gelant" les places de l'hôpital de jour de Boussac.
Portée par l’Ined et l’Inserm, l’étude Elfe a intégré plus de 18 000 enfants nés en 2011, suivis pour une durée de 20 ans.
Près d’une heure par jour à 2 ans, 1 heure 20 à 3 ans et demi et 1 heure 34 à 5 ans et demi : ce sont les résultats, inquiétants, de la première étude nationale d’envergure sur le temps passé par les petits devant des écrans. Sans surprise, il a augmenté ces dernières années en France et excède les recommandations sanitaires.
L’urgentiste Mathias Wargon, chef de service à l’hôpital Delafontaine, en Seine-Saint-Denis, raconte, dans une tribune au « Monde », comment sa mère, atteinte de démence, a vécu ses dernières années. Il plaide pour une meilleure prise en compte de ces situations dans les débats actuels sur la fin de vie.
La Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a rendu le rapport résumant les travaux conduits par la mission d’évaluation de la loi dite Claeys-Leonetti du 2 février 20161. Les rapporteurs rappellent que les principales innovations de cette loi étaient « le caractère contraignant des directives anticipées, le renforcement du rôle de la personne de confiance et la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès (SPCJD). » Ils soulignent qu’elle réaffirmait « le refus de l’obstination déraisonnable, le droit à une fin de vie digne ou encore l’accès aux soins palliatifs pour tous. » Et ils constatent que le bilan de sa mise en œuvre est décevant.
Lors du congrès de la médecine générale (CMGF), les syndicats de médecins libéraux et l’Assurance maladie ont réalisé l’autopsie de l’échec de la dernière négociation qui n’a pas permis de conclure une nouvelle convention.
Marqués par ce revers, les deux parties ont manifesté le désir de donner une seconde chance à la négociation pour répondre rapidement à la crise de la profession et améliorer l’accès aux soins.
Il n’y avait pas de divan mais le débat organisé sur l’avenir de la convention, samedi 25 mars au Congrès de la médecine générale, a permis de réaliser une psychanalyse des acteurs déçus de la dernière négociation conventionnelle.
Etudes phares, nouvelles politiques de santé, alertes sanitaires... Une sélection de l'actualité internationale de la santé couverte par nos équipes éditoriales locales.
L'intelligence artificielle va permettre de mieux comprendre les maladies psychiatriques, d'aider au suivi des patients voire d'anticiper les maladies. Encore faudra-t-il savoir encadrer son utilisation.
Le biologiste britannique Dave Goulson publie un livre alarmant dans lequel il explique pourquoi nous ne pourrons pas survivre sans ces bestioles, dont les populations s’effondrent. Leur disparition rendrait la planète invivable pour les humains.
C’est un livre choc. Aussi fascinant qu’horrifiant. Un nouveau cri d’alarme qui devrait nous extirper d’une torpeur individuelle et collective : en exterminant les insectes, nous condamnons notre civilisation. Dans Terre silencieuse, qui vient de paraître en français (Ed. Rouergue, 400 p.), le biologiste britannique Dave Goulson, professeur à l’université du Sussex, explique à quel point notre destin est lié à celui de ces bestioles, belles, intelligentes, captivantes, mystérieuses, que nous faisons pourtant disparaître à un rythme ahurissant. Pour l’instant, nous n’en avons décrit et nommé qu’environ 1,1 million d’espèces, mais il pourrait y en avoir cinq fois plus.
Avec l'exposition "Art brut, un dialogue singulier avec la collection Würth", le musée d'Erstein (Bas-Rhin) propose à ses visiteurs d'emprunter un chemin inhabituel. Celui d'un art collecté d'abord dans les institutions psychiatriques, puis découvert chez les autodidactes, souvent en marge de la société.
L'exposition couvre une large période, du début du XXe siècle jusqu'à nos jours. Elle se dévoile autour d'une cinquantaine d'artistes "bruts", autrement dit non-professionnels. Cette expression artistique germe la plupart du temps sur le terreau de l'isolement social, affectif ou économique. Poussées par une nécessité intérieure puissante, ces pratiques du dessin, de la peinture ou encore de l'assemblage sont en fait des soins auto-prodigués, des actes existentiels, des témoignages de vie singuliers.
Ce qui est visible jusqu'au 21 mai au musée Würth d'Erstein est donc beaucoup plus qu'une exposition. En plus des 130 œuvres d'art brut en provenance de collections privées, il y a celles de sept patient(e)s de l'hôpital psychiatrique de jour. Le musée et le centre ont travaillé main dans la main. Pendant des mois.
N’appelez Pas Ça Art Brut sonne comme une provocation de la part de l’institution de référence en la matière : le musée Art Et Marges qui fête les 40 ans de sa collection. L’heure d’un bilan sur la constitution de cette collection de 4000 œuvres et la question récurrente des limites de l’Art Brut. Rencontre avec Coline De Reymaeker, la responsable des projets et expositions.
L’exposition présente une quarantaine d’artistes ("du plus grouillant au plus sobre") ainsi qu'un focus sur les dessins récemment découverts de Francis Goidts, un enfant de 10 ans dont on a parlé ici, et un second sur une des artistes belges les plus reconnues, Martha Grünenwaldt qui commence le dessin à 70 ans avec les crayons de ses petits-enfants.
Avec leur retour prochain dans les institutions de santé, la parole des personnels ayant refusé la vaccination contre le Covid-19 se fait jour. Le sociologue Frédéric Pierru a recueilli des centaines de témoignages à l’occasion d’une étude sur le sujet.
Ce sont des témoignages que l’on a du mal à entendre, des mots qui décrivent une impasse. Certes, on peut se dire que ces personnels soignants qui n’ont pas voulu se faire vacciner contre le Covid l’ont bien cherché, il n’empêche, les voilà isolés, perdus, sans emploi : «Je travaille depuis 1984. J’ai commencé comme infirmière pendant sept ans à Paris. Après une formation de puéricultrice, j’ai travaillé deux ans en pédiatrie. J’ai travaillé en protection maternelle et infantile, j’ai été responsable de la pouponnière de mon département pendant trois ans. Je me suis formée régulièrement à la protection de l’enfance. J’ai également fait un DU en psycho-patho du nourrisson, et je me suis formée à la psychothérapie. Je fais partie des soignants mis au pilori pour avoir refusé de se faire vacciner contre le Covid-19.» Et cette femme de 63 ans, courageuse et déterminée, ne comprend pas : «Je vis cette situation comme une grande violence, violence qui a eu des conséquences sur ma santé. Jamais de ma vie je n’aurais imaginé vivre une telle expérience traumatisante, une telle maltraitance. J’ai cherché du travail, mais à mon âge, c’est difficile. Je vis actuellement sur un petit pécule que m’a laissé mon père à son décès, mais mes économies fondent comme neige au soleil.»
Selon une étude de Santésuisse, les coûts de la santé sont en hausse chez les jeunes femmes en raison des prestations psychiatriques, plus nombreuses que chez les jeunes hommes.
Les dépenses de santé ont fortement augmenté chez les jeunes femmes en raison des prestations psychiatriques. Selon une étude de la faîtière des assureurs Santésuisse, la part de ces dépenses est passée de 16 à 20,2% entre 2017 et 2021.
Chez les jeunes hommes, elle est de 13,7%. En moyenne suisse, les prestations en psychiatrie représentent 5,6% des dépenses de santé pour l’ensemble des patients, selon cette évaluation, révélée mercredi par le Tagesanzeiger.
Selon une étude de l’Insee, plus de 9 millions de personnes vivent seules en France et parmi elles, plus de la moitié sont des seniors. Même si certains ont fait le choix d’être seul et le vivent bien, la solitude peut parfois conduire à l’isolement. Il convient donc de trouver des activités pour maintenir un lien social.
Une pause avec soi-même
La solitude est une situation que l’on choisit rarement. Retraite, déménagement, maladie, rupture amoureuse ou familiale… Les causes de la solitude sont nombreuses. Identifier la raison de cet isolement, permet d’y voir plus clair. Vaincre la solitude passe souvent par un changement d’état d’esprit et une modification de ses habitudes.
Éviter l’isolement
Être seul(e) est souvent facteur de dépression et de perte d’estime de soi qui peut amener à un comportement plus négatif et critique. Le premier pas ? Se prendre en main. Comment ? On démarre avec une bonne hygiène de vie : alimentation, activité physique, sorties. Il s’agit de ne pas se laisser aller et se motiver. On le sait, s’extraire de la solitude demande du courage mais à partir de 60 ans, il est temps de vivre pleinement. Et si vivre seul était au final une vraie opportunité de vivre pour soi : une liberté totale, une paix avec soi-même…
Des malades, qui se savent condamnés, font le choix de préparer leur mort. Si cela n'est pas possible en France, beaucoup se rendent en Suisse pour bénéficier d'un suicide assisté. C'est le cas de l'ancien journaliste Charles Biétry, atteint de la maladie de Charcot, qui a confié avoir préparé son suicide assisté dans le pays frontalier.
Face à la saturation des centres d’hébergement et aux expulsions de réfugiés hors de la capitale, des propriétaires privés, sensibles à leur situation, mettent temporairement leurs locaux vacants à la disposition d’associations d’aide aux migrants.
C’est un grand duplex désaffecté de 500 m² au fond d’une cour pavée du XXe arrondissement de Paris. On y entre par une petite porte en bois qui donne sur un couloir exigu, au bout duquel sous les néons blafards d’une grande pièce à vivre… des dizaines de tentes ont été déployées. Lorsqu’on monte l’escalier, plusieurs autres abris sont installés entre quatre murs avec vue sur les terrasses voisines. Assis sur un matelas gonflable, Ali (1), un Ivoirien de 17 ans, mordille une cuisse de poulet. Il scrute autour de lui et plaisante : «C’est ici qu’on habite maintenant. C’est beau, hein ?»
Deuils, ruptures, rencontres. Pour la philosophe, très attachée à la transmission, chaque étape de la vie est un nouveau départ. Dont elle entend saisir l’intensité, dans son nouveau livre, “Les Débuts. Par où commencer ?”.
La philosophe Claire Marin chez elle à Paris, le 23 mars 2023. Photo Roberto Frankenberg pour Télérama
«Nous sommes cette drôle d’espèce qui commence son existence dans la certitude de sa fin à venir. Nous nous efforçons d’apprendre ce que nous oublierons, nous aimons ceux qui dispa-raîtront, nous soignons ceux qui s’effacent. » Les mots si justes de Claire Marin touchent en plein cœur ce que nous sommes : ce mélange cabossé de fragilité et de créativité, de précarité et d’entraide, de dépendance et de force. Pour saisir la richesse de nos identités, toujours multiples et souvent paradoxales, la philosophe née en 1974, professeure en classes préparatoires aux grandes écoles, s’intéresse aux moments clés de l’existence, comme les maladies, les déplacements, les naissances, les deuils, les ruptures, qui, à chaque fois, affectent et reconfigurent le sens de notre vie. Des périodes d’intense « désorientation existentielle », des épreuves tout à la fois terriblement banales et extrêmement violentes pour chacun.