par Thibaut Sardier et Sonya Faure publié le 10 février 2023
L’avocate Nathalie Tomasini, spécialisée dans la défense des femmes victimes de violence, milite pour l’inscription du féminicide dans le Code pénal. Et l’extension de la notion, aujourd’hui limitée au contexte conjugal.
Aux assises d’Aix-en-Provence, un homme est jugé jusqu’au 10 février pour le meurtre de Marie-Bélen Pisano, étudiante de 21 ans, en mars 2019. Alors que le procès s’est ouvert lundi 6 février pour « vol avec violences ayant entraîné la mort », la justice estimant que l’agression avait pour motif le vol du portable de la jeune fille, la famille et l’avocate de celle-ci évoquent un « féminicide non intime », c’est-à-dire le meurtre d’une femme en raison de son genre, commis par un auteur qui n’avait pas de lien intime avec elle. Quel est le sens de cette notion ? Quelle valeur peut-elle avoir, alors que le féminicide lui-même n’est pas inscrit dans notre Code pénal ? Décryptage avec Nathalie Tomasini, avocate qui a notamment défendu Jacqueline Sauvage et Valérie Bacot, qui avaient tué leurs conjoints violents, et fondatrice dès 2011 du premier cabinet spécialisé dans la défense des femmes victimes de violences.