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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 30 janvier 2023

TRIBUNE Retraites : l’épuisement professionnel, on en parle ?

par Thomas Coutrot et Coralie Perez, Economistes  publié le 29 janvier 2023 

Le système de compensation de la pénibilité serait juste et efficace s’il prenait en compte à la fois le mal-être physique et psychique. Le débat devrait aussi porter sur le pouvoir d’agir des salariés sur leur travail, estiment les économistes Thomas Coutrot et Coralie Perez.

Le rejet massif de la réforme des retraites s’enracine dans le sentiment largement partagé que le travail est, pour beaucoup, déjà devenu insoutenable bien avant 60 ans.

A la question «Vous sentez-vous capable de faire le même travail qu’actuellement jusqu’à votre retraite ?» : 44 % des salariés interrogés répondent par la négative (1). Leur réponse dépend beaucoup du temps qui les sépare de la retraite : les jeunes se voient bien plus souvent incapables (58 % pour les moins de 30 ans) que les seniors (26 % pour les plus de 50 ans). Au-delà de l’âge, jouent la classe sociale et le genre : les ouvriers sont moins optimistes (48 %) que les cadres (38 %), les femmes (48 %) que les hommes (40 %).

"Je prends des antidépresseurs" : Fabrice Luchini évoque avec franchise son anxiété

Écrit par  Publié le 29/01/2023  

Dimanche 29 janvier 2023, Fabrice Luchini s'est confié dans les colonnes du Parisien au sujet de son anxiété. S'il suit une analyse depuis de longues années, l'acteur de renom ne le cache pas : il ressent le besoin de prendre des antidépresseurs.












Fabrice Luchini peut être "hystérique" quand il veut, comme il le revendique dans un entretien accordé au Parisien, dimanche 29 janvier 2023. Cet amoureux de littérature et de théâtre aime faire le show sur les plateaux télé. Mais, il se laisse aussi aller à des confidences sur son tempérament anxieux. Quand les journalistes du quotidien évoquent avec lui la notion de bonheur, il répond : "Ce n’est plus un but. Quarante ans d’analyse m’ont montré que ce n’est pas pour moi, je n’ai pas une nature heureuse mais anxieuse, je prends des antidépresseurs, je dors très mal. Mais c’est un moteur pour mon métier". Face à ce qu'il nomme une "souffrance", Fabrice Luchini est loin de vouloir se lamenter.


Les « écospirituels » ou la tentative de se réconcilier avec la Terre par la spiritualité

Par  Publié le 28 janvier 2023 

ENQUÊTE Pour affronter l’écoanxiété qui les assaille, un nombre croissant d’écologistes se tournent vers divers rituels de reconnexion à la nature, parfois ancestraux, souvent ésotériques. Et se bricolent une spiritualité sur mesure, censée les aider à transformer le monde, ou du moins leur rapport à celui-ci.

« Eyes as Big as Plates » #Andreas (Norvège, 2019).

Elle a d’abord été infirmière, puis aiguilleuse du ciel, pilote d’avions privés, analyste en sécurité pour l’aérien. Ensuite, à 41 ans, Florence-Marie Jégoux a vécu ce qu’elle appelle « un bel effondrement intérieur » : une prise de conscience écologique, suivie d’une autre, « collapso ». Face à cette angoisse de fin du monde, elle s’est sentie seule. « Je me suis rendu compte qu’il n’y avait personne autour de moi à qui en parler. Et, en lisant Pablo Servigne, j’ai découvert l’écopsychologie et le “travail qui relie”. »

Plusieurs sites consacrés au « travail qui relie » énoncent ainsi la problématique à laquelle ce « TQR » entend répondre :« Comment aller à la rencontre de notre découragement et de notre impuissance face à l’ampleur de la crise écologique et sociale, pour les transformer en engagement créatif ? Comment renforcer nos racines pour nous soutenir nous-mêmes, les autres et la Terre ? »

Cinq façons de sortir du « Dry January »... et de changer son rapport à l’alcool

CHRONIQUE

Ophélie Neiman

Trente et un jours sans alcool. Plus d’un Français sur trois envisageait, au début du mois de janvier, de relever ce défi bénéfique pour la santé. Alors que février approche, comment prolonger l’effort, ou renouer en toute modération avec le ballon ou le demi ?

Le mois de janvier s’achève et, avec lui, le Dry January, ou « janvier sec ». L’initiative, apparue au Royaume-Uni il y a dix ans, a essaimé par la force des réseaux sociaux et l’ardent soutien des associations anticancer et antialcool. Le site officiel, qui promeut le #ledéfidejanvier, annonce que, selon un sondage BVA, 35 % des Français interrogés pensaient y participer. Que vous ayez fait partie de ceux-là ou non, comment aborder le mois de février sous les meilleurs auspices ?

À quoi sert le silence en psychothérapie ?

Interview de Serge Hefez







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LES INTERSTICES

FRÉDÉRIC STUCIN

  • EXPOSITION

20.01 - 15.04.2023

  • STRASBOURG



    ENTRÉE LIBRE

    DU MERCREDI AU SAMEDI

    14H – 18H30

    DOSSIER DE PRESSE

    L’exposition et le livre de photographies de Frédéric Stucin, Les Interstices, accompagnés d’un texte d’Ondine Millot, ont pu voir le jour grâce au dispositif Capsule du ministère de la Culture.

    Projet soutenu par la DRAC Nouvelle-Aquitaine, l’Agence Régionale de Santé de la Nouvelle-Aquitaine dans le cadre de l’appel à projet Culture et Santé, le Centre hospitalier de Niort, l’association PEPPSY (Prêts et Externalisation pour la PSYchiatrie), la Radio Pinpon et Stimultania Pôle de photographie.

    Projet initié et piloté par la Villa Pérochon avec l’étroit partenariat et la co-construction du service psychiatrique de l’hôpital de Niort : La P’tite Cafète.

    Pendant un an, le photographe Frédéric Stucin s’est installé dans la cafétéria accolée au service psychiatrique de l’hôpital de Niort pour y observer les « interstices », photographiant patients et soignants : en résulte un doux ensemble de quatre-vingt-deux photographies sur ces lieux de soin souvent stigmatisés.


dimanche 29 janvier 2023

Je pars sans moi & Isabelle Lafon, folle à relier [Gill Sgambato]

 





Je pars sans moi


 TTT   Très Bien










La Colline - Théâtre national
15 rue Malte-Brun, 75020 Paris
Du 17/01/2023 au 12/02/2023

Isabelle Lafon et Johanna Korthals Altes ne travaillent pas sur la folie. Elles font de la folie un état, une vérité, une réalité, qu’il leur revient de traverser, sur une scène de théâtre où seule une porte blanche, posée là dans l’espace nu, indique que (peut-être) un sas séparerait normalité et anormalité. Les deux actrices s’échangent les mots comme on se repasse les symptômes. Hallucinations, confusions identitaires, trouble des personnalités : les dérèglements de la raison circulent de l’une à l’autre ; les récits surgissent pour s’évanouir dans des suspens, des clairs-obscurs. Le texte se découd à mesure qu’il se coud. Si des réflexions de psychiatres (Gaëtan de Clérambault et Fernand Deligny) inspirent le spectacle, celui-ci doit sa cohérence à la présence affirmative de ces deux corps féminins qui forment une entité : le théâtre. Un bien curieux phénomène dont on sait la joyeuse duplicité et la capacité à frapper son public de palinopsie.


Sceneweb

Isabelle Lafon, folle à relier

Dans Je pars sans moi, Isabelle Lafon emmène avec elle sa complice Johanna Korthals Altes aux frontières d’un monde à la fois proche et inconnu, peuplé de dangers : celui de la folie. À partir des mots d’une femme internée à la fin du XIXème siècle à Sainte-Anne, elles se fraient un chemin passionnant, délicat vers leurs propres vertiges.



La ferme à Gégé

 


film1

De : De Florent Verdet

Synopsis

Gérard Coutances, dit «Gégé» vit depuis 3 générations en fermage dans le bocage normand. Dans les années 90, endetté, il transforme son exploitation en un lieu unique d’accueil pour enfants.




Exclu : regardez “Fils de Garches”, le troublant récit d’enfants handicapés meurtris par l’hôpital

François Ekchajzer   Publié le 27/01/23

Rémi Gendarme-Cerquetti est retourné à l’hôpital de Garches où, dans les années 1990, on tentait de “remettre droit” les enfants atteints, comme lui, d’amyotrophie spinale. Un souvenir cauchemardesque qu’il a mis en scène dans “Fils de Garches”, à voir en exclusivité sur “Télérama”.

De l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) où il alla souvent, enfant, pour y subir des soins orthopédiques censés remettre droit son corps tordu par une amyotrophie spinale, Rémi Gendarme-Cerquetti garde un souvenir cauchemardesque. Celui d’un lieu menaçant, dont les grands bâtiments vétustes évoquaient à ses yeux le cinéma d’horreur. Prisonnier de corsets qui le faisaient inutilement souffrir, il alla jusqu’à se rêver « millionnaire, pour acheter l’hôpital et y tourner des films ». Puis décida plus raisonnablement d’en réaliser un, qui exposerait ce qu’il a enduré comme d’autres jeunes handicapés des années 1990, et qu’ignorent les valides. Diffusé sur telerama.fr du 27 janvier au 3 février, Fils de Garches offre une incursion inattendue dans ce monde d’une inquiétante étrangeté, décrit avec une grande maîtrise par ce cinéaste tout aussi accompli qu’inconnu.

Radio Pinpon permet aux patients en psychiatrie de s’exprimer

Publié 




Éric Lotterie est infirmier en psychiatrie à l’hôpital de Niort. Afin de mieux accompagner ses patients, il anime Radio Pinpon, un lieu d’expression qui leur est dédié. Entre lecture de textes ou jeu de sketchs, Brut a passé une journée dans leur studio.

Concevoir le soin de manière différente, je trouve que ça met un peu d’espoir dans des perspectives qui ne sont pas toujours très gaies, je parle du soin. Pour les patients, pour beaucoup d’entre eux je vois une facilité d’expression qui se met en place et un rapport de confiance.” Dans le service psychiatrie de l’hôpital de Niort, Éric Lotterie, infirmier, anime Radio Pinpon. Cette radio est réservée exclusivement aux patients du service. Dessus, ils peuvent s’exprimer grâce aux différents programmes, et parler de ce qui leur tient à cœur. 

C’est le but de Radio Pinpon”, explique Éric Lotterie. “C’est d’étayer les gens. Et puis écrire son histoire comme ça sans l’adresser à quelqu’un, ça serait dommage. Et je trouve que, justement, cette idée de l’adresse, on s’adresse à quelqu’un, c’est ce qui constitue la relation à l’autre quoi.

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Sexisme : le Haut Conseil à l’égalité décrypte le vécu « terrible » des femmes


 



Par   Publié le 23 janvier 2023

Le Haut Conseil à l’égalité a publié lundi 23 janvier son deuxième baromètre annuel sur le sexisme. Si 37 % des femmes déclarent avoir vécu une situation de non-consentement sexuel, seuls 12 % des hommes reconnaissent avoir insisté pour une relation sexuelle. L’instance révèle des comportements de sexisme très ancrés, en particulier chez les jeunes hommes.

Lors d’une manifestation pour la Journée internationale des droits des femmes, à Paris, le 8 mars 2021.

Trente-trois pour cent des femmes françaises affirment avoir eu un rapport sexuel alors qu’elles n’en ressentaient pas l’envie, évoquant l’insistance de leur partenaire. Et plus d’un tiers d’entre elles (37 %) témoignent avoir déjà vécu une situation de non-consentement au plan sexuel. En face, seuls 12 % des hommes reconnaissent avoir insisté pour une relation sexuelle alors qu’ils savaient que leur partenaire n’en avait pas envie. Ce sont quelques-uns des chiffres marquants du deuxième baromètre annuel sur le sexisme rendu public, lundi 23 janvier, par le Haut Conseil à l’égalité (HCE) entre les femmes et les hommes.

Cache-sexes Un jeu d'artiste

Disponible :

Du 15/01/2023 au 20/02/2023








L’histoire de l’art vue à travers la feuille de vigne et ses avatars. De l’Antiquité à nos jours, un inventaire malicieux et érudit du puritanisme appliqué aux beaux-arts et des ruses pour le contourner.  

Dans la statuaire grecque, les organes génitaux apparaissent encore sous la forme édulcorée d'un pénis enfantin pour l'homme et d'un pubis glabre pour la femme. Les artistes de l’époque antique, à qui l’on doit l’invention du nu, entendaient représenter un homme civilisé, capable de dominer ses pulsions. Sous l’ère chrétienne, une vague de cache-sexes déferle. Liées à la représentation de la Genèse, les classiques feuilles de vigne cèdent le pas à une infinité de végétaux, pagnes virevoltants, serpents suggestifs ou robinets potaches. Parfois, le paravent frise le ridicule, comme ce baudrier peint par David qui pendouille incommodément entre les jambes du guerrier Tatius. Mais le plus souvent, dans un excitant jeu de cache-cache avec la bienséance, les artistes débordent d'inventivité pour dissimuler – ou feindre de le faire afin de mieux montrer – le corps du délit. La chevelure bouillonnante de la Vénus de Botticelli, opportunément glissée entre les cuisses de la déesse, illustre ainsi la force du désir.

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Monsieur l'Abbé Blandine Lenoir

Festivals : Les films du festival du court métrage de Clermont-Ferrand






Résumé


Des hommes et des femmes dans les années trente et quarante. Ils auraient pu être nos grands-parents. Comment s’aimer sans faire huit enfants ? Comment concilier morale catholique et amour conjugal ? Pourquoi le plaisir est-il coupable ? L’Abbé Viollet, peut-être, saura répondre à toutes ces questions. La mince affaire.


L'avis de tënk


Monsieur l'Abbé est adapté de L'Amour en toutes lettres, Questions à l'Abbé Viollet sur la sexualité – plus de cent lettres de catholiques réunies par l'historienne Martine Sevegrand. En mettant en scène, en chair, en paroles et en costumes d'époque, ces messages adressés à un "spécialiste de la morale conjugale", Blandine Lenoir nous plonge dans les tourments intimes de ces croyants qui s'interrogent sur leurs devoirs et leurs interdits. Et c'est passionnant. La confiance avec laquelle ils se livrent est confondante : la plus grande intimité s'y expose, et la honte, et la peur.


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Mutilations Quand le réchauffement climatique conduit à une hausse des excisions

par Aurore Coulaud  publié le 28 janvier 2023

Dans les zones d’Afrique les plus touchées par la hausse des températures, les femmes font les frais d’une conséquence méconnue et dévastatrice du réchauffement climatique : face à la précarité alimentaire des familles, les mariages d’enfants augmentent, avec comme corollaire les mutilations génitales féminines.

C’est un fait : le changement climatique est un multiplicateur de menaces, même les plus inattendues. D’après l’Organisation des Nations unies (ONU), les mutilations génitales féminines (MGF), ou excisions, ont augmenté de presque 30 % dans les zones d’Afrique les plus touchées par la hausse des températures. L’association de solidarité internationale Vision du Monde, qui vient en aide «aux enfants les plus vulnérables», tient à alerter «sur ces pratiques dangereuses qui violent les droits des filles, et sont très préjudiciables pour leur avenir», alors que se tient le 6 février la journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines. L’ONU espère éliminer complètement cette pratique d’ici à 2030.

samedi 28 janvier 2023

La psychanalyse et les traditions au Maghreb

 



PAR Khalid LYAMLAHY

26 janvier 2023

Des djinns à la psychanalyse. Nouvelle approche des pratiques traditionnelles et contemporaines

Jalil Bennani

2022


Les presses du réel

168 pages

Un essai documenté sur les dynamiques qui fondent la rencontre entre la psychanalyse et les pratiques traditionnelles au Maghreb, enrichi d’un travail de synthèse historique, théorique et clinique.

Quelle place tiennent les traditions et les pratiques populaires dans la psychanalyse au Maghreb et dans le reste du continent africain ? Comment penser la souffrance psychique en tenant compte de la transmission des croyances et des dialogues culturels ? Dans quelle mesure peut-on renouveler la pratique clinique en conciliant théorie scientifique et interprétation de la pratique magico-religieuse ?

Pour répondre à ces questions toujours d’actualité, le psychiatre et psychanalyste marocain reconnu Jalil Bennani propose un ouvrage dense et passionnant, à la fois ancré dans l’histoire (post-)coloniale du Maghreb (et plus particulièrement du Maroc) et ouvert sur des analyses à l’échelle régionale (notamment africaine et arabe) et universelle. L’ouvrage vient s'ajouter à d’autres travaux ayant traité de la rencontre entre la psychanalyse et les traditions culturelles et religieuses en contexte postcolonial, dont le très remarqué The Arabic Freud : Psychoanalysis and Islam in Modern Egypt (2017) d’Omnia El Shakry.

Dans son introduction, Bennani s’appuie sur son expérience professionnelle pour dire d’emblée que « la rationalité existe aussi bien dans les pratiques traditionnelles » comme la magie et la transe « que dans les pratiques modernes ». Dans un pays comme le Maroc, « guérisseurs, magiciens, saints, hommes de religion s’opposent ou cohabitent avec les psychiatres,  psychologues et psychanalystes ». Partant de ce constat, le but de l’ouvrage est de « proposer des pistes de réflexion pour articuler le discours des croyances au discours de la science et au langage ». Reprenant le concept de « double critique » du penseur marocain Abdelkébir Khatibi (soit la critique à la fois de l’héritage occidental et du patrimoine théologique), Bennani se donne pour objectif de réaliser « une double déconstruction : celle du passé colonial avec ses traditions médicales» et « celle de la tradition médico-religieuse, encore présente aujourd’hui au Maghreb ».

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« C'était comme une implosion à l'intérieur de moi »

PAR 

PUBLIÉ LE 27/01/2023

Crise suicidaire, dépression ou burn-out… A la clinique Mon repos, un hôpital de jour spécialisé en psychiatrie situé à Ecully, dans la banlieue lyonnaise, une filière spécifique accueille depuis 2019 les soignants en souffrance.

Clinique Mon Repos (Lyon) séance de relaxation

«Un jour, j'ai reçu le mail d'une soignante que je devais recevoir», nous raconte Magali Briane, psychiatre-addictologue et médecin coordinateur de l’hôpital de jour de la clinique Mon Repos (Ecully). «Cette patiente me demandait de ne pas l'appeler par son prénom, elle expliquait qu'elle porterait un masque, un chapeau, des lunettes... Ce mail dit la peur de la population pour les soins en santé mentale», explique la psychiatre. Cette crainte participe aussi d'une prise en charge tardive des soignants. Les professionnels de santé qui arrivent à la clinique Mon Repos se trouvent souvent dans des situations de grande détresse émotionnelle. «Il y a la peur de me rencontrer, la peur du jugement, la peur de croiser, parfois, un collègue, un patient», poursuit Magali Briane. C'est l'une des raisons pour lesquelles l'équipe a pris soin «d'externaliser la prise en charge» des soignants, qui sont reçus dans une unité dédiée. «Nous sommes aussi vigilants à ne jamais mettre dans les mêmes groupes thérapeutiques des gens susceptibles de se connaître», souligne Magali Briane.

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Crise de l’attractivité en psychiatrie : Frank Bellivier dresse un état des lieux et ouvre des perspectives

Publié le 

S’exprimant au Congrès de l’Encéphale le 20 janvier, le délégué ministériel à la Santé mentale et à la psychiatrie, Frank Bellivier, a dressé un état des lieux de la démographie des psychiatres, dans le contexte de « crise profonde d’attractivité » de la discipline et évoqué des pistes pour préparer l’avenir pour préparer une nouvelle génération de psychiatres, tout en répondant aux « urgences » du moment. 

Etat des lieux

Sur le plan de la démographie, le Pr Bellivier communique des chiffres qui peuvent paraître « rassurants ». Ainsi, « la France n’est pas le plus mal placée parmi les pays développés en nombre de psychiatres par habitant  » et la densités de psychiatres est « parmi les plus élevées d’Europe (20 psychiatres pour 100 000 habitants, dont 10 en exercice libéral ou mixte), ce qui la situe à la 4e place des 27 États de l’Union européenne », observe-t-il. En 2021, l’Observatoire nationale des professions de santé (ONDPS) comptabilise 15 500 psychiatres, dont 4500 libéraux exclusifs. Par ailleurs, le nombre total de psychiatres en France « n’a cessé de croître depuis les années 1980 » et diminue depuis 2016, la fin de cette décrue devant être effective en 2023.

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Au CHU de Nantes, la psychiatrie souffre la nuit : "la situation n'est plus tenable, elle empire"

Par Farah Sadallah   Publié le 

En psychiatrie, le personnel de nuit du CHU de Nantes (Loire-Atlantique) est en grève depuis le dimanche 22 janvier 2023. Des infirmiers racontent l'insécurité de leur quotidien.

L'ensemble du service en psychiatrie est en grève depuis le dimanche 22 janvier 2023 à l'hôpital Saint-Jacques à Nantes. Ils dénoncent leurs conditions de travail

Les professionnels de nuit de psychiatrie sont en grève depuis le dimanche 22 janvier 2023 à l’hôpital Saint-Jacques, à Nantes. Ils dénoncent leurs conditions de travail « inacceptables ». (©Farah Sadallah / actu Nantes)

« Un jour, il va se passer quelque chose de très grave », lâche Martin, infirmier de nuit en unité fermée, à l’hôpital Saint-Jacques, à Nantes (Loire-Atlantique). Ce vendredi 27 janvier 2023, ils sont 12 à s’être réunis pour témoigner de leurs conditions de travail en service de psychiatrie qui empirent de jour en jour, selon eux.