Par Solène Cordier Publié le 5 décembre 2022
Pour les parents, le coming out d’un enfant est souvent un séisme. Un choc qu’il faut accepter, comprendre, entre inquiétude et culpabilité.
« Un choc », « un tsunami », « un avant et un après »… Le vocabulaire employé par les parents d’enfants transgenres que Le Monde a rencontrés est sans équivoque. Lorsqu’ils apprennent la nouvelle, c’est la sidération. Jeanne (elle souhaite que seuls son prénom et celui de son enfant apparaissent), rencontrée avec son fils Charlie à la consultation spécialisée de la pédopsychiatre Agnès Condat, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, l’a vécue.
Son fils, aujourd’hui lycéen parisien de 16 ans, s’est retrouvé, il y a quatre ans, envoyé par les urgences dans le bureau de la médecin, qui y reçoit depuis 2013 des mineurs « en questionnement sur leur identité de genre » et leurs familles. A l’époque, Charlie ressentait une très forte « dysphorie de genre », un sentiment d’inadéquation entre son sexe de naissance (féminin) et celui auquel il s’identifie (masculin). Une période douloureuse, marquée par des envies suicidaires, que résume pudiquement Jeanne : « Depuis son entrée en 6e, ça n’allait plus du tout. »