Par Pauline Petit
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"On croit que l’on va faire un voyage, mais c’est le voyage qui vous fait ou vous défait", écrivait Nicolas Bouvier. Pour certains, la découverte d'un pays, d'une nouvelle culture, provoque un choc psychologique. Syndrome de Paris, Jérusalem ou Tahiti… Retour sur ces pathologies toponymiques.
"Moi, je suis con, mais pas au point de voyager pour le plaisir. Ça, non, quand même pas", confiait Gilles Deleuze dans son Abécédaire. Pour le philosophe, auteur d'un traité de nomadologie, le voyage est synonyme de "rupture à bon marché". Abordable ou non, ce dépaysement ardemment recherché par les touristes peut tourner au véritable choc. D'une région du monde à l'autre, la différence de culture est parfois si grande que certains d'entre eux en viennent à éprouver divers troubles psychologiques, allant d'un sentiment d'étrangeté saisissant à la bouffée délirante ou la dépersonnalisation. Tous les ans, nombre de globe-trotteurs seraient ainsi victimes d'un "syndrome du voyageur", comme l'appellent les psychiatres… À ne pas confondre avec le "voyage pathologique", concept psychiatrique qui renvoie à un voyage motivé par des troubles psychologiques préexistants.