par Virginie Ballet publié le 1er septembre 2022
Ce sont des statistiques qui ont suscité un sentiment d’amertume, voire de colère, mais bien peu de surprise. Selon une nouvelle étude sur les morts violentes au sein du couple – dévoilée en fin de semaine dernière par le ministère de l’Intérieur – en 2021, 122 femmes ont été tuées par leur conjoint ou par leur ex, contre 102 en 2020. Soit une hausse de 20 %, et une femme tuée tous les deux jours et demi. Ces données «correspondent davantage au niveau du nombre de morts violentes au sein du couple observées avant l’épidémie de Covid 19», relevait la place Beauvau. Si le nombre de violences conjugales signalées aux forces de l’ordre pendant le premier confinement avait augmenté de 10%, concernant près de 160 000 personnes, dont 87% de femmes, le nombre de femmes tuées avait, lui, sensiblement diminué, possiblement parce qu’il était plus compliqué de rompre et partir – ce qui constitue l’un des premiers facteurs de passage à l’acte. En 2019, 146 femmes avaient été tuées par leur conjoint ou leur ex, et 121 en 2018. Et maintenant, retour à l’anormal ? «C’est proprement scandaleux. Il n’y a pas de mot assez fort. Les femmes ne sont pas suffisamment protégées. Parmi celles qui ont été tuées, seulement trois bénéficiaient d’un dispositif de protection, qu’il s’agisse d’un contrôle judiciaire de l’auteur ou d’une ordonnance de protection», s’insurge Sylvaine Grévin, fondatrice de la Fédération nationale des victimes de féminicides (FNVF).