Le régime cétogène est utilisé à des fins thérapeutiques depuis près de 100 ans, notamment chez les personnes épileptiques et plus récemment dans les maladies neurodégénératives, le cancer ou encore le diabète. Le Dr Albert Danan, psychiatre à Toulouse, a évalué son efficacité chez des patients atteints de troubles mentaux graves. Il nous livre ses explications.
par Cécile Daumas et Sarah Krakovitch publié le 6 août 2022
Née au XIXe siècle, cette technique, qui permet un endormissement lucide, ouvre la voie de la conscience dans un objectif thérapeutique psychique afin que le patient se libère de ses questionnements douloureux et retrouve ses profondes ressources.
Anti-manuel de développement personnel (2/5) Se sentir mieux dans sa vie… Jamais terminée, cette injonction peut être un peu angoissante. Pour explorer les chemins vers le «feel good» sans tomber dans la solution miracle, Libération convie philosophes, jardinier et hypnothérapeute à partager leurs expériences… garanties sans injonction à être une personne heureuse et zen à tout prix.
L’hypnose peut soigner, elle soulage aussi, elle n’est pas qu’un spectacle vaguement drôle où un quidam perdu sur scène se fait gentiment manipuler sous les rires du public. Des chirurgiens ou des dentistes opèrent sous hypnose, technique analgésique éprouvée. Des thérapeutes atténuent stress et troubles somatiques. Conscience flottante, elle est un état dûment répertorié par la science, rappelle Marc Traverson dans les Energies de l’hypnose. Ce qui vient quand on laisse venir (Albin Michel, 2022).
La Dre Maryse Turcotte avait suggéré à la Commission d’examen des troubles mentaux (CETM) de garder un œil sur son patient, estimant que Jean-Luc Ferland représentait toujours «un certain risque pour la sécurité du public», à l’été 2018.
Mais la CETM a tout de même décidé de fermer le dossier, et le trentenaire a commencé à se désorganiser.
Pendant les deux années qui ont suivi, celui qui est aux prises avec une schizophrénie chronique a manqué plusieurs rendez-vous avec sa psychiatre et il a cessé de prendre sa médication.
« Filles de pub » (4/7). Femme au volant, danger au tournant. L’image des femmes véhiculée par les campagnes de publicité automobile a souvent été dégradante, quand elles n’étaient pas comparées pour leurs courbes à de jolies berlines.
Le vent souffle en Arizona. Thelma et Louise ont largué leur moitié le temps d’une virée en décapotable qui a sacrément mal tourné. Dans la scène finale de ce film de Ridley Scott (1991), Susan Sarandon et Geena Davis s’élancent du haut du Grand Canyon, dans un ultime et fatal élan de liberté, à bord de leur Ford Thunderbird 1966.
Cette épopée initiatique, devenue culte, marque un tournant dans l’histoire de la représentation des femmes au cinéma. En s’agrippant au volant, les deux copines de l’Arkansas reprennent leur destin en main. Une petite révolution dans l’inconscient collectif puisque pendant des années, qu’il s’agisse du septième art ou de la publicité, la conduite, la vitesse, le voyage, l’idée même d’évasion, étaient réservés aux hommes.
Belles carrosseries…
Les femmes, elles, aimaient les grosses voitures… ou du moins les hommes qui les conduisaient. Incapables de faire un créneau ou de changer une roue, elles distinguaient assez mal la différence entre la boîte de vitesses et le frein à main. Quand elles prenaient le volant (mort au tournant), elles préféraient être dénudées, histoire de ne pas froisser leurs vêtements. Telle a été l’image des femmes véhiculée par les campagnes de publicité automobile, qui les ont par ailleurs historiquement cantonnées au rôle de passagère, voire d’accessoire. Les jeunes hôtesses sexy des salons de l’auto ont ainsi longtemps servi d’appât pour pousser ces messieurs à l’achat.
Pourtant, la première femme a eu son permis en… 1898. Son nom (on s’accroche !) : Marie Adrienne Anne Victurnienne Clémentine de Rochechouart de Mortemart, duchesse d’Uzès, dont l’histoire a retenu qu’elle fut aussi la première femme à recevoir un PV pour excès de vitesse (elle roulait à 15 km/h). En 1926, elle fonda l’Automobile Club féminin de France – même si les courses leur étaient interdites. A l’époque, et pour encore longtemps, la supposée coquetterie des femmes et le caractère salissant de l’automobile paraissaient incompatibles. Dans les années 1960,dans les salons de l’auto, on pouvait ainsi faire barboter dans la mousse des filles à la place du moteur pour prouver l’étanchéité du véhicule. Femme-objet, toujours : pendant des années, les spots pour voitures premium comparent explicitement les courbes féminines et la carrosserie, la poitrine aux suspensions.
par Laure Adler, Journaliste publié le 8 août 2022
Pour la journaliste et écrivaine, vieillir, ce n’est pas renoncer, c’est être sauvage, en colère, passionné. Et surtout résister face à la tentative de relégation et d’invisibilisation du reste de la société.
Bonjour vieillesse (1/4) Nous vivons dans une société vieillissante. Ça veut dire quoi «être vieux» ? Pourquoi un tel tabou autour d’un phénomène inévitable et universel ? Pour que la vieillesse ne soit pas seulement abordée par le prisme du déclin, et de la tristesse, Libédonne carte blanche à Laure Adler, Boris Cyrulnik, Rose-Marie Lagrave et Erri De Luca pour qu’ils racontent ce que vieillir fait plus que ce qu’il défait.
Le couple de pies installé dans l’arbre à côté de ma chambre m’a réveillée dès potron-minet. Heureuse, je suis heureuse de me lever dans la blancheur du matin, moi qui ai passé une bonne partie de mon existence à me lever tard et à critiquer celles et ceux qui ne connaissaient pas les délices de la grasse matinée. Le temps me serait-il compté ? Ou est-ce cela vieillir ? Oui, vieillir, c’est accueillir ce qui vous arrive dans l’intensité d’un présent qui, autrefois, vous était dérobé par le vacarme du monde, le tourbillon des projets, le songe des désirs inavoués. Le temps se calme. Pas d’avis de tempête à l’horizon. Une sorte d’acceptation des choses, de l’inattendu, une disposition à être là, juste là.
Une psychologue du sport a toutefois tenu à insister sur la nécessité de calmer la violence des critiques envers les All Blacks. En effet, il semblerait que Sam Cane et ses coéquipiers aient été jusqu'à recevoir des menaces de mort de la part de certains supporters. Sara Chatwin, dans le New Zealand Herald, veut tirer la sonnette d'alarme, affirmant que toutes ces critiques peuvent avoir un effet très néfaste sur la santé mentale des joueurs.
Diverses raisons peuvent pousser une personne à consulter un psychologue : des troubles anxieux et dépressifs, des difficultés relationnelles ou encore des traumatismes. Julie Scouppe, psychologue, nous explique tout ce qu'il faut savoir sur cette profession.
Quel est le rôle d'un psychologue ?
Un psychologue peut exercer dans différentes structures : les crèches, les commissariats, les hôpitaux, les maisons de retraite. Ce spécialiste permet de mieux comprendre son fonctionnement psychique et alléger le mal-être grâce à la mise en place d'une thérapie suivie. "Il existe plusieurs courants théoriques présentant chacun leur intérêt. Tout dépend de la formation du psychologue, de ses affinités avec certaines théories ainsi que des problématiques du patient", précise Julie Scouppe, psychologue. Avant d’ajouter : "mais au-delà de la technique utilisée, le plus important reste la relation thérapeutique. Elle se caractérise par le sentiment d’être écouté, compris, non jugé, en sécurité et en confiance." Un psychologue peut par exemple proposer une thérapie psychanalytique, travailler sur la guérison par l'acte de parole créée par Freud. Un psychanalyste non psychologue ou non psychiatre doit avoir été lui-même suivi une psychanalyse pour officier. C'est en fonction de ses spécialisations et des thérapies qu'il propose que vous pouvez choisir un psy.
Au premier trimestre 2022, les juges ont prononcé 30 % de TIG de moins qu’au premier trimestre 2019. Un résultat aux antipodes des objectifs de la réforme des peines de 2019. Le phénomène n’alerte pourtant pas la chancellerie.
Les chiffres sont spectaculaires et le constat contre-intuitif. Le travail d’intérêt général (TIG), dont le développement était un des marqueurs de la philosophie d’Emmanuel Macron en matière de sanction pénale et un objectif de ses ministres de la justice successifs, est de moins en moins prononcé en France. Au premier trimestre 2022, les tribunaux ont adressé aux services pénitentiaires d’insertion et de probation 5 700 mesures de travail d’intérêt général à faire exécuter. Selon les statistiques du ministère de la justice, c’est 30 % de moins qu’au premier trimestre 2019 (8 106).
Au titre de la protection de l’enfance, le centre parental accueille des mères et des pères pour lesquels être parent ne va pas de soi. Dans ce lieu où les sentiments et les émotions sont aiguisés, les frontières sont minces entre protection et contrainte,entre conseils et admonestations, entre réparation et séparation. Tandis que non sans révolte deux jeunes filles tentent d’apprendre à devenir mères, un couple consent à demander le placement de son enfant dans une famille d’accueil.
Du 5 au 12 août, le festival le Banquet du livre d’été se tient à l’abbaye de Lagrasse et dédie un cycle de deux jours à François Tosquelles, fondateur de la psychothérapie institutionnelle. Retour sur cette figure révolutionnaire qui voulait humaniser la psychiatrie.
C’est un monument de la psychiatrie qui est mis à l’honneur du Banquet du livre d’été.Entre Carcassonne et Narbonne, l’abbaye de Lagrasse (Aude) accueille chaque année depuis 1995 cette manifestation transdisciplinaire, marquée à gauche, autour des arts, de la littérature et des sciences humaines. Cet été, le Banquetconsacre deux jours, les 9 et 10 août, à François Tosquelles. Au programme : lectures de textes, des conférences et des projections de films, afin de mieux saisir le caractère révolutionnaire des thèses de ce chantre de la psychiatrie sociale : «La figure de François Tosquelles permet de comprendre que la psychiatrie n’est pas uniquement synonyme d’oppression mais aussi d’expérimentation et de création», explique Yann Potin, organisateur de l’événement et historien.
Quatre municipalités espèrent amoindrir le sentiment d’appartenance à un seul territoire en organisant des activités communes entre enfants de différents quartiers.
C’est un pari sur l’avenir que l’on pourrait résumer ainsi : copains enfants, copains pour toujours. C’est là-dessus que misent quatre maires du département de l’Essonne dont les villes sont durement touchées par le phénomène des rixes entre bandes rivales. En organisant des activités communes à destination des 9-11 ans, tout au long de l’année, ils espèrent briser, avant même qu’il ne naisse, le sentiment d’appartenance exclusive à un seul territoire, à un seul quartier. « L’idée est de faire en sorte que nos enfants se rencontrent et construisent une histoire commune petits, pour que, plus grands, ils aient moins envie de se mettre sur la tête »,explique le maire d’Epinay-sous-Sénart, Damien Allouch (Parti socialiste). Point d’orgue de ce dispositif de prévention inédit : la colonie de vacances d’été.
Comment envisageait-on la douleur à travers le temps ? Quelles étaient les substances utilisées pour la soulager ? Quelles sont les avancées médicales réalisées grâce à la mise au point des antidouleurs ? Comment prévenir l'addiction ? Quels sont les types d'antidouleurs utilisés aujourd'hui ?
avec :
Fabrice Lorin (Médecin psychiatre des hôpitaux, spécialiste de la douleur chronique), Nils Kessel (Historien de la médecine et de la santé et maître de conférence à l’Université de Strasbourg).
La Commission européenne met en œuvre l’espace européen des données de santé (EDHS), qui doit permettre la formation d’un marché européen unique des thérapies numériques compétitif face à la concurrence américaine, expliquent, dans une tribune au « Monde », des entrepreneurs, médecins, patients engagés dans l’innovation en santé numérique.
a Commission européenne a choisi, le 20 juillet, de confier au Health Data Hub, un consortium de seize partenaires issus de dix pays différents, la construction, dès septembre, d’une première version du futur « espace européen des données de santé » (European Health Data Space, EDHS en anglais).
Début mai, elle présentait sa proposition de règlement relatif à l’espace européen des données de santé, qui sera prochainement soumis au Conseil de l’Union européenne puis au Parlement européen. Le choix de l’opérateur, désormais entériné, rapproche donc un peu plus l’EDHS de la réalité, sans toutefois lever toutes les « réserves ». Celles-ci portent notamment sur le choix de Microsoft Azure, un acteur américain, comme hébergeur de ces données de santé, et sur l’assurance que ces données ne pourront pas franchir l’Atlantique.
De quand date la découverte du clitoris ? Quels sont les premiers travaux scientifiques qui en parlent ? Depuis quand connaît-on la "face cachée" du clitoris ? Quelles sont les propriétés de cet organe, unique en son genre ? Comment sa perception médicale et sociale a-t-elle évolué ?
avec :
Jasmine Abdulcadir (Médecin gynécologue et médecin adjointe agrégée au département de la femme, l’enfant et l’adolescent des hôpitaux universitaires de Genève), Sylvie Chaperon (Historienne, professeure d’histoire contemporaine à l’Université de Toulouse 2 Jean Jaurès), Odile Fillod (Chercheuse indépendante en étude sociale des sciences biomédicales).
Dans nos sociétés obsédées par le refus du vieillissement, on croit parfois à tort que le sexe est une activité réservée à celles et ceux qui ne portent pas encore de prothèses ou d'implants dentaires et qui n'ont pas besoin de déambulateur.
« Rien ne va plus » à partir d'un certain âge, croit-on savoir, mais rien n'est moins vrai.
Au-delà du vécu de tout un chacun, une étude américaine publiée en 2007 vient battre cette idée reçue en brèche. Stacy Tessler Lindau, professeur d'obstétrique, de gynécologie et de gériatrie à l'université de Chicago, a interrogé plus de 3000 seniors sur leur sexualité. Résultat : 53% des participants âgés de 65 à 74 ans affirment avoir eu au moins une relation sexuelle au cours de l'année précédente. Dans le groupe d'âge des 75 à 85 ans, ce taux est de 26 pour cent. Parmi les personnes âgées de 57 à 64 ans, 73% déclarent avoir eu au moins un rapport sexuel au cours de l'année écoulée. D'après l'étude, certes la fréquence diminue mais le sexe continue de jouer un rôle important en dépit du temps qui passe.
Florence Encrevé revient sur l'histoire méconnue des sourds en France : celle d'une mise à l'écart de personnes considérées comme infirmes au nom de l'unité d'une langue supposée commune, le français.
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Florence Encrevé (Maîtresse de conférences en sciences du langage à l'université Paris-8 Vincennes-Saint-Denis).
Les médecins de la police nationale ont pour mission de vérifier l'état de santé des fonctionnaires et leur aptitude à exercer. Mais selon certains témoignages recueillis par franceinfo, cet objectif ne serait pas toujours respecté, au mépris de la santé des policiers.
Alice* se souvient très bien de ce vendredi 4 novembre 2016. Elle revient du supermarché, des sacs de courses plein les bras. D'un coup, impossible de bouger. Direction les urgences. Le verdict tombe : hernie discale, à opérer tout de suite. Hospitalisation, convalescence... La policière alsacienne doit s'arrêter de travailler plus de trois semaines. L'agente, qui a réussi le concours d'officier de police judiciaire quelques mois plus tôt, retourne travailler le 30 novembre 2016. Mais à l'été 2017, elle se retrouve à nouveau dans l'incapacité de bouger. Sa hernie la refait souffrir. Une deuxième opération lui est proposée en urgence le 17 août.
Après ces deux arrêts-maladies, Alice est convoquée par la médecine de la police. Elle est reçue par le docteur Christian Frey, le médecin inspecteur au sein du Secrétariat général pour l'administration du ministère de l'Intérieur (Sgami), pour une visite de contrôle. Ses conclusions sont indispensables car elles valident l'aptitude à exercer. S'ils sont jugés inaptes lors de ce rendez-vous, les agents peuvent être révoqués. Christian Frey reçoit Alice dans son cabinet le jeudi 26 octobre 2017. Elle lui fait part de ses douleurs lombaires persistantes, plus de deux mois après son opération. Mais il estime qu'elle est apte à reprendre dès le lundi suivant, le 30 octobre, alors que son médecin préconisait encore un mois de repos.
L’hôpital manque cruellement de personnel et la situation pourrait s’aggraver. Désenchantés par des formations professionnelles éprouvantes, de plus en plus d’élèves en soins infirmiers arrêtent leurs études.
«Le matin, j’allais à mon stage à reculons, la boule au ventre. Et le soir, j’appelais ma mère en larmes. C’était tous les jours la même chose. Quand je portais la blouse, j’avais peur de mal faire et peur de ne pas être à la hauteur des exigences de mes infirmières formatrices.» Trois ans après, Noa a la voix qui tremble encore quand elle raconte cette époque de sa vie étudiante. A 20 ans et en deuxième année dans un Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) du nord de la France, Noa venait alors de commencer un stage obligatoire en chimiothérapie.