blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 22 juin 2022

Santé mentale : dans le Puy-de-Dôme, "les services de pédiatrie sont débordés d'adolescents qui sont dans des moments de crises suicidaires"

Écrit par Solenne Barlot  Publié le 

Depuis l’épidémie de Covid 19, la santé mentale des Français est en déclin, en particulier chez les jeunes. Dans le Puy-de-Dôme, face à cette détresse, l’institution est sous l’eau, confrontée à un manque de psychiatres et de lits d’hospitalisation.

Anxiété, dépression, troubles du comportement... Les maladies mentales sont devenues un véritable problème de santé publique en France et en particulier depuis la crise du COVID. Le Puy-de-Dôme n’est pas épargné et les services dédiés peinent à faire face à la demande. À l’hôpital Sainte-Marie de Clermont-Ferrand, les taux de d'occupation en hospitalisation temps plein sont très importants, selon Guillaume Legrand, médecin psychiatre, chef de service de l’Intersecteur de psychiatrie d’adultes et président de la Commission Médicale de l’Etablissement : “On est quasiment proche des 100% de taux d'occupation, voire même des taux qui dépassent les 100% sur certaines unités qui tournent de façon journalière, sur ce qu'on appelle les centres d'accueil et de crise. On a énormément de demandes de soins ambulatoires, donc de première consultation.” 

La situation préoccupe chez les jeunes

Et les délais s’allongent, allant parfois jusqu’à plus de 3 mois sur certains secteurs pour une première consultation en psychiatrie. La prise en charge a d’ailleurs connu “un virage” depuis la crise COVID avec des populations de plus en plus jeunes en demande de soins et notamment des adolescents : “Chez les adolescents, il y a énormément de demandes. Les services de pédiatrie sont d'ailleurs débordés d'adolescents qui sont dans des moments de crises suicidaires. Du côté psychiatrie d'adultes, on constate que l’âge a vraiment diminué dans la demande d'accès aux soins. Sur l’unité d’accueil dont je m'occupe, on a des moyennes d'âge qui sont proches des 18 ans. Cela n’est quand même pas fréquent en psychiatrie”, explique Guillaume Legrand.  

Lire la suite ...


" ON NE SAIT PAS OÙ ON VA" : L'INQUIÉTUDE DANS LE SERVICE DE PSYCHIATRIE À L'HÔPITAL DE MONTLUÇON

 21 JUIN 2022

Après la pédiatrie, après les urgences, après la radiologie, voici la psychiatrie. Une trentaine de personnes s’est rassemblée hier après-midi devant le pôle logistique du Centre hospitalier de Montluçon-Néris. Initiative menée par Force Ouvrière pour faire part des inquiétudes quant au devenir de ce service spécifique.

« Soignants maltraités, patients négligés » voilà ce que l’on pouvait lire sur les blouses des agents mobilisés. En clair, ce qui pèse, là aussi, c’est le manque de moyens, notamment humains.

Esther est infirmière en psychiatrie à l’hôpital de Montluçon, elle était mobilisée hier. "On voulait arrêter l'état de la psychiatrie qui se dégrade année après année", explique-t-elle. Elle pointe notamment la perte des soins sous-contraintes, transférés à Moulins.

Lire la suite ...


Crack à Paris : « Le droit à la santé est le même pour tous et en premier lieu pour ceux qui sont les plus en difficulté sociale et sanitaire »

Publié le 21juin 2022

TRIBUNE

Les deux médecins Bernard Basset et Amine Benyamina, spécialistes des addictions, dénoncent, dans une tribune au « Monde », la remise en cause d’un centre de soins pour les usagers de drogues à Chardon-Lagache dans le 16e arrondissement de Paris.

Alors que les élections législatives se sont tenues dans un climat tendu, les personnes souffrant d’addiction au crack risquent d’être sacrifiées sur l’autel des petits calculs électoraux. En effet, depuis des mois, plusieurs centaines d’usagers de drogues, principalement de crack, sont parquées dans des conditions indignes d’un pays développé, dans des conditions d’hygiène, de sécurité et d’« habitat » déplorables, et relégués dans un no man’s land bordé d’un mur qui constitue le symbole de toute la politique à leur égard : l’enfermement.

L’anorexie 2.0

Les Pieds sur terre

Épisode du mardi 21 juin 2022

Miniature d'une vidéo de Cristina (The Peculiar Club sur YouTube) racontant son histoire avec l'anorexie. - The Peculiar Club

Résumé

Pendant les confinements, Alix a découvert sur YouTube les "fitness girls". En quelques mois, elle a sombré dans l'anorexie. Cristina souffre d'anorexie mentale depuis l'enfance. Elle raconte le rôle à la fois toxique et salvateur que les réseaux sociaux peuvent jouer dans cette maladie complexe.


Lire la suite et écouter le podcast ...


Bulletin de la SIHPP 14 juin 2022




Éditorial d’Élisabeth Roudinesco, présidente de la SIHPP        

Nous publions ici deux lettres d’Eric Marty, auteur de Le sexe des modernes. Pensée du neutre et théorie du genre (Seuil, 2021), à propos des critiques dont ce livre a fait l’objet dans l’ouvrage de Laurie Laufer, Vers une psychanalyse émancipée. Renouer avec la subversion (La Découverte, 2022).                                            
Rappel des faits et contexte             

Eric Marty est professeur de littérature française contemporaine à l’Université de Paris Diderot (USPC, Paris Cité depuis 2019), responsable de l’édition des oeuvres de Roland Barthes, auteur de nombreux ouvrages publiés au Seuil et chez Gallimard, directeur de l’équipe, Pensée et création contemporaine, membre sénior de l’Institut universitaire de France, ancien membre du comité de rédaction de la revue Les Temps modernes. Quant à Laurie Laufer, psychanalyste, elle est professeur en psychopathologie et psychanalyse au département d’études psychanalytiques, responsable du DU pratiques de genre, directrice de l’UFR-IHSS (Institut des humanités, sciences et sociétés) fondé par Fethi Benslama, membre du CA de la SIHPP, auquel elle a succédé à l’Université Paris-Diderot (USPC, Paris Cité).

Afghanistan : l’ordre taliban s’abat sur les derniers îlots de liberté des filles

Par 

Publié le 21 juin 2022

Après les écoles publiques, les établissements privés se voient à leur tour interdire les classes mixtes, privant de scolarité toutes les filles au-delà de 12 ans. 

Des filles assistent à une classe dans une école secrète, à Kaboul, en novembre 2021.

Le refus de l’ordre taliban ne passe quasiment plus par les armes. Désormais, il est surtout civil. Mais les derniers îlots de résistance, notamment en matière d’éducation des filles, sont en train de céder sous la pression des islamistes afghans.

Voilà près d’un an que les écolières de plus de 12 ans n’ont pas revu les bancs de l’école publique en Afghanistan. Lors du retour au pouvoir des talibans en août 2021, une partie des établissements publics n’ont pas rouvert, anticipant la politique à venir des nouveaux maîtres de Kaboul. Seuls les établissements privés avaient, jusque-là, réussi à contourner les injonctions des intégristes afghans et continué à les accueillir. Cette exception est en passe de disparaître.

mardi 21 juin 2022

PSY15 : un nouveau dispositif permet de mieux prendre en charge les urgences psychiatriques

Stéphanie Lavaud  22 juin 2022

 A l’occasion d’une session consacrée aux urgences psychiatriques lors du  congrès Urgences 2022  [1], la Pre Catherine Massoubre, cheffe du service des urgences psychiatriques et de l'unité de crise du CHU de Saint-Etienne a décrit le dispositif, appelé Psy15, mis en place par son hôpital pour mieux prendre en charge les situations de détresse psychique.

Une plateforme téléphonique en lien avec le SAMU a été créée aux urgences pour répondre aux appels à motifs psychologiques de 9h à 17h30. L’objectif est de faciliter le conseil, d’orienter au mieux les patients en difficulté psychologique et d’éviter le recours massif aux urgences.

Lire la suite ...


Zimbabwe : des infirmières en grève pour obtenir de meilleurs salaires

By Rédaction Africanews   avec AP  le 21 juin 2022

Zimbabwe : des infirmières en grève pour obtenir de meilleurs salaires

Des soignants, menés par des infirmières, participent à une manifestation sur les salaires à l'hôpital Parerenyatwa à Harare, le 21 juin 2022

Des infirmières et d'autres professionnels de santé en grève ont paralysé les hôpitaux publics du Zimbabwe, mettant à rude épreuve un système de santé publique autrefois dynamique, aujourd'hui en proie à un manque de médicaments et de fournitures de base comme les gants.

Les soignants ont cessé de travailler lundi après avoir rejeté l'offre du gouvernement d'une augmentation de salaire de 100% qui, selon eux, ne suffit pas à répondre à leurs besoins dans un contexte d'inflation galopante de 130%.

Les professionnels de santé veulent être payés en dollars américains car les salaires en monnaie locale sont érodés par l'inflation, a déclaré Enock Dongo, président de l'Association des infirmières du Zimbabwe. La plupart des agents de santé gagnent moins de 200 dollars par mois, a-t-il ajouté.

Lire la suite ...


Quelle place pour les infirmières dans la médecine du travail ?

21/06/2022

La loi de 2021 élargit la pratique des infirmières en santé au travail par la possibilité de délégation. Des voix souhaitent aller plus loin et créer un métier spécifique d’infirmière en pratique avancée (IPA). Ces sujets ont été abordés lors du Congrès national de médecine et santé au travail, le 16 juin dernier.

Un programme particulièrement riche a animé pendant quatre jours le Congrès national de médecine et santé au travail, qui s’est tenu à Strasbourg la semaine dernière. Au cours de ces interventions, des perspectives pour la pratique infirmière en santé au travail ont pu être dessinées, en particulier lors d’une des séquences consacrées aux nouvelles pratiques en santé au travail.

Une réforme de 2021

Le Pr Sophie Fantoni-Quinton, PU-PH en médecine du travail au CHU de Lille et docteure en droit a rappelé les contours de la loi du 2 août 2021. Cette réforme introduit notamment la notion de services de prévention et de santé au travail (SPST), qui remplacent les précédents services de santé au travail (SST). Le texte précise également le rôle du document unique d’évaluation des risques professionnels (Duerp) : « Ce n’est plus un simple listing des risques, puisque ce document doit obligatoirement inclure des mesures de prévention, voire un programme de prévention pour les entreprises de plus de 50 salariés », a-t-elle expliqué.

La loi comprend un volet consacré à la délégation d’actes aux infirmières en santé au travail (Idest). « Cette faculté de délégation élargie est rigoureuse et encadrée, selon les préconisations formulées par le Conseil d’État. L’infirmière ne peut pas émettre de propositions, de conclusions ou d’indications reposant sur des éléments de nature médicale, puisque cela serait caractéristique d’une pratique illégale de la médecine », a relevé Sophie Fantoni-Quinton. Le médecin du travail reste maître de ce qu’il souhaite déléguer, en fonction des compétences de l’Idest.

Pratique élargie, pratique avancée

Le texte liste les visites qui peuvent être déléguées : les visites périodiques en suivi individuel, les visites de reprise et de préreprise, et les visites de mi-carrière. « Les infirmières peuvent également participer à la partie état des lieux des visites de fin de carrière ou de fin d’exposition. Par ailleurs, elles peuvent aussi mener des entretiens infirmiers au titre de leurs compétences propres », a-t-elle ajouté.


Lire la suite ...


Appel à projets relatif aux mesures nouvelles en psychiatrie périnatale, de l’enfant et de l’adolescent pour l’année 2022




24 juin 2022


Le présent appel à projets a pour objectif d’accompagner au niveau régional la publication de l’instruction N° DGOS/R4/2022/150 du 24 mai 2022 relative aux modalités d’attribution des mesures nouvelles en psychiatrie périnatale, de l’enfant et de l’adolescent pour l’année 2022.


Lire la suite ...


COVID-19. Une première explication des formes graves chez des patients vaccinés

Serge Cannasse   20 juin 2022

Très rarement, la vaccination contre le COVID-19 n’empêche pas certains patients de développer des formes graves. Des chercheurs de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), de l’AP-HP (Assistance Publique - Hôpitaux de Paris) et enseignants-chercheurs d’Université Paris Cité au sein de l’Institut Imagine essaient de comprendre pourquoi. Ils ont publié dans la revue Science Immunology un travail qui donne de premières pistes.


Faut-il modifier la date de lancement de la campagne de vaccination antigrippale ?

Fanny Le Brun   23 juin 2022

La Haute autorité de santé (HAS) a été saisie par la Direction générale de la santé (DGS) afin de déterminer la date de lancement de la prochaine campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, en tenant compte du contexte d’épidémie de COVID-19.


Le chant des vivants

 disponible jusqu'au 12.10.22










réalisé par : Cécile Allegra

Survivants de la longue route de l'exil, des réfugiés venus d'Erythrée, du Soudan, de Somalie, de Guinée, de République démocratique du Congo arrivent à Conques, au coeur de l'Aveyron. Là, une association, Limbo, entourée d'habitants accueillants, permet au groupe de se poser un temps. La réalisatrice pose sa caméra dans une bibliothèque, la cuisine d'une maison, un coin d'une ancienne grange.


En France, le "parcours du combattant" des médecins diplômés à l'étranger

Par AFP  
Publié le 

Paris - "J'ai maintes fois pensé abandonner": entre "examens ultra sélectifs" et "aberrations administratives", les médecins diplômés hors de l'Union européenne doivent entreprendre "un vrai parcours du combattant" pour pouvoir exercer leur métier en France dans les mêmes conditions que leurs confrères diplômés en Europe.

J'opère plus de 400 personnes par an, je forme des internes, je suis membre de dix sociétés savantes, je participe à des congrès internationaux. Et malgré cela, j'ai toujours un contrat précaire", raconte un spécialiste en chirurgie orthopédique et traumatologie. "C'est une hypocrisie", ajoute ce médecin algérien (qui a requis l'anonymat, comme tous ses collègues interrogés par l'AFP).  

Lire la suite ...

Gironde : La cour d’Appel refuse que Romain Dupuy, auteur d’un double meurtre en 2004, sorte de l’unité pour malades difficiles

E.P. avec AFP  Publié le 17/06/22

PSYCHIATRIE  La cour d’Appel de Bordeaux a annulé la demande de levée de l’hospitalisation en unité spécialisée (pour une unité classique) qui était formulée par le juge des libertés et de la détention

Romain Dupuy en 2007. Schizophrène, il a été jugé pénalement irresponsable du meurtre de deux soignantes à Pau.
Romain Dupuy en 2007. Schizophrène, il a été jugé pénalement irresponsable du meurtre de deux soignantes à Pau. — PIERRE ANDRIEU / AFP

L’espoir aura été de courte durée pour Romain Dupuy. L’homme de 39 ans,hospitalisé depuis 17 ans au sein de l’unité pour malades difficiles (UMD) de l'hôpital de Cadillac,​ en Gironde, n’a pas été autorisé par la cour d’appel de Bordeaux, à rejoindre une unité psychiatrique classique. Après le meurtre de deux soignantes à Pau, il avait été reconnu irresponsable pénalement car souffrant de schizophrénie.

Lire la suite ...


Bordeaux : un observatoire consacré au trouble mental en droit pénal lancé ce mercredi

Par Propos recueillis par Florence Moreau

Publié le 15/06/2022 

Bordeaux : un observatoire consacré au trouble mental en droit pénal lancé ce mercredi

Me Maud Sécheresse est à l’initiative du lancement, ce mercredi, d’un Observatoire sur la pénalisation de la folie. © Crédit photo : Thierry David/ « SUD OUEST »

Une réunion de lancement se tient ce mercredi 15 juin à la Maison de l’avocat à Bordeaux. Les clés pour comprendre l’observatoire avec Me Maud Sécheresse, qui en est à l’initiative

Qu’est ce qui vous a amenée à vous intéresser à la maladie mentale ?

Mon premier contact avec la maladie mentale a été à l’unité pour malades difficiles de Cadillac (Gironde), en 2011. J’y ai rencontré, pour la première fois dans mon exercice professionnel, une personne atteinte de troubles mentaux que j’ai assistée, accompagnée, soutenue et défendue jusque devant la cour d’assises. J’ai assez rapidement été touchée tant par la détresse de ces hommes et femmes que par l’incompréhension la plus totale tant de leur passage à l’acte que de ce qui leur arrivait. Et quelle solitude ! Ils méritaient que l’on s’intéresse à eux tellement leur situation était injuste.


Aurélie Tinland, les Directives anticipées en psychiatrie

 


 





Le Dr Aurélie Tinland de l'APHM de Marseille est intervenue à Lyon le 8 janvier 2019 pour nous présenter les directives anticipées en psychiatrie. 

Lire la suite et voir la vidéo ...


“La volonté de savoir”, pourquoi voulons-nous tout connaître du sexe ?

Les Chemins de la philosophie

Épisode du lundi 20 juin 2022 par Géraldine Mosna-Savoye

Série « Histoire de la sexualité de Michel Foucault »

Sea, sex and sun ©Getty - CSA images

Résumé

Le sexe est-il le problème fondamental que les hommes ont à résoudre ? C'est ce que pense Foucault, qui en 1976 fait paraître le 1er tome de l"Histoire de la sexualité". La sexualité que nous découvrons en nous nous appartient-elle ? Ou est-elle construite, comme tout mécanisme d'assujetissement ?


avec :

Daniele Lorenzini (professeur de philosophie à l'université de Warwick (Royaume-Uni), spécialiste de l'oeuvre de Michel Foucault).


Lire la suite et écouter le podcast ...


Partout en France, à la veille de l’été, des maternités sous haute tension

Par    Publié le 20 juin 2022

Confrontés à une pénurie de sages-femmes, de nombreux hôpitaux sont déjà en alerte. Même de grands établissements « de type III », qui accueillent les patientes les plus à risque, se retrouvent en difficulté, craignant de ne plus pouvoir venir en aide aux autres maternités.

Lors d’une manifestation pour la défense de la maternité de Nevers, devant l’agence régionale de santé de Nevers, le 15 avril 2022.

« A l’heure où je vous parle, nous avons cinq patientes qui ont des maladies qui exigent qu’on déclenche l’accouchement, mais nous n’avons aucune place en salle de naissance. » Le professeur Stéphane Bounan le dit posément, ce jeudi 16 juin. Il peut examiner chaque recoin de son service, au centre hospitalier de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le constat est sans appel : ça coince « comme jamais », avant même le cœur de l’été, période toujours tendue.

lundi 20 juin 2022

« C’est ça, un système hospitalier qui craque » : la vie sans urgences de nuit depuis sept mois à Draguignan

Par

Publié le 19 juin 2022

REPORTAGE L’hôpital de la Dracénie a dû réduire ses horaires d’ouverture faute de médecins. Après 20 h 30, les patients doivent aller au prochain hôpital, à 32 kilomètres de là, ou attendre le lendemain.

Minuit a sonné lorsque le jeune homme s’assoit péniblement dans le bureau d’accueil des urgences de Draguignan (Var). Il a fait un faux mouvement en sortant de sa voiture, sept heures plus tôt. L’articulation du genou a craqué, il a pensé que ce ne serait rien mais le gonflement et la douleur l’ont détrompé. Justine Bridoux, l’infirmière d’accueil et d’orientation, confirme : « Ça ressemble au minimum à une entorse. » Il faudrait passer une radio, voire une IRM. Un bref entretien avec le médecin pour validation, puis : « Le souci, c’est qu’on est fermé, on ne peut pas vous prendre en charge. »

L’écriteau à l’entrée l’annonçait en lettres rouges, le patient n’est pas surpris. Mais il vient d’une petite commune du sud des Alpes-de-Haute-Provence, le département limitrophe, et a déjà fait une heure de route, car il a trouvé porte close aux urgences de Manosque. « Je peux faire quoi ? », tente-t-il auprès de l’infirmière. Attendre le lendemain matin, ou aller jusqu’au prochain hôpital, Fréjus-Saint-Raphaël, à 32 kilomètres de là. Il choisit Fréjus, en espérant que « ce ne soit pas complet ».

Le service des urgences du centre hospitalier de la Dracénie, fermé la nuit depuis sept mois faut de médecins, à Draguignan (Var), le 8 juin 2022.

Un visage humain à celui qui souffre

Nathalie Plaat 20 juin 2022


J’ai d’abord failli m’étouffer avec mon café, vous vous en doutez bien. La gorgée de ce lundi matin passait difficilement, quand j’ai lu l’article « Une séance unique avec un psy pour gérer un problème » dans mon Devoir.

C’est qu’il contenait beaucoup de ces mots contre lesquels je braque tout mon être, de mes neurones à mon coeur, en passant par ma langue, que j’essaie d’aiguiser pour dire quelque chose qui loge exactement au pôle opposé. On dit : « moins de temps, toujours moins de temps pour gérer un problème et donner des outils ». Je dis : « Du temps, il en faut, et beaucoup, pour entendre et non gérer, pour accueillir et non outiller, parce que non, nous ne “gérons” pas notre souffrance, nous traversons les choses qui, elles aussi, nous traversent ».