PHILIPPE LORANGEÉTUDIANT À LA MAÎTRISE EN SOCIOLOGIE, UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
Publié le 15 juin 2022
QUEBEC
En réponse à la chronique d’Isabelle Hachey, « Faut se parler »3, publiée le 10 juin
Le vendredi 3 juin, le Dr Pierre Lalonde, médecin psychiatre chevronné et maintes fois récompensé pour son travail, était censé donner une conférence au congrès de l’Association des médecins psychiatres du Québec (AMPQ), à Mont-Tremblant. Faisant face à des médecins convaincus que le racisme systémique gangrène la psychiatrie au Québec, le Dr Lalonde a voulu présenter une autre vision des choses, arguant que la pratique psychiatrique, au Québec, était plutôt caractérisée par une « bienveillance systémique »1.
La campagne initiée il y a un an porte déjà ses fruits. Plus de 300 personnes ont regagné leurs familles après avoir erré dans les rues à cause de la schizophrénie dont elles ont offert pendant de longues années.
Aller "voir quelqu'un" n'est que le premier pas sur le long chemin du mieux être mental. Nous avons demandé à Christelle Albaret, psychosociologue, ses conseils pour optimiser les séances chez le psy. D'autant que, selon les régions, la facture d'une thérapie peut être salée.
Consulter un psy : combien ça coûte ?
Selonune enquête YouGov x Qareconduite en 2021, 1 Français sur 10 a déjà consulté un psychiatre ou un psychologue pour prendre soin de sa santé mentale. Et environ 17 % des Français avaient l'intention de "voir quelqu'un", autrement ditconsulter un psy. Dans le détail, cette volonté est présente chez 20 % des femmes et 17 % des hommes, et chez 25 % des 25 – 34 ans.
Un seul rendez-vous avec un psychologue pour surmonter une épreuve, comme une rupture amoureuse. L’« intervention en séance unique » fait son chemin dans le réseau de la santé et des services sociaux au Québec. Le groupe de médecine familiale universitaire (GMF-U) Saint-Jean-sur-Richelieu l’offre à ses patients, et le CISSS de la Montérégie-Ouest veut lancer un projet-pilote. L’Ordre des psychologues du Québec met en garde les établissements de santé contre cette approche « très attrayante ».
Kathy Perreault, psychologue au GMF-U Saint-Jean-sur-Richelieu, a adopté en 2018 l’« intervention en séance unique » pour améliorer l’accès à ses services. À l’époque, la professeure associée de clinique de l’Université de Sherbrooke n’avait qu’un jour par semaine pour voir des patients au GMF-U (elle a une tâche d’enseignement). Elle offrait à la clientèle des suivis « conventionnels » pouvant s’étirer sur plusieurs séances.
« Je me rendais compte que je voyais 16 ou 17 patients par année, dit Kathy Perreault. Je trouvais que ce n’était pas suffisant pour un service en première ligne. » Son GMF-U compte 9000 patients inscrits.
Début juin, une école privée catholique de Tours a interdit à deux petits garçons de 4 et 6 ans de prendre part à la classe parce qu'ils portaient une jupe. Les parents ne comprennent pas la décision du centre diocésain, qui se dit "attaché au respect des codes qui régissent la société".
Dès le 1er juillet, les psychologues formés en psychothérapie pourront être remboursés par l'assurance de base. Cette réforme doit permettre de répondre aux besoins grandissant de la population en termes de santé psychique. Les psychologues et assureurs n'arrivent toutefois pas à se mettre d'accord sur un tarif.
Les associations de psychologues, H+ Les Hôpitaux de Suisse, Curafutura et la Communauté d’achat HSK ont annoncé mardi soir avoir trouvé un accord tarifaire. Ils demandent désormais à la Confédération et aux cantons de fixer pour toute la Suisse cette structure tarifaire et ce tarif convenus, dans l'intérêt des patients.
La Communauté d’achat HSK est une société anonyme autonome qui procède pour le compte d’Helsana, de Sanitas et de la CPT à l’achat des prestations médicales au titre de l’assurance obligatoire des soins. Elle représente 2 millions d’assurés de base. Curafutura est l’association des assureurs-maladie CSS, Helsana, Sanitas et KPT.
Un documentaire sur Arte retrace l’histoire oubliée de celles qui «tiennent» la maison, entre fatigue et violence de la perte de soi. A voir absolument !
Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants… et après?«Après, ce n’est plus intéressant.»Ce sont ces mots de la mère de Michèle Dominici, réalisatrice del’Histoire oubliée des femmes au foyer,qui ouvrent le film disponible en replay sur Arte jusqu’au 12 décembre, et qui lui ont donné l’idée du documentaire. Nous sommes après la Seconde Guerremondiale, la place des femmes est à la maison, celle des hommes au travail. Mais comment les femmes vivent-elles cette assignation? Là est l’intérêt et la beauté de ce documentaire qui donne voix aux mots de ces femmes, glanés dans des journaux intimes, à leurs sentiments, de l’espoir incarné par le mariage aux désillusions de la vie de ménagère.
Au lendemain de la décision du juge des libertés et de la détention (JLD) de Bordeaux d’autoriser le transfert de Romain Dupuy vers un établissement psychiatrique ordinaire, le parquet annonce faire appel. Pour le moment, Romain Dupuy reste à Cadillac en Gironde, où il est interné depuis 17 ans.
Le parquet de Bordeaux a fait appel ce vendredi 10 juin de la décision du juge des libertés et de la détention qui permettrait à Romain Dupuy, d'être transféré de l’ Unité pour malades difficiles (UMD) de Cadillac en Gironde vers un hôpital psychiatrique classique.
" Le parquet a formé appel de cette décision, celle-ci comportant, selon notre analyse, une difficulté quant à sa motivation sur la partie relative à la levée du placement en UMD", explique la procureure de la République de Bordeaux Frédérique Porterie.
La préfecture de Gironde a également annoncé son intention de faire appel.
Dans son essai «Genèse», le chercheur, spécialiste de la physique des particules, revient sur l’histoire de l’univers depuis la première fraction de seconde jusqu’aux derniers milliards d’années qui ont précédé l’apparition de la vie sur Terre. Le monde n’a pas été créé en sept jours, mais Tonelli a identifié sept étapes majeures dans ce périple vertigineux.
Il y a 13,8 milliards d’années, l’univers tel que nous le connaissons a commencé son expansion. C’est ce qu’on appelle «le modèle du Big Bang», et il raconte une histoire. Une histoire d’espace, de temps, de particules, d’énergie, d’étoiles et de galaxie qui aboutit, de notre point de vue, sur une planète orbitant autour d’un Soleil âgé de 4,5 milliards d’années. Cette histoire du cosmos a déjà été écrite à maintes reprises ces dernières décennies, mais une des forces de la vulgarisation astrophysique, c’est que chaque nouveau récit amène avec lui une forme qui va ancrer de manière différente les événements dans la tête de celui ou celle qui lit.
Dans son premier essai, Genèse, le physicien Guido Tonelli, qui a longtemps travaillé sur la découverte du boson de Higgs, choisit un parallèle audacieux, celui du mythe de la création en sept jours. Le premier jour dure ainsi 10-32 seconde (soit cent-millième de milliardième de milliardième de milliardième de seconde) quand le troisième, celui où intervient notre boson préféré, dure trois minutes et le quatrième 380 000 ans. Le résultat est étonnant et réussit à marquer une temporalité dans les événements fondateurs qui reste gravée dans notre mémoire. Les connaissances scientifiques deviennent alors des balises pour aider notre imagination à voyager dans l’espace et le temps, ce que nous avons voulu faire en compagnie du chercheur.
Venus de Seine-Maritime et de l’Eure, environ 70 psychiatres et psychologues normands étaient, vendredi 10 juin 2022, mobilisés devant la préfecture de Rouen où une délégation était reçue pour faire remonter leurs doléances
Des psychologues et psychiatres de toutes la région ont fait le déplacement - (Photo PND)
Les professionnels de santé sont en colère face à une série « de lois, de décrets et d’arrêtés qui pleuvent depuis 18 mois et qui montrent une volonté gouvernementale de légiférer et d’encadrer nos métiers dans des orientations en rupture avec la diversité des pratiques », résume Murielle Palenne, membre du Collectif des psychologues normands.
Ce vendredi, les psychologues sont descendus dans la rue à Paris et en région, pour protester contre la mise en place du dispositif MonPsy, et plus généralement, contre la dégradation de la prise en charge des malades, pourtant de plus en plus nombreux.
«Si le dispositif MonPsy passe, dans trois ans, à la fin de son expérimentation, je peux vous dire que je pars travailler au Canada, lance Jennifer, 25 ans, sourire narquois. Et ça, vous pouvez l’écrire dans votre article.»«Moi, je deviens coach de vie, écourte Magali Foynard, 42 ans. Qu’on ne me parle pas d’être psychologue si c’est pour faire huit séances de 30 minutes maxi, sur adresse d’un médecin qui ne connaît rien à mon job.» Jennifer et Magali, cheveux longs, lunettes de soleil sur le nez et maquillage léger, sont psychologues en libéral. L’une à Nice, l’autre à Chartres. Mais toutes les deux sont montées à Paris, ce vendredi, pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail.
Plastiques, dioxines et paracétamol pèsent lourd dans le déclin de la fertilité masculine, selon une étude qui hiérarchise pour la première fois les polluants du quotidien les plus nuisibles à la qualité du sperme humain.
Le déclin rapide de la fertilité humaine est, à lui seul, l’indice des liens étroits entre la santé des populations et la qualité de leur environnement au sens large. Des chercheurs britanniques et danois le mettent à nouveau en évidence dans une étude publiée jeudi 9 juin par la revue Environment International. Conduits par Andreas Kortenkamp (université Brunel de Londres) et Hanne Frederiksen (Rigshospitalet, université de Copenhague), les auteurs présentent la première évaluation des risques, vis-à-vis de la fertilité masculine, des mélanges de polluants du quotidien.
Résumé : L'enfantement est-il le propre de la femme ? Pourquoi n'y a-t-il qu'un seul sexe qui enfante ? Les hommes ne pourraient-ils pas aussi enfanter ? Est-il encore nécessaire d'en passer par le corps des femmes pour mettre au monde les enfants ? La fin de l'enfantement se présente-t-elle comme une libération ou comme une aliénation des femmes ?
Festivals : Le Festival international du film d’animation d’Annecy
Une balade dans le quotidien de plusieurs institutions psychiatriques, à la rencontre de personnes hors normes qui nous laissent entrer dans leur intimité.
Brigitte Bourguignon réactive le doublement de la rémunération des heures supplémentaires du personnel non médical sur la période estivale et active un dispositif permettant aux étudiants en soins infirmiers et aux élèves aides-soignants ayant terminé leur cursus de pouvoir travailler sans attendre la remise de leur diplôme.
Elle n'aura pas attendu les conclusions de la mission flash sur les urgences pour prendre quelques premières mesures. Face à la crise que connaissent les services d'urgences et plus généralement l'hôpital, Brigitte Bourguignon, ministre de la santé et de la prévention, a estimé qu'il fallait prendre les devants.
Le 31 mai 2022, le Président de la République a annoncé le lancement d’une « mission d’appui visant à identifier d’ici le 28 juin de premières solutions opérationnelles pour faciliter l’accès aux soins urgents et non programmés, partout en France. » La Ministre de la santé a confié le pilotage de cette mission à François Braun, président de Samu-Urgences de France, syndicat regroupant des «membres du personnel médical participant à l’activité des Structures de Médecine d’Urgence ». Beaucoup se sont étonnés de cette initiative, alors que bon nombre d’études et de rapports ont déjà été publiés sur le sujet, que le diagnostic est largement consensuel et les solutions possibles connues, sinon partagées. Avant d’aborder les contours de la mission elle-même dans un deuxième article (Urgences. 2 : un panel de solutions), il n’est donc pas inutile de revenir brièvement sur l’état des lieux des urgences en France.
Des urgences embouteillées
Le recours aux urgences est en augmentation quasi continue depuis plusieurs années. En 2019, il y a eu 21,2 millions de passages contre 10,1 millions en 1992. Pour plus du quart, il s’agissait d’enfants de moins de 15 ans. Le principal motif de consultation était d’ordre traumatologique.
La plupart des services d’urgence ont du mal à faire face à cette augmentation, bien que la situation soit très variable selon les régions. Les raisons de leurs difficultés de prise en charge se situent aux trois niveaux : en amont et en aval du flux des patients, mais aussi au sein même des services d’urgences.
Les autoportraits de Karl Beaudelere semblent surgir du support tels des fantômes. KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats
(Keystone-ATS)
La Collection de l'Art Brut invite dès vendredi à une double découverte. Dans "LIVES", l'institution lausannoise s'intéresse aux parcours de vie des artistes. Le second accrochage donne un coup de projecteur sur les étonnants autoportraits de Karl Beaudelere.
"LIVES. Art brut et parcours de vie" présente sept auteurs des collections du musée, dont Eugenio Santoro (1920-2006) et Madeleine Lanz (1936-2014). Ces créateurs ont en commun d'avoir réalisé la totalité ou une grande partie de leurs oeuvres à un âge avancé.
Suite à un bouleversement dans leur existence, ces artistes ont pris la liberté de créer sans connaissances techniques, ni théoriques. Leur pratique artistique peut se comprendre comme une forme de résilience, de capacité à rebondir après une épreuve.
Les Chemins de la philosophieÉpisode du jeudi 9 juin 2022 par Géraldine Mosna-Savoye
Résumé
Michel de Montaigne souffrait d'une maladie sévère, son existence était un "vivre coliqueux". Dans ses Essais, il propose une approche originale : ni nier la douleur, ni s'y noyer, ni l'exagérer... De la même façon qu'on fait son deuil, comment "faire" sa douleur ?
avec :
Dominique Brancher (professeure de littérature française ancienne à l’Université de Bâle, visiting professeure à Yale, spécialiste de la Renaissance).
Épisode du lundi 6 juin 2022 par Emmanuel Laurentin
Résumé
La crise du Covid-19 a mis au jour les tensions qui caractérisent le système de santé français. Manque de personnel, conditions de travail dégradées, reconnaissance… Malgré les mesures prises avec le SÉGUR, les problèmes semblent plus profonds. Est-il encore possible de “sauver” l’hôpital public ?
avec :
Zaynab Riet (déléguée générale de la Fédération hospitalière de France (FHF)), Charles Jeleff (Médecin urgentiste à la Polyclinique Saint-Côme de Compiègne (Oise)), Bérengère Araujo (infirmière en réanimation, présidente de l'Union Nationale des Infirmiers en réanimation (UNiRea)).
Après trois censures du juge constitutionnel, un dispositif de contrôle juridique du recours à l’isolement et à la contention en psychiatrie a été mis en place par le législateur le 22 janvier 2022.
Dans son rapport d’activité, le CGLPL (Contrôleur général des lieux de privation de liberté) salue cette réforme qui « institue enfin le contrôle juridictionnel de l’isolement et de la contention que le CGLPL appelait de ses vœux depuis 2016 » mais regrette que les parlementaires n’aient pas suivi toutes ses recommandations.
Une réforme sans concertation
Le CGLPL avait ainsi suggéré en juillet 2021 que le dispositif recueille l’adhésion des professionnels au cours d’une large consultation institutionnelle et puisse s’inscrire « dans la réalité des pratiques ». Il insistait également sur l’importance d’accompagner la mise en place de la réforme d’actions de formation.
Le CGLPL s’interroge en effet : ce texte est-il applicable en l’état ? L’institution rappelle ainsi que ses visites dans « les établissements de santé mentale en 2021 ont confirmé la crise profonde que traverse la psychiatrie publique française. Le manque criant de médecins, parfois doublé d’un manque de soignants, des injonctions contradictoires, une pression croissante des exigences sécuritaires ou médico légales ».
MONTRÉAL — Les services de psychothérapie devraient être facilement accessibles à l’ensemble de la population et non seulement aux personnes bénéficiant d’une assurance privée, milite un médecin psychiatre.
Le Dr Alain D. Lesage a remis sur la table l’idée d’un accès équitable à la psychothérapie parmi ses recommandations présentées, mercredi, à l’enquête publique du Bureau du coroner sur la thématique du suicide.
«Quand l’assurance médicaments a été créée, ceux qui n’étaient pas assurés sont devenus assurés. Mais on n’a pas créé deux types de pharmacies; une pour les pauvres et une pour les gens riches», a-t-il illustré devant la coroner Me Julie-Kim Godin, au palais de justice de Trois-Rivières.
En octobre dernier, dans une lettre ouverte publiée dans «Le Devoir», il soutenait que «seulement la moitié des hommes québécois peuvent rapidement et à moindre coût avoir accès à la thérapie en ayant recours à leurs programmes d’aide aux employés ou à leurs assurances privées».
Les citoyens non assurés doivent plutôt «patienter dans la très longue file d’attente offerte par le régime public», mentionnait le professeur titulaire au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal.