le 13 déc. 2021 /CNW Telbec/
QUEBEC
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LE 23/11/2021
À retrouver dans l'émission
LA GRANDE TABLE IDÉES
par Olivia Gesbert
Déconstruire les mythes sur l'histoire de l'humanité, c'est l'objectif de l'anthropologue David Graeber, décédé en 2020, et de l'archéologue David Wengrow dans leur livre commun : "Au commencement était..." (Les Liens qui Libèrent, 2021). David Wengrow est notre invité pour en parler.
Au commencement était… Une nouvelle histoire de l’humanité (paru en France le 10 novembre 2021, Les Liens qui libèrent) est le dernier écrit d'un célèbre anthropologue : David Graeber, une des têtes pensantes du mouvement Occupy Wall Street et professeur à la London School of Economics. Il est décédé en septembre 2020.
Son co-auteur, l'archéologue David Wengrow, est notre invité. Professeur à l’Institut d’archéologie de l’University College de Londres (UCL), il s'est penché sur l’origine de l’écriture, l’art antique, les sociétés néolithiques, l’émergence des premiers États en Égypte et en Mésopotamie...
Non pas une pierre de plus à l'édifice, mais un travail de déconstruction des thèses véhiculées par les bestsellers d'auteurs comme Yuval Noah Harari, Francis Fukuyama ou encore Jared Diamond, comme le dit David Wengrow : "plutôt que de construire sur ces thèses là, nous avons voulu enlever les fondations".
Vincent Edin
- 30 novembre 2021
Teotihuacan, Mexico Laura Rush
Fruit de plus de dix années de travail à quatre mains, Au commencement était, une nouvelle histoire de l’humanité, (Editions Les Liens qui Libèrent, Novembre 2021) propose une relecture historique des rapports sociaux, en déconstruisant les mythes de sociétés naturellement hiérarchisées et inégalitaires. On doit cette somme à deux libres penseurs : la figure de proue d’Occupy Wall Street, à l’origine du concept de bullshit jobs et auteur d’essais majeurs sur la bureaucratie ou la dette, l’anthropologue David Graeber, décédé en 2020, et l’archéologue et professeur d’archéologie comparée à l’Institut d’Archéologie à l’Université college de Londres, David Wengrow. Entretien.
Usbek & Rica : Vous écrivez que le propos de votre livre n’a cessé d’évoluer au cours de vos échanges avec l’anthropologue David Graeber. En quel sens ?
David Wengrow : Beaucoup de choses sont ressorties en redéfinissant notre projet sur l’origine historique des inégalités. Dans un premier temps, nous avons été aspirés par des travaux d’archéologues sur l’origine des inégalités aux États-Unis et en Europe. Leur expertise faisait ressortir des choses fascinantes qui nous avaient échappé car nous ne sommes pas spécialistes de ces questions, ni David Graeber, ni moi. À partir de là, nous avons consulté beaucoup de nos collègues, beaucoup échangé et vérifié avec eux nos hypothèses. Ce livre est le résultat de connaissances scientifiques collectives.
Votre ouvrage remet en cause les théories de figures intellectuelles majeures, telles que celles Yuval Noah Harari ou Steven Pinker, les accusant notamment de propager des contre-vérités scientifiques, en particulier sur le mythe d’une nature humaine originellement inégalitaire. Vous allez même jusqu’à critiquer sévèrement le philosophe Jean-Jacques Rousseau…
Par Thomas Martin Publié le
Sandrine Sutter et sa fille Alma sur le plateau de l'émission "28 minutes" sur Arte.
Capture d'écran
Quand la sage-femme a posé Alma sur son ventre, le 23 juin 2001, Sandrine Sutter s'est aperçue que son bébé avait un visage très rond, un nez minuscule, et des yeux en amande. Quelques jours et un caryotype plus tard, les soignants ont confirmé ce que présumait la jeune maman de 32 ans. Sa fille, Alma était atteinte de trisomie 21.
Dans sa chambre, à la maternité, Sandrine Sutter s’est réfugiée dans les bras de son compagnon, en pleurs. « J’ai ressenti comme un coup de glaive en plein cœur », dira-t-elle plus tard. Jusque-là, Sandrine Sutter avait réussi à se construire la vie dont elle avait rêvé. Elle avait passé sa jeunesse en Alsace au sein d’une famille unie, avec des parents professeurs aux Beaux-arts. À 17 ans, alors qu’elle aidait un ami à fabriquer des décors de scène pour une opérette, en entendant des artistes répéter, elle s’était découvert une passion pour le chant lyrique. Immédiatement elle s’était inscrite au conservatoire de Strasbourg. Cinq ans plus tard, la petite blonde faisait de sa passion son métier. Elle devenait mezzo soprano. Elle se produisait sur scène en interprétant notamment les rôles de Carmen ou d’Orphée. L’amour avait aussi frappé à sa porte. Elle s’était mise en couple avec un brillant chef d’orchestre et s’était installée avec lui dans le petit village de Flayosc, tout près de Draguignan, dans le Var. Le couple avait emménagé dans une villa typique du sud de la France, entourée de vignes et de petits bois de pins. À l’automne 2000, elle était tombée enceinte.
86% des femmes médecins se sentent discréminées. Géraldine Pignot, urologue, lutte contre le sexisme avec l'association qu'elle préside. Rencontre.
ELLE. Comment expliquer le machisme reste si prégnant dans le milieu hospitalier ?
Géraldine Pignot. Malgré les mouvements récents comme #MeToo, il y a une forme d'omerta à l'hôpital. La culture hospitalière, avec son rapport au corps particulier, se sent à part des autres milieux professionnels : les médecins, parce qu'ils sont en lien direct avec la mort et la souffrance, ont besoin d'un exutoire, de prendre de la distance. Il n'empêche que certaines limites ne peuvent plus être dépassées. Autre point : la situation déplorable de l'hôpital étant criante, beaucoup considèrent que la question du sexisme n'est pas prioritaire. Or nous estimons au contraire qu'elle est capitale pour la qualité de vie au travail et donc pour l'hôpital lui-même. Hommes comme femmes ont tout à gagner à évoluer dans un environnement respectueux.
ELLE. Comment est née votre association, Donner des ELLES à la santé* ?
G.P. Pendant longtemps, j'étais confrontée à un sexisme « ordinaire » que je refusais de regarder en face. Tout ce langage non verbal dont on ne se rend pas compte immédiatement, ces remarques qu'on ne relève pas et qui finissent par impacter négativement votre confiance en soi, je préférais « faire avec ». Quand on a le nez dans le guidon, on a tendance à passer au-delà. Mais aujourd'hui, je ressens une urgence à m'investir : à cause de tous les problèmes de l'hôpital public, il y a une fuite des talents vers les structures privées de la médecine. J'estime qu'il est de ma responsabilité d'aider les plus jeunes. De faire en sorte qu'elles trouvent à l'hôpital un lieu où elles peuvent s'épanouir.
ELLE. Avec Donner des ELLES à la santé, vous proposez une charte que cinq établissements ont déjà adoptée. Comment les avez-vous convaincus et quelles sont les principales mesures ?
G.P. D'autres établissements de santé sont aussi sur la voie ! Il faut dire que, depuis la loi d'août 2019 sur la transformation de la fonction publique, l'hôpital est tenu d'agir en faveur d'une plus grande égalité entre femmes et hommes… Ils sont donc enfin obligés d'y prêter attention. L'idée de notre charte est d'accompagner les établissements, de leur suggérer des indicateurs de suivi comme la répartition femmes-hommes des postes de chefs de service ou l'évaluation des différences de salaires… Nous mettons également en place du mentoring gratuit, des ateliers pour aider à lutter contre l'autocensure. Nous sensibilisons également les personnels hospitaliers à la question du sexisme : beaucoup de jeunes ne savent pas à qui se référer lorsqu'ils y sont confrontés. L'idée pourrait être de créer un numéro vert à cet effet. Il faut arrêter de fermer les yeux et de se dire que tout va bien !
Mathieu Bellahsen 10 DÉC. 2021
A Brive la Gaillarde la direction de l’hôpital et les médecins chefs font joujou pour le bon plaisir des petitesses de la haute autorité de santé et de ses procédures de certification. Des comédiens se sont faits passer pour des patients. Comédie « gorafique » illustrant les mutations profondes d’où se légitime la fake psychiatrie.
A Brive la Gaillarde, la direction de l’hôpital et les médecins-chefs font joujou pour le bon plaisir des petitesses de la haute autorité de santé et de ses procédures de certification. Pendant plusieurs jours, des comédiens se sont faits passer pour des patients dans les différentes structures de soin psychiatriques liées à cet hôpital. Rien de tel qu’un crash test pour savoir jusqu’où peut-on se permettre d’aller loin dans le règne de la perversion généralisée. Comédie « gorafique » illustrant les mutations profondes d’où se légitime la fake psychiatrie.
Patient traceur, patient trashé
Revenons sur le contexte de la comédie, celui des procédures de certification dans les hôpitaux. Pour avoir son agrément et la totalité de son financement, les établissements de santé doivent être « certifiés ». Les certifications successives (dénommées auparavant accréditations) ont pour but de mettre en conformité une grille de critères édictés par la haute autorité de santé et les pratiques supposées « réelles » des établissements. Les normes iso de l’industrie ont été transposées aux soins pour le plus grand bonheur des lean managers. La place des certifications n’a fait qu’évoluer pour prendre toujours plus de temps aux soignants et de ressources aux hôpitaux. Les bullshits jobs se sont développés de façon incontrôlée - ingénieurs qualité, techniciens qualité et autres qualitologues - reconfigurant ce que les tutelles attendent des établissements de soin et ce que ces derniers imaginent de leurs missions centrales. L’activité de soigner est désormais moins importante que l’activité de tracer et de coder. Tracer les procédures de soins plutôt que de soigner. Coder les actes plutôt que de les faire et de les penser. Les établisssements devraient d’ailleurs être renommée « établissement de codés" ou "établissement de tracés". Rien de santé dans tout cela.
Si le « contact tracing » est devenu à la mode avec le covid, depuis la certification "V3" (V3 comme... Comme troisième version bien sûr) nous avions déjà le droit au « patient traceur ». Cette modalité « d’évaluation de la qualité des soins » questionne en direct le patient sur son parcours de soin, sur les informations qu’on lui a transmises, sur la recherche de son consentement et autres indicateurs. Cela permet ensuite de confronter ce qui est dit à ce qui est tracé dans les logiciels informatiques du dossier patient. Tous les établissements font maintenant « des patients traceurs ». Cette comédie dure depuis longtemps. Demander l'avis du patient pour fliquer les soignants oui. Demander l'avis du patient pour respecter ses droits et ses libertés fondamentales... Il ne faudrait tout de même pas exagérer.
Aujourd’hui, nos canons de beauté sont majoritairement jeunes, minces, en bonne santé et valides. Cette vision du corps a des conséquences très concrètes pour les personnes handicapées.
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Par Cédric Perrier Publié le
Le projet d’écriture À cœur ouvert, réalisé par des patients de l’unité les Pins et l’Hôpital de Jour de Saint-Ylie, se concrétise par une lecture publique, vendredi 10 décembre.
Un partenariat est établi avec la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) et l’Agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne-Franche-Comté afin de promouvoir des actions culturelles dans les établissements sanitaires et médico-sociaux.
Les objectifs du projet sont de démystifier la psychiatrie, en réalisant un recueil des écrits élaborés par les patients, et interprétés par eux, au sein de la bibliothèque La Passerelle à Dole.
Le projet s’est fait sur trois mois, avec la participation de dix patients, sous forme de treize ateliers.
La restitution du projet À cœur ouvert, sous forme de séances lectures, aura lieu vendredi 10 décembre de 15 h à 17 h à la librairie La Passerelle, 16 bis rue de la sous-préfecture à Dole.
José Shungu, de la compagnie Keichad est un auteur compositeur chanteur d’hip hop. Il est l’animateur des ateliers d’écriture et d’interprétation, et a accompagné les patients dans l’écriture des textes.
« C'est un très beau recueil. La restitution prend la forme d’une lecture théâtralisée des textes par les participants. "
(André Derainne/Liberation) publié le 10 décembre 2021
La marche de l’histoire tient parfois à un éclat de rire. Ce fut le cas en 1550-1551, lors de la controverse de Valladolid. Une cour d’ecclésiastiques devait alors déterminer si les Amérindiens avaient une âme, ou s’ils étaient une forme d’humanité inférieure qui pouvait être réduite en esclavage. Convaincu que ce qui distingue l’homme de l’animal est la faculté à rire, le légat du pape présente aux Amérindiens des bouffons et acrobates – qui laissent les Indiens de marbre. On les imagine alors prêts à se faire mettre les fers au cou jusqu’à ce que le cardinal, qui descendait de son estrade, rate une marche, s’effondre par terre, et déclenche l’hilarité générale.
Londres, le samedi 11 décembre 2021 - Il arrive que certaines décisions de justice remettent en cause la conception même que l’on se fait de la responsabilité civile. Le Royaume-Uni est ainsi touché par une controverse juridique bien connue des Français. Celle de l’indemnisation du préjudice lié à sa propre naissance.
PUBLIÉ LE 25 NOVEMBRE 2021
Bouziane Lakhdar sort de prison, mais il reste sous contrôle judiciaire pendant un an. Il est en "probation". S’il n’a pas d’autre choix que de revenir dans un premier temps habiter chez ses parents, Bouziane doit chercher du travail et un logement où il pourrait accueillir sa fille de 9 ans, Anissa, qu’il n’a pas revue depuis son arrestation. Au cours des six épisodes de la série, qui se déroulent sur les douze mois de l’année, on suit le parcours semé d’embûches de Bouziane, les démarches administratives qu’il doit effectuer, ses recherches d’emploi, ses efforts pour s’en sortir, malgré ses anciennes fréquentations et un passé qui le rattrape.
L’arrivée dans les lieux de privation de liberté constitue une rupture brutale pour les personnes enfermées, porteuse de risques et créant des situations de vulnérabilité. Le « choc de l’enfermement » concerne l’ensemble des lieux soumis au regard du CGLPL : prisons, hôpitaux psychiatriques, centres de rétention administrative, centres éducatifs fermés mais aussi lieux de séjours de courte durée – locaux de garde à vue ou de rétention, geôles et dépôts des tribunaux, urgences psychiatriques – qui constituent, souvent, le point de passage préalable de « l’arrivant ».
Perte d’autonomie et d’intimité, réduction de l’espace, séjour dans des locaux possiblement vétustes ou délabrés, dépossession des effets personnels, rupture des liens avec les proches, incertitudes sur la durée et l’issue de l’enfermement, suroccupation, manque d’informations, etc., sont autant de facteurs du « choc de l’enfermement », générant de la peur, du stress, de l’agressivité et parfois des violences.
MÉDICAMENTS À ÉCARTER 2022 Pour la dixième année consécutive, Prescrire publie un bilan "des médicaments à écarter pour mieux soigner". L'objectif est d'aider à choisir des soins de qualité, pour d'abord ne pas nuire aux patients et pour éviter des dégâts.
L'évaluation par Prescrire de la balance bénéfices-risques d'un médicament dans une situation donnée repose sur une procédure rigoureuse : recherche documentaire méthodique et vérifiable, détermination de critères d'efficacité qui comptent pour les patients, hiérarchisation des données scientifiques selon la solidité des preuves, comparaison versus traitement de référence (s'il existe), prise en compte des effets indésirables et de leur part d'inconnues.
En 2022, le bilan porte sur 105 médicaments (dont 89 commercialisés en France) analysés dans Prescrire durant onze ans, de 2010 à 2021, dont la balance bénéfices-risques est défavorable dans toutes les situations cliniques (sauf rares exceptions) dans lesquelles ils sont autorisés en France ou dans l'Union européenne.
08/12/2021
La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté publie un nouveau rapport thématique “L’arrivée dans les lieux de privation de liberté”.
L’arrivée dans les lieux de privation de liberté constitue une rupture brutale pour les personnes enfermées, porteuse de risques et créant des situations de vulnérabilité. Le « choc de l’enfermement » concerne l’ensemble des lieux soumis au regard du CGLPL : prisons, hôpitaux psychiatriques, centres de rétention administrative, centres éducatifs fermés mais aussi lieux de séjours de courte durée – locaux de garde à vue ou de rétention, geôles et dépôts des tribunaux, urgences psychiatriques – qui constituent, souvent, le point de passage préalable de « l’arrivant ».
Perte d’autonomie et d’intimité, réduction de l’espace, séjour dans des locaux possiblement vétustes ou délabrés, dépossession des effets personnels, rupture des liens avec les proches, incertitudes sur la durée et l’issue de l’enfermement, suroccupation, manque d’informations, etc., sont autant de facteurs du « choc de l’enfermement », générant de la peur, du stress, de l’agressivité et parfois des violences.