- 36 % des 18-24 ans qui ont consulté un psychologue ou un psychiatre depuis le premier confinement n’ont parlé de ce rendez-vous à personne.
- Pourtant, les proches de la personne qui souffre peuvent être d’une grande aide dans le processus de guérison ou d’amélioration des symptômes.
- Mais encore faut-il en ressentir le besoin et avoir des proches bienveillants.
« J’ai rendez-vous avec mon psy. » Une phrase toute simple qui fait tiquer. Pourtant, depuis le premier confinement, 15 % des 18-24 ans ont consulté un psychologue ou un psychiatre, selon une étude réalisée en décembre 2020 par Yougov et Qare. Parmi eux, 36 % n’ont parlé de cette entrevue à personne. Ont-ils eu raison de cacher leur souffrance à leurs proches ? On a posé la question à des professionnels de la santé mentale et à des jeunes confrontés à des troubles psychologiques.
Depuis son adolescence, Léa, 21 ans, souffre de dépression. « A l’époque, je n’en parlais pas. Je suis tombée dans un cercle vicieux de négativité en pensant que mon mal-être passerait tout seul. C’était faux. » On l’a suffisamment répété, lorsque l’on se sent mal, il faut consulter un professionnel. (S'il est bon) il écoutera sans juger, mettra des mots sur une souffrance et trouvera des pistes pour améliorer la situation. Mais pour aller mieux, Léa a également ressenti le besoin de se confier à ses amies.
En parler si on en ressent le besoin
« Parler de notre santé mentale à notre entourage n’est pas nécessaire pour aller mieux. C’est une bonne chose uniquement si on en ressent le besoin et que l’on a des proches bienveillants », considère Jérôme Palazzolo, médecin psychiatre. « Parler de ses émotions n'est utile que chez les gens qui, à ce moment, sont en demande d'un coping - une manière de faire face aux choses - émotionnel », ajoute Nicolas Neveux, psychiatre en TCC* et TIP*. Pour ces personnes, le simple fait d’être entendu fait du bien. « Quand on se sent mal et que l’autre montre son intention de nous assister dans notre détresse, cela crée un apaisement émotionnel. »