Cette suppression sur amendement de la Rapporteure (Les Républicains) a été votée eu égard au fait que cet article est un cavalier législatif qui n’a pas à voir avec le vote du budget de la sécurité sociale et qu’il aurait dû trouver sa place dans un projet de loi distinct sur la santé mentale.
Après les ateliers « Parlons Psy » en 2018, le concept des « Ateliers du rétablissement » est lancé en novembre 2021 (site web en lien ci-dessous). Objectif de ce cycle de rencontres régionales ? Repérer, rassembler et valoriser les pratiques participant au rétablissement des personnes concernées par les maladies psychiques avec l'ensemble des acteurs de la santé mentale. A l'issue de ce tour de France, un recueil des bonnes pratiques sera réalisé, dans le but de les essaimer à l'échelle nationale. On doit cette initiative à la Fondation de France, qui a signé un partenariat avec Santé Mentale France pour trois ans. Top départ le 18 novembre 2021 à Lyon (de 8h30 à 17h30), au sein de la Manufacture des tabacs, où 400 personnes sont attendues pour « mettre les expériences et initiatives en commun ». Des prix « coups de cœur » décernés par le public récompenseront les actions les plus inspirantes. Les inscriptions sont closes mais, à compter du 22 novembre, les temps forts seront disponibles sur le site santementalefrance.fr.
Par Florian Loisy et Julien Constant Le 21 novembre 2021
Experte judiciaire depuis plus de dix ans, Isabelle Teillet vient d’écrire un courrier au ministre de la Justice pour dénoncer les conditions d’exercice des experts psychiatres.
Le21 novembre 2021 à 06h02
En sa qualité d’experte auprès de la cour d’appel de Paris, Isabelle Teillet a suivi de nombreux dossiers médiatiques comme celui d’Ines Madani, la terroriste de l’attentat raté de Notre-Dame. Elle alerte sur les conditions toujours plus difficiles dans lesquels les psychiatres doivent préparer leurs expertises judiciaires, qui demandent « un travail fouillé, rigoureux » de plusieurs jours mais sont payées « un peu plus de 300 euros »…
En quoi consiste une expertise judiciaire ?
ISABELLE TEILLET. Il y a les expertises dites de réquisition pendant une garde à vue. Elles durent peu de temps, devant être rédigées au commissariat. La première question étant de savoir si le sujet est en état de rester en garde à vue ou s’il présente une pathologie mentale qui l’en exclue. Nous répondons aussi à la question de la responsabilité et parfois même de la dangerosité du mis en cause. Après, il y a surtout les rapports que l’on nous demande dans le cadre d’enquêtes afin d’aider, d’éclairer la justice, sur la personnalité du mis en cause et sur les motifs de son passage à l’acte. Et rémunérées au même titre que les expertises de réquisition. On lit les pièces du dossier constitué parfois de plusieurs milliers de pages. Puis on rencontre le sujet, cela peut prendre une dizaine d’heures parfois et, pour ma part, trois jours de parloir. Il importe de se plonger dans la biographie du sujet pour comprendre les soubassements de la personnalité. On a une telle responsabilité… Elle doit être étayée par un travail fouillé, rigoureux. Ensuite, on rend notre rapport de plusieurs dizaines de pages. Cela peut nous prendre plusieurs jours pour analyser, réfléchir et rédiger.
Tous les samedis, « Le Soir » publie la chronique d’un ou plusieurs membres de Carta Academica. Cette semaine : les problèmes que pose en Belgique la détention des auteurs d’infractions pénales atteints d’un trouble mental.
Chronique -
Par Yves Cartuyvels, Professeur ordinaire, Université Saint-Louis – Bruxelles, Olivia Nederlandt, Professeure à l’Université Libre de Bruxelles et Professeure invitée à l’Université Saint-Louis – Bruxelles, Delphine Paci, assistante en droit pénal, Université Saint-Louis – Bruxelles, Harold Sax, assistant en droit pénal, Université Saint-Louis – Bruxelles, pour Carta Academica*
Dans un communiqué publié le 20 octobre 2021, la section belge de l’Observatoire International des prisons tirait la sonnette d’alarme : malgré plusieurs condamnations par le Cour européenne des droits d’homme (CrEDH), des auteurs d’infraction pénale atteints d’un trouble mental continuent à être détenus durablement en annexe psychiatrique de prison, sans recevoir le niveau de soin requis[1]. Pire, vu le caractère illégal de cette situation, le gouvernement a déposé un projet de loi le 9 septembre 2021, dont un volet visait à légaliser l’illégal, en dépit des condamnations répétées des juges de Strasbourg. Finalement, les dispositions relatives au volet « internement » ont été retirées du projet de loi. Comment comprendre cette situation ? Tentative d’éclairage, en revenant sur les rétroactes, les enjeux et les dérives de l’internement en Belgique.
LETTRE OUVERTE – L’épreuve pandémique actuelle perturbe la vie de bon nombre de nos concitoyens, les plus vulnérables comme les plus jeunes. Nous partageons les inquiétudes exprimées par Karine Gauthier et sept autres signataires de la Coalition des psychologues du réseau public québécois. Ces collègues dénoncent, dans un article paru dans La Presse + du 13 novembre dernier, le peu d’accès à la psychothérapie comme alternative de soins alors que nous observons une «augmentation de 27 % de nouvelles ordonnances pour des antidépresseurs chez les jeunes de moins de 18 ans, selon la Régis de l’assurance maladie du Québec (RAMQ)».
Les demandes de consultation auprès des psychologues et autres psychothérapeutes connaissent une croissance significative depuis quelques mois. La conjoncture pandémique actuelle semble déclencher, exacerber ou réveiller des tensions psychologiques diverses : traumatismes et hontes, négligences et violences, tensions relationnelles et déceptions, solitude et isolement, précarité financière et revers inattendus, contraintes physiques et pressions situationnelles. En temps de crise et de stress, comme ce que nous traversons actuellement, ces sources potentielles de détresse et de désespoir ont des impacts particulièrement bouleversants sur l’humeur, sur la confiance en soi, sur le bien-être psychique.
La grogne contre les mesures sanitaires – obligation vaccinale ou nouveaux confinements – enfle un peu partout. Aux Pays-Bas, où des manifestations sont parfois violentes, en Belgique ou en Autriche… La situation semble également chaotique en Guadeloupe : l’obligation vaccinale des soignants provoque un fort mouvement de mécontentement.
Comment comprendre ce refus d’appliquer des mesures de protection de la population, alors que l’on sait que les non-vaccinés sont les premiers touchés par le rebond épidémique ? Peut-on refuser en toute conscience des décisions, pénibles, mais visant à la santé de tous ? Oui, c’est possible. Celui qui l’a le mieux décrit est le romancier russe Fiodor Dostoïevski (1821-1881), dans un étrange récit qui a fasciné les philosophes (Nietzsche notamment), Les Carnets du sous-sol(1864). Voyons.
Si nombre de figures du féminisme sortent aujourd'hui de l'oubli, et si les travaux universitaires qui leur sont consacrés sont aujourd'hui moins confidentiels, c'est parce que la trace du féminisme a été sauvegardée, préservée, conservée. Derrière ces archives, on retrouve d'autres pionnières.
Dans l’histoire des féminismes, Hubertine Auclert fut longtemps l’une des rares figures (à peu près) préservées de l’oubli. Grande suffragiste et ardente défenseuse des droits civiques et politiques des femmes, on a même souvent dit qu’elle était la première. A tort, à vrai dire : Olympe de Gouges (qui meurt en 1793 sous la Révolution) et, plus encore, Jeanne Deroin (qui milite en 1848 et pose même sa candidature à une époque où les femmes ne votent pas), comptent parmi celles dont Auclert s’inspirera justement. Mais c’est elle qu’on appellera souvent “la première suffragiste”.
Or, sans être autant tombée dans l’oubli que Jeanne Deroin par exemple, Auclert, qui était née en 1848 et mourra en 1914, ne sera jamais tout à fait une figure de premier plan. Ni une priorité archivistique. Comme nombre de pionnières dans le cours du XIXe siècle qui, souvent, tiendront ensemble journalisme et engagement féministe, elle a pourtant laissé de nombreuses traces de son engagement pour le droit de vote des femmes. Une vie tout entière à vrai dire, et Auclert qui était à la fois contre le mariage et contre l’union libre (contrairement à d’autres militantes de la cause des femmes), tardera à épouser, quatre ans avant sa mort, ce magistrat dont elle était éprise. Elle n’aura pas d’enfants.
En 1963, avant la loi Veil, une jeune étudiante cherche à avorter clandestinement pour poursuivre ses études et échapper au destin de son milieu prolétaire. "L'Evènement", un film d'Audrey Diwan d'après le récit autofictionnel d'Annie Ernaux. Toutes deux sont nos invitées.
Après Mais vous êtes fou (2019), Audrey Diwan a remporté le Lion d'or à la Mostra de Venise pour son deuxième long métrage : une adaptation cinématographique du roman autobiographique d'Annie Ernaux, L'Evènement,écrit un avant la loi Veil.
Les copains censés cultiver leur camaraderie « toute leur vie » se déchirent souvent « pour toujours » à la fin de la récré. Chagrin, jalousie, culpabilité, harcèlement… Des émotions abordées sans jugement dans ces trois albums.
Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS)
Centre hospitalier de l’Université de Montréal
RÉSUMÉ
Le trouble dépressif majeur (TDM) est une affection répandue qui a un impact considérable sur la qualité de vie des patients et se caractérise par des niveaux importants de morbidité et de mortalité. Au Canada, le trouble dépressif majeur (TDM) est courant (10 % à 15 % au cours de la vie d’une personne) et coûteux pour le système de santé. Le traitement médicamenteux par antidépresseurs et la psychothérapie sont considérés comme la première ligne de traitement du TDM, mais une rechute survient chez environ 20 % des patients et 30 % des TDM sont pharmacorésistants. En cas de TDM grave ou qui ne répond pas aux traitements, l’électroconvulsivothérapie (ECT) peut être proposée. Malgré son efficacité, ses effets secondaires rendent les patients intolérants au traitement ou qui refusent de l’utiliser.
Les progrès technologiques ont vu l’avènement de nouvelles approches dans le domaine de la psychiatrie, telles que la reprise de l’ECT, la stimulation magnétique transcrânienne répétée (SMTr), la stimulation électrique transcrânienne en courant continu ou encore la stimulation magnétique cérébrale profonde (SMTP). Les données et les recommandations de bonnes pratiques pour l‘utilisation de la stimulation magnétique transcrânienne (SMT) chez les adultes sont largement disponibles. La SMTr, utilisée dans certaines indications de maladies mentales, est une approche de neuromodulation cérébrale non invasive et approuvée par l’U.S. Food and Drug Administration pour la gestion du trouble dépressif majeur (TDM) et le trouble obsessionnel- compulsif (TOC).
Les effets de la SMT dépendent de la durée, de la fréquence et de l’amplitude (intensité) de la stimulation. Différents types de bobines (H1; H3; f8; etc.) sont utilisés dans divers appareils pour produire des champs magnétiques électriques distinctifs qui permettent une activation neurologique variable et une pénétration magnétique. En outre, il existe une hétérogénéité importante dans les protocoles de traitement par SMT en ce qui concerne la durée et ou l’intensité de la stimulation et sa relation avec la gravité et la durée de l’épisode dépressif. Il existe peu de données sur la durée de l’efficacité du traitement et sur la planification des traitements récurrents ou d’entretien. De plus, les différents dispositifs offrent des expériences variées aux patients et aux techniciens sans qu’une supériorité globale puisse être démontrée pour un appareil particulier.
Compte tenu de la différence potentielle des résultats qui existe dans la manière dont la SMT stimule les régions cérébrales ciblées, les objectifs de cette analyse sont d’évaluer l’efficacité et l’innocuité de la SMTP dans le traitement des troubles obsessifs-compulsifs et dans la dépression majeure pharmacorésistants et de les comparer aux résultats obtenus lors de traitements médicamenteux et des thérapies non pharmacologiques comme la SMTr. Il faut souligner que les études incluses dans cette évaluation de la SMTP montrent certains biais méthodologiques et un risque de biais important lié aux conflits d’intérêts financiers, car 14 des 18 études examinées ont démontré une relation financière avec BrainsWay Ltd.
Notre revue révèle que la SMT a une certaine valeur thérapeutique dans le traitement de la dépression majeure et d’autres problèmes de santé mentale, mais souligne également la nécessité de poursuivre les recherches dans ce domaine. Il existe de multiples combinaisons bénéfiques possibles avec la neuro-imagerie, la modélisation informatique et les thérapies de modification du comportement, qui ont le potentiel d’améliorer la précision et l’efficacité thérapeutiques. L‘utilité à moyen et long termes de la SMTP doit être élucidée. Des essais cliniques indépendants du soutien financier des fabricants d‘appareils sont encore nécessaires pour évaluer rigoureusement ces appareils. Le CHUM, en tant que centre de référence tertiaire mandaté pour évaluer les nouvelles technologies, devrait acquérir un dispositif de stimulation magnétique transcrânienne à la fine pointe de la technologie afin de poursuivre la recherche sur des indications cliniques potentielles et de développer de nouvelles stratégies de traitement pour cet important domaine de la santé mentale.
100 Rires ! n’est pas qu’une simple exposition… À Lons-le-Saunier, berceau de la naissance des premières boîtes de Vache qui rit ®, c’est une véritable fabrique à rires que vous allez découvrir ! Plus que des portions de Fromage, ce sont des sourires, des secrets, des histoires, des anecdotes, que renferment ses milliards de boîtes déjà produites dans le Jura.
Tout le monde a déjà croisé cette petite boîte iconique de la grande Vache qui rit ®. Ce sont ces expériences que l’on vous propose de partager. Découvrir qu’en 100 ans elle a eu mille visages, qu’elle a croisé bien d’autres célèbres rieurs, que si elle rit c’est surtout que c’est une grande joueuse et qu’elle adore partager ses sourires !
Certains enfants présentent des variations du développement génital brouillant leur assignation à un genre. Faut-il intervenir de façon précoce pour « normaliser le corps » ou attendre l’âge d’un consentement éclairé ? La question divise.
Micro-pénis, vagin plus court que la moyenne et parfois abouché à l’urètre, absence d’utérus, clitoris de taille supérieure à la moyenne, urètre placé ailleurs qu’au bout du gland (hypospade), vulve présentant l’aspect d’organes génitaux externes masculins, hirsutisme chez les filles, présence simultanée de testicules et d’un vagin… Ces caractéristiques physiques ont tour à tour porté les termes d’hermaphrodisme, d’intersexualité, d’anomalies du développement sexuel et, plus récemment, de variations du développement génital (VDG).
Dans son dernier rapport, la Miviludes* montre du doigt certaines professions du bien-être. Alimentation, yoga, méditation et autres thérapies brèves sont en tête des nouvelles poussées sectaires. Les experts nous aident à y voir plus clair.
Promesses d’apaisement, d’épanouissement voire de guérison, les disciplines de développement personnel et pratiques de santé alternatives ont désormais pignon sur rue… et sur la toile ! Les réseaux sociaux offrent une formidable caisse de résonance à une nébuleuse de thérapeutes en herbe alimentant pseudo-sciences et croyances dans des communautés d’initiés en roue libre.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 4 Français sur 10 ont recours aux médecines dites alternatives, dont 60% parmi les malades du cancer ; il existe plus de 400 pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique, on dénombre 1 800 structures d’enseignement ou de formation "à risques" dans le domaine de la santé, 4 000 "psychothérapeutes" autoproclamés n’ont suivi aucune formation et ne sont inscrits sur aucun registre (source : Miviludes).
Depuis 2003, le mois de novembre est notamment consacré à la santé mentale des hommes, via la campagne Movember, car les hommes se suicident 3 à 4 fois plus que les femmes en Occident*.
Cette campagne est l’occasion de mettre en lumière de façon plus générale la façon dont les entreprises ont un rôle à jouer pour accompagner leurs salariés, femmes et hommes, en proie à des troubles mentaux. Une étude de la Fondation Pierre Deniker révélait que 22% des actifs (soit plus d’un sur cinq) présentaient "une détresse orientant vers un trouble mental". Un chiffre qui s’aggrave pour les femmes (26% contre 19% d’hommes), et qui grimpe même jusqu’à 35% pour les personnes travaillant plus de 50h par semaine**.
Face à ces chiffres, l’entreprise doit prendre conscience de l’importance de mettre en place une gestion de la santé mentale, qui fait partie intégrante du cadre législatif de la santé au travail et donc des actions de prévention depuis le début des années 2000. Et ce tant d'un point de vue économique qu'humaniste.
D'un point de vue économique, l'Organisation Mondiale de la Santé a démontré que la maladie mentale coûtait aux organisations des milliards de dollars chaque année (absentéisme, perte de productivité, etc.). En gérant correctement la santé mentale, ces coûts peuvent donc être réduits. D'un point de vue humain, un lieu de travail inclusif, dans lequel chacun est valorisé, encourage les individus à s’investir, en renforçant leur sentiment de valeur.
Il est utile de faire la distinction entre, d'une part, les maladies mentales qui n'ont aucun lien avec le travail, mais qui doivent être prises en compte lors de la gestion des personnes atteintes de troubles psychologiques et, d'autre part, les maladies mentales qui sont une conséquence directe du travail.
Le forcené de Tours placé en détention provisoire le 26 octobre pour « tentative de meurtre sur un médecin et un policier » fait appel en vain de son incarcération.
Le 15 juin, vers 11 h, une patrouille de police était intervenue rue Arago au domicile d’un homme de 55 ans hospitalisé en psychiatrie avec soins au domicile. En vue d’être transféré en milieu hospitalier à la suite d’une rupture de soins, il avait visé une infirmière, un médecin et un policier, avec un fusil de chasse.
L’infirmière, légèrement blessée, s’en sort avec 5 jours d’ITT, le médecin psychiatre, aucun, le brigadier-chef de police, atteint au crâne, justifie lui de 10 jours d’ITT, ainsi qu’un autre gardien de la paix 10 jours d’ITT, par son état de stress. Le Raid appelé à la rescousse avait fini par le neutraliser.
Célibataire, jamais condamné, le prévenu souffre d’une schizophrénie paranoïde. Il a reconnu les faits et n’exprime aucun regret. L’abolition de son discernement, dans ce cadre, nécessite une hospitalisation en milieu spécialisé, ce qu’il a refusé.