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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 12 octobre 2021

Solutions solidaires «Nous sommes tous des aidants» : suivre la première diffusion du Forum Live Libération

par Tania Kahn  publié le 23 septembre 2021

Participez au forum Libération organisé avec Solutions solidaires, ce jeudi à 19h30 avec Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Sandra Laugier, philosophes et bien d’autres. 

Ils sont 11 millions en France à accompagner un proche dans les gestes du quotidien en raison de son âge, d’une maladie ou d’un handicap. C’est un mari au chevet de son épouse, un enfant qui soutient un père ou une mère en perte d’autonomie…

lundi 11 octobre 2021

Après "la guerre" : notre santé mentale sur le champ de bataille

Par Sandrine MICHELIER  le 10 octobre 2021

Ce dimanche, c'est la Journée mondiale de la santé mentale. Un domaine longtemps négligé alors qu'il nous concerne tous, à mieux comprendre dans notre Grand format. Surtout en ce moment où l'on paye les conséquences de la crise du Covid.

« Même quand la pandémie sera maitrisée, le deuil, l’anxiété, et la dépression continueront d’affecter les personnes et les communautés. »

Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU

"Nous sommes en guerre."
Voilà comment a commencé notre combat contre le Covid. D'abord sanitaire, la lutte a laissé rapidement place à ses conséquences très visibles avec une crise devenue aussi économique et sociale. 

Mais elle a aussi laissé sur le champ de bataille, notre santé mentale. 

La sidération, l'angoisse. L'espoir. A nouveau des doutes et de la fatigue. L'impatience. La colère. L'incompréhension. 
L'année 2020 a été inédite et n'a pas été vécue par tous de la même façon. 

Avec l'amélioration de la situation sanitaire, on est tenté de penser qu'enfin, tout va mieux. C'est en partie vrai, mais il ne faut pas occulter une souffrance résiduelle qui persiste. Avec en première ligne les jeunes, des tout-petits aux adolescents. 

Pour les plus âgés, la situation n'est guère meilleure. Les prises en charge ont été bien plus nombreuses que les années précédentes, les consultations et les appels au services dédiés aussi. Les tentatives de suicide ont explosé en début de l'année.

Certaines catégories de la population se sont retrouvées fragilisées, et face à eux, des soignants dévoués comme toujours mais fatigués comme jamais. 

La crise sanitaire n'a fait qu'accentuer une situation déjà tendue sur la prise en charge de la santé mentale. 
Les pouvoirs publics semblent avoir pris en compte l'urgence de la problématique mais la mise en œuvre des moyens sur le terrain, notamment en Saône-et-Loire, pose toujours question.

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Les Ruches d’Art, l’art communautaire et thérapeutique

Métro

Lila Maitre 10 octobre 2021 

Les coordonnatrices de la Ruche d’Art à Concordia, Natalì Ortiz et Cynthia Cousineau.Photo: Métro Média - Lila Maitre

Depuis 2010, les Ruches d’Art, nées à Montréal, se sont développées dans plusieurs pays du monde. Le concept est simple: un lieu ouvre ses portes et fournit gratuitement du matériel artistique. Les ateliers incluent parfois la présence d’art-thérapeutes, qui assurent un espace sécuritaire d’écoute et de partage. Dans le cadre de la journée de la santé mentale le 10 octobre, Métro est allé rendre visite à la Ruche d’Art de l’Université Concordia.

L’espace dans le bâtiment EV de l’Université Concordia est calme et rassurant. Deux grandes tables trônent au centre de la pièce, pas loin des fenêtres qui donnent vue sur le centre-ville. À gauche, on voit un espace vert avec des plantes, qui ont survécu à la fermeture de l’université l’année dernière. À droite, une armoire et une salle offrent l’accès à du matériel artistique, dont la majorité provient de dons et de matériaux recyclés.

À l’une des tables, deux jeunes femmes sont concentrées sur leur production artistique; l’une peint, l’autre tricote. Natalì Ortiz et Cynthia Cousineau sont les deux coordonnatrices de la Ruche d’Art. Toutes deux ont gradué à la maîtrise en art-thérapie offerte par l’Université Concordia. Tous les lundis et mercredis, elles accueillent les étudiants qui souhaitent prendre un peu de temps pour créer, et, s’ils le désirent, parler avec les autres participants et les coordonnatrices.

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Psychographie, l’encyclopédie illustrée de la psy

Par Claire Sejournet   07 octobre 2021

Psychographie, l’encyclopédie illustrée de la psy

« Psy », trois lettres qui peuvent vouloir dire beaucoup… Comment complèteriez-vous ce mot ? Psychologie ? Psychiatrie ? Psychanalyse ? Pas de bonne ou de mauvaise réponse, simplement un aperçu de ce que recouvre ce mot aux multiples visages. Notre consœur Hélène Fresnel publie Psychographie, un foisonnant ouvrage pour nous aider à y voir plus clair. Rencontre.

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Congo-Brazzaville : 1.200 admissions à l'hôpital pour maladies mentales chaque année



Par : LIANG Chen Mis à jour le 09-10-2021

Le service de psychiatrie du Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Brazzaville, en République du Congo, enregistre en moyenne 1.200 admissions chaque année dues aux maladies mentales, a indiqué samedi dans la capitale, le ministre de la Santé et de la Population, Gilbert Mokoki.


"La situation des maladies mentales est accentuée par la consommation des substances psychotropes comme le cannabis", a-t-il indiqué dans une déclaration à la veille de la Journée mondiale de la santé mentale célébrée le 10 octobre de chaque année.


Selon lui, les principales pathologies notifiées en hospitalisation sont les psychoses délirantes aiguës représentant 43,5% des cas, les schizophrénies (22,3%), les troubles bipolaires en phase maniaque (16,1%) et les psychoses hallucinatoires chroniques (8,8%).


Le service de psychiatrie du CHU de Brazzaville est l'unique structure d'hospitalisation du pays en la matière. Le ministre congolais a expliqué que le pic d'apparition des maladies mentales se trouve entre les 15 et 25 ans.


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Semaines d'information corses sur la santé mentale : immersion dans le quotidien d'un malade

Pierre-Manuel Pescetti le Samedi 9 Octobre 2021

Pour les semaines d'information sur la santé mentale les bénévoles de l'UNAFAM prévoient plusieurs évènements pour sensibiliser le public sur le quotidien des malades, informer les familles sur les dispositifs d'aides et réfléchir sur l'offre de soins proposée en Corse. Ce samedi 9 octobre, l'espace Diamant d'Ajaccio sera l'hôte de plusieurs manifestations pour libérer la parole autour des troubles psychiques graves.


























Les bénévoles de l'UNAFAM testent leur atelier d'immersion prévu le samedi 9 octobre à Ajaccio. Crédits Photo : UNAFAM



La Journée mondiale de la santé mentale nous interpelle au niveau national

08/10/2021


MAROC

Insuffisance du nombre de lits, un psychiatre pour plus de 80.000 habitants… entre autres manques criants


La Journée mondiale de la santé mentale, célébrée le 10 octobre de chaque année, est l’occasion de sensibiliser l’opinion publique au sujet de la santé mentale et de mobiliser les énergies en sa faveur. Surtout que le constat ne prête pas vraiment à l'optimisme. En effet, un individu sur quatre serait affecté par des problèmes de santé mentale au cours de sa vie, et plus de 300 millions de personnes dans le monde souffrent aujourd’hui de dépression, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). 


Un pilote soupçonné d’avoir voulu se crasher sur la cathédrale Notre-Dame de Paris


 

Un homme a été arrêté jeudi 7 octobre 2021, dans l’après-midi à Paris. D’après un de ses proches, il voulait écraser son avion sur la cathédrale parisienne.

L’enquête devra déterminer si la menace était sérieuse, précise La Voix du Nordqui rapporte l’histoire. Jeudi 7 octobre 2021, la Direction interdépartementale de la police aux frontières, à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques), reçoit un appel inquiétant. Selon des informations du journal Le Parisien, les autorités sont averties qu’un ancien pilote de ligne souhaite se suicider en précipitant son avion sur la cathédrale Notre-Dame de Paris.


Aux Pays-Bas, le « cercueil vivant » arrive au cimetière

Publié le 

La start-up Loop a conçu un cercueil en mycélium, des filaments produits par les champignons, qui accélère le compostage des corps, relate « The Guardian ».

<< Ce cercueil signifie que nous nourrissons reellement la terre avec nos corps. Nous sommes des nutriments, pas des dechets >>, se rejouit le fondateur de Loop.
« Ce cercueil signifie que nous nourrissons réellement la terre avec nos corps. Nous sommes des nutriments, pas des déchets », se réjouit le fondateur de Loop.© GERARD JULIEN / AFP

Les Pays-Bas ont été le théâtre d'un enterrement peu commun. Pour la première fois dans le pays, un « cercueil vivant » à compostage rapide a été utilisé lors des funérailles d'une Néerlandaise. Exit le bois et le métal qui composent les bières depuis des millénaires, place au mycélium, un tapis de fibres élaboré par des champignons.  Lire la suite ...

Dives-sur-Mer. Des marionnettes sur le terrain de la psychiatrie

Publié le 

La nouvelle saison du Sablier (Centre national de la marionnette ) a sonné. Et avec elle, les premières résidences d’artistes. Lucie Hanoy et l’équipe de la Big Up compagnie, sont à̀l’atelier jusqu’au 15 octobre pour travailler sur leur prochain spectacle Juste une mise au point.

Après L’Imposture et Object side story, deux spectacles accueillis au festival RéciDives, Lucie Hanoy revient à Dives pour préparer son prochain spectacle.


À partir de sa propre histoire et de témoignages de spécialistes des psychoses, la comédienne-marionnettiste travaille un sujet qui lui tient particulièrement à cœur : la schizophrénie d’un frère, le désarroi d’une famille et le regard que la société porte sur « la folie ».


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«Les Engloutis», court métrage tourné en prison : «Ce que dit le film, je le ressens en moi»

par Annabelle Martella, envoyée spéciale à Arles  publié le 11 octobre 2021 à 4h12

Après huit ans de travail à la prison d’Arles, Caroline Guiela Nguyen a réussi à y filmer une fiction avec des détenus et des acteurs professionnels. «Libération» a assisté à une émouvante projection du film à la centrale.

On passe des portes. Des blindées, d’autres à barreaux. On n’a pas réussi à les dénombrer – dans une prison on ne s’arrête pas dans les couloirs pour compter – et on arrive dans la salle de projection dans l’incapacité totale de se faire une idée générale de la géographie de la maison centrale d’Arles. On nous montre au loin, derrière un jardin entouré de barbelés, le gymnase du centre pénitentiaire. C’est ici, entre deux confinements et en pleine canicule qu’a été tourné avec des comédiens prisonniers et professionnels le premier court-métrage de la metteuse en scène Caroline Guiela Nguyen. Dans une salle où on a tiré les rideaux, on découvre le film en même temps que les quatre comédiens encore détenus, accompagnés d’une bonne partie de l’équipe dont la productrice Sylvie Pialat, qui travaillent sur ce projet depuis mars 2018. Les Engloutis appartient au cycle «Fraternité» de l’artiste, du nom de la saga théâtrale post-apocalyptique de Nguyen qui se joue en ce moment à Paris.

Pédagogies innovantes : à Nice, le bien-être à la lettre


 


par Mathilde Frénois, correspondante à Nice et photos Eleonora Strano. Hans Lucas

publié le 10 octobre 2021
Dans son collège REP +, la professeure de français Gaëlle Assoune prône une pédagogie bienveillante, s’appuyant sur les sciences cognitives et les neurosciences affectives.

Elle n’est pas le genre de prof à installer une bibliothèque dans sa chambre. La table du salon avec ordinateur portable fait office de bureau, trop encombrant. Trop lourd, le cartable a vite cédé sa place au tote bag. Chez Gaëlle Assoune, 42 ans, il y a bien un tableau noir, mais c’est celui de sa fille de 4 ans, peint pendant le confinement. «J’ai surtout ma clef USB. J’ai des copies bien sûr, mais je fais de plus en plus de dématérialisé, expose-t-elle. Ça me permet d’avoir accès aux ENT [espaces numériques de travail, ndlr], aux blogs, aux tchats, aux forums. Cette pratique hybride permet plein de fonctionnalités.» Gaëlle Assoune n’entre pas dans les cases. Prof de français dans un collège REP + de Nice, elle a été sélectionnée parmi les 50 finalistes du Global Teacher Prize pour sa manière«d’élargir les horizons de l’enseignement au-delà des limites du système national». Son dossier est ressorti au milieu de 8 000 candidatures.

Frédéric Dabi, directeur général de l’IFOP, auteur de "La fracture. Comment la jeunesse d’aujourd’hui fait sécession : ses valeurs ses choix, ses révoltes, ses espoirs…" (Les Arènes), est l'invité du Grand entretien de France Inter.


 



par Nicolas Demorand ,  Léa Salamé  Mardi 14 septembre 2021







Le livre "La fracture" de Frédéric Dabi est basé sur une grande enquête d'opinion de l'IFOP auprès de la génération des 18-30 ans, en 2021. Menée à plusieurs reprises depuis les années 1950, puis interrompue pendant deux décennies, l'enquête de cette année révèle une véritable fracture avec les autres générations.

Génération à part, sans étiquette

"Ce qui est frappant, c'est que cette jeunesse est insaisissable, on lui accole facilement des étiquettes mais elle est beaucoup plus diverse que cela", commence Frédéric Dabi. "Ce livre montre qu’on ne peut pas réduire cette jeunesse à la génération sacrifiée, génération pleurnicheuse, ou génération Covid.

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Philosophie : qu'est-ce que la bêtise ?

12/10/2021

Sélection | Conformismes, certitudes, haines ou sottise : la bêtise c'est toujours celle des autres, à la rigueur celle de l'air du temps. Comment penser cet objet toujours situé hors de soi ? 10 émissions pour répondre à cette ancienne question philosophique : pourquoi y a-t-il de la bêtise plutôt que rien ?

La philosophie rend-elle moins bête ? Ou permet-elle de penser l'intelligence, la sottise, l'idiotie, voire la c.... ?
La philosophie rend-elle moins bête ? Ou permet-elle de penser l'intelligence, la sottise, l'idiotie, voire la c.... ? Crédits :  John Slater - Getty

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Jeûne : «Aucune application ne remplacera diététicien et psy»

par Katia Dansoko Touré  publié le 13 octobre 2021 

Basé à Lyon et très investi sur les réseaux sociaux, le diététicien ­psycho-nutritionniste Jérémy Gorskie déplore la popularisation du jeûne sans encadrement ni réelle méthode.

Selon un document du Ministère de la Sante : «L’offre de lits psychiatriques reste encore très réduite»

11 OCTOBRE 2021

ALGERIE

D’après un document du ministère de la Santé daté d’octobre 2018 intitulé «Promotion de la santé mentale en Algérie : faire face aux nouveaux défis, développer des réponses adaptées», notre pays disposait jusqu’en 2016 d’un peu plus de 5000 lits en soins psychiatriques, tous établissements confondus.

«En 2016, le pays comptait 5299 lits d’hospitalisation psychiatrique, soit 13,1 lits pour 100 000 habitants (50 à 150 lits/100 000 habitants en Europe), dont 591 lits (11%) sont situés dans des hôpitaux généraux et 206 (4%) au niveau des CHU», peut-on lire dans ce document.

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En Ouganda, une initiative à base communautaire pour aider les patients atteints du VIH à vaincre la dépression


 



 10/10/2021

En Ouganda, une initiative à base communautaire pour aider les patients atteints du VIH à vaincre la dépression
Uganda’s community initiative helping HIV patients overcome depression

Margaret était submergée par la dépression et accablée par la stigmatisation. Enceinte, sa lutte pour vivre avec le VIH lui laissait peu de goût à la vie, au point d’envisager la mort. « Je m’enfermais à la maison tous les jours. Je voulais tuer mon enfant et me tuer parce que je pensais que je ne servais plus à rien dans cette vie et je ne voulais pas que mon enfant souffre comme moi », dit-elle.

Dans son village du nord de l’Ouganda, un groupe de conseils à base communautaire aide les gens vivant avec le VIH avec une thérapie psychosociale à mieux gérer et surmonter les troubles de santé mentale. Vivre avec une maladie infectieuse chronique peut être difficile. Les personnes vivant avec le VIH sont confrontées à davantage de risques de développer des troubles mentaux comme la dépression et l’anxiété, qui font partie des troubles de santé mentale les plus répandues auxquels ces personnes font face. Margaret dit devoir sa survie à ce groupe.

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"Nous sommes les architectes de notre propre cerveau"

Lundi 11/10/2021

Longtemps sous-estimées, les différences individuelles d'organisation du cerveau peuvent être aujourd'hui explorées à travers l'étude des connexions anatomiques structurelles mais aussi des connexions fonctionnelles entre les différentes aires du cerveau


Semaines d’information sur la santé mentale : soigner des handicaps sous-estimés

Le portail National des Collectivités locales et territoriales

By   Oct 11, 2021

Après les Assises nationales de la santé mentale et de la psychiatrie, qui ont eu lieu les 27 et 28 septembre, les 32e Semaines d’information sur la santé mentale vont continuer d’informer sur les droits des personnes porteuses d’un handicap psychique. Cela dans toute la France, du 4 au 17 octobre.

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Mariame Tighanimine : «J’ai adopté le voile en cinq minutes, j’ai mis cinq ans à le retirer»

par Cécile Daumas   publié le 12 octobre 2021 

A 10 ans, elle choisit de porter le hijab au sein d’une famille croyante et pratiquante de Mantes-la-Jolie. Aujourd’hui, la jeune doctorante en sociologie, cofondatrice de «Hijab and the City», publie un manifeste antiraciste et féministe, «Dévoilons-nous», où elle souhaite questionner le voile avec sérénité et conviction.

Voilée, Mariame Tighanimine faisait de la boxe française. A 21 ans, elle crée Hijab and the City avec sa sœur, premier web magazine féminin s’adressant aux femmes françaises de culture musulmane. Elle entre à Sciences-Po avec un foulard dans les cheveux. A 24 ans, elle apprend à nager. A 33 ans, doctorante en sociologie à Paris, elle publie Dévoilons-nous (L’Olivier) où elle décrit le long processus qui l’a conduite à abandonner ce tissu qui symbolisa si longtemps sa foi. Durant dix-huit ans, elle a connu les humiliations et même les crachats, expérience qu’elle raconte dans un précédent ouvrage Différente comme tout le monde (Le Passeur, 2017). Elle souhaite que son nouveau livre soit un «manifeste antiraciste et féministe».

Pourquoi avoir retiré votre voile après l’avoir porté dix-huit ans ?

Il ne me correspondait plus. Me dévoiler était ce qui marquait la fin d’un processus de décroyance. Le voile était pour moi l’accessoire qui montrait et confirmait que j’étais musulmane et que je pratiquais. Il était très difficile d’accepter que ce monde n’était plus le mien : les croyances reçues en héritage, l’éducation donnée par mes parents qui n’étaient pas dans le prosélytisme. Ils avaient une pratique paisible mais traditionnelle. J’étais désenchantée : je ne croyais plus du tout, plus en Dieu, plus en rien. J’ai vite retrouvé de l’enchantement grâce à la science. Je me suis tout même demandée : à quoi bon le retirer après toutes ces années investies ? Je me sentais flouée : tant de choses auxquelles j’avais pu croire, que j’avais pu faire et qui m’avaient causé du tort socialement, tout cela pour rien ? Et puis, voilée ou pas, j’étais toujours susceptible d’être victime de discriminations, puisque je suis d’origine immigrée, issue d’un milieu populaire.