Discutée à nouveau à partir de ce lundi à l’Assemblée après de nombreux débats, l’ouverture timide de l’assistance médicale à la procréation marquerait la fin d’un parcours d’obstacles pour les femmes célibataires et lesbiennes.
Y aura-t-il des bébés nés de «PMA pour toutes» avant la fin du quinquennat ? Alors que le projet de loi ouvrant les techniques d’assistance médicale à la procréation (AMP) aux femmes célibataires et aux lesbiennes repasse dès lundi en nouvelle lecture à l’Assemblée – après quatre ans de rebondissements divers –, le gouvernement s’emploie à le faire croire. «Le premier bébé né par PMA d’un couple de femmes ou d’une femme seule naîtra avant la fin du mandat, c’est possible», assurait le ministre de la Santé, Olivier Véran, auprès des étudiants de Sciences-Po en mai. Plus prudente, la ministre chargée de l’Egalité, Elisabeth Moreno, disait à Libération fin mai espérer que la loi soit adoptée définitivement«d’ici le mois d’août» et que les femmes qui attendent «pourront, ainsi, avoir accès à la PMA».
Rencontre express avec le collectif Elles font des films, qui vient de lancer son site internet, où l’on retrouve son manifeste, et ses actions, mais aussi de nombreuses informations sur l’actualité des autrices, réalisatrices et techniciennes belges francophones, ainsi qu’une très riche section « Ressources », reprenant divers documents et outils sur les questions de genre, de parité, d’inclusion, et de diversité dans le secteur audiovisuel.
Pourquoi ce collectif, et qui représente-il ?
Le collectif a été créé il y a 4 ans, en juin 2017, en réaction à une photo publiée par le Centre du Cinéma dans le cadre de l’opération Cinquante50 qui célébrait 50 ans d’aides publiques, et sur laquelle figurait extrêmement peu de femmes. On a voulu proposer une autre photo, pour montrer que les femmes étaient bien là dans le cinéma belge. Le collectif est donc né de cette volonté d’offrir une autre représentation.
Les revendications étaient une représentation plus juste, une visibilité plus importante du travail des femmes, et un désir de se rassembler pour être solidaires, et trouver des solutions pour que les choses changent.
Le collectif réunit aujourd’hui 150 professionnelles. Il était à la base formé de réalisatrices, mais s’est ouvert par la suite aux autres professionnelles, chefs opératrices, ingénieures du son, scénaristes, monteuses, actrices, productrices, etc. On a un fonctionnement transversal, on tient des assemblées générales mensuelles, et on organise des groupes de travail par sujet, en fonction des affinités et des compétences de chacune. On a un groupe de travail sur les écoles, un autre sur un incitant financier pour les films ayant des équipes paritaires, un sur la communication, un sur le site internet…
Les chiffres de la semaine écoulée restent globalement positifs. Sur les 7 derniers jours, 7 494 cas quotidiens ont été détectés en moyenne (cela représente une baisse de 19,4%). A noter que le taux de positivité baisse pour s'établir à 2,52%.
Dans les services hospitaliers la décrue se poursuit. Ce dimanche soir 14 525 personnes sont hospitalisées pour Covid-19. Un chiffre jamais atteint depuis la fin octobre 2020. 2 527 personnes sont actuellement en soins critiques soit une baisse de 15% sur la semaine. Début avril 2021, les admissions quotidiennes en soins critiques frôlaient les 500, cette semaine il n'y en a eu en moyenne "que" 98. Sur la semaine écoulée le nombre quotidien en moyenne de décès s'élève à 84. Soit une baisse de 23%.
Bonne lecture et bonne semaine
Où en sont nos voisins ?
Dans de nombreux pays la campagne de vaccination bat son plein. C'est le cas en France et chez nos voisins de l'Union Européenne. Petit comparatif.
Les commandes de doses de vaccin ayant été centralisées par l'Union Européenne, les pays reçoivent logiquement une part égale liée à leur population respective. On constate que ce sont les Allemands qui sont les plus nombreux à avoir reçu une première injection de vaccin avec plus de 45% de primo-vaccinés. A noter qu’outre-Rhin les vaccins Astrazeneca et Janssen sont accessibles à tous les majeurs. La France se situe à la quatrième place avec plus de 40% de la population primo-vaccinée.
Concernant les personnes totalement vaccinées ce sont les Espagnols qui sont en tête avec plus de 20%. Cela signifie qu'un Espagnol sur 5 a reçu la ou les doses de vaccins nécessaires pour terminer son cycle vaccinal. Sur cette catégorie, la France se situe à la sixième place.
Féminisme, transidentité, non-binarité, drag… Le sociologue Arnaud Alessandrin analyse sans dogmatisme les mouvements qui troublent la vision traditionnelle et monolithique du genre.
Livre. Une approche sociologique du genre, notion souvent insaisissable et objet de bien des fantasmes. Voilà ce que propose le passionnant ouvrage d’Arnaud Alessandrin, Déprivilégier le genre. L’auteur, spécialiste de la question et enseignant à l’université de Bordeaux, ne prétend pas en offrir un panorama exhaustif.
En quatre chapitres, il porte son attention sur les mouvements féministes, la transidentité, la non-binarité ainsi que sur la drag-queen. Autant d’expériences et de phénomènes qui ont bouleversé et continuent de troubler la vision traditionnelle, monolithique et hégémonique du genre.
ENQUÊTE Dans l’attente d’une prochaine expertise psychiatrique approfondie, l’enquête sur la mort de deux retraités tués dans un déchaînement de violence, fin 2020, par un homme de 35 ans, fait écho au débat suscité par l’affaire Sarah Halimi sur la responsabilité pénale de certains meurtriers.
La sidération a fini par s’estomper à Cholet. Elle s’est fanée, à l’image des fleurs déposées à l’endroit du drame. Ne subsistent que des roses en plastique. Et l’incompréhension. C’était il y a six mois : deux retraités de 82et 64 ans tués à coups de poing et de pied, en pleine rue, par un homme de 35 ans dont le suivi psychiatrique avait été stoppé quatre mois plus tôt. Un acte fou. Commis par un fou ? La question obsède cette ville du Maine-et-Loire.
Hors norme par sa violence, ce double homicide n’est pas sans présenter des similitudes avec l’affaire Sarah Halimi, du nom de cette sexagénaire juive défenestrée en 2017, à Paris, par un homme définitivement considéré comme irresponsable sur le plan pénal par une décision de la Cour de cassation, le 14 avril. Bouffée délirante et antisémitisme sont également entremêlés dans l’affaire de Cholet. Aucune trace de cannabis, en revanche, n’a été décelée chez l’auteur des faits, qu’un juge d’instruction a mis en examen pour meurtre et tentative de meurtre aggravé, le 2 décembre. Il a, depuis, été incarcéré dans un établissement pénitentiaire spécialisé, destiné aux détenus et prévenus atteints de troubles psychiatriques graves.
La psychiatrie publique est démantelée un peu plus chaque année. La politique de secteur et les soins de proximité ne sont plus d’actualité. L’heure est plus que jamais aux protocoles, aux tests et aux diagnostics sans lendemain. Il est pourtant des lieux qui résistent. Charlie s’est rendu au centre d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP) d’Asnières- sur-Seine (92), une unité du centre hospitalier spécialisé Roger-Prévot. Patients et soignants nous ont raconté comment ils soutiennent le pari de la parole et de la rencontre, dans l’esprit de la psychothérapie institutionnelle.
« Ici, les patients forment les soignants. » C’est par ces mots que le groupe qui nous a accueillis au CATTP a commencé à nous expliquer l’originalité du lieu. Dans un secteur de psychiatrie, il y a l’unité d’hospitalisation, et puis il y a les unités extrahospitalières, comme le centre médico-psychologique (CMP), l’hôpital de jour et le centre d’accueil à temps partiel (CATTP), pour assurer la suite des soins, dans une logique de proximité du lieu d’habitation du patient. Cette organisation est remise en question par une logique comptable et une conception mécaniste et datée des symptômes et de la folie.
Mathieu Bellahsen, qui dirige le pôle incluant le CATTP d’Asnières-sur-Seine, s’est formé à la psychiatrie dans la mouvance de la psychothérapie institutionnelle, avec l’idée qu’il faut prendre soin de l’institution avant de prétendre soigner un patient. C’est François Tosquelles qui, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, avait lancé cette nouvelle manière d’accueillir la folie, en bouleversant le fonctionnement de l’hôpital de Saint-Alban-sur-Limagnole, en Lozère. Tosquelles était parti de la révolution freudienne : le patient en sait plus que le thérapeute sur son symptôme ou son délire.
La psychanalyste anglaise Sue Stuart-Smith nous enjoint à cultiver nos plates-bandes pour en finir avec l’angoisse.
Il paraît qu’une fois allongés, les patients en analyse rêvent souvent de maisons et découvrent chez eux, en eux, des pièces en plus dont ils ignoraient l’existence. Ils sont contents. Le psychanalyste Patrick Avrane a récemment consacré un essai à ce sujet (Maisons : quand l’inconscient habite les lieux, PUF, 2020). Les jardins sont une autre pièce maîtresse de l’architecture intérieure. Sue Stuart-Smith, psychiatre et psychanalyste britannique, le démontre dansl’Equilibre du jardinier. Avec un jardin comme avec la vie psychique, on ne cesse jamais de faire connaissance. Jardiner, selon elle, peut aider à se décoller de l’angoisse, à diminuer le chagrin, à rompre avec l’alcoolisme ou la délinquance, à calmer un intérieur trop mouvementé, que l’on soit très cabossé ou pas trop. Stuart-Smith n’est pas de ces thérapeutes qui publient à tout bout de champ et l’on ne trouve ni éloge du comportementalisme ni leçon de développement personnel sous sa plume. La psychanalyste n’appartient pas à ces mondes-là. Mais plutôt que d’attaquer le camp adverse, elle promeut en douceur d’autres façons de faire, plus efficaces pour soigner le mal-être en profondeur.
Dans un ouvrage culturel, joyeux et érudit, Laurie Laufer, psychanalyste et professeure d’université, nous entraîne à la poursuite du réel à travers l’étude de plusieurs œuvres d’art.
N’ayez crainte, Laurie Laufer propose non pas la psychanalyse d’œuvre d’art, ou d’artiste, mais bien un passage par les œuvres pour atteindre des espaces de pensée restés dissimulés. La poésie, le roman, la sculpture, la photographie, la peinture et la philosophie sont présentes ici, non pas comme les victimes d’un dépiautage psychanalytico-charcutant, mais comme des voies tracées vers quelque chose d’humain qui reste discrètement tu. Que ce réel soit dit par les œuvres abordées dans cet essai restait jusqu’ici oublié derrière ce que l’on entend dans ce qui s’en voit.
« Les œuvres lues ou vues font entendre l’équivoque, le fragmentaire, le saisissant et l’inarticulé, ce qui relève de l’exercice analytique. »
Laurie Laufer, Murmures de l’art la psychanalyse – Impressions analytiques, Hermann, Paris, 2021, p. 9
La Professeure en Psychanalyse développe son écrit autour de trois thèmes de recherche : La Mélancolie, l’Image, et l’Emancipation. On y croise des personnalités connues telles que Perec, Mallarmé, Van Gogh, De Beauvoir – Et aussi des artistes plus inattendus / inentendendus : Edouard Levé ou Pierre Louÿs. Sans aucun systématisme, la psychanalyste offre un parcours, une traversée des œuvres. Certains d’entre eux embarquent avec nous pour l’ensemble du voyage, comme Romain Gary, Pierre Fedida et Walter Benjamin.
Après avoir entrepris une analyse, le journaliste part sur les traces d’une patiente du célèbre psychanalyste. Il signe un essai où se mêlent enquête et plaidoyer pour la discipline.
Il a été un adolescent malheureux, un étudiant mal à l’aise, il devient un jeune journaliste assommé d’antidépresseurs, empêtré dans ses ambitions et ses empêchements. A 24 ans, l’été 2011, Gaspard Dhellemmes est reporter à la Provence. Il se retrouve en plein «marasme psychique». Il a eu la curieuse idée de rédiger un blog sur «les coulisses» de son métier, d’ironiser sur la presse régionale, en pensant qu’il ne serait pas lu : ses collègues le prennent si mal qu’ils ne lui adressent plus la parole. Les choses s’arrangent un peu quand il est envoyé à l’agence de Cavaillon. Notamment parce qu’une consœur lui offre Une saison chez Lacande Pierre Rey. Il a enfin trouvé une planche de salut.
A Rennes, depuis l'automne 2020, les urgences pédopsychiatriques n'ont jamais accueilli autant d'enfants et d'adolescents en détresse. Exceptionnellement, l'équipe de soignants, les familles et les ados en souffrance ont accepté les caméras d'"Envoyé spécial".
A Rennes, les urgences pédopsychiatriques n'ont jamais accueilli autant d'enfants et d'adolescents en détresse. Depuis l’automne 2020, les médecins constatent trois fois plus de passages aux urgences pour des troubles anxieux sévères. Et deux fois plus de tentatives de suicide. Exceptionnellement, l'équipe de soignants, les familles et les ados en souffrance ont accepté les caméras d'"Envoyé spécial".
Depuis le début de la pandémie, le virus n’a cessé de faire mentir les prévisions des scientifiques. Mais au bout d’un an et demi, ceux-ci semblent s’accorder sur le scénario d’un virus qui continuera à circuler de manière bénigne chez les enfants. Enfin… sauf catastrophe.
Les terrasses rouvrent, les cinémas aussi. Les hôpitaux voient leurs chambres désemplir et la vaccination va bon train. Emmanuel Macron lance sa campagne présidentielle et les polémiques d’extrême droite fleurissent. Bref, la France (presque) telle qu’on la connaissait avant la crise sanitaire.