Par Frédéric Potet Publié le 7 juin 2021
ENQUÊTE Dans l’attente d’une prochaine expertise psychiatrique approfondie, l’enquête sur la mort de deux retraités tués dans un déchaînement de violence, fin 2020, par un homme de 35 ans, fait écho au débat suscité par l’affaire Sarah Halimi sur la responsabilité pénale de certains meurtriers.
La sidération a fini par s’estomper à Cholet. Elle s’est fanée, à l’image des fleurs déposées à l’endroit du drame. Ne subsistent que des roses en plastique. Et l’incompréhension. C’était il y a six mois : deux retraités de 82 et 64 ans tués à coups de poing et de pied, en pleine rue, par un homme de 35 ans dont le suivi psychiatrique avait été stoppé quatre mois plus tôt. Un acte fou. Commis par un fou ? La question obsède cette ville du Maine-et-Loire.
Hors norme par sa violence, ce double homicide n’est pas sans présenter des similitudes avec l’affaire Sarah Halimi, du nom de cette sexagénaire juive défenestrée en 2017, à Paris, par un homme définitivement considéré comme irresponsable sur le plan pénal par une décision de la Cour de cassation, le 14 avril. Bouffée délirante et antisémitisme sont également entremêlés dans l’affaire de Cholet. Aucune trace de cannabis, en revanche, n’a été décelée chez l’auteur des faits, qu’un juge d’instruction a mis en examen pour meurtre et tentative de meurtre aggravé, le 2 décembre. Il a, depuis, été incarcéré dans un établissement pénitentiaire spécialisé, destiné aux détenus et prévenus atteints de troubles psychiatriques graves.