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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 7 mars 2021

Madeleine Pelletier, la première femme psychiatre en France, en 1906

Rejetant les théories sexistes et racistes de l'anthropologie de l'époque, la militante féministe consacrera sa vie à soigner les pauvres et défendre l'IVG.


Madeleine Pelletier dans Elles ont été les Premières! | Gomargu
Madeleine Pelletier dans Elles ont été les Premières! | Gomargu

À l'occasion du centenaire de la Journée internationale des droits des femmes, les journalistes Mélina Gazsi et Suzanne Kestenberg, l'illustratrice Gomargu et l'actrice Julie Gayet rendent hommage à cent femmes, connues du grand public ou beaucoup moins, qui ont marqué l'histoire en étant les premières: à faire le tour du monde, à devenir milliardiaire, à exercer le métier de psychiatre, à obtenir le permis de conduire ou encore à devenir cheffe d'État.

Elles ont été les Premières! 100 femmes exceptionnelles paraît le 4 mars 2021 aux Éditions de La Martinière. Nous en publions ci-dessous un chapitre.

Dans la maison familiale, on ne roule pas sur l'or. Le père est cocher de fiacre, la mère marchande de légumes. La fillette doit donc arrêter l'école à l'âge de 12 ans. Mais, très vite, elle s'intéresse à la politique, fréquentant dès ses 15 ans les milieux anarchistes. Déçue par ces idées, Madeleine Pelletier comprend toutefois l'intérêt d'avoir une bonne éducation. Elle décide de reprendre ses études afin de passer le bac, en solitaire. Dur, dur !

Ses parents étant morts, elle trouve un appui intellectuel et financier auprès de l'anthropologue Charles Letourneau, issu lui aussi d'un milieu défavorisé. À l'université, en 1898, elle fait partie des 129 femmes présentes sur 4.500 étudiants!

Elle se tourne ensuite vers l'anthropologie, en acceptant, un peu interloquée quand même, les théories qui font alors autorité. Par exemple, celle de l'anthropologue Paul Broca selon laquelle l'intelligence se mesure à la taille du cerveau. Il affirme: le cerveau est plus gros chez les hommes éminents que chez les médiocres, chez les races «supérieures» que chez les races «inférieures» et, bien sûr, chez les hommes que chez les femmes.

Puis, la nature rebelle de l'apprentie étudiante reprenant ses droits, Madeleine Pelletier finit par s'opposer à ces idées et abandonne l'anthropologie. Elle veut s'inscrire au concours des internats des asiles, mais c'est impossible! Il faut pour cela jouir de ses droits politiques, autrement dit, pouvoir voter. Ce qui est encore interdit aux femmes. Elle se battra donc pour abolir cette règle, soutenue par le quotidien féministe La Fronde de Marguerite Durand.

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samedi 6 mars 2021

Le Cannabis au Service de la Psychiatrie

LaTeleLibre.fr

Publié le  | par 

[CANNABIS CONNECTION /S1-E7] Depuis 40 ans de carrière, le pédopsychiatre Christian Sueur poursuit son combat : faire savoir que le cannabis est une drogue qui peut être l’amie de l’homme. Pour ses vertus thérapeutiques, mais aussi festives et sacrées. Avec lui, nous découvrons aussi que la prohibition du cannabis est née aux USA, sur des préjugés racistes.


Celui que nous allons rencontrer aujourd’hui, dans les premières collines, au sud du Massif Central, est un des psychiatres français les plus connus et les plus engagés dans la recherche sur l’usage médical des drogues et sur la prévention des risques, depuis le début des années 80. Après avoir travaillé dans les hôpitaux de Guadeloupe, Tahiti et Lyon, il est aujourd’hui pédopsychiatre à Carcassonne.

Bizarrement, notre médecin chercheur et baroudeur n’aime pas trop montrer sa tête. Sur son compte Linkedin, pas de photo, et quand on fouille Google à la recherche d’une image de Christian Sueur, on tombe sur seulement… trois images. Et il n’est pas forcément à son avantage…

Pourtant le personnage a mené de nombreux combats dans sa vie. Dans les années 90, il a été l’initiateur de l’usage de la Métadone pour les toxicomanes dans les prisons françaises. Lors de ces années dans le Pacifique à la tête du service de pédopsychiatrie de Polynésie Française, il est à l’initiative d’un rapport retentissant sur les effets des essais nucléaires de Mururoa sur la santé des jeunes Tahitiens. Avec Médecins du monde, il a fondé les missions dans les Rave Party, afin que les jeunes ne consomment pas n’importe quoi.  Et même dans ces nombreuses images et vidéos de MDM, pas de trace du docteur Sueur…

Vous le trouverez facilement dans les émissions de France Culture, mais ce rebelle se méfie de l’image et particulièrement de la télévision et du montage qui trop souvent coupe la parole. Cette interview est la première qu’il accorde en 40 ans de carrière ! Merci docteur pour votre confiance donnée à LaTéléLibre !

Je pourrais prendre ma retraite quand cette idée sera admise par la médecine moderne

C’est le combat de sa vie : rappeler que depuis l’antiquité, les drogues, ont été utilisées par l’homme pour se soigner, pour faire la fête, mais aussi pour exprimer des formes de spiritualités. « Je pourrais prendre ma retraite quand cette idée sera admise par la médecine moderne », nous a-t-il déclaré en préalable à cette interview.

Comme l’opium, le cannabis est à la base de la pharmacopée antique. Comment ce fait-il que le cannabis ai été ainsi rayé des armoires à pharmacies depuis 80 ans ?

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« Nous sommes tous dans le flou » : en première année de médecine, une mise en place complexe de la réforme

 





Par  et   Publié le 04 mars 2021

La réforme des études de santé, entrée en vigueur à la rentrée 2020, peine à atteindre ses objectifs, les étudiants de première année et les redoublants de l’ex-Paces se partageant un quota de places en deçà des attentes.

Des étudiants en médecine et leurs parents manifestent le 5 décembre 2020, à Nice.

« Nous sommes la génération sacrifiée »« On n’en peut plus »« Je continue de travailler, mais il m’arrive de craquer ». La plupart ont la voix qui tremble, et lisent des textes pour éviter de fondre en larmes. Les témoignages anonymes d’étudiants épuisés affluent auprès du collectif national PASS/L.AS composé d’étudiants et de parents d’étudiants, créé en janvier, afin de défendre les intérêts de la première génération postréforme. Une pétition en ligne « Réforme des études de santé : nous voulons les moyens promis ! Pas de génération sacrifiée ! » a recueilli près de 42 000 signatures.

Tarascon-sur-Ariège. La périnatalité au cœur du pôle santé

Publié le 

Le pôle santé du pays De Tarascon/Mercus/Arignac a décidé de faire des problématiques liées à la périnatalité une priorité sur le territoire. En effet, l’équipe pluriprofessionnelle du pays de Tarascon a répondu à l’appel à projet en lien avec la psychiatrie périnatale lancé par l’ANAP (voir par ailleurs). Une thématique qui mobilise depuis plusieurs mois différentes spécialités et acteurs du milieu médico-psycho-social. Médecins généralistes, infirmières, sages-femmes, psychologues, psychomotriciennes, orthophonistes et kinésithérapeutes-stéopathes se sont rassemblés jeudi dernier pour présenter leurs travaux à l’équipe de l’ANAP.

"Le constat sanitaire"

"Il faut recontextualiser et préciser que nous sommes sur un territoire rural de montagne, avec une faible densité de population", précise Catherine Llinares-trapé, sage-femme, accompagnée par Françoise Chague, infirmière et coordinatrice, avant de poursuivre sur la présentation des travaux réalisés par les différents groupes. De nombreux volets ont ainsi été présentés comme "le lien d’attachement et son importance dans un contexte pédiatrique", soutenu par Sandrine Viana psychologue à Tarascon, ou "comprendre et détecter les troubles de l’oralité chez l’enfant" détaillé par Laura Sauvage orthophoniste. "L’accompagnement à l’allaitement maternel", "la diversification alimentaire", "la plagiocéphalie (une déformation dès la naissance" ou encore "la stratégie du cocooning vaccinal", qui consiste à vacciner l’entourage d’un nourrisson pour le protéger, ont été longuement approfondis par le Dr Santiago Garcia, médecin généraliste à Mercus, Nathalie Cadet, psychométricienne, et Frédéric Pincemin, ostéopathe à Tarascon.

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Covid. "Je suis pour laisser vivre les gens qui ne sont pas à risques", le coup de sang d'un médecin près de Toulouse

Publié le 03/03/2021

Patrick Lafforgue est chef de service en réanimation de la clinique d'Occitanie à Muret. A contre-courant de certains confrères qui demandent un durcissement du confinement, pour lui les conséquences économiques, physiologiques, psychologiques, éducatives appellent une autre politique. Entretien. 


La Commune de Paris, révolution féministe ? Idée reçue n° 4

Par Chloé Leprince  03/03/2021

Dans une série d'éclairages à l'occasion des 150 ans de la Commune de Paris, France Culture vous propose de passer en revue cinq idées reçues sur l'événement - et cinq livres pour y voir clair. Quatrième volet : l'égalité de salaire et la place des femmes sous la Commune de Paris.

Hortense David, née à Reims vers 1835 d'après les sources rares qui nous mènent jusqu'à elle, avait deux enfants, et vivait en concubinage, nous apprend son jugement devant le conseil de guerre. Brossière, elle fut cantinière sous la Commune.
Hortense David, née à Reims vers 1835 d'après les sources rares qui nous mènent jusqu'à elle, avait deux enfants, et vivait en concubinage, nous apprend son jugement devant le conseil de guerre. Brossière, elle fut cantinière sous la Commune. Crédits :  Hulton Archives - Getty

Parmi quelques lieux communs et fictions historiques qui voyagent au sujet de la Commune de Paris, croise souvent dans des eaux floues cette idée que 1871 aurait été en quelque sorte l’année de la femme. La preuve, lit-on même parfois : Louise Michel et sa stature statufiée ; le mot “pétroleuses” qui voit le jour dans la langue française au cœur de l’événement insurrectionnel et dit quelque chose de l’implication féminine (ou de la façon dont on le regarde) ; et puis, les institutions communalistes n’ont-elles pas imposé l’égalité de salaire entre les hommes et les femmes ? Justement pas. C’est une erreur historique qui a la dent dure : si les femmes contribuent bien à l’épisode communaliste en y négociant une place, les enjeux de genre n’y ont pas du tout cette centralité qu’on croit parfois distinguer.

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Faut-il parler de la dysphorie de genre aux médecins ?

Paris, le samedi 6 mars 2021 - En décembre 2020, Fouad, lycéenne de 17 ans à Lille, mettait fin à ses jours. Fouad était transgenre et rapidement plusieurs de ses proches ont signalé les brimades subies au sein de son établissement, qui pourraient avoir contribué à son passage à l’acte. Si les causes des suicides sont toujours très complexes, cette tragique histoire rappelle en tout cas que le parcours des enfants et des adolescents transgenres reste toujours très difficile, tant en ce qui concerne leur propre cheminement psychologique que l’acceptation par la société. Sans même évoquer ce type de drame, on sait que la vie scolaire de ces enfants est profondément bouleversée. « Quand ils arrivent à la consultation, 30 % à 40 % des enfants sont déscolarisés, 60 % font état de difficultés comme le harcèlement scolaire », signalait récemment dans les colonnes du Monde, Agnès Condat, pédopsychiatre à la Pitié-Salpêtrière. La gravité de ce contexte rend difficilement crédible l’hypothèse selon laquelle la transidentité serait un phénomène de mode, encouragé par les réseaux sociaux, ce qui parfois transperce en filigrane dans certains discours.

Une médiatisation positive

Il est cependant indubitable que ce phénomène quasiment invisible il y a encore vingt ans prend une place de plus en plus importante. « En moins de 10 ans, en Grande Bretagne, le nombre de petites filles ou jeunes filles adressées au corps médical pour un changement de sexe est passé d’une quarantaine par an à près de 2000. Le nombre de jeunes garçons est lui passé d’une cinquantaine à plus de 700 » rappelait dans le Figaro début décembre la juriste, Olivia Sarton (du collectif Juristes pour l’enfance). Bien sûr, on ne peut pas nier dans cette forte augmentation une influence de la médiatisation de la transidentité ; mais l’influence n’est pas nécessairement superficielle. Il est probable que la multiplication des discours (et des discours déculpabilisants et déstigmatisants) sur la transidentité pousse aujourd’hui un nombre plus important de jeunes gens et de jeunes filles à manifester soit leurs doutes soit leurs convictions sur ce sujet, en dépit des obstacles nombreux qui continuent à exister.

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Le coût de la virilité

 Anne Carriere Editions Paris

Lucile PEYTAVIN

Le coût de la virilité

En France, les hommes sont responsables de l’écrasante majorité des comportements asociaux :
ils représentent 84 % des auteurs d’accidents de la route mortels, 92 % des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes au collège, 90% des personnes condamnées par la justice, 86 % des mis en cause pour meurtre, 97 % des auteurs de violences sexuelles, etc.
La liste semble inépuisable. Elle a surtout un coût.


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Les indispensables de la bibliothèque du féminisme : Clara Zetkin (Je veux me battre partout où il y a de la vie)

 DIACRITIK

— LE MAGAZINE QUI MET L'ACCENT SUR LA CULTURE —


Sous une couverture particulièrement attirante, les éditions Hors d’atteinte offrent, une nouvelle fois, un ouvrage indispensable autour de la grande féministe allemande Clara Zetkin (1857-1933) dans sa collection « Faits et idées ». Disons-le d’emblée : à une époque où un livre se périme en 3 semaines, revenir à des écrits de plus d’un siècle peut apparaître comme ringard, inutile et démodé. Et pourtant… Celles et ceux qui plongeront dans ce livre découvriront, au-delà d’une phraséologie parfois dépassée, plus d’une analyse et plus d’une proposition d’une actualité malheureusement non périmée.

Clara Zetkin, c’est d’abord une vie ! Car que valent des écrits s’ils ne sont pas en phase avec une existence. Sur une cinquantaine de pages qui introduisent l’ensemble, Florence Hervé retrace les grandes lignes de soixante années d’engagement, de militantisme, d’oubli de soi pour des causes collectives et, tout particulièrement pour la cause des femmes. Inlassablement, Clara Zetkin a défendu leur place dans la société, leurs droits et pas seulement leurs devoirs comme aimaient à le leur rappeler les tenants du patriarcat : « Elle était aux yeux de l’empereur Guillaume II la « sorcière la plus dangereuse du Reich allemand » ; le poète français Louis Aragon voyait en elle « la femme de demain… la femme d’aujourd’hui. L’égale ». Pour Alice Schwarzer, icône du mouvement féministe ouest-allemand des années 1970, c’était une « antiféministe notoire », subordonnant la lutte des sexes à la lutte des classes, initiatrice d’une Journée internationale des femmes qu’il faudrait cesser de célébrer. La philosophe et militante américaine Angela Davis voit au contraire en elle l’une des principales théoriciennes et stratèges du féminisme socialiste, qui nous permet de « mieux comprendre la relation entre la lutte pour le socialisme et les combats contre le racisme, l’égalité des femmes et la paix ». Aujourd’hui encore, la vie et l’œuvre de Clara Zetkin, considérée à la fin du XIXe et au début du XXe siècles comme une des grandes figures du mouvement de libération des femmes et du début du socialisme en Europe, divisent ou sont passées sous silence ». Une figure des appréciations extrêmes : le timbre ci-contre, imprimé en 1987, peut en être le témoin, deux ans avant la chute du mur de Berlin.

Florence Hervé poursuit dans le bouquet d’appréciations laudatives ou négatives au sujet de Clara Zetkin : une personne aussi controversée mérite le détour pour la lire et la découvrir et se faire sa propre opinion. L’Allemagne de l’est et l’Allemagne de l’ouest l’ont reçue de façon différente ; le titre de l’un de ses articles peut donner une idée de ce tiraillement entre des pôles contraires : « Vilipendée à l’Ouest, encensée à l’Est ? Autour de la réception de Clara Zetkin ». On sait néanmoins qu’une grande figure est ignorée ou portée aux nues au risque de la manipulation de sa vie et de son œuvre.

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Interview Rose-Marie Lagrave : «Il n’y a pas d’ascenseur social. Les transfuges de classe prennent l’escalier de service  !»

par Sonya Faure et Anastasia Vécrin  publié le 5 mars 2021 

La sociologue raconte dans une enquête autobiographique sa traversée des frontières sociales, de son village du Calvados à l’élite de l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Une invitation à refuser les «je ne m’en sortirai jamais» mais aussi à déconstruire le mythe de la méritocratie. On ne réussit jamais seul.

Rose-Marie Lagrave «Il n’y a pas d’ascenseur social. Les transfuges de classe prennent l’escalier de service !»

Comment une fille d’un village du Calvados, issue d’une famille nombreuse, démunie, catholique, en vient-elle à s’asseoir sur les bancs de la Sorbonne, à croiser Pierre Bourdieu, militer au Mouvement de libération des femmes et devenir directrice d’études à l’EHESS (les Hautes Etudes pour les intimes) ? C’est l’histoire de la sociologue Marie-Rose Lagrave qu’elle documente et analyse, dans Se ressaisir, enquête autobiographique d’une transfuge de classe féministe (La Découverte). Pas de miracle dans cette histoire.

vendredi 5 mars 2021

Japon : tsunami, le téléphone du vent


C’est une cabine téléphonique étrange, baptisée « le téléphone du vent ». Elle n’est connectée à aucun réseau.

Située dans la préfecture d’Iwate, dévastée par le tsunami de 2011, le téléphone du vent - kaze no denwa - est devenu un phénomène de société. C’est un vieil homme qui a eu l’idée de l’installer dans son jardin, à Otsuchi. 

Ouverte à tous, cette cabine téléphonique attire aujourd’hui des visiteurs de tout l’archipel. Depuis dix ans, des Japonais s’adressent à leurs morts. Certains pleurent, d’autres restent silencieux, submergés par la douleur. Beaucoup de familles n’ont pas retrouvé les corps de leurs proches, emportés par le tsunami.

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Vincent Barras : nous avons vécu la pandémie des "souffles assistés"

Par Emmanuel Laurentin et Rémi Baille  05/03/2021

Coronavirus : une conversation mondiale | Le virus s'attaque en premier aux poumons. Il altère le souffle, le rend saccadé, périlleux. Il le sature parfois. Métaphore de la vie, la respiration est soumise à rude épreuve par la maladie, maladie même qui nous met à bout de souffle.

Poumons
Poumons Crédits :  Jose A. Bernat Bacete - Getty

Dès le début du confinement l’équipe du Temps du débat a commandé pour le site de France Culture des textes inédits sur la  crise  du coronavirus. Intellectuels, écrivains, artistes du monde  entier ont  ainsi contribué à nous faire mieux comprendre les effets   d’une crise   mondiale. La liste de ces contributions à cette Conversation mondiale entamée le 30 mars, continue de s'étoffer. En outre, chaque semaine, le vendredi, Le Temps du débat  proposera une rencontre inédite entre deux  intellectuels sur les  bouleversements actuels.

Vincent Barras dirige l'Institut des humanités en médecine de l'Université de Lausanne. Il est aussi poète, et pratique la poésie sonore, pour qui le souffle est la première des matières. Il réfléchit pour la Conversation Mondiale à l'épreuve du poumon dans cette maladie, où respirateurs, souffles et expirations battent en rythme avec la vie.

"poum"

Il y a plus de deux mille ans, parmi les premières tentatives de description du poumon animal, organe qui a connu longtemps une existence au singulier (« le poumon est simple », raconte par exemple Aristote) avant de se décliner au pluriel, on retrouve celle-ci, d’un auteur inconnu : « La trachée, qui prend son origine des deux côtés du pharynx, se termine au sommet du poumon ; elle est composée d’anneaux semblables à ceux des autres animaux, les parties circulaires se touchant l’une l’autre sur la surface. Le poumon lui-même, incliné vers la gauche, remplit la cavité thoracique ; il possède cinq parties saillantes, qu’on appelle en effet lobes. Il est de couleur cendre, ponctué de taches sombres, et naturellement alvéolé. » (De l’anatomie, Corpus hippocratique, IVe siècle avant J.-Chr.). 

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Joy Sorman, un monde de fous

LE 04/03/2021

À retrouver dans l'émission

LA GRANDE TABLE CULTURE

par Olivia Gesbert

Immersion dans le monde de l'hôpital psychiatrique et ses personnages, soignants et patients, grâce au regard de l'écrivaine Joy Sorman dans son livre "A la folie" (Flammarion). Elle nous raconte ces vies enfermées. 

Joy Sorman
Joy Sorman Crédits :  Joël SAGET - Getty

Après d'autres livres en immersion dans des milieux marginaux, à mi-chemin entre le reportage et le récit, comme Paris Gare du Nord (2011) ou L'inhabitable (2016) sur les immeubles insalubres à Paris, l'écrivaine Joy Sorman explore cette fois-ci le terrain de la folie. A la folie est le fruit d'une enquête d'un an dans deux unités psychiatriques tous les mercredis auprès des patients et soignants. Déjà en octobre dernier nous recevions le rappeur Gringe ainsi que l'écrivain en herbe Marius Jauffret pour évoquer ce thème de la psychiatrie, interroger la norme et le hors-norme dans notre société.

J'y suis entrée avec des images de films, de documentaires... L'idée était d'y aller en ignorante, en naïve, en candide, en étrangère. Je voulais être une présence, presque dérangeante, avec l'idée d'être un témoin de la vie de ce service. J'en suis ressortie avec beaucoup d'incertitudes, beaucoup de doutes : aucune vérité ne tient très longtemps quand on s'intéresse à la psychiatrie. (Joy Sorman)

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Conséquences de l’épidémie de Covid-19 sur la santé psychique : table ronde






Jeudi 4 mars 2021, la commission des affaires sociales a organisé une table ronde sur les conséquences de l’épidémie de Covid-19 sur la santé psychique  avec la participation du Pr Frank Bellivier, délégué ministériel à la santé mentale, Santé publique France, le Centre collaborateur français de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la santé mentale, des responsables de la cohorte « Confins » (Inserm Bordeaux), le Pr Nicolas Franck, chef de pôle au Centre hospitalier Le Vinatier (Bron).


Humanité et Technicité

SMP 

Samedi 20 mars 2021 de 9:30 à 13:00

EN VISIOCONFÉRENCE VIA ZOOM
INSCRIPTION : 20 €








L'offre croissante de technicité dans le champ de la santé crée de nouvelles demandes et de nouvelles attentes.
Gain ou souffrance pour nos besoins d'humanité ?

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Au Mucem, des objets racontent notre histoire du premier confinement

Par Benoît Grossin 04/03/2021

Reportage | Des banderoles de soutien aux autorisations de sorties, en passant par des créations artistiques, une centaine d’objets, issus d’une collecte lancée par le musée de société marseillais, sont en cours d’analyse. Coup de projecteur sur un quotidien enfermé, à travers quatre grandes catégories.

Masque en origami, maquette de musée, pantin baptisé “Corona”, calendrier aux dates barrées, grelots pour faire du bruit au moment du 20 heures... les objets en cours d’analyse au Mucem illustrent le quotidien du confinement.
Masque en origami, maquette de musée, pantin baptisé “Corona”, calendrier aux dates barrées, grelots pour faire du bruit au moment du 20 heures... les objets en cours d’analyse au Mucem illustrent le quotidien du confinement. Crédits :  Benoît Grossin - Radio France

Ils commencent à être triés, étiquetés, intégrés dans des bases de données et scrutés de près, en vue de leur possible entrée dans les collections du Mucem, musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, à Marseille. Une centaine d’objets, classés et stockés dans de simples étagères, au centre de conservation et de ressources, illustrent le quotidien de personnes enfermées, du 17 mars au 11 mai 2020, lors de l’inédit confinement national mis en place en réponse à la pandémie de Covid-19.  

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L’année de confinement pourrait mettre en péril la santé mentale des enfants (UNICEF)

  ONU Info

4 mars 2021

© UNICEF/Berulava
L'UNICEF fournit aux enfants un soutien en matière de santé mentale pendant la pandémie de Covid-19.

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, au moins un enfant sur sept, soit 332 millions d’enfants dans le monde, a été soumis à une politique nationale de confinement obligatoire ou recommandé pendant au moins neuf mois, une situation qui met en péril sa santé mentale et son bien-être, affirme l’UNICEF.

Alors que la plupart des enfants dans le monde ont vécu sous une forme ou une autre de confinement intermittent au cours de l’année dernière, une nouvelle analyse publiée jeudi par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, qui utilise les données de l’Oxford Covid-19 Government Response Tracker, fournit un tour d’horizon de certaines des conditions de confinement les plus longues à l’échelle mondiale.

Selon l’analyse, 139 millions d’enfants dans le monde sont soumis à des mesures nationales de confinement obligatoire pendant au moins neuf mois depuis que la Covid-19 a été qualifiée de pandémie le 11 mars 2020. De telles politiques, qui impliquent que ces enfants n’ont pas le droit de sortir de chez eux, sauf quelques exceptions, concernent des pays tels que le Nigéria, le Paraguay ou le Pérou par exemple. Sur les 332 millions d’enfants concernés, les 193 millions d’enfants restants sous soumis à des politiques nationales de confinement recommandé depuis la même période.

« Avec les mesures de confinement nationaux et les restrictions en matière de déplacements liées à la pandémie, l’année passée a été éprouvante pour chacun d’entre nous, en particulier pour les enfants », indique Henrietta Fore, Directrice générale de l’UNICEF.

« Quand on vit chaque jour séparé de ses amis et de ses proches, et que l’on est parfois enfermé à la maison avec son agresseur, les effets sont dévastateurs. De nombreux enfants se sentent effrayés, seuls, anxieux et inquiets pour leur avenir. Cette pandémie doit nous permettre de mieux aborder la santé mentale de l’enfant et de l’adolescent, et cela commence par accorder à ce problème l’attention qu’il mérite », a-t-elle ajouté.

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Décryptage Vaccination des soignants : pique et pique et colère à l’hôpital

5 mars 2021

Après avoir laissé planer la menace d’une obligation, l’exécutif a finalement choisi la méthode douce. Reste que le taux de vaccination très bas des personnels de santé scandalise jusque dans les hôpitaux.

La caresse plutôt que le bâton. Dans un tweet posté vendredi, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a pris ses distances avec l’idée agitée à l’Elysée d’imposer aux soignants une vaccination obligatoire contre le Covid-19. «Je suis convaincu que la couverture vaccinale chez les soignants va augmenter, avance le locataire de l’avenue de Ségur. Mon objectif, c’est de continuer de les convaincre.» Quelques heures plus tard, le ton de sa lettre également postée sur Twitter est tout en mots doux : des soignants, le ministre salue leur «courage», leur «énergie» et leur «engagement», avant de leur «demander» au nom de la «sécurité collective» et de la «capacité du système de santé à tenir» à passer à l’acte «rapidement». C’est clair : pour Véran, mieux vaut pousser à la vaccination de masse que de stigmatiser des professionnels de santé qui pourraient être de nouveau prochainement confrontés au feu roulant de l’épidémie. Du moins dans l’immédiat. Car le sujet reste brûlant. C’est que le manque d’empressement des soignants à se faire vacciner confine au «scandale» pour nombre de praticiens hospitaliers, convaincus que l’impératif de protection collective doit aujourd’hui prévaloir sur la liberté individuelle.

Un nouveau cluster à Fleury-Mérogis souligne la situation sanitaire alarmante des prisons


 


par Alexandra Pichard  publié le 2 mars 2021

Alors que 18 cas de Covid-19 ont été dépistés dans la prison de l’Essonne il y a quelques jours, syndicats et défenseurs des droits carcéraux alertent sur la situation sanitaire «inquiétante» dans les centres pénitentiaires.

Après Fresnes, Nanterre et Réau en janvier, c’est au tour du centre pénitentiaire de Fleury-Mérogis, dans l’Essonne, d’être touché par un cluster. Dix-huit cas de Covid-19 ont été découverts au sein du bâtiment D2, une des structures de la maison d’arrêt regroupant près de 680 détenus et un bon nombre du personnel. Testés lors d’un dépistage massif mené les 24 et 25 février, ils ont provoqué quelque 77 cas contacts. Le syndicat FO de Fleury-Mérogis évoque de son côté vingt détenus contaminés, ainsi que deux membres du personnel – parmi lesquels un soignant. Sans compter «plus de 200 prisonniers ayant refusé le test, ce qui laisse craindre des trous dans la raquette», estime le secrétaire local du syndicat, Didier Kandassamy.

Andropause : eh bien, bandez maintenant !

LE 04/03/2021

À retrouver dans l'émission

LES PIEDS SUR TERRE

par Sonia Kronlund

Marc, Victor et Gilles ont connu des problèmes “techniques” sexuels à différentes étapes de leur vie. Passée la difficulté d’en parler, ils ont (re)trouvé une vie sexuelle épanouie à un âge où la société les verrait bien sans. En écho à la série de LSD sur la ménopause, trois récits d'andropause.

Virilité, performance et sexualité : l'andropause serait-elle un mythe ?
Virilité, performance et sexualité : l'andropause serait-elle un mythe ?  Crédits :  CSA-Images -Getty

Avertissement : des propos ou des situations peuvent choquer un public non averti (mineurs, etc... notamment). 

Marc a 66 ans et vit sur la Côte d'Azur. Petit garçon, il entretient un rapport joyeux à son corps et à sa sexualité naissante. Jusqu'à ce que survienne l'adolescence : vers 12, 13 ans, Marc est accablé par une grande fatigue, qui suscite chez lui d'importants troubles sexuels. Des troubles qui perdureront jusqu'à son mariage. 

L'envie a baissé, baissé, jusqu'à ce que je réalise que j'avais un problème. Je suis allé voir un gynécologue. Dans le contexte de l'époque, il n'a rien compris et a cherché à m'envoyer chez le psy. Je n'y suis jamais allé. 

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Ménopause pour tout le monde


 



4 ÉPISODES (4 DISPONIBLES)

La ménopause : une étape de la vie

Qui sait en quoi consiste la ménopause ? Comment est-elle apparue dans l’espèce humaine ? Ce que ça veut dire ? Comment le mot et le concept sont-ils nés ? Pourquoi on ignore encore tant de chose à son sujet ? Et ce que ça dit de la place de la femme de cinquante ans dans la...