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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 2 mars 2021

Le vrai du faux sur le mensonge, ce mal immoral et nécessaire qui cimente la société

Par    Publiée 1er mars 2021

Dans sa série « With my Family », réalisée en 1973, Hans Eijkelboom s’est mis en scène comme étant le père de famille, en l’absence du vrai père.

Telle une plaie d’Egypte, une épidémie d’infox s’est abattue sur le vaste monde. Ces faits alternatifs balayent les faits avérés, défient la parole des experts, menacent la crédibilité de la science. Pourtant, le mensonge existait bien avant l’irruption des réseaux sociaux. « L’esprit de l’homme est ainsi fait que le mensonge a cent fois plus de prise sur lui que la vérité », se désolait Erasme (Eloge de la folie, 1509).

Une première vérité s’impose : dans la vraie vie, nous mentons tous. Un nuage de duplicité enveloppe nos relations sociales. Le romancier Christian Bobin parle du « mensonge éternel de vivre en société » (Une petite robe de fête, Gallimard, 1991). « Le mensonge est le ciment qui permet à la société de ne pas s’effondrer. Si les gens disaient la vérité, toutes les structures collectives s’émietteraient », renchérit son confrère Bernard Werber (Le Rire du cyclope, Albin Michel, 2010). En corollaire, « plus une société a établi des codes d’acceptation du mensonge, plus elle est forte », relève le psychiatre Patrick Clervoy, qui publie Vérité ou mensonge (Odile Jacob, 304 pages, 21,90 euros).

« Il m’arrive de soigner des personnes qui ne savent pas mentir, du fait de certaines maladies comme la paranoïa », témoigne Patrick Clervoy. Ces personnes ne supportent pas d’être dans un bain de mensonges et souffrent énormément. « Quand on est incapable d’être agréable à quelqu’un avec quelques mensonges de courtoisie, on est vite isolé », ajoute le psychiatre.

Vérité ou mensonge



Par Caroline Paré le 2 mars 2021

Comment réagir face au mensonge de son proche ?
Comment réagir face au mensonge de son proche ?  © iStock /  P_Wei

Omissions, dissimulations, arrangements avec la vérité… Mécanisme psychologique du mensonge et perception par l’entourage ou la société… Pourquoi certaines personnes préfèrent-elles croire et répéter un mensonge ? Pourquoi un mensonge en attire-t-il plus facilement un autre encore plus énorme ? Comment réagir face au mensonge de son enfant ou de son partenaire ? Comment réussir à déceler la vérité? 

  • Pr Patrick Clervoy, psychiatre, ancien titulaire de la chaire de Psychiatrie et de Psychologie médicale du Val-de-Grâce à Paris. Auteur de Vérité ou mensonge, aux éditions Odile Jacob.
  • Pr Prosper Gandaho, professeur de Psychiatrie d’adultes à l’Université de Parakou au Bénin. Chef du service de Psychiatrie du Centre Hospitalier Départemental et Universitaire du Borgou à Parakou.

 

Dans le nord du Togo, grâce à la gratuité des soins, « c’est le jour et la nuit » pour les femmes et les enfants

Par  Publié le 26 février 2021

Santé en Afrique : les femmes et les enfants d’abord ! (3). Dans le district de la Kozah, un programme pilote a fait chuter la mortalité maternelle et infantile.

Afi Kpaba est agente de santé communautaire et visite quotidiennement les femmes et les enfants de plusieurs villages du nord du Togo pour assurer leur suivi médical. Ici à Sarakawa, en janvier 2021.

Le pas est pressé et les claquettes dérapent sur les cailloux de la piste tracée à travers les champs d’igname de Sarakawa, dans le nord du Togo. Afi Kpaba n’a pas de temps à perdre. Chaque jour, cette agente de santé communautaire (ASC) rend visite à une quinzaine de ménages pour s’assurer que les femmes et les enfants de moins de 5 ans se portent bien. Son matériel médical, rudimentaire, tient dans un sac à dos qui ne la quitte jamais. « On a des comprimés de première nécessité, un thermomètre, des fiches de soins et des tests de diagnostic du paludisme. Avec ça, je peux détecter les malades et en référer, si besoin, au centre de santé le plus proche », explique Mme Kpaba, avant de s’arrêter dans la cour de Yeriki Mérè, le chef du quartier.

Toute la musique que j'ai aimée


73 min
Disponible du 01/03/2021 au 30/05/2021












Comment la musique peut-elle aider à soigner les troubles de la mémoire ? Ce documentaire poignant sur les étonnants pouvoirs des sons face à l’oubli donne la parole aux participants du programme "Music & Memory" initié par Dan Cohen, ainsi qu'au neurologue Oliver Sacks et au musicien Bobby McFerrin.

Henry, 94 ans, souffre de démence : il ne reconnaît plus sa propre fille. Mais dès qu’on lui fait écouter des chansons de sa jeunesse, les souvenirs remontent. Denise, bipolaire, voit ses troubles disparaître dès qu’elle se met à danser. Quant à Marylou, atteinte de la maladie d’Alzheimer à un stade avancé, elle retrouve goût à la vie lorsqu’elle entend sa musique préférée.

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Polémique.Pour l’Église catholique de La Nouvelle-Orléans, le vaccin Johnson & Johnson est “immoral”


 


Publié le 

L’archidiocèse louisianais s’oppose à l’utilisation du sérum, autorisé aux États-Unis depuis le 27 février, car il utilise une lignée de cellules fœtales dérivée d’un avortement. Le Vatican a pourtant qualifié les vaccins contre le Covid-19 de “moralement acceptables” et le pape François a lui-même été vacciné.

lundi 1 mars 2021

Dans les Hauts-de-Seine, l’Aide sociale à l’enfance au bord du burn-out

par Tomas Statius.  publié le 1er mars 2021

Manque d’éducateurs, multiplicité des tâches, défaut d’accompagnement, hébergement à l’hôtel fréquent… Dans un des départements les plus riches d’Ile-de-France, le suivi des mineurs isolés, très déficient, est dénoncé par des magistrats et des travailleurs sociaux.


Ce n’est pas rien de mettre en cause l’institution qui est chargée de vous protéger. C’est pourtant ce qu’a fait Yaya (1), le 28 février 2020. Le jeune Guinéen, 16 ans, est sous la responsabilité du département des Hauts-de-Seine depuis qu’un juge l’a reconnu mineur un an plus tôt. Sauf qu’en cet hiver 2020, plus rien ne va. Yaya ne reçoit plus ses 100 euros mensuels destinés à payer son pass Navigo (pour utiliser les transports en commun) ou laver ses vêtements. Il n’a pas d’autres revenus. «Pour la nourriture, j’ai une carte qui me permet de manger des kebabs», explique le jeune homme à l’agent de police judiciaire qui recueille sa plainte contre X pour «délaissement d’une personne incapable de se protéger», que Libération a pu consulter.

 


Bonjour,
 
On commence cette newsletter avec une bonne nouvelle ! Les indicateurs chez les personnes âgées de 75 ans et plus (incidence, hospitalisations et mortalité) s'améliorent. Il semble que la vaccination porte ses fruits.

Cependant, cette semaine est marquée par la hausse du nombre de nouveaux cas positifs. Les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, Hauts-de-France et Ile-de-France sont particulièrement touchées. Le gouvernement a donc fait le choix de mettre 20 départements sous surveillance renforcée.
 
A noter également la diffusion du variant anglais. Cette semaine, il représentait plus de 50% des tests positifs. Les variants Sud-africains et Brésiliens sont présents dans 6% des cas positifs.
 
Bonne lecture !
 
La situation dans votre intercommunalité 
 
Quelle évolution dans votre communauté de communes ? Cette semaine, CovidTracker met à votre disposition un nouvel outil de visualisation. Vous pouvez suivre le taux d'incidence dans votre intercommunalité.
 
Les cartes ci-dessus permettent de visualiser l'évolution du taux d'incidence entre le 15 et le 25 février 2021. On constate la dégradation de la situation dans le nord-ouest de la France.


Le Journal de l'ADMD


JOURNAL N°151 DE L'ADMD - FÉVRIER 2021

Edito […]


En ce début d'année, toujours dans un contexte de crise sanitaire qui restreint très fortement notre capacité à nous rencontrer, à échanger, à partager..., votre association a mené une vaste campagne de communication et d'interpellation.

Le 1er février, nous avons adressé une lettre ouverte au président de la République, signée par de nombreuses personnalités des arts, de la politique, des médias..., lui demandant de prendre une initiative forte en faveur de la légalisation du droit de mourir dans la dignité et de laisser le Parlement légiférer en faveur d'une loi de liberté. Cette lettre ouverte a été publiée dans plusieurs quotidiens nationaux, dont Le Monde (daté du 3 février) et Le Figaro (daté du 4 février). Cette lettre a été relayée auprès des Français via une pétition mise en ligne sur le site change.org (www.change.org/ADMDLettreOuverte).

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Université de Limoges : les tuteurs en santé proposent une nouvelle formule "plus proche des étudiants"

Publié le 01/03/2021

Désormais, depuis le second semestre 2021, le tutorat en santé de l’Université de Limoges propose son aide aux étudiants des trois voies d’accès aux études de santé et une formule de soutien au plus près des élèves en cette période de crise sanitaire.

Une étudiante à la faculté de médecine de Limoges le 8 février 2021.

Une étudiante à la faculté de médecine de Limoges le 8 février 2021. • © Noëlle Vaille

Le système de soutien proposé par les tuteurs en santé de l’Université de Limoges évolue en cette rentrée du second semestre 2021. Il s’adapte aux nouvelles voies d’accès aux concours d’entrée des études de santé et tente de se rapprocher des élèves confrontés à l’isolement des cours à distance. Sur le compte Facebook du Tutorat en Santé de Limoges, on retrouve le communiqué de leur nouveau système qui souligne un accompagnement "pour tous les étudiants".


"Participer à l'effort de guerre" : ces volontaires qui acceptent de tester les vaccins anti-Covid

CRISE SANITAIRE - En France, 1200 personnes participent aux essais cliniques du vaccin Johnson & Johnson, pas encore sur le marché. À quoi ressemble ce protocole ? Quelles sont leurs motivations ? Les équipes de TF1 les ont rencontrés.

Pour la sexagénaire, participer à l'essai clinique était "une évidence". "Pour que la vaccination aille plus vite, il faut qu'il y ait des volontaires". Ceux que nous avons interrogés ont un point commun : ils font confiance à la science et à la médecine. Ils souhaitent jouer un rôle dans cette bataille contre le Covid-19. Contrairement à certaines idées reçues, leur motivation n'est pas financière. En effet, pour faire avancer la science, ces volontaires ne toucheront aucune rémunération, juste une indemnité de transport. "Je fais cela pour participer à cet effort de guerre collectif contre la maladie", explique Paul, que les caméras de TF1 ont suivi à l'hôpital Hôtel-Dieu à Paris. 


Et si je n'étais pas folle ?

La normalité ou ma marginalité subie sont pour moi comme pour d’autres une source de questionnements, de réflexions et peut-être même d’angoisses sans fin. Pourtant quoi de mieux en cette première partie de 21ème siècle que d’être folle ?

Certainement, il y a les 5, 10 ou 15 ans de trous noirs que nous traversons tous avant de parvenir à une forme ou une autre de stabilité psychique, intellectuelle, sociale (d’autres diraient rétablissement). Certainement, il y a les épisodes où l’on n’a plus été soi-même et où on a créé des dommages parfois irréversibles. Certainement, nous vivons aujourd’hui dans une forme de précarité professionnelle. Certainement, les 81% de ceux qui ne travaillent pas vivent d’allocations et leurs revenus ne dépassent pas le seuil de pauvreté de 900€… Certainement, nous sommes fortement stigmatisés.

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TEMOIGNAGE. La réalité du quotidien des soignants en unité psychiatrique

Publié le 17/02/2020 

Après le décès d'une infirmière de l'hôpital psychiatrique de Thouars jeudi 13 février à la suite d'une agression par un patient, une infirmière en psychiatrie a publié une tribune sur les réseaux sociaux. Elle dénonce des conditions de travail de plus en plus difficiles.

L'hôpital psychiatrique de Thouars, où est décédée une infirmière des suites d'une agression par un patient le jeudi 13 février 2020.

L'hôpital psychiatrique de Thouars, où est décédée une infirmière des suites d'une agression par un patient le jeudi 13 février 2020. • © Thomas Chapuzot - France 3 Poitou-Charentes

« Tous autant que nous sommes avons déjà eu à subir claques, crachats, luxation, fracture, coups de couteau/tazer/matraque, coups de poings et coups de boule, gaz lacrymo, menace à l'arme/fusil, étranglement, jet de mobiliers... Oui, oui, tous les soignants en psy ont déjà subi ce genre de chose ». Dans une tribune publiée sur les réseaux sociaux, une infirmière en psychiatrie témoignage des violences subies quasi quotidiennement par les soignants en psychiatrie.
Un cri du cœur en réaction au décès suite à son agression d’une infirmière dans un hôpital psychiatrique à Thouars en fin de semaine dernière. 

L'auteur de la tribune, infirmière diplômée d’Etat, travaille en psychiatrie à Amiens depuis 2003. Elle ne cache pas sa colère. « Cette jeune femme laisse une famille endeuillée, des collègues et des patients traumatisés. Et Agnès Buzyn ne daigne même pas se déplacer ! Elle envoie simplement son attaché ministériel. Il y a un mépris, une désinvolture de l’Etat incroyable ».

« On a tous peur pour notre vie »

Pour l'infirmière, qui a accepté de témoigner, ce drame est le reflet de conditions de travail de plus en plus précaires. « La violence qui s'est exprimée là n'est que la manifestation de la maladie malheureusement. Si les moyens étaient là, ce genre de situation pourrait être évité ».

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En psychiatrie, on attache et on isole, faute de personnel

par Eric Favereau  publié le 2 mars 2021

Dans un récent courrier au ministère de la Santé, la contrôleuse générale des lieux de privation et de liberté exhortait une nouvelle fois à ce que soient revues les pratiques françaises en matière d’isolement et de contention dans les services de psychiatrie. Pour le Conseil constitutionnel, un juge des libertés devrait être impliqué.

L’histoire est immobile. C’était au printemps 2010, dans un service de psychiatrie de l’hôpital d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Des images tirées d’un reportage, diffusé sur France 2. Il ne s’y passe rien. Des malades, la plupart enfermés dans leurs chambres, sont laissés livrés à eux-mêmes, au gré des humeurs des aides-soignantes ou des infirmières. Ce n’est pas bien méchant, juste terrifiant. «Tu restes là, ou je t’attache», lâchait ainsi une aide-soignante. Les médecins psychiatres étaient peu présents. Charlotte, une patiente, restera ainsi enfermée pendant quinze jours, comme ça, sans raison.

Covid-19 : l'Union européen va présenter un projet de "passeport vert" numérique attestant d'une vaccination ou de tests négatifs

 franceinfo avec AFP

Publié 

 (ALEXANDROS MICHAILIDIS/POOL / ANADOLU AGENCY)

Bientôt un nouveau passeport en Europe ? La Commission européenne présentera en mars un projet de "passeport vert" numérique attestant d'une vaccination contre le Covid-19 ou de tests négatifs pour voyager plus librement, a annoncé lundi 1er mars sa présidente, Ursula von der Leyen. Outre la vaccination et les tests, ce passeport pourrait également indiquer si une personne "peut être considérée comme immunisée en raison de sa situation sanitaire, de la présence d'anticorps", a précisé lundi un porte-parole de la Commission.

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La Chine interdit les punitions trop rudes à l’école après la mort de plusieurs élèves

avec l’AFP Modifié le 

Fini le temps des punitions humiliantes dans les écoles chinoises. Les autorités interdisent dès maintenant aux enseignants de punir trop sévèrement, voire violemment les élèves. En Chine, les médias publics rapportent régulièrement des cas d’enfants qui meurent après avoir été battus par un professeur.

Des élèves d’une classe de Wuhan, en Chine, le 1er septembre 2020.

La Chine interdit à partir de lundi 1er mars aux enseignants d’avoir recours à des punitions susceptibles de provoquer des traumatismes physiques ou mentaux, après la mort ces dernières années de plusieurs élèves qui avaient été sévèrement punis

De nouvelles règles édictées par le ministère de l’Éducation interdisent à l’école les punitions humiliantes pour les élèves. Elles renforcent également l’interdiction déjà existante sur les châtiments corporels.

La bastonnade ou le fait d’obliger des élèves à rester debout ou agenouillés sur le sol des heures durant font partie des pratiques interdites, de même que les insultes.

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Insultes et misogynie : attention à la «chienne»…

par Agnès Giard publié le 2 mars 2021

Blog Les 400 culs


«Grue», «teigne», «morue», «guenon», «truie», «dinde» ou «veuve noire»… Quelle pire injure faire à une femme ? Même les mots doux sont rabaissants : «puce», «caille», «colibri» (inévitablement accompagnés du possessif affectueux «mon, ma»). Dans un opuscule fantaisiste consacré aux «55 métaphores animalières dont se sont vues affublées les femelles humaines à travers les âges», Laure Belhassen entend démontrer que les femmes ont été systématiquement déshumanisées par les hommes.

La démonstration se veut piquante et légère. Elle présente cependant le défaut de simplifier à outrance des métaphores souvent riches de sens. Dans le chapitre consacré à «chienne», par exemple, Laure Belhassen se contente de noter que l’épithète désigne «une femme sensuelle et sans moralité» et que le grec Sémonide conseille déjà, sept siècles avant Jésus-Christ, de lui «casser les dents à coups de pierre». Les citations – décontextualisées – sont censées susciter l’indignation du lecteur. Mais la stratégie est grossière, voire antinomique avec les visées féministes de l’autrice.

Plus grave est l’insulte…

Laure Belhassen dresse dans Femmes animales une liste de mots abusivement présentés comme des offenses faites aux femmes. Prenons le mot «chienne». C’est une insulte indéniable, et parmi les pires de toutes. Il serait cependant réducteur de n’y voir qu’un indice de misogynie. Les racines de l’injure plongent dans un inconscient collectif complexe. Comme le souligne l’anthropologue Maria Couroucli«la gravité de l’insulte semble être en relation avec la puissance symbolique de l’animal».

De cette puissance, Laure Benhassen omet soigneusement de parler en faisant l’impasse sur la dimension sacrée des chien⋅nes qui, depuis l’antiquité, en Occident, sont associé⋅es à des divinités gardiennes, comme Hécate, par exemple. Maîtresse en sorcellerie, la déesse de la lune noire protégeait les parturientes et conduisait les âmes emportées par la tempête. On adorait particulièrement Hécate dans les carrefours, à la croisée de trois chemins. On lui sacrifiait des chiens, car les chiens hurlent à la lune et sont – comme elle – sur les seuils.

… plus puissant l’animal

Hécate était représentée avec trois têtes (dont une tête de chienne), parce qu’elle reliait entre eux les mondes. Dans un article consacré au lien unissant cette fascinante déesse à la race canine, l’historienne Athanassia Zografou explique : placé devant la porte, le chien est liminal. Il symbolise le passage. «Chez Hésiode, l’achat d’un chien “aux dents acérées” est une sorte d’”assurance antivol” de la maison.»

Cependant les fidèles gardiens peuvent facilement se transformer en l’exact contraire. Apprivoisés, ils sont obéissants. Abandonnés, ils deviennent voleurs. Dans la maison, ils sont dociles. Dehors, en meutes, les voilà charognards. «Les bandes des chiens errants (parias) représentent au plus haut niveau cette duplicité de nature car, abandonnés par leurs maîtres, ils retrouvent une bestialité dépravée ; nourris d’ordures et même de cadavres sans sépulture.»

Gardien des enfers

Comment comprendre l’épithète «chienne» hors de ce système de représentation qui attribue aux chiens la double valeur de compagnons protecteurs et d’animaux instables, dangereux, incontrôlables ? L’insulte «chienne» n’existerait pas si le chien n’occupait cette «position intermédiaire» entre l’ordre et le désordre qui lui donne son statut d’énigme. Il est ambivalent. En lui, les extrêmes cohabitent.

De nombreux mythes en font la «bête de la limite», formule Maria Couroucli, soit la bête qui fait passer les humains dans l’au-delà et qui sécurise les frontières au moment même où celles-ci sont franchies. Il est Cerbère, le chien à trois têtes (passé, présent, futur), gardien des enfers ; Anubis à tête de chacal, qui guide les esprits des morts ; saint Christophe à tête de chien qui fait franchir un fleuve au Christ… Sans le chien pour surveiller les allées et venues, il n’y aurait pas moyen de voyager ni de mourir en paix. Ni d’invoquer les démons sans danger. Ni de les expulser sans péril.

Parfois, les chiens sont lapidés comme boucs émissaires, afin que les humains puissent exclure le mal de leur espace. Parfois, ils sont égorgés en offrande à des divinités nocturnes en vue d’obtenir leur aide. «Les chiens s’avèrent être les animaux les plus proches des monstres générés par le contact de deux mondes incompatibles.» (Athanassia Zografou). Sur le plan étymologique, leur nom même en grec (skilos) est associé à la figure inquiétante de Scylla, que l’on retrouve dans l’expression «tomber de Charybde en Scylla». Certaines légendes disent que Scylla est une femme très belle dont le bas du corps est constitué de six chiens monstrueux, assoiffés de sang. Dans l’Odyssée, elle tue six compagnons d’Ulysse. Hécate serait sa mère. Mais de Hécate, la reine des magiciennes, nulle trace dans l’ouvrage de Laure Belhassen. Nulle trace non plus des symboliques positives associées au mot «chienne» et qui parent l’insulte d’une aura d’effroi.

Qui a peur de la chienne ?

Dire d’une femme qu’elle est une «chienne» n’est pas flatteur, certes. Mais le mot convoque un imaginaire du tabou, donc du sacré, qui fait de la femme-chienne l’équivalent d’une divinité. Hécate enragée surgit à l’horizon quand l’agression verbale a lieu. Le nom de la bête est l’expression même de la peur qu’elle suscite. «Chienne !» tient de l’exorcisme. Il me semble regrettable qu’un ouvrage ayant l’ambition d’interroger la langue réduisent celle-ci à n’être qu’un outil aux mains du «patriarcat» et la passe au filtre d’une grille d’analyse aussi pauvre et obsolète que celle du néomarxisme. On ne rend pas les femmes plus fortes en diabolisant les mots.


CheckNews Où en est-on dans la distribution des masques «inclusifs» ?

par Paola Guzzo  publié le 1er mars 2021

Le gouvernement s’était engagé à fournir des masques transparents aux enseignants qui travaillent avec des élèves sourds et malentendants, ainsi que dans les classes de maternelle. Finalement, il a fait marche arrière sur les maternelles.


Question posée par Florent le 23/02/2021

Transparent, et permettant de voir les lèvres bouger et les mots être formulés, le masque «inclusif», c’est la solution envisagée pour permettre aux plus de 10 000 élèves sourds ou malentendants de poursuivre leur scolarité en France dans de bonnes conditions, malgré la crise sanitaire. Les masques transparents se sont également avérés nécessaires pour de nombreux secteurs pour lesquels la visualisation de la prononciation est primordiale, c