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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 5 février 2021

Frank Bellivier : « Il faut trouver des réponses aux problématiques nées de la crise, mais il faut également poursuivre les réformes de fond »

Par JULIA NEUVILLE   03/02/2021

La prévalence des troubles psychiques est en augmentation. Une évolution qui pèse un peu plus lourdement sur la fragile filière de la psychiatrie. Conscient des failles structurelles de sa spécialité, le Pr Frank Bellivier, délégué ministériel à la santé mentale, nous détaille la feuille de route du gouvernement. Son objectif ? Gérer l’urgence, mais surtout régler les problèmes de fond.

What’s Up Doc : Comment le gouvernement aborde-t-il la question de la troisième vague psychiatrique ? 

Frank Bellivier : De quelle troisième vague parle-t-on ? Aujourd’hui, nous avons surtout un signal populationnel avec des indicateurs de souffrance psychique qui s’aggravent. On observe notamment une augmentation de la consommation d’alcool, la hausse des troubles du sommeil ou encore de l’anxiété. Là, on peut parler de vague car cela touche un grand nombre de personnes. On est passé de 20 à 30 % de dépressions selon CoviPrev. Pourtant, cette augmentation des troubles n’affecte que partiellement l’offre de psychiatrie. On a eu des périodes où la filière signalait des périodes inhabituellement hautes. Par exemple, nous avons des indicateurs convergents qui nous disent que les filières de pédopsychiatrie connaissent un afflux relativement inhabituel. Les patients sont un peu plus nombreux, mais surtout ils présentent des signaux beaucoup plus graves. Certaines villes ont également été concernées par une augmentation des primo-décompensations. On nous a également rapporté des cas de décompensation alors que le patient était stabilisé depuis plusieurs années. Pour autant, on ne peut pas faire de généralité. Dans un cas comme dans l’autre, ce sont des phénomènes préoccupants mais ils n’appellent pas les mêmes réponses.


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Santé mentale.Covid-19 : comment les scientifiques suivent la flambée de dépressions

Publié le 

Une étudiante durant un rassemblement à Bordeaux le 26 janvier 2021.  PHOTO / STÉPHANE DUPRAT / HANS LUCAS / AFP

Des études de grande ampleur visent à établir des liens entre la santé mentale, la pandémie et les mesures mises en place pour y faire face.

La pandémie de Covid-19, qui entre dans sa deuxième année, a déjà eu un effet marqué sur la santé mentale de la population mondiale, estiment des experts. À titre d’illustration, Nature – qui rapporte des données du Bureau du recensement des États-Unis – fait savoir que plus de 42 % des Américains interrogés en décembre ont signalé des symptômes d’anxiété ou de dépression alors qu’ils n’étaient que 11 % entre janvier et juin 2019.

Il faut dire que la pandémie a déjà coûté la vie à plus de 2 millions de personnes, mis des activités économiques à l’arrêt, entravé les interactions sociales, rendu quasiment impossibles les déplacements à l’étranger… Sans parler de la fatigue due à la maladie, de la lassitude et de l’inquiétude que provoque l’émergence de nouveaux variants du virus. Autant de sources de stress qui pourraient avoir des effets durables sur la santé mentale, même après la disparition de la pandémie, selon de nombreux chercheurs qui planchent sur le sujet.

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Ehpad : la vieillesse confinée ?

LE 03/02/2021

À retrouver dans l'émission

LA GRANDE TABLE IDÉES

par Olivia Gesbert

Les résidents des Ehpad sont toujours confinés depuis mars. Qu'est-ce que cela révèle sur notre rapport à la vieillesse ? Eric Guéret, le réalisateur du documentaire "Vieillir enfermés" diffusé sur Arte, et Pierre Gouabault, directeur de l'Ehpad "La Bonne Eure", viennent en discuter avec nous.

Une personne âgée et sa petite fille
Une personne âgée et sa petite fille Crédits :  Luka Dakskobler/SOPA Images/LightRocket -Getty

Eric Guéret a réalisé pendant le premier confinement Vieillir enfermés (2020, disponible sur Arte), fruit de jours entiers passés  à l'Ehpad Furtado-Heine, dans le 14e arrondissement de Paris. Entre des résidents qui ont du mal à rester enfermés dans leurs chambres et les équipes soignantes en sous-effectif, il s'agit d'un récit intime sur les conditions de vie et de travail dans les Ehpad. Pierre Gouabault, qui dirige un de ces établissements ("La Bonne Eure" à Bracieux, dans le Loir-et-Cher), propose de "réenchanter" ces espaces face aux conclusions tirées de cet épisode de crise sanitaire. 

L'épidémie de Covid-19, en particulier la première vague, a largement questionné le rapport que nous entretenons à la vieillesse. Le public des résidents en Ehpad est en effet particulièrement touché par le virus. Mais la question de l'enfermement pose des questions de santé et d'éthique. Doit-on vraiment forcer des personnes âgées au confinement pour les protéger, quitte à ce qu'elles souffrent du syndrome du glissement ? Peut-on vraiment décider d'isoler des individus ? 

Les Ehpad sont les seuls lieux en France où la privation des libertés n’est pas soumise aux juges. On demande qu’il puisse y avoir un débat démocratique dans les établissements. (Pierre Gouabault)

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Chezal-Benoit : le maire rassuré sur l'avenir de l'hôpital

Par  France Bleu Berry  3 février 2021

Le maire de Chezal-Benoit rassuré mais vigilant sur l'avenir de l'hôpital psychiatrique George Sand. Le transfert vers Bourges du service d'addictologie est confirmé mais l'Etat promet des contreparties.

L'hôpital psychiatrique George Sand à Chezal-Benoit (Cher)
L'hôpital psychiatrique George Sand à Chezal-Benoit (Cher) © Radio France - Michel Benoit

Le maire de Chezal-Benoit, Roger Lebrero, a participé la semaine dernière à une réunion avec le préfet du Cher et le directeur de l'Agence régionale de santé du Cher. Le député Loïc Kervran (ex LREM), à la pointe sur ce dossier, était également présent. L'Etat a fait des propositions bien concrètes. Le transfert vers Bourges du service d'addictologie est confirmé mais l'Etat s'engage sur la création d'une maison communautaire : une transition pour les patients hospitalisés avant leur retour en autonomie. L'Etat promet aussi de créer et d'installer une équipe mobile psychiatrie et handicap psychique, basée à Chezal-Benoit. Douze places également seront créées au foyer d'accueil médicalisé. La vocation sanitaire du site est donc maintenue, insiste le maire de Chezal-Benoit.




Covid-19 : que sait-on du «traitement précoce» promu par des collectifs covidosceptiques ?

par Anaïs CondominesFlorian GouthièreVincent Coquaz et Claire-Line Nass publié le 4 février 2021

Un protocole de «traitement précoce» du Covid-19 a été créé par la Coordination santé libre, qui regroupe des collectifs covidosceptiques et prétend représenter 30 000 médecins. Devenu viral, il repose sur des bases scientifiques hasardeuses, et est dénoncé par les syndicats de médecins.

Le tableau, touffu et complexe, a débarqué sur les réseaux sociaux le 31 janvier, via un tweet du collectif «Laissons les médecins prescrire». Son nom ? Le «TAP» pour «traitement ambulatoire précoce». Rapidement relayé par la généticienne controversée Alexandra Henrion-Caude et la députée ex-LREM Martine Wonner, il prend la forme d’un protocole thérapeutique de traitement du Covid-19 avant hospitalisation impliquant, selon les cas, l’utilisation de l’ivermectine, de l’antibiotique azithromycine, de l’hydroxychloroquine ou encore de l’acupuncture.

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Commenté et relayé plusieurs milliers de fois depuis sa publication, ce tableau se fonde sur «le partage d’expérience» de médecins «ayant traité leurs patients depuis début 2020», selon les mots de Laissons les médecins prescrire. Il est en réalité l’œuvre d’un nouveau venu dans la galaxie «covidosceptique» : le collectif «Coordination santé libre», né après «l’appel du 9 janvier». Dans une vidéo réalisée par Pierre Barnérias, à qui l’on doit le documentaire conspirationniste Hold-up, et partagée par Martine Wonner, on apprend que «les médecins entrent en résistance» : «Il y a l’appel du 18 juin, il y aura désormais l’appel du 9 janvier. Il a été lancé dans le XVIIIe arrondissement de Paris, par une coordination de médecins en colère.»

Pascal Chabot : le télétravail, libération ou nouvelle servitude ?

Hannah Attar publié le  

Avec le déclenchement de la crise sanitaire il y a près d’un an, le recours au télétravail s’est généralisé. C’est dans ce contexte de contrainte qu’employeurs et salariés se sont familiarisés avec cette pratique, jusqu’alors assez peu développée en France. Si le gain d’autonomie que permet le télétravail est globalement apprécié, il se paie d’un appauvrissement relationnel. Avec ses nouvelles opportunités et ses risques, une réinvention de la relation au travail est à l’œuvre. 

Un an après, où en sommes-nous ? Pour le philosophe belge Pascal Chabot, qui a fait paraître plusieurs livres sur le travail, le télétravail donne lieu à une transformation d’ordre civilisationnel. Il en présente un tableau contrasté. Le télétravail permet à l’individu de gagner en autonomie et pourrait bien se présenter comme une réponse à la « perte de sens ». Mais il crée néanmoins un vide sidéral là où jusqu’à présent, l’environnement professionnel structurait un noyau collectif matérialisé par la convergence des corps au bureau. Le télétravail replie chacun sur son écran, nous faisant apparaître comme des « êtres sous bulle ». Et Pascal Chabot d’en appeler à la vigilance, pour que le télétravail soit plus libérateur qu’aliénant.

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La biodiversité des langues

LE 04/02/2021

À retrouver dans l'émission

LE JOURNAL DES IDÉES

par Jacques Munier

D’après une étude récente, la moitié des 7.000 langues parlées dans le monde aura disparu d'ici à la fin du siècle. Un laboratoire du CNRS a entrepris de les recenser et de les collecter dans le cadre d’une vaste bibliothèque sonore.

L'ethnologue Frances Densmore, pionnière dans l'étude des Amérindiens (vers 1895)
L'ethnologue Frances Densmore, pionnière dans l'étude des Amérindiens (vers 1895)Crédits :  Getty

C’est la collection Pangloss, « véritable arche de Noé des langues ». Comme le rappelle Yann Verdo dans Les Echos.fr, « la moitié des 7,8 milliards d'habitants de la planète s'expriment ou communiquent par le truchement d’une vingtaine d'entre elles (anglais, arabe, espagnol, français, hindi, mandarin, portugais…), alors que 97 % de ces 7.000 idiomes se partagent un nombre total de locuteurs ne dépassant pas 4 % de la population mondiale ». Parmi ces milliers de langues rares, l'écrasante majorité n'a pas d’écriture, ce qui rend l’entreprise de bibliothèque sonore particulièrement salvatrice. La collection Pangloss « contient désormais plus de 3.600 enregistrements audio ou vidéo en 170 langues, dont près de la moitié sont transcrits et annotés ». Pour cela, les linguistes utilisent aussi l’intelligence artificielle, qui a fait de grands progrès dans le traitement des langues.

Réapprendre  la langue des ancêtres

« Certains diront que la disparition d’un idiome pygmée leur fait autant d’effet que celle du patois berrichon », admet Antonio Fischetti dans Charlie Hebdo. Mais pour l’amateur, nombreuses sont les étonnantes particularités. L’oubykh, une langue parlée dans le Caucase et dont le dernier locuteur est mort en 1970, contenait 80 consonnes. Et comme l’explique Alexis Michaud, l’un des responsables de Pangloss, « si on a des textes, un dictionnaire et une grammaire, on pourra toujours réapprendre une langue dans le futur, à la manière du latin ou du grec ancien ».

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jeudi 4 février 2021

« Psychologiquement déstabilisante, la pandémie a renforcé le complotisme »

Propos recueillis par    Publié  le 6 février 2021

Un cerveau intuitif, peu porté sur l’analyse, adhère à des croyances infondées qui font le lit des théories du complot. Thierry Ripoll, chercheur en psychologie cognitive, dissèque ce mécanisme dans « Pourquoi croit-on ? ».

Professeur de psychologie cognitive à l’université d’Aix-Marseille, membre du Laboratoire de psychologie cognitive et directeur du Centre de formation des psychologues de l’éducation nationale, Thierry Ripoll est notamment l’auteur de Pourquoi croit-on ?,publié en octobre 2020 (éditions Sciences humaines).

Thierry Ripoll, professeur de psychologie cognitive à l’université d’Aix-Marseille et directeur du Centre de formation des psychologues de l’éducation nationale, chez lui au Puy-Sainte-Réparade (Bouches-du-Rhône), le 29 janvier.

Vous distinguez croyance et croyance infondée. Quelle est la différence ?

Le mot « croyance » est polysémique. Dans les phrases « Je crois qu’il va pleuvoir », ou « Je crois en l’immortalité de l’âme », le mot « croire » a un sens différent. Les croyances sont infondées quand elles font l’objet d’une adhésion extrême en dépit de l’absence de données empiriques ou d’arguments théoriques. Le cas de la croyance religieuse est fascinant : elle a structuré toutes les cultures, bien qu’aucune donnée empirique ne permette de la valider. Les croyances infondées sont souvent la cause d’une mauvaise représentation du monde conduisant à se tromper sur le réel. Dès lors, les décisions, les choix, les comportements issus de ces croyances risquent de porter préjudice à la personne et à la société.

Pour autant, une croyance infondée peut apporter un bénéfice. C’est le cas des rituels. En situation de stress, beaucoup d’individus croient que leur rituel leur permet d’être plus efficaces. On le voit dans les stades : certains sportifs se signent, d’autres croisent les doigts, etc. Le rituel n’a aucun effet, mais la croyance en son pouvoir en a un, car elle contribue à modifier positivement l’état cérébral du croyant et à le rendre plus confiant et donc plus performant. C’est un véritable effet placebo.

Covid-19 : le Danemark va lancer un « coronapas » numérique pour voyager, aller au restaurant ou à un concert


 






Dans un premier temps, un certificat vaccinal sera délivré pour les voyages d’affaires à l’étranger. Mais, dès le printemps, une application mobile devrait permettre aux Danois de confirmer leur statut immunitaire.

Le chauffeur d’un van transportant des vaccins, sur le ferry reliant la ville de Snaptun à l’île danoise d’Endelave, le 21 janvier.

Un sésame pour voyager, manger au restaurant, assister à un concert ou à un match de foot. Mercredi 3 février, le ministre danois des finances par intérim, Morten Bodskov – qui remplace Nicolai Wammen pendant son congé paternité – a annoncé le développement d’un « coronapas » : un permis immunitaire qui devrait permettre de lever progressivement les restrictions sanitaires dans le pays.

En attendant son lancement « dans trois ou quatre mois », le Danemark va délivrer, dès la fin février, un certificat aux personnes ayant reçu les deux doses du vaccin contre le Covid-19. Il pourra être téléchargé sur le portail de santé électronique « Sundhed », où chaque Danois dispose d’un compte sécurisé, lui permettant de gérer son dossier médical, de s’inscrire pour un test et d’y recevoir ses résultats.

Ensemble c'est mieux ! Normandie : Comment parler de la sexualité aux enfants ?



 












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Les femmes et la masturbation : apprendre et transmettre


CHRONIQUE

Publié le 31 janvier 2021

Une majorité de Françaises ne se livrent pas, ou peu, au plaisir solitaire, par absence de désir ou une méconnaissance de leur corps. Des ressources existent pourtant pour passer aux travaux pratiques, souligne Maïa Mazaurette, chroniqueuse de « La Matinale ».

Dans la série sur Netflix La Chronique des Bridgerton, on ne lésine pas sur les codes de la romance : il y a des grands sentiments, des robes pastel, des pectoraux en béton, des filles plus innocentes que des agneaux, pas mal de sexe dans des rosiers (aïe). Mais aussi, entre deux soupirs, un amant expérimenté qui encourage sa fiancée à se masturber. Lors de leur nuit de noces, la demoiselle devra d’ailleurs lui en faire la démonstration. Rien de voyeur dans cette demande : agrémenter le devoir conjugal est toujours plus facile quand on connaît les préférences de ses partenaires.

A Bangkok, l’expérience de la « mort avant la mort » passe par le cercueil

Par   Publié le 4 février 2021

Dans un temple bouddhiste de Bangkok, l’abbé propose aux dévots de s’allonger dans des cercueils pour faire le mort afin de tromper les esprits malins. Notre correspondant a fait l’expérience de ce théâtre de la mort.

Des fidèles allongés dans des cercueils de bois simulent la position du défunt, dans un temple bouddhiste de Bangkok, le 27 janvier.

LETTRE DE BANGKOK

En ces temps d’incertitude globale, l’idée de faire le mort dans un cercueil, avant d’y entrer un jour pour de bon, pouvait constituer une expérience intéressante. Après tout, l’opportunité de s’allonger sous un blanc linceul dans la solitude de la caisse en bois est une réalité que l’on ne vivra guère plus de deux fois dans sa vie.

Au wat (« temple-monastère ») bouddhiste de Bang Na Naï, à une quinzaine de kilomètres du centre de Bangkok, le chef abbé propose une cérémonie pour celles et ceux désireux d’« éliminer le mauvais karma », cette somme des actes de nos vies passées qui, pour faire simple, conditionne les vies postérieures de l’individu. Le but ultime est de sortir du samsara (cycle des réincarnations) afin d’accéder au nirvana. Le karma, terme sanscritest un concept central de la théorie de la métempsycose dans le monde hindou et bouddhiste.

mercredi 3 février 2021

Voir au-delà du réel avec René Magritte

 BeauxArts

Par  • le 2 février 2021






Au loin, une longue silhouette sombre, coiffée d’un chapeau melon, s’approche, accompagnée d’un chien. Qui est-ce ? Celui qu’on aurait pris pour un banal homme d’affaires tiré à quatre épingles n’est autre qu’une légende des avant-gardes : René Magritte !

Dans ces images d’archives filmées en 1967, extraites de l’émission « Terre des arts », le peintre nous invite à pousser la porte de sa grande maison de la rue des Mimosas à Bruxelles. Premier constat troublant : rien ici, ou presque, ne semble évoquer l’esprit du surréaliste. Cadres dorés aux murs, mobilier Louis XVI, piano à queue et bibelots de porcelaines… Tout paraît d’un conformisme déroutant !

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Mère de deux enfants menacée d’expulsion : «Je veux juste un toit»

Par Elsa Maudet — 1 février 2021

A la fin de la trêve hivernale, Nadège Habti, 41 ans, sera expulsable de l’appartement parisien qu’elle occupe avec ses deux enfants. Sa situation, déjà précaire, a été bousculée en 2020 par le Covid-19 et ses confinements.

A la fin de la trêve hivernale, Nadège Habti, 41 ans, sera expulsable de l’appartement parisien qu’elle occupe avec ses deux enfants. Sa situation, déjà précaire, a été bousculée en 2020 par le Covid-19 et ses confinements.

Photo Stéphane Lagoutte

Nadège Habti, 41 ans, doit quitter son appartement à la fin de la trêve hivernale. En attente d’un logement HLM depuis 2017, elle est aujourd’hui au pied du mur, en raison de loyers impayés.

EDIT: Le gouvernement a annoncé ce mardi que la fin de la trève hivernale était repousée de fin mars au 1er juin en raison de la pandémie. 

Nadège Habti parle d’une situation «tristement banale». Une banalité qui lui a fait prendre 18 kilos l’an passé, qui cannibalise ses jours comme ses nuits. Elle a commencé à faire du tri, à empiler des cartons récupérés à droite à gauche pour y ranger ses affaires, car elle sait qu’elle n’a plus vraiment le choix : fin mars, elle devra avoir quitté, avec ses enfants de 9 et 2 ans, le logement parisien qu’elle occupe depuis quinze ans.

Fin de vie : lettre ouverte à Emmanuel Macron

Nous interpellons le Président de la République dans une tribune publiée dans le Journal Le Monde daté du mercredi 3 février […]

Monsieur le Président de la République,

Ces derniers mois ont mis en lumière, à travers la douloureuse crise sanitaire que nous connaissons, les insuffisances de la loi du 2 février 2016 sur la fin de vie. Des intubations ou des réanimations ont été imposées à des citoyens, certes âgés mais libres et résolus, à l’encontre de leurs directives anticipées ou de la parole de leur personne de confiance, mandatée à cet effet. Des polémiques ont été nourries et entretenues par des militants anti-choix à la suite des décrets parus sur l’utilisation du Rivotril (clonazepam). Des patients en fin de vie n’ont pas été respectés dans leur conscience et leur volonté. Beaucoup d’inquiétudes ont été exprimées et l’angoisse s’est ajoutée au virus. Plus que jamais, la loi de 2016 a montré ses faiblesses et son inadaptation aux réalités de la fin de vie.

Ce n’est pourtant pas le corps médical qui est globalement responsable de ces situations qui provoquent des souffrances et nourrissent la crainte des Français à l’égard de leur propre fin de vie. Car la loi de 2016 rend les directives anticipées opposables mais non contraignantes, crée un droit au « laisser mourir » – par la sédation – dans les tout derniers jours de la vie mais refuse un droit au « faire mourir » – par l’euthanasie ou le suicide assisté – lorsque le pronostic vital est engagé, que les douleurs sont inapaisables et qu’aucun espoir ne subsiste et interdit à celles et ceux d’entre nous qui disposent de leur discernement le droit de décider eux-mêmes des conditions de leur propre fin de vie.

Dans le monde, plusieurs pays accordent à leur population la liberté de choisir leur fin de vie. Et cela, sans dérive… Depuis 2001, en Europe, de plus en plus de pays autorisent l’aide active à mourir : la Suisse, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg. Cette année, l’Espagne, le Portugal et la très catholique Irlande ont entamé un processus législatif, avec le soutien de leur gouvernement, en direction d’une loi de liberté. En Allemagne, en Autriche et en Italie, des décisions des plus hautes juridictions ont ordonné de permettre l’aide active à mourir ; avant 2022, en ce qui concerne l’Autriche... En Grande-Bretagne, Boris Johnson semble vouloir libéraliser le sujet… Seule la Pologne reste figée sur des positions qui, loin de notre laïcité, évoquent la sacralité de la vie. Mais  qui  voudrait  que  la France ressemble à la Pologne d’aujourd’hui avec ses nombreuses atteintes aux droits de l’Homme ?

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Coronavirus : mauvaise nouvelle, le nombre d’infections diminue

Dr Jean Gabriel Jeannot   

En écrivant dans le titre « le nombre d’infections diminue », je ne parle pas des maladies dues au nouveau coronavirus mais de toutes les autres. Les innombrables restrictions qui nous sont imposées dans le cadre de cette pandémie provoquent une diminution de nombreuses infections. Pourquoi alors une « mauvaise nouvelle » ? Parce que cela nous oblige à réfléchir aux limitations que nous devrons peut-être garder une fois la pandémie terminée.

Moins d’infections

L’office fédéral de la santé publique a annoncé qu’il y avait eu un tiers d’infections HIV en moins en 2020 par rapport aux années précédentes. Même si l’on pourrait craindre que ce chiffre plus bas soit la conséquence d’un dépistage plus rare, la probabilité est grande qu’il s’agisse d’une réelle diminution des infections provoquée par la difficulté actuelle que nous avons à nous rencontrer. La grippe suit pour l’instant le même chemin, le graphique des malades reste plat. J’observe la même tendance dans mon cabinet, je vois beaucoup moins d’infections, en particulier des voies respiratoires, que les années passées. Il y a bien sûr des malades, la preuve en est le nombre de tests effectués chaque jour à la recherche du SARS-CoV-2, mais les situations graves, à l’exception du COVID-19, me semblent nettement moins fréquentes.

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mardi 2 février 2021

Aux urgences de l'hôpital Necker à Paris, deux fois plus de tentatives de suicide chez les jeunes

Par  France Bleu Paris 3 février 2021

Depuis cet automne les hospitalisations de jeunes et d'adolescents pour des troubles psychiques, anxiété ou stress sont en hausse. Les équipes dénombrent dix tentatives de suicide par mois contre cinq auparavant. Et les soignants redoutent une nouvelle fermeture des établissements scolaires.

A l'hôpital Necker, de plus en plus d'hospitalisations pour des troubles psychiques
A l'hôpital Necker, de plus en plus d'hospitalisations pour des troubles psychiques - Hôpital Necker, AP-HP

Aux urgences de l'hôpital Necker Enfants malades à Paris, Hélène Chapuy, cheffe du service, voit toujours arriver les petits bobos et les maladies hivernales. "Mais depuis le mois d'octobre, nous avons un nombre beaucoup plus important de jeunes qui arrivent en grande détresse psychique" explique celle qui a pris la tête du service à la fin de l'été.

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