par Anaïs Condomines, Florian Gouthière, Vincent Coquaz et Claire-Line Nass publié le 4 février 2021
Un protocole de «traitement précoce» du Covid-19 a été créé par la Coordination santé libre, qui regroupe des collectifs covidosceptiques et prétend représenter 30 000 médecins. Devenu viral, il repose sur des bases scientifiques hasardeuses, et est dénoncé par les syndicats de médecins.
Le tableau, touffu et complexe, a débarqué sur les réseaux sociaux le 31 janvier, via un tweet du collectif «Laissons les médecins prescrire». Son nom ? Le «TAP» pour «traitement ambulatoire précoce». Rapidement relayé par la généticienne controversée Alexandra Henrion-Caude et la députée ex-LREM Martine Wonner, il prend la forme d’un protocole thérapeutique de traitement du Covid-19 avant hospitalisation impliquant, selon les cas, l’utilisation de l’ivermectine, de l’antibiotique azithromycine, de l’hydroxychloroquine ou encore de l’acupuncture.
Commenté et relayé plusieurs milliers de fois depuis sa publication, ce tableau se fonde sur «le partage d’expérience» de médecins «ayant traité leurs patients depuis début 2020», selon les mots de Laissons les médecins prescrire. Il est en réalité l’œuvre d’un nouveau venu dans la galaxie «covidosceptique» : le collectif «Coordination santé libre», né après «l’appel du 9 janvier». Dans une vidéo réalisée par Pierre Barnérias, à qui l’on doit le documentaire conspirationniste Hold-up, et partagée par Martine Wonner, on apprend que «les médecins entrent en résistance» : «Il y a l’appel du 18 juin, il y aura désormais l’appel du 9 janvier. Il a été lancé dans le XVIIIe arrondissement de Paris, par une coordination de médecins en colère.»