Quelque 76 000 mineurs sont hébergés chez des accueillants familiaux, mais cette profession est en panne de vocation. Avec une moyenne d’âge de 55 ans, elle est aussi vieillissante. Sans plan d’action, le métier pourrait disparaître dans les dix ans à venir.
Il y a un an, lors du lancement de la « stratégie nationale de prévention et de protection de l’enfance 2020-2022 », le gouvernement annonçait plusieurs chantiers prioritaires pour les trois ans à venir. Parmi eux figurait l’ouverture de négociations collectives pour « rénover le métier » des assistants familiaux – ou plus précisément des assistantes familiales, la profession qui consiste à accueillir chez soi, contre rémunération, des mineurs placés étant largement exercée par des femmes.
La crise sanitaire a bouleversé l’agenda initial, et la feuille de route gouvernementale annoncée pour la rentrée de septembre a finalement été repoussée au premier trimestre 2021. D’ici là, les représentants syndicaux et ceux des employeurs (départements et associations) ont prévu de poursuivre leurs échanges sur les conditions d’exercice de cette profession méconnue mais centrale dans l’organisation de la protection de l’enfance en France. Près d’un jeune sur deux confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) est en effet hébergé chez une famille d’accueil, soit 76 000 mineurs à la fin 2018, selon la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques.
Aujourd’hui, la profession est « traversée de doutes, d’interrogations, de difficultés », avait reconnu devant le Sénat, le 5 février, le secrétaire d’Etat à l’enfance, Adrien Taquet. Depuis des années, le vivier s’épuise, sous l’effet conjugué d’une baisse des vocations et d’un vieillissement des professionnels, dont la moyenne d’âge tourne autour de 55 ans.