L’HUMEUR DU JOUR – Mardi soir, le directeur général de la santé s’est alarmé du doublement des états dépressifs dans le pays depuis le mois de septembre. Une vulnérabilité psychique révélée alors que la psychiatrie publique est au bord de l’implosion.
Le gouvernement s’inquiète de notre santé mentale. Mardi soir, devant la presse, le directeur général de la Santé est sorti quelques instants de son habituel décompte du nombre de contaminés au Covid-19, d’hospitalisés et de décédés, pour s’alarmer d’une baisse générale du moral des Français. « Cette épidémie est stressante, anxiogène et peut générer une souffrance psychologique pour nombre d'entre nous… » Sans blague ? Nous n’avions pas attendu Jérôme Salomon pour nous en rendre compte. Mais soyons juste : l’expert nous a appris une chose. Un chiffre, terrifiant, qui confirme l’évidence : entre la fin septembre et le début du mois de novembre (alors que le deuxième confinement commençait à peine), le nombre d’états dépressifs dans le pays a… doublé. Conclusion ? « La crise sanitaire a révélé la vulnérabilité psychique de nombreux Français », commente Monsieur Santé. La crise sanitaire… et son corollaire, le confinement, certes efficace pour freiner l’épidémie, mais invivable à terme.
Quels sont les différents types de vaccins ? Où en sont-ils ? Quels sont les critères d’efficacité ? De taux de couverture attendu ? Que sait-on des effets secondaires ? Comment expliquer que l’on puisse développer un vaccin en moins d’un an, alors qu’habituellement cela prend une dizaine d’années ?
La semaine dernière, les laboratoires Pfizer et BioNTech annonçaient à une presse médusée, dans un communiqué, avoir réussi à mettre au point un vaccin contre le COVID-19 efficace, tenez-vous bien, à 90%. Ni une ni deux, la Russie répliquait le lendemain, en assurant que son vaccin, à elle, était efficace à 92% ! Tututut… quelques jours plus tard, c’est la société Moderna qui annonce que son vaccin à elle est efficace à 94%... et la queue du Mickey est décrochée aujourd’hui par Pfizer, qui remet une pièce dans la machine en assurant que son vaccin est maintenant efficace à 95% ! Dans le grand bal de la communication des laboratoires pharmaceutiques, qui commence à virer à l’absurde, que faut-il croire, que faut-il comprendre, et que faut-il attendre ? On fait le tri ensemble aujourd’hui.
[...] Et pour faire le tour de la recherche vaccinale et démêler ce qui relève du communiqué de presse à destination des médias ou des actionnaires et de l’information scientifique fiable, nous avons le plaisir de recevoir aujourd’hui Odile Launay, professeure en maladies infectieuses à l’Université de Paris, coordinatrice du centre de vaccinologie Cochin-Pasteur et de la plateforme COVIREIVAC et Christophe d'Enfert, directeur scientifique de l’Institut Pasteur.
Des personnalités politiques appellent à rendre le futur vaccin obligatoire, mais ce débat est faussé tant les inconnues sont nombreuses. Explications.
L’idée ne fait cependant pas l’unanimité. La dirigeante du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a ainsi estimé sur BFM-TV que les Français devaient rester libres « de se faire vacciner ou non ». Le gouvernement reste à ce stade prudent. S’il confiait samedi au Monde avoir la « crainte » que « les Français ne se fassent pas assez vacciner », le premier ministre, Jean Castex, ne plaide pas en faveur d’une vaccination obligatoire pour l’heure.
Derrière la multiplication des déclarations sur ce thème se cache en réalité un débat plus complexe qu’il n’y paraît. Et probablement prématuré à ce jour, tant les inconnues sont nombreuses. Explications.
Si le mensonge est condamnable dans la relation de soins, la vérité est-elle toujours bonne à dire ? Une question éthique vieille comme la médecine, que se posent autant les médecins que les personnels paramédicaux. Cet article est paru dans le n°35 d'ActuSoins Magazine (décembre 2019).
Des patients à qui on n’annonce pas, tout de suite du moins, la découverte fortuite d’une tumeur.
D’autres qui sont transférés dans un service de soins palliatifs sans en connaître le motif.
Un jeune patient à qui on n’explique pas que le traitement contre l’hypertension prescrit peut entraîner des troubles de l’érection, pour s’assurer qu’il le suive bien.
Ou encore un malade qu’on ne dément pas, quand il s’exclame, soulagé, « j’avais peur que ce soit de nouveau un cancer », après lui avoir annoncé que des métastases avaient été traitée
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Individu ou groupe (famille, classe, école, commune, entreprise, association…), vous pouvez tous proposer un arbre candidat à l'Arbre de l'année. En plus de ses caractéristiques naturalistes et esthétiques, le jury prendra en compte l'histoire même de l'arbre et de son importance - culturelle, affective, sociale, symbolique, historique... - pour le groupe qui le présente.
Un photographe de Terre Sauvage se rendra dans chaque région afin de photographier les arbres lauréats..
Alexandra Guilleron est "référente handicap". Dans son entreprise, elle aide les employés handicapés à mieux vivre leur travail au quotidien. Elle est bien placée pour comprendre leurs besoins. Car elle-même souffre d’un handicap invisible à l’œil nu.
Souriante, élégante, professionnelle, énergique… Beaucoup de qualificatifs viennent à l’esprit quand on rencontre Alexandra pour la première fois. Mais certainement pas celui "d’handicapée".
Pourtant, depuis ses 12 ans, Alexandra souffre d’un handicap invisible : une spondylarthrite ankylosante.
Cette maladie génétique engendre des douleurs aux articulations. Et la contraint à des hospitalisations régulières, pour se faire soigner et soulager la douleur.
Son handicap est invisible à l’œil nu mais bien réel. Une situation qui lui occasionne quelques mésaventures.
Quand je me gare sur une place handicapée et que je sors de la voiture en petite robe, juchée sur mes escarpins… il m’est arrivée d’être alpaguée par des gens qui s’offusquent. A chaque fois, je prends le temps de leur expliquer mon handicap. C’est toujours difficile de devoir se justifier mais c’est important qu’ils comprennent.
Alexandra Guilleron, référente handicap chez Fym Action
En célébrant la Journée mondiale de la philosophie chaque année, le troisième jeudi de novembre, l'UNESCO souligne la valeur durable de la philosophie pour le développement de la pensée humaine, pour chaque culture et pour chaque individu.
En dehors d’être une discipline, la philosophie est aussi une pratique quotidienne qui peut transformer les sociétés et stimuler le dialogue des cultures. En éveillant à l’exercice de la pensée, à la confrontation raisonnée des opinions, la philosophie aide à bâtir une société plus tolérante et plus respectueuse. Elle permet ainsi de comprendre et d’apporter une réponse aux grands défis contemporains, en créant les conditions intellectuelles du changement.
L'UNESCO mène la Journée mondiale de la philosophie – mais ne la possède pas. Cette Journée appartient à toutes celles et tous ceux qui apprécient la philosophie.
En ce jour d'exercice collectif de la réflexion libre, raisonnée et informée sur les défis importants de notre temps, tous les partenaires de l'UNESCO sont encouragés à organiser des activités variées - dialogues philosophiques, discussions, conférences, ateliers, événements culturels et présentations diverses autour du thème général de la Journée avec la participation de philosophes, de scientifiques de toutes les branches des sciences sociales et naturelles, éducateurs, enseignants, étudiants, journalistes et autres représentants des médias et bien sûr du grand public.
Par Nos journalistes sur place, Bruno GRANDJEAN, Franck LALLEMAND, Éléonore TOURNIER, Didier FOHR, & Willy GRAFF
19 novembre 2020
Interrompu mercredi soir après le "malaise vagal" de Jonathann, le procès du meurtrier d'Alexia Daval a repris ce jeudi, son état de santé étant jugé compatible avec la suite des auditions. La matinée de ce jeudi a été dédiée au profil psychologique de l'accusé. Les experts psychiatres ont dépeint un Jonathann manipulateur, au comportement "caméléon". Jonathann Daval, un informaticien de 36 ans, doit répondre de "meurtre sur conjoint" et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
[...] La matinée de ce jeudi a été dédiée au profil psychologique de l'accusé. Une séquence essentielle, tant sa personnalité reste insondable et sujette aux débats.
Les experts psychiatres ont dépeint un Jonathann "manipulateur", "immature", "impulsif", au comportement "caméléon" ; un jeune homme présentant deux visages : celui de la fragilité et de la toute-puissance.
Rappelant que « le vivant est avant tout incertitude », le neurobiologiste Guy Simonnet souligne qu’une « tolérance zéro maladie » ne peut qu’être la source d’une nouvelle vulnérabilité.
Publié le 19 novembre 2020
Tribune. Tout être humain rencontrera un jour la maladie au cours de sa vie. Compagne de la mort, la maladie est une porte au-delà de laquelle les hommes et les femmes s’interrogent inévitablement sur leur condition humaine. Socrate lui-même a dit en mourant : « Vivre, c’est être longtemps malade : je dois un coq à Esculape libérateur. »
Qu’en est-il aujourd’hui de notre regard de citoyen du XXIe siècle ? « Tolérance zéro maladie », « zéro douleur », se réclame une société néolibérale nous engageant vivement à suivre à la lettre une biomédecine qui n’a jamais connu un tel niveau de développement et de moyens techniques grâce à un fantastique progrès de nos connaissances. Un tel refus du pathologique est un véritable paradoxe philosophique.
Certes, nous acceptons les grandes pathologies, comme les cancers, les accidents cardio-vasculaires, etc., mais parce qu’elles n’arrivent qu’aux autres ; qui n’ont pas de chance en quelque sorte. Il en est autrement des grandes épidémies qui ont accompagné l’histoire de l’humanité (peste, choléra, typhus…), en cela qu’elles ne frappent plus seulement « l’autre » mais touchent chacun d’entre nous dans sa propre identité.
L’histoire de la médecine, en particulier moderne, peut-elle nous aider à mieux comprendre les raisons de telles contradictions ? Il est des étapes médicales fondamentales qui ont bouleversé profondément notre regard sur la maladie. Parmi ces étapes, une des plus signifiantes est la découverte des antibiotiques au cours des années 1940. Découverte formidable qui a sauvé des millions de vies ; véritable étape de rupture, mais qui n’est pas sans limites.
Dans le fameux triptyque « tester, tracer, isoler », c’est le dernier volet qui ne fonctionne pas en France. Prenant acte de cet échec, Matignon réfléchit à rendre l’isolement des malades obligatoire.
A la réception, derrière la paroi en Plexiglas, un mot de bienvenue attend les clients. Il s’étale en lettres noires sur une light box, ces boîtes lumineuses qui ornent les chambres des ados : « #Allsafe Mercure ». Port du masque obligatoire, gel hydroalcoolique à tous les étages, désinfection régulière des ascenseurs et des sanitaires, nettoyage à fond des chambres et du linge de lit, sens de circulation marqué au sol par des flèches…
« Nos hôtels sont capables de garantir des normes d’hygiène quasiment aussi élevées que celles des hôpitaux, assure Matthieu Menal, le directeur du Mercure de la porte d’Orléans, à Paris. Le label “Allsafe” a été validé par Bureau Veritas [spécialisé dans la certification], qui a contrôlé tous nos process. Ce ne sera pas ici qu’il y aura des contaminations. »
Et pour cause. Hormis quelques employés, l’hôtel quatre étoiles est désespérément en panne de clients, à l’instar de son bar et de son restaurant, fermés depuis le début du reconfinement, vendredi 30 octobre. Quand on demande à M. Menal quel est le taux de remplissage actuel de son établissement, un grand soupir s’échappe du masque chirurgical : « Difficile de partager là-dessus, disons qu’il est très faible. » Au point que le directeur vient de décider de fermer l’Ibis, juste à côté, également déserté.
En mai, quelques jours après la fin du premier confinement, Le Monde avait déjà rendu visite à M. Menal dans son hôtel de la porte d’Orléans. Fermé depuis le 19 mars, son établissement avait eu le droit de « rouvrir » avant les autres pour pouvoir accueillir des clients pas comme les autres : des patients atteints du Covid-19 dont l’état de santé ne nécessitait pas d’hospitalisation.
Trois étages (soit 65 chambres sur un total de 188) avaient été réagencés selon « un protocole très strict » pour héberger les malades pendant une durée d’une à deux semaines. Derrière son comptoir, pas encore protégé par du Plexiglas mais enrubanné de film plastique, Félix, le réceptionniste, attendait son premier « client » atteint du Covid-19. Il n’est jamais venu. Au bout de quatre semaines, l’expérience a pris fin.