Crédit photo : PHANIE
L'entretien prénatal précoce devrait être généralisé pour toutes les femmes, au cours du quatrième mois de grossesse, annonce Adrien Taquet dans le « Journal du dimanche » du 27 septembre. Une mesure qui s'inscrit, comme l'allongement du congé du deuxième parent, dans le sillage du rapport sur les 1 000 jours remis début septembre par le comité d'experts présidé par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik.
« Seules 28 % des femmes bénéficient de l'entretien prénatal précoce aujourd'hui ! », regrette le secrétaire d'État chargé de l'Enfance et des Familles. Trois millions d'euros seront investis chaque année dans les réseaux de santé périnatale, et 200 postes supplémentaires devraient être créés dans les maternités, pour renforcer les équipes.
Afin de lutter contre la dépression du post-partum, qui toucherait, selon Adrien Taquet, 30 % des mères (10 à 15 % de la population générale selon la commission Cyrulnik, qui reconnaît une sous-estimation du phénomène), les visites à domicile après la naissance, « en particulier à la cinquième semaine et au troisième mois, qui correspondent aux pics de dépression » seront « multipliées », ajoute le secrétaire d'État.
Création de 10 unités mères-bébés et 20 équipes mobiles de psychiatrie périnatale
Pour les parents présentant des difficultés psychiques, ou confrontés au handicap d'un enfant ou à la prématurité, le gouvernement envisage la « création de 10 nouvelles unités mères-bébés pour hospitaliser celles qui en ont le plus besoin et 20 équipes mobiles supplémentaires en psychiatrie périnatale ». Dans son rapport, la commission Cyrulnik suggérait la mise en place d'au moins une équipe spécialisée en psychiatrie périnatale pour 15 000 naissances, coordonnées avec les maternités, ainsi que la création de centres de ressources départementaux en psychiatrie périnatale.
Pour les parents en situation de handicap, « nous allons créer une prestation compensatoire de handicap parentalité, ainsi qu’un service d’accompagnement dans chaque région », promet Adrien Taquet. « En France, on a tendance à leur nier le droit » de devenir parent, dénonce-t-il.
Une application 1 000 jours pour mieux informer les parents
Le gouvernement reprend enfin les propositions de la commission destinées à mieux informer les (futurs) parents, aujourd'hui perdus dans un océan de conseils contradictoires. « Le but n'est pas de définir le code du bon parent mais de transmettre une dizaine de messages clés, sur l'allaitement, l'exposition aux écrans ou les violences éducatives ordinaires », déclare Adrien Taquet. Concrètement, ces messages, fondés sur des argumentaires scientifiques, seront inscrits dans le carnet de santé et disponible dans l'application 1 000 jours, qui devrait être mise en ligne l'été prochain.
Au-delà des problématiques relatives aux 1 000 jours, le secrétaire d'État annonce l'organisation, le 17 novembre, d'états généraux de la lutte contre les violences faites aux enfants, qui coïncidera avec le lancement d'une commission sur les violences sexuelles faites aux mineurs, sur le modèle de la commission Sauvé. Un enfant sur cinq serait concerné, déplore Adrien Taquet.
Ce dernier lancera aussi un groupe de travail, ce mercredi 30 septembre, sur la prostitution enfantine. Quelque 8 000 à 10 000 enfants seraient prostitués en France, un chiffre qui serait en deçà de la réalité, selon Adrien Taquet.