« Les préjugés envers les Autochtones demeurent très répandus dans l’interaction entre les soignants et les patients », a conclu la Commission Viens.
Tshiuetin (nom fictif) est un Innu de Uashat mak Mani-utenam sur la Côte-Nord. Il y a plusieurs années, alors qu’il était encore adolescent, il a été traité à l’unité de psychiatrie de l'hôpital de Baie-Comeau. « Ça n’allait pas bien dans ma vie, j’en étais à un point où je voulais mourir, donc je suis allé à l’hôpital », confie-t-il.
Il n’hésite pas à dire aujourd’hui que ce qu’il a vécu à cet hôpital était du racisme.
Ce texte est publié dans le cadre de la Journée nationale des peuples autochtones célébrée le 21 juin. Il porte sur une dimension du racisme systémique, celle qu'on retrouve dans les services de santé comme l'a mentionné les conclusions durapport sur la Commission Viens
Les demandes des patients pour des pathologies mentales sont de plus en plus importantes mais sur le terrain l’offre en psychiatrie peine à suivre. Confrontés à des difficultés pour accéder à un psychiatre – la densité des psychiatres libéraux en France métropolitaine est de 7 pour 100 000 habitantset des psychiatres hospitaliers de 11,6 pour 100 000 – la population se tourne donc de plus en plus vers les médecins généralistes. Les troubles mentaux représentent d'ailleurs 13 % des motifs de consultation en médecine générale.
Pour le sociologue François de Singly, la période a été plus dure pour les femmes en supprimant « le temps où elles peuvent n’être ni épouses ni mères ».
Propos recueillis par Solène CordierPublié le 19 juin 2020
Cohabiter quasiment 24 heures sur 24 pendant le confinement, puis poursuivre, bon gré, mal gré, le huis clos en l’absence de reprise de l’école. Pour de nombreuses familles, les derniers mois ont bouleversé l’organisation habituelle. Avec quels effets ? Pour le sociologue de la famille François de Singly, professeur émérite à l’université de Paris, la période a singulièrement impacté les femmes, en supprimant « le temps où elles peuvent n’être ni épouses ni mères ».
Comment le confinement et la période qui a suivi ont-ils impacté les familles ?
Chacun d’entre nous réagit au confinement de façon individuelle, on ne peut donc pas parler de réactions des familles, elles-mêmes multiples. Pour tenter de répondre, mieux vaut décliner par individu et par type de relation : conjugale et entre les parents et les enfants. Le confinement a impacté très diversement les uns et les autres. Dans les situations déjà dégradées, les relations difficiles et les tensions se sont exacerbées. Pour le reste, ça s’est maintenu, avec des effets divers. Par exemple, il a pu y avoir dans cette période plus de moments passés ensemble, de pratiques communes partagées, sur le plan conjugal et avec les enfants.
Je crois que, dans les familles sans tensions antérieures importantes, ni la zone personnelle de l’enfant, s’il disposait de sa chambre, de ses affaires, de son téléphone, ni la zone de l’homme n’ont vraiment souffert. En revanche, les femmes ont été le plus impactées par cette période.
Comment l’expliquez-vous ?
Pour de nombreuses femmes, la sphère d’autonomie est liée au lieu de travail. C’est la femme qui est la plus enfermée dans ses rôles familiaux, c’est donc elle qui a le plus intérêt à s’en échapper. Beaucoup, y compris des femmes féministes, ne sont plus juste elles-mêmes mais deviennent avant tout des mères et des épouses dès qu’elles poussent la porte de la maison. Pour les femmes, c’est à l’extérieur de la maison la « pièce à soi » chère à Virginia Woolf.
Les candidatures aux masters de santé publique connaissent une forte hausse. Ces cursus mènent à divers métiers dans le secteur public ou privé mis en lumière par la crise du Covid-19, comme la direction d’hôpital ou d’Ehpad.
En pleine crise sanitaire, Quentin, étudiant en master en « management des organisations médicales » à l’université de Bordeaux, était en stage à la direction d’un Ehpad. Un baptême du feu « hyper formateur », confie-t-il, au téléphone. « Cela nous a donné l’occasion d’appliquer de nouvelles formes de management, plus participatives. » Quentin aimerait poursuivre dans cette voie : la crise a renforcé ses convictions et son sentiment d’être « utile pour la société ».
Pour devenir directeur d’hôpital ou d’établissement sanitaire sociaux et médico-sociaux dans le secteur public (Ehpad, foyer de protection de l’enfance, etc.), il faut passer un concours de la fonction publique hospitalière, et suivre une formation de deux ans à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP).
Profil hétérogène
Basée à Rennes, cette école propose aussi des masters accessibles sur dossier, qui permettent de travailler dans les structures publiques, privées et dans le milieu associatif, que cela soit dans le domaine de la gestion d’établissement ou bien dans celui de la prévention, du suivi sanitaire de la population… Plusieurs universités, comme celles de Bordeaux, proposent également ce type de masters.
Au programme de ces formations : épidémiologie, démographie, sociologie, bio statistique, économie de la santé… Le profil des étudiants est hétérogène. Des diplômés en soins infirmiers côtoient des étudiants issus de licences en sciences politiques, en économie ou en droit.
e prénom d’une personne peut-il avoir des incidences psychologiques chez celui qui le porte ? Si une telle question peut susciter le scepticisme chez tout un chacun, on peut penser que le chercheur en psychologie pourrait se montrer également dubitatif quant à l’effet de ce facteur. Nous pensons néanmoins qu’une telle réserve provient d’une méconnaissance de la littérature scientifique, pourtant abondante, sur ce thème. Ces travaux appartiennent à ce que l’on appelle aujourd’hui la psychologie des prénoms. Un tel champ n’est pas sans rappeler la littérature grand public pseudo-scientifique sur ce thème. En réalité, cette recherche scientifique est totalement indépendante de cette littérature grand public. Bien souvent, des travaux confirmés, des expériences répliquées ne sont pas utilisés à ces fins de vulgarisation. La psychologie scientifique des prénoms existe et est particulièrement active aujourd’hui. Les publications qui en résultent sont faites dans des revues de haut niveau comme le Journal of Applied Social Psychology ou The Journal of Social Psychology. Une revue nommée Names dévolue uniquement à ce champ d’étude en sciences humaines et sociales existe depuis plus de 50 ans. Enfin, une société savante, appelée The American Name Society existe depuis la même époque et comprend un nombre important de chercheurs principalement constitués de psychologues, sociologues et linguistes. C’est dire que la psychologie des prénoms connaît un véritable ancrage scientifique outre-atlantique et que, de fait, cela a permis, en un demi-siècle d’activité scientifique de fournir une base solide de connaissances théoriques et appliquées à ce champ d’investigation.
Dans cet article nous allons voir qu’il existe des études cliniques, corrélationnelles et expérimentales menées en psychologie depuis plus d’un demi-siècle qui attestent que le prénom, élément intrinsèque du soi privé et social, a une incidence sur les individus et qu’il participe aux interactions sociales et à l’évaluation d’autrui. Ces travaux gagneraient à être connus en raison de leur intérêt théorique en psychologie mais également en raison de leur intérêt appliqué. La première partie de cette revue se propose de faire état des travaux sur l’influence du prénom sur l’individu. Dans cette partie, une large place sera donnée à l’incidence de ce facteur sur l’image de soi et la personnalité mais également les troubles psychologiques et psychiatriques en lien avec ce facteur. Dans la seconde partie, nous aborderons le prénom dans sa perspective interactionnelle. On verra ainsi que le prénom participe aux activités de jugement et d’évaluation que l’on produit sur autrui sur la base de cette information.
Les soignants des services psychiatriques se sont mobilisés une nouvelle fois, lors de la journée d’action nationale du 16 juin, pour demander plus de moyens et alerter sur un afflux inquiétant de nouveaux patients.
Des soignants manifestent, le 16 juin 2020, pour demander plus de moyens pour l'hôpital et des augmentations de salaire. (NICOLAS PORTNOI / HANS LUCAS / AFP)
Psychose aiguë, délires, épisodes schizophréniques, etc. Depuis plusieurs semaines, une nouvelle vague de malades déferle dans les services psychiatriques, déjà fragilisés, alertent des chefs de service d'Ile-de-France. "On a un triplement des urgences", confirme Faycal Mouaffak, psychiatre à l’établissement public de santé de Ville-Evrard à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis). "Aujourd'hui comme hier, on a eu 23 passages. En temps normal, on en a 7 ou 8", souffle-t-il. Le médecin décrit une situation intenable : depuis deux semaines, ses équipes sont surmobilisées par un afflux important de patients présentant des "tableaux cliniques d'une grave sévérité". La situation était attendue : les professionnels de santé avaient prévenu des risques psycho-traumatiques liés à la crise du Covid-19, et l'ONU avait même fait part de sa "préoccupation" à ce sujet, dans un communiqué du 18 mai. Mais aucun plan de grande ampleur n'a été mis en place, regrettent les soignants.
De 10 à 16h, ce mardi 16 juin, une centaine de personnels hospitaliers et leurs soutiens s'est mobilisée devant le centre hospitalier psychiatrique Mas Careiron, à Uzès, suite à l'appel de l'intersyndicale CGT-Sud-FO dans le cadre du mouvement de grève nationale.
Outre les revendications partagées par les syndicats à échelle de la France, les personnels ont souhaité "dénoncer la gestion de crise inadaptée de la part de la direction". Une vision pas du tout partagée par le directeur, Roman Cencic.
Augmentation des salaires de 300 €, augmentation des effectifs, prime de 1 500 € pour tous (même en psychiatrie), davantage de moyens pour l'hôpital public, etc. figuraient parmi les principales revendications de l'intersyndicale CGT-Sud-FO. "Cette crise a mis en lumière des dysfonctionnements déjà existants", estime Leïla Tribes, secrétaire CGT au Mas Careiron. Les syndicats reprochent à la direction une "mauvaise gestion des masques" qui sont arrivés en retard et... périmés.
À partir des études menées suite aux épidémies de SARS en 2002, de MERS en 2012, et de COVID-19 tout récemment, une revue systématique de la littérature a recherché les symptômes psychiatriques et neuropsychiatriques observés durant la phase aiguë de l’infection et après l’infection.
Les résultats suggèrent que ces symptômes sont fréquents en phase aiguë et qu’ils surviennent ou perdurent au-delà, notamment des dépressions, des troubles anxieux, de la fatigue et des troubles de stress post-traumatique.
À noter, une fréquence élevée de déliriums en phase aiguë de l’infection à ces 3 coronavirus.
Une quinte de toux, des troubles intestinaux et une sensation d'essoufflement en montant les escaliers: vous êtes convaincu d'avoir attrapé le Covid-19? Comme tout le monde.
Vous avez eu un peu mal à la tête le week-end dernier et quelques douleurs au genou en faisant votre jogging? Vous avez éternué quatre fois avant-hier, eu une quinte de toux dans la soirée et vous vous êtes mouché ce matin? Vous en êtes certain, c'est forcément le Covid. Comme un certain nombre de femmes et d'hommes à l'affût du moindre symptôme du SARS-CoV-2, vous êtes convaincu que vous êtes, vous aussi, tombé dans les griffes de la pandémie.
"J'avais l'impression d'avoir les poumons serrés"
C'est le cas de Maryse (qui a souhaité n'être présentée que par son prénom), une retraitée de 74 ans, certaine d'avoir eu le coronavirus pendant le confinement.
Par François-Michel Lambert (député et coprésident de LEF), Caroline Janvier (députée LREM), Sylvia Pinel (députée PRG) et Jean-Luc Bennahmias (membre du CESE)
Emmenés par le député des Bouches-du-Rhône François-Michel Lambert, une soixantaine d’élus de tous bords (LREM, EELV, UDI, LFI, LR) et des médecins estiment que la légalisation du cannabis est une des solutions du monde d’après Covid-19
Photo d’illustration. (ROBYN BECK / AFP)
En juin 2019, avec une vingtaine de députés, nous déposions une proposition de loi relative « à la légalisation contrôlée de la production, de la vente et de la consommation de cannabis » [PDF]. La même semaine, le Conseil d’analyse économique (CAE), think tank rattaché à Matignon, préconisait dans un rapport très documenté [PDF] la légalisation du cannabis récréatif et une tribune dans « l’Obs », signée par 70 médecins, économistes et élus nationaux et locaux, plaidait pour cette légalisation.
Ces initiatives pour la légalisation du cannabis dénoncent les effets contre-productifs de la politique prohibitionniste mise en place avec la loi de 1970 mais s’attachent surtout aux avantages de cette légalisation