En Charente, les deux Ehpad qui se sont engagés dans le confinement avec le personnel stoppent l'opération. L'ARS Nouvelle-Aquitaine se dit opposée à ce type de confinement total et durable avec les personnels. Et la CFDT plus encore.
Solution pertinente pour les uns qui protège les résidents et soude les équipes, fausse bonne idée, dérogation au droit du travail et pression insupportable sur les salariés pour les autres... Le confinement des personnels à l'intérieur des Ehpad divise. Difficile également de maintenir cet isolement volontaire sur la durée. La plupart de ceux qui ont démarré cette expérience en mars dernier sont en phase de déconfinement. D'autant que la doctrine de l'ARS Nouvelle-Aquitaine est pour le moins réservée sur ce genre de pratiques.
Ce mardi 14 avril, les dix-huit salariés confinés 24h/24 depuis le 24 mars avec les cinquante-neuf résidents de l'Ehpad Bergeron-Grenier à Mansle (Charente, lire notre article) ont rejoint leur domicile pour une semaine de congés. "Nous sommes fatigués, explique à Hospimedia Pascal Ramirez, le directeur, mais cette fatigue n'est rien à côté de celle de nos collègues qui affrontent le Covid-19 dans leurs établissements". Il avait tout prévu : six salariés devaient sortir et neuf rentrer. Les entrants étaient même prêts à s'autoconfiner quelques jours dans un bâtiment à côté. "Mais quand on a demandé à l'ARS Nouvelle-Aquitaine s'il était possible de tester l'équipe relais, elle a refusé en expliquant que les tests n'étaient pas assez fiables. À partir de là nous n'avions plus d'autre choix que d'arrêter le confinement total, ce qui signifie la fin des activités collectives pour nos résidents. Mais je ne regrette rien, je me dis qu'on leur aura épargné trois semaines d'une vie de distanciation sociale, si délétère à cet âge."